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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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FABRICATION 25<br />

tuant automatiquement le forage, le tournage et la finition des<br />

canons, on constaterait combien on a pu consacrer d'effort et<br />

d'énergie à ces activités.32<br />

Peu de temps après 1855, à l'époque où le colonel F. Eardley Wilmot était déjà<br />

<strong>sur</strong>intendant de la Royal Brass Foundry, on a commencé à utiliser une nouvelle<br />

méthode de fabrication de moules pour les canons de bronze. Au lieu d'avoir à<br />

détruire le modèle chaque fois qu'on fabriquait un moule, celui-ci, coulé en fonte,<br />

pouvait être réutilisé. Le modèle de la moitié de la pièce, sa <strong>sur</strong>face convexe vers le<br />

haut, était fixé à une table de fonte spécialement conçue; il était soigneusement<br />

huilé et saupoudré de sable sec afin que le moule n'y colle pas. On plaçait avec soin<br />

un manchon de fonte ou châssis de moulage <strong>sur</strong> le modèle et on bourrait l'intervalle<br />

entre les deux avec un mélange à mouler, fait de deux parties d'argile et d'une partie<br />

de sable. Une fois l'espace complètement rempli, on retirait le modèle grâce à un<br />

dispositif qui permettait de l'abaisser par une ouverture ménagée dans la partie du<br />

plateau <strong>sur</strong> lequel il reposait. On lavait la <strong>sur</strong>face intérieure du moule avec un<br />

mélange de cendre de tanneur et d'eau afin d'empêcher que le métal fondu ne pénètre<br />

sa paroi pendant la coulée. Le manchon était percé d'un grand nombre de trous qui<br />

permettait de traverser presque de part en part la paroi du moule afin de le ventiler.<br />

Lorsque l'on coulait le métal, ces trous permettaient aux gaz de s'échapper. On<br />

amenait ensuite le moule et son image au four de séchage (une pièce au-dessus d'une<br />

grille). Au bout de 10 à 12 heures, les deux demi-moules étaient transportés jusqu'à<br />

la fosse de coulée dans laquelle ils étaient descendus et boulonnés ensemble. Entretemps,<br />

on avait fait fondre le métal à canons dans un four à réverbère. Une fois que<br />

le métal en fusion avait atteint la température appropriée, on perçait le four afin de<br />

le laisser s'écouler dans le moule en suivant une rigole de fer forgé protégée par trois<br />

quarts de pouce d'argile. Apparemment, le moule n'était plus enterré mais maintenu<br />

à la verticale d'une manière quelconque. Après avoir refroidi dans la fosse pendant<br />

environ une heure, les moules étaient retirés et une fois bien refroidis, les pièces<br />

coulées étaient finies et usinées selon la méthode déjà décrite33.<br />

Nous avons jusqu'à présent <strong>sur</strong>tout décrit la fabrication de pièces de bronze, <strong>sur</strong><br />

lesquelles nous disposons de beaucoup plus de renseignements que <strong>sur</strong> les pièces de<br />

fer. Jusqu'à la fin des années 1850, ces dernières étaient toutes coulées par des<br />

fabricants du secteur privé qui ne nous ont laissé aucun document comparable aux<br />

dessins de Verbruggen ou aux descriptions de Landmann. Les méthodes utilisées<br />

étaient analogues.<br />

À l'origine, toutes les pièces d'artillerie, qu'elles fussent en bronze ou en fer,<br />

étaient coulées dans des moules de glaise ou d'argile, selon la méthode déjà décrite.<br />

Une méthode différente, qui consistait à utiliser des moules de sable, fut adoptée<br />

pour les pièces de fer. Dans son <strong>étude</strong> <strong>sur</strong> les pièces à âme <strong>lisse</strong>, Hugues déclare que<br />

l'on utilisait des moules de sable dès 1750, mais il ne nous donne aucune source34. Il<br />

faudra attendre que le XIxe siècle soit bien avancé pour obtenir une description<br />

détaillée du processus utilisé en Angleterre. La plus complète est celle qui a été<br />

écrite en 1809 par Louis de Toussard dans The American Artillerist's Companion35.<br />

L'auteur était un artilleur français au service des Américains, mais il semble avoir<br />

bien connu les travaux des spécialistes <strong>britannique</strong>s en la matière. Sa description du<br />

coulage des pièces de fer ressemble beaucoup aux descriptions ultérieures que l'on<br />

trouve dans les manuels <strong>britannique</strong>s. Le processus ne semble guère avoir évolué au<br />

cours des 60 premières années du XIxe siècle, et il est fort possible qu'il en ait été de<br />

même au cours des années antérieures,<br />

Alors que le modèle était détruit lorsque l'on employait la méthode du moule de<br />

glaise ou d'argile des Verbruggens, il pouvait être réutilisé lorsqu'on se servait de<br />

moules de sable tels que nous les décrit de Toussard. Le modèle était une réplique<br />

exacte de la pièce et était fait de bois dur, de fer, ou de bronze. Il était divisé en un

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