Notre-Dame de l'Epine, le monument de 1543 ... - PATZINAKIA

Corneliu Dragomirescu
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I. HISTOIRE ET HISTORIOGRAPHIE
L’édicule porte la date de 1543, observable à deux endroits différents dans
des cartouches rectangulaires (à droite vers le déambulatoire et derrière,
vers le choeur). La même date apparaît sur la clôture du chœur contiguë,
vers le déambulatoire.
L’intérieur est peint de rinceaux verts sur fond rouge et, en haut, de
fleurs de lis d’or, sur fond rouge. Cette peinture pourrait dater de la
deuxième moitié du XVI e siècle. Une peinture murale a été ajoutée à la fin du
XVI e siècle ou plutôt au début du XVII e siècle 2 sur le mur devant la grande
ouverture centrale. Elle représente la Vierge, entourée des attributs répandus
par les Litanies de Lorette, les symboles de l’Immaculée Conception.
Au XVII e siècle apparaissent les premières attestations écrites du
monument, qui le désignent comme trésor. Lors de la visite épiscopale de
1682, l’évêque Louis-Antoine de Noailles demande que les reliques soient
remises dans l’ancien « reliquaire et thresor » et que les marguilliers fassent
faire une bonne serrure 3 . Cette désignation laisse entendre que le monument
était alors utilisé comme armoire à reliques, et que cet usage avait une
certaine ancienneté. Les reliques conservées à l’Épine étaient, d’après
l’inventaire de 1660 4 : deux morceaux de la Vraie Croix avec le reliquaire
(mentionné dès 1553) 5 du saint Lait (donné en 1408) 6 , et une image de sainte
Barbe comportant plusieurs reliques.
La partie qui s’ouvrait vers le chœur a servi de tabernacle ; elle est
isolée du reste du monument par une cloison rajoutée. Concernant cet usage,
dans la visite de 1692, l’évêque demandant de faire faire un tabernacle, cette
injonction a été considérée comme étant à l’origine de cet ajout 7 .
Ainsi, on constate qu’au XVII e siècle la vocation d’origine est sans
doute perdue, et les transformations subies ont effacés largement les traces
de son ancien statut.
Povillon-Piérard (1822) 8 ouvre la série historiographique
contemporaine sur la basilique Notre-Dame de l’Épine. Il traite aussi de
2 Jean Fournée, « La peinture murale de la basilique de l’Épine représentant la Vierge aux
symboles bibliques », Les Annales de Notre-Dame de l’Épine 101, janvier 1980, p. 13. Elle a été
considérée comme datant de l’époque Louis XIII, probablement du moment où les frères
Minimes se sont installés à L’Épine (1624). Cette datation est encore maintenue aujourd’hui. À
ce sujet, voir l’article de Patrick Demouy dans le présent volume. Une autre datation possible
pourrait être indiquée par la bulle de reconnaissance de la confrérie de Notre-Dame de L’Épine,
en 1621.
3 Arch. dép. Marne, H 314, pièce non cotée.
4 Arch. dép. Marne, J 3884, f° 21.
5 Arch. dép. Marne, J 3884, f° 2, art. C2.
6 Arch. dép. Marne, J 3884, f° 2, art. C1.
7 Jean-Baptiste Renault, La basilique Notre-Dame de l’Epine, Langres, Dominique Guéniot, 2006, p.
49.
8 Étienne-François-Xavier Povillon-Piérard, Description historique de l’église Notre-Dame de
l'Épine, près de Châlons-sur-Marne, dans Annuaire de la Marne, 1822.