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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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22 FABRICATION<br />

de charbon de bois dans la rigole pour la recuire.<br />

Pendant que l'on préparait la fosse, on allumait le four dans lequel le métal<br />

allait être fondu. Il s'agissait d'un four à réverbère, c'est-à-dire que l'alandier dans<br />

lequel on brûlait du bois, était séparé du four dans lequel le métal était fondu. Les<br />

flammes qui passaient par les trous, léchaient le métal et chauffaient à blanc le<br />

sommet du four, faisant ainsi fondre le métal par convection et par radiation.<br />

La charge de métal était composée de vieux canons usagés, de pièces prises à<br />

l'ennemi, de limaille de métal, de masselottes, et autres déchets ainsi que des<br />

quantités de cuivre et d'étain purs nécessaires pour obtenir du métal à canon aux<br />

proportions désirées. Le maître fondeur pesait soigneusement le métal afin que son<br />

poids soit égal à celui des pièces qui allaient être fondues et il en testait la qualité,<br />

soit à l'oeil nu, soit en plongeant des échantillons dans de l'acide nitrique pour vérifier<br />

les proportions de cuivre et d'étain. Vers la fin de l'opération, on ajoutait, si<br />

nécessaire, des lingots purs de ces deux métaux afin de rajuster les proportions en cas<br />

de besoin.<br />

Il importait que le four soit chauffé graduellement pour s'as<strong>sur</strong>er que ses parois<br />

subissent le moins de dommages possible et en particulier, que son fond soit bien<br />

chauffé avant que la charge y soit introduite et fondue. Il arrivait parfois qu'on y<br />

place d'avance de grosses pièces anciennes mais on les <strong>sur</strong>élevait <strong>sur</strong> des briques pour<br />

que les flammes puissent jouer librement autour d'elles et chauffer le fond du four<br />

avant que le métal ne se mette à fondre. Au fur et à me<strong>sur</strong>e que le métal fondait, on<br />

ajoutait le reste de la charge au métal en fusion que l'on brassait constamment avec<br />

des perches de bois. On écumait de temps à autre à l'aide d'un grand râteau de bois la<br />

crasse qui se formait à la <strong>sur</strong>face. Vers la fin de l'opération, s'il le jugeait nécessaire,<br />

le maître fondeur rajoutait des lingots de cuivre et d'étain purs. Les ouvriers<br />

brassaient et écumaient une dernière fois le bain et l'on était prêt à faire la percée.<br />

Pendant qu'on amenait le métal à la température voulue, le maître fondeur<br />

coordonnait les activités autour du four de manière à ce que tout soit prêt au moment<br />

précis de la percée. Les feux de charbon de bois qui recuisaient la rigole n'étaient<br />

éteints qu'au moment où on s'apprêtait à la percée de manière à ce que la rigole soit<br />

chaude lorsque le métal s'y écoulerait. Après un dernier coup de balai pour la<br />

nettoyer, on y plaçait les plaques de métal servant de vannes qui contrôlaient<br />

l'écoulement du métal. On enlevait les couvercles des moules ainsi que les pièces de<br />

tissu et leur bougie avec tous les débris qu'ils contenaient, comme nous l'avons<br />

expliqué plus haut. Selon Landmann, on nettoyait le fond des moules avec une boule<br />

de cire placée au bout d'une longue perche22. On découvrait les entonnoirs de coulée<br />

(carottes) et on insérait des bouchons de fer de la forme appropriée placés à<br />

l'extrémité de tiges de fer dans les carottes des premiers moules à remplir23.<br />

La percée pouvait maintenant commencer. À l'aide du crochet ou sonde de<br />

percée, une longue perche de fer avec une extrémité recourbée en demi-cercle qui<br />

était suspendue par des chaînes de manière à pouvoir osciller librement, un ouvrier<br />

enfonçait le bouchon de fer du trou de percée dans le four, permettant ainsi au métal<br />

en fusion de s'écouler dans la rigole. Pour réduire au minimum la crasse entraînée<br />

dans les moules, on laissait le niveau de la rigole dépasser celui des carottes avant<br />

d'enlever les bouchons, ne laissant ainsi entrer que le métal pur. Une fois les moules<br />

de la première section remplis (il y en avait de deux à quatre selon leur volume), on<br />

enlevait la vanne, ce qui permettait au métal de s'écouler dans la section suivante où<br />

les mêmes opérations recommençaient. Une fois tous les moules remplis, on relevait<br />

la dernière vanne pour que le métal excédentaire puisse s'écouler dans la fosse et être<br />

conservé en vue d'une utilisation ultérieure. Une fois le four vide, on récupérait le<br />

bouchon de fer, on éteignait le feu, et on fermait les portes et les cheminées.<br />

On laissait les moules se refroidir pendant une journée, après quoi, les fondeurs<br />

se mettaient au travail pour les déterrer, travail sale et désagréable à cause de la

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