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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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238 AFFÛTS<br />

L'accouplement souple de l'affût au train donnait aussi à l'ensemble une plus grande<br />

stabilité en terrain difficile. À l'origine l'attelage était composé d'un cheval<br />

harnaché entre deux limons et précédé par les autres chevaux qui étaient attelés deux<br />

par deux; à partir des années 1800, on utilisa un nombre pair de chevaux l 82.<br />

La charpente de l'avant-train destiné aux pièces de campagne lourdes et<br />

moyennes demeura pratiquement la même pendant plus d'un siècle (fig. 174). Elle<br />

comportait deux roues, un essieu, un lissoir, deux limons, deux entretoises et un<br />

ensemble de ferrures. Le lissoir trapézoidal était fixé <strong>sur</strong> le moyeu; les mortaises qui<br />

recevaient les tenons des limons étaient taillées à la jointure de l'essieu et du<br />

longeron. Le lissoir et le corps de l'affût étaient maintenus ensemble par deux<br />

bandes; c'étaient peut-être des liens de fer galbés autour de l'ensemble, puis fixés à<br />

l'aide de clous (caboches)183. Deux boulons traversaient le lissoir, les tenons des<br />

limons et le corps de l'essieu; ils étaient serrés par des clavettes. Une plaque de fer<br />

recouvrait le dessus du lissoir et ses deux languettes se rabattaient <strong>sur</strong> ses faces<br />

antérieure et postérieure; elle était maintenue en place par huit clous à tête de<br />

diamant. La cheville ouvrière, façonnée de manière à reposer <strong>sur</strong> la coiffe du lissoir<br />

et à faire saillie <strong>sur</strong> 15 pouces de sa longueur, traversait la coiffe, le lissoir et le<br />

corps d'essieu, et était fixée par une clavette. Une rondelle de fer assez épaisse était<br />

placée <strong>sur</strong> la coiffe traversée par la cheville ouvrière, et c'est <strong>sur</strong> elle que tournait la<br />

plaque de la lunette de l'affût quand il était attaché à l'avant-train. La partie<br />

centrale des limons était légèrement recourbée vers l'extérieur. Il semble qu'on soit<br />

arrivé à cette forme un peu par hasard:<br />

Tous les limons étaient séparés d'environ 2 pieds à<br />

l'avant, 2 pieds 10 pouces au milieu, et un peu moins, près de<br />

l'essieu; cela dépendait <strong>sur</strong>tout de la courbure du bois; car on<br />

ne taille jamais le bois à contre-fil, cela l'affaiblirait trop.184<br />

Deux entretoises étaient encastrées dans les limons et fixées par des boulons à<br />

clavette. Un boulon traversait les deux limons entre les deux entretoises et était<br />

claveté lui aussi. Quand l'affût était attelé, on passait la chaîne (des anguillères)<br />

autour de ce boulon et on la crochetait à un de ses propres maillons. Diverses chaînes<br />

et crochets étaient également fixés aux limons pour atteler les chevaux. Quand on<br />

compare les dessins d'un avant-train lourd exécutés par Rudyerd en 1792 à des dessins<br />

plus anciens, il semble que certains détails, comme la forme de la coiffe de lissoir et<br />

la position des étriers ont pu être modifiés. Comme on n'a retrouvé aucune table de<br />

dimensions datant des environs de 1800, il est impossible de faire des comparaisons,<br />

mais les limons dessinés par Rudyerd sont plus longs, car ils me<strong>sur</strong>ent environ 102<br />

pouces. Il semble aussi que l'avant-train qu'il a dessiné, destiné à un affût de pièce<br />

lourde de 24 livres, soit d'une construction plus légère que celle des environs de 1760.<br />

Sans doute avait-on fait des progrès dans la fabrication et l'assemblage des pièces.<br />

Pourtant, dans l'ensemble, l'avant-train était le même au temps de Borgard que celui<br />

dessiné en détail par Rudyerd près d'un siècle plus tard l 85.<br />

Bien que ni Muller ni Smith n'en parlent, il existait aussi un avant-train pour les<br />

pièces légères de campagne, sauf pour celles de 3 livres. Cet avant-train fut<br />

probablement mis au point vers 1750 quand on commença à utiliser <strong>l'artillerie</strong> pour le<br />

soutien rapproché de l'infanterie. La longueur de ses limons était de 94 pouces, la<br />

même que celle des avant-trains lourds, mais les dimensions des autres pièces étaient<br />

probablement moindres. Les avant-trains légers étaient construits de la même façon<br />

que les lourds186.<br />

En 1776, un nouvel avant-train léger fut mis en service en même temps que<br />

l'affût léger de la pièce de 6 livres. L'ancien avant-train n'avait d'autre utilité que de<br />

supporter la flèche de l'affût; il ne pouvait transporter ni homme, ni équipement, ni<br />

munitions. On ne pouvait effectuer avec lui des virages serrés, qui étaient parfois<br />

nécessaires pour as<strong>sur</strong>er le soutien de l'infanterie. Le diamètre des roues était si

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