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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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104 CANONS-OBUSIERS<br />

force maritime (1822) et Expériences faites par la marine française, <strong>sur</strong> une arme<br />

nouvelle (1825). Dans ces ouvrages, Paixhans combinait trois nouveautes:<br />

(i) la mise au point de navires de guerre à vapeur,<br />

(ii) la normalisation des calibres à bord des navires de guerre,<br />

(Hi) la supériorité de l'obus <strong>sur</strong> le boulet.<br />

Le succès de l'utilisation de la vapeur pour la propulsion des navires de guerre<br />

allait naturellement sonner le glas des bateaux à voile dans le monde, et mettre la<br />

marine française au moins <strong>sur</strong> un pied d'égalité avec la marine anglaise. L'adoption<br />

d'un seul calibre maximum par <strong>l'artillerie</strong>, bien que le poids des canons continue à<br />

différer, présentait des avantages évidents car elle simplifiait l'approvisionnement en<br />

matériel et elle donnait aux navires une puissance de feu plus destructrice. Paixhans<br />

alla plus loin: non seulement il suggérait l'utilisation généralisée du boulet de 36<br />

livres, mais il préconisait d'armer toute la marine française avec des canons conçus<br />

pour tirer des obus, qui, disait-il, étaient supérieurs aux boulets. Bien que les obus,<br />

plus légers, n'eussent ni la portée ni la puissance de pénétration des boulets, leur<br />

portée était néanmoins plus que suffisante pour les distances auxquelles avaient lieu<br />

les engagements dans les batailles navales, et leur vélocité assez grande pour qu'ils se<br />

logent dans la coque ou les membrures des navire et explosent. L'effet destructif de<br />

cette explosion était bien plus grand que l'impact des boulets. Les obus étaient tirés<br />

avec des charges réduites, de pièces plus légères, ayant moins de recul, ce qui<br />

autorisait un tir beaucoup plus rapide, et permettait de soumettre l'ennemi à un feu<br />

plus intense.<br />

Paixhans mit à l'épreuve ses théories en dessinant son propre canon-obusier.<br />

C'était en fait un obusier rallongé, chambré de la même manière, avec une volée<br />

courte, un gros calibre (22 centimètres ou 8,7 pouces), n'ayant pas de renfort de<br />

bouche, et dont on avait supprimé toutes les ornementations superflues (bourrelets,<br />

astragales, listels). Des essais eurent lieu à Brest en 1821 et 1824, et les résultats<br />

furent si impressionnants que la Commission d'observateurs recommanda l'adoption de<br />

cette nouvelle arme et son installation <strong>sur</strong> un certain nombre de vaisseaux de ligne.<br />

La marine française était moins impressionnée, car elle avait constaté que l'obus<br />

avait une portée assez faible, et que sa vitesse initiale ne lui permettait pas de<br />

percer un blindage. Elle adopta quand même, en 1829, les idées de Paixhans<br />

concernant la normalisation du calibre (la pièce de 30 livres fut adoptée), mais les<br />

essais <strong>sur</strong> le canon-obusier continuèrent et son dessin fut modifié. Le principe de<br />

l'utilisation des obus fut finalement adopté en 1837, et il fut décidé que le canon de<br />

Paixhans, ainsi que la pièce de 30 livres, armeraient en partie la marine Irançaiseê.<br />

Les Anglais, qui ne souhaitaient peut-être pas être les premiers à innover, mais<br />

savaient qu'ils devaient rester à l'avant-garde des techniques nouvelles, commencèrent<br />

eux aussi à expérimenter avec un canon-obusier. Déjà en 1820, le colonel<br />

William Millar de la Royal Artillery avait conçu et essayé ce qu'il appelait une pièce<br />

de 68 livres, destinée à tirer un boulet ou un obus qui était le prototype du canonobusier<br />

de huit pouces. Un canon de 10 pouces fut proposé en 1824, mais il s'avéra<br />

trop pesant, et fut remplacé par une pièce d'un calibre de huit pouces. Différents<br />

modèles de huit, dix et même 12 pouces, furent essayés dans les années 1830.<br />

Finalement, en 1839, poussés par les réformes adoptées en France, les Anglais<br />

généralisèrent l'utilisation dans l'armement de la marine royale, des pièces de 32<br />

livres de différentes longueurs comme canons-obusiers ainsi que celle de deux autres<br />

pièces, de huit pouces de calibre, l'une de neuf pieds et de 65 quintaux et l'autre de<br />

huit pieds et de 52 qulntaux'.

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