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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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LES CARONADES<br />

La caronade était une pièce d'artillerie de fonte, légère et courte, au calibre<br />

important par rapport à son poids. L'âme de la pièce se terminait par une chambre<br />

cylindrique dont le diamètre était égal au calibre du tube. Bien qu'elle tirât des<br />

boulets ordinaires, le vent était inférieur à la normale car le diamètre de l'âme était<br />

légèrement inférieur à celui du canon de même calibre. Comme son poids<br />

relativement léger exigeait l'utilisation d'une charge de poudre réduite, la caronade<br />

était une arme à portée relativement courte.<br />

La caronade avait un profil caractéristique. Sa bouche était dépourvue de<br />

renflements et était élargie ou "évasée" pour faciliter le chargement. Un guidon de<br />

mire inhabituel était généralement coulé <strong>sur</strong> la plate-bande de culasse, bien que <strong>sur</strong><br />

les premiers modèles, il fût peut-être monté <strong>sur</strong> la bouche. Deux anneaux faisaient<br />

saillie derrière la cascabelle d'une conception tout à fait particulière, l'un vertical,<br />

destiné à la brague, et l'autre, horizontal, fileté pour recevoir la vis de pointage. Si<br />

certaines caronades étaient coulées avec des tourillons, la plupart d'entre elles<br />

étaient munies d'un anneau ou "joint" inférieur, dans lequel passait le boulon qui les<br />

rattachait à leur affût-châssis. Celui-ci était construit en deux parties - une partie<br />

inférieure, le châssis, rattaché à un pivot fixé au flanc du navire, et une partie<br />

supérieure, l'affût, maintenue en place par un boulon passant par une fente pratiquée<br />

dans le châssis, le long de laquelle l'affût coulissait jusqu'à ce que son recul soit<br />

arrêté par la brague.<br />

L'apparition de la caronade en 1778 est le fruit de la mise en pratique des idées<br />

de théoriciens de <strong>l'artillerie</strong> tels que Benjamin Robins et John Muller, idées débattues<br />

depuis 30 ans et plus. Robins, mathématicien et ingénieur militaire, auteur d'un<br />

ouvrage marquant, New Principles of Gunnery, avait publié en 1747 une brochure<br />

intitulée, A ProposaI for increasing the strength of the British Navy, by changing aIl<br />

uns from 18-pounders downwards into others of equal wei ht but of a reater bore<br />

Proposition en faveur e l'augmentation des forces de la marine <strong>britannique</strong>, grace<br />

au remplacement de toutes les pièces de 18 livres par d'autres pièces d'un poids égal<br />

mais de plus gros calibre). Notant que les pièces légères devenaient" proportionnellement<br />

plus lourdes par rapport au poids du boulet, Robins argumentait en faveur d'une<br />

utilisation plus efficiente du métal permettant de réduire le poids des canons de petit<br />

calibre. Dans la pratique, les petits bâtiments de guerre pouvaient ainsi transporter<br />

des canons de plus gros calibre sans augmentation du poids mort du métal à bord. En<br />

même temps, pour réduire les contraintes auxquelles étaient soumis les canons,<br />

Robins demandait qu'on ramène la charge de poudre à un tiers du poids du boulet.<br />

Reconnaissant que sa proposition en faveur de l'augmentation du calibre des canons<br />

d'un navire de guerre se ferait aux dépens de leur portée, il faisait observer que la<br />

plupart des combats navals étaient des engagements rapprochés et que l'effet<br />

destructif des boulets de canon augmentait rapidement avec leur calibre l .<br />

John Muller, professeur d'artillerie et d'architecture des fortifications à la<br />

Royal Military Academy, à Woolwich, mettait également en cause, dans A Treatise of<br />

Artillery, le poids excessif des canons. Alors que Robins s'intéressait uniquement aux<br />

canons de marine, Muller appliquait son raisonnement à tous les types de canon et<br />

avait élaboré un système de construction dans lequel les pièces proposées seraient à<br />

la fois plus légères et plus courtesê. D'autre part, Muller s'interrogeait <strong>sur</strong> l'utilité du<br />

vent excessif des canons <strong>britannique</strong>s et proposait de le réduire à 1/24 du diamètre du<br />

boulet-l.<br />

La caronade a été mise au point par la fonderie Carron de Falkirk (Écosse).<br />

Cette société, fondée en 1759, était décidée à devenir une des plus grandes fonderies

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