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Notre-Dame de l'Epine, le monument de 1543 ... - PATZINAKIA

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Corneliu Dragomirescu<br />

152<br />

II. TRANSFORMATIONS ET ÉTAPES<br />

Afin <strong>de</strong> poursuivre notre analyse, il convient maintenant d’interroger <strong>le</strong><br />

<strong>monument</strong> en partant <strong>de</strong> son état actuel, tout en tenant compte aussi <strong>de</strong>s<br />

transformations visib<strong>le</strong>s et attestées. On pourra rediscuter ainsi quelques<br />

hypothèses lancées autour <strong>de</strong> lui.<br />

Ce qu’on peut affirmer à partir <strong>de</strong> l’état actuel c’est qu’il s’agit<br />

vraisemblab<strong>le</strong>ment d’un lieu <strong>de</strong> conservation (forme architecturée, plusieurs<br />

espaces à l’intérieur, y compris <strong>de</strong>s cachettes). Il contenait autrefois quelque<br />

chose qui pouvait être vu (fenêtre, oculi), par <strong>de</strong>s laïcs (ouverture vers <strong>le</strong><br />

déambulatoire et non vers <strong>le</strong> choeur). À l’intérieur on pouvait pénétrer et<br />

s'asseoir dans un certain secret (escalier, banc), ce qu'on a pratiqué souvent<br />

(usure). Aussi, on peut affirmer que <strong>le</strong> <strong>monument</strong> était conçu comme<br />

important pour l’église (pierre, qualité généra<strong>le</strong>, remaniements et<br />

restaurations).<br />

Il ne peut pas avoir été à l’origine simp<strong>le</strong>ment un lieu <strong>de</strong><br />

conservation d’objets liturgiques ou <strong>de</strong> reliques, quoique cette fonction soit<br />

la seu<strong>le</strong> attestée par <strong>le</strong>s textes (mention en 1682) 28 . L'armoire à reliques,<br />

comme à Souvigny par exemp<strong>le</strong>, et <strong>le</strong>s sacristies qui en général sont plutôt<br />

du côté du transept sud, n'ont pas besoin d'un tel dispositif. L'importance <strong>de</strong><br />

la sacristie <strong>de</strong> L'Épine, lieu fermée d'une clôture flamboyante, poserait<br />

d'ail<strong>le</strong>urs la question <strong>de</strong> l'utilité d'une tel<strong>le</strong> armoire. Les trésors d’église<br />

(dénommées sur <strong>le</strong>s plans thesaurus, sacrarium, armorium, domus tresori, aurea<br />

camina) 29 sont en général situés en hauteur et l'on y accè<strong>de</strong> par un escalier 30 .<br />

En revanche il existait <strong>de</strong>s armoires et <strong>de</strong>s niches mura<strong>le</strong>s (Chartres, Poitiers,<br />

Angers), <strong>de</strong>s armoires à reliques dans une chapel<strong>le</strong> sud (Evreux) ou <strong>de</strong>s<br />

<strong>monument</strong>s reliquaires en bois (Saint-Bertrand-<strong>de</strong>-Comminges, bâti sur<br />

l’emplacement du tombeau <strong>de</strong> saint Bertrand) 31 .<br />

Le <strong>monument</strong> <strong>de</strong> L’Épine est praticab<strong>le</strong>, ce qui n’est jamais <strong>le</strong> cas<br />

dans <strong>le</strong>s armoires comme cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> Souvigny. On remarque qu’il n’y a pas <strong>de</strong><br />

trace <strong>de</strong> serrurerie pour l’entrée du grand « coffre » en pierre : on n’a donc<br />

pas pu y enfermer <strong>le</strong>s reliques, au mieux on <strong>le</strong>s plaçait sur <strong>le</strong> coffre pour <strong>le</strong>s<br />

montrer. La mention <strong>de</strong> la confection d’une serrure pour la porte apparaît en<br />

1682 quand l’évêque Louis-Antoine <strong>de</strong> Noail<strong>le</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux marguilliers<br />

<strong>de</strong> comman<strong>de</strong>r « une bonne serrure ». On pourrait en déduire que l’édicu<strong>le</strong><br />

était ouvert, ou du moins plus accessib<strong>le</strong> avant cette date. Il est probab<strong>le</strong><br />

qu’il n’eut pas à l’origine une fonction <strong>de</strong> conservation (réservée<br />

28 Arch. dép. Marne, H 314, pièce non cotée.<br />

29 Marie-Anne Sire, « Les trésors <strong>de</strong>s cathédra<strong>le</strong>s : sal<strong>le</strong>s fortes, chambres aux reliques ou<br />

cabinets <strong>de</strong> curiosités ? », dans Catherine Arminjon et Denis Laval<strong>le</strong> (dir.), 20 sièc<strong>le</strong>s en<br />

cathédra<strong>le</strong>s, Paris, Monum/Ed. du Patrimoine, 2001, p. 193.<br />

30 Ibid.<br />

31 Ibid., p. 192.

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