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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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252 TRAÎNEAUX<br />

tenue en place par un boulon de fer qui traversait l'entretoise et la lunette. Le<br />

traîneau était tiré par deux chevaux de front, harnachés à un timon central accroché<br />

à la grosse entretoise (fig. 180)2.<br />

Le capitaine John Knox, qui tenait un journal pendant l'hiver de 1759-1760 à<br />

Québec, notait, vers le milieu de janvier 1760, que: "Nos artificiers construisent des<br />

traîneaux pour le service des cohorns (sic), et des canons de 6 et 12 livres." Il<br />

écrivait au début de février:<br />

Les pièces de six et de douze livres furent montées <strong>sur</strong> des<br />

traîneaux différents auxquels on fit subir des essais, et cette<br />

invention répondit à nos voeux les plus chers, car ces traîneaux<br />

s'avérèrent aussi faciles à tirer et à manoeuvrer que des affûts<br />

roulants.<br />

Comme les Français n'attaquèrent qu'en avril, et que la neige avait fondu en de<br />

nombreux endroits, les affûts <strong>sur</strong> traîneau ne leur furent guère utiles3. Il est<br />

probable que les traîneaux auxquels Knox faisait allusion sont les mêmes que ceux<br />

dessinés par Adye dans ses carnets, six ans plus tard.<br />

Bien que les armées du XVIIIe siècle montassent rarement des campagnes en<br />

hiver, on avait quand même besoin de traîneaux pour transporter <strong>l'artillerie</strong> lors des<br />

petites expéditions, ou pour as<strong>sur</strong>er le soutien des Iourrageurs". Même si les<br />

expériences canadiennes de 1760 n'entraînèrent pas la création d'un modèle normalisé<br />

de traîneaux, un certain nombre de documents indiquent qu'ils furent fréquemment<br />

utilisés par les forces <strong>britannique</strong>s pendant la Révolution américaine, au Canada et à<br />

New York. Il semble qu'il en existait deux modèles: l'un supportant l'affût de<br />

campagne auquel on avait enlevé les roues, et un autre, spécialement conçu, qui<br />

ressemblait à un affût de place monté <strong>sur</strong> patins.<br />

Dans "Artillery Sledges & Gun Sleighs in North America, 1778-1783", Adrian<br />

Caruana donne de nombreux exemples d'utilisation de traîneaux à canons au Canada<br />

et à New York. Il soutient qu'un certain type de traîneau permettait de transporter<br />

l'affût de campagne <strong>sur</strong> patins, et, ne disposant pas d'une description du traîneau des<br />

années 1770, il se livre à des conjectures <strong>sur</strong> sa conception. Il mentionne une<br />

illustration provenant d'un carnet de notes de John Cockburn, étudiant à la Royal<br />

Military Academy en 1820, comme exemple probable du modèle de traîneau pour<br />

pièce de campagne utilisé pendant la Révolution. Sur ce dessin, les fusées de l'essieu<br />

de l'affût sont attachées par des susbandes à une charpente fixée aux patins, alors que<br />

la flèche est sans support et traîne derrière. Il est possible que Caruana ait tiré les<br />

bonnes conclusions et que l'on ait utilisé ce genre de traîneau dans les années 1770,<br />

mais on peut tout aussi bien penser qu'on avait adopté une variante du modèle<br />

construit plus tôt à Québec-'. Il existe aussi des preuves que le modèle d'affût dessiné<br />

dans les carnets de Cockburn ne fut pas mis en service avant 1813 (voir ci-dessous).<br />

Caruana fait aussi valoir qu'un autre modèle de traîneau ressemblant à un affût<br />

de place fixé <strong>sur</strong> une plate-forme montée <strong>sur</strong> des patins était également utilisé. Il<br />

appuie cette conclusion <strong>sur</strong> des références, dans les documents, à des affûts "avec<br />

semelles et coins <strong>sur</strong> traîneau", ce qui donne à penser qu'il s'agit de toute autre chose<br />

que d'affûts de campagne. Des écrits, laissés par un officier d'artillerie en 1858,<br />

confirment cette thèse:<br />

... que le premier traîneau utilisé était fait de deux entretoises<br />

<strong>sur</strong> lesquelles reposait le canon, qui étaient placées <strong>sur</strong> un<br />

traîneau rudimentaire. La plate-forme de ce traîneau était à<br />

environ huit pouces du sol, et était relevée légèrement à<br />

chaque extrémité; les patins (ou pièces qui reposaient <strong>sur</strong> le<br />

sol, et qui remplaçaient en fait les roues) étaient fixés à<br />

environ 27 pouces l'un de l'autre, ce qui est la largeur<br />

habituelle des traîneaux utilisés par les Canadiens français et,

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