03.07.2013 Views

l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

FABRICATION 23<br />

chaleur. Ils procédaient aussi rapidement que possible car un refroidissement trop<br />

lent rendait le métal cassant. Lorsque le niveau de la terre damée était suffisamment<br />

bas, on dégageait chaque moule à l'aide d'un palan, et on laissait habituellement<br />

le moule de culasse dans la fosse. Une fois la pièce sortie de la fosse, on la<br />

débarrassait de ses barres et de ses frettes et on br isait le moule à coups de masse.<br />

On dégageait ensuite au marteau et au grattoir la pièce de la croûte qui avait pu se<br />

former à sa <strong>sur</strong>face. On sciait la masselotte à la main et, avec une lime et un ciseau,<br />

on enlevait les bavures qui restaient <strong>sur</strong> la coupe24. La pièce était alors prête à être<br />

emportée à l'atelier pour être alésée.<br />

À l'atelier, on déterminait l'axe de la pièce en déterminant la ligne rejoignant le<br />

centre de la bouche et la protubérance à l'arrière de bouton de culasse. On forait<br />

alors un trou à la bouche. On usinait la protubérance du bouton au ciseau et à la lime<br />

pour obtenir un carré qui s'adapterait au mandrin du mécanisme de rotation. Cela<br />

fait, la pièce était montée <strong>sur</strong> le tour, une extrémité reposant <strong>sur</strong> le mandrin et la<br />

bouche soutenue par un axe de centrage en acier forgé inséré dans le trou et monté<br />

<strong>sur</strong> le dessus de la table d'alésage.<br />

La bouche devait tourner dans un support appelé lunette fixe, à l'extrémité de<br />

cette table. Pour que la pièce soit bien centrée, on lui faisait subir une rotation et on<br />

tournait un collet de la même taille que le palier d'acier forgé de la lunette fixe<br />

autour de la bouche, concentrique au trou foré dans le centre. On enlevait l'axe de<br />

fer forgé et on fixait la bouche dans la lunette fixe. On élargissait le trou central<br />

pour y introduire le premier foret; au moins trois forets, de diamètre croissant,<br />

allaient être utilisés. La tête du foret se trouvait à l'extrémité d'une longue barre<br />

rectangulaire solidement fixée entre deux guides de métal exactement parallèles. Le<br />

foret et l'axe de la pièce avaient été alignés à l'aide d'une série de fils à plomb<br />

suspendus au plafond au-dessus du tour à forer. Des chevaux fournissaient l'énergie<br />

nécessaire pour faire tourner la pièce et le foret s'enfonçait graduellement grâce à un<br />

système à crémaillère installé à l'arrière de la tige du foret.<br />

Pendant le forage, on continuait à égaliser la <strong>sur</strong>face de la pièce au ciseau dans<br />

la me<strong>sur</strong>e où les ornements le permettaient. Plus tard, lorsque ces ornements furent<br />

gravés, il devint possible d'as<strong>sur</strong>er, au cours de cette étape, la finition de la plus<br />

grande partie de la pièce. La finition des endroits inaccessibles se faisait ensuite à la<br />

main, au ciseau et à la lime. On finissait également à la main les tourillons, pour leur<br />

donner la taille et la forme appropriées. Finalement, on forait la lumière et la pièce<br />

était prête pour les essais.<br />

Avant d'en venir aux essais, je voudrais décrire ce que l'on appelle le forage du<br />

trou de lumière, opération d'usinage effectuée après les essais25. Le grain de lumière<br />

était un cylindre fileté, habituellement de cuivre, dans l'axe duquel le canal de<br />

lumière était percé et qui était vissé dans le trou. On avait adopté la méthode des<br />

grains de lumière pour compenser l'agrandissement du trou à l'usage. On utilisait le<br />

cuivre parce qu'il ne fondait pas à aussi basse température que le métal à canons et<br />

qu'il n'était pas aussi sensible à la corrosion que la fonte.<br />

Les canons de bronze étaient livrés avec leurs grains de lumière, mais on ignore<br />

à quand remonte cette pratique. Landmann a décrit le processus en 1793, mais il<br />

n'existe aucune référence antérieure26. Il se peut qu'on ait eu recours à cette<br />

méthode pour la première fois dans les années 1780.<br />

On est mieux documenté <strong>sur</strong> l'utilisation des grains de lumière pour les canons<br />

de fonte. Les canaux de lumière des canons de fer utilisés au siège de Badajoz et de<br />

San Sebastian pendant la campagne de la péninsule ibérique en 1812 et 1813 s'étaient<br />

considérablement agrandies. Pendant l'automne de 1813, la Royal Artillery avait<br />

donc effectué des essais de lumières ordinaires, en fer forgé, et en cuivre, à<br />

Woolwich. C'est le cuivre qui résista le mieux aux tirs, bien que le fer forgé ait<br />

également donné de bons résultats. On décida donc d'équiper les canons de grains de

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!