Corneliu Dragomirescu Fig. 7bis. « Custo<strong>de</strong> à <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> <strong>l'Epine</strong> ». Gravure <strong>de</strong> A. Dauzats, 1847 ; dans J. Taylor, Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, Paris, Firmin Didot Frères, 1854. 162
<strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> l’Epine, <strong>le</strong> <strong>monument</strong> <strong>de</strong> <strong>1543</strong>: Usages, transformations, enjeux Dom Berland avance l’idée d’un soc<strong>le</strong> plus large vers <strong>le</strong> déambulatoire, aujourd’hui tronqué. Il aurait comporté un débor<strong>de</strong>ment très net avec <strong>de</strong>ux escaliers latéraux et un palier (<strong>de</strong> 0,48 m hauteur) 62 . Cela serait confirmé par un travail plus grossier <strong>de</strong> la pierre sur la face avant du soc<strong>le</strong> actuel. Mais la différence n’est pas si gran<strong>de</strong> avec <strong>le</strong> reste <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> la clôture, par exemp<strong>le</strong>, donc insuffisant pour permettre cette déduction. Ce soc<strong>le</strong> aurait d’ail<strong>le</strong>urs trop débordé sur <strong>le</strong> déambulatoire, lieu <strong>de</strong> passage <strong>de</strong>s pè<strong>le</strong>rins qui <strong>de</strong>vait rester libre. Mais l’usure <strong>de</strong> la pierre <strong>de</strong>s marches, près du mur vertical, ne peut s’expliquer que par l’existence d’un soc<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> suggère aussi que celui-ci était assez étroit (environ 50 cm.), <strong>le</strong>s pè<strong>le</strong>rins étant forcés <strong>de</strong> marcher très près du mur <strong>de</strong> l’édicu<strong>le</strong>. La gravure <strong>de</strong> Dauzats <strong>de</strong> 1847 présente la situation du sol avant <strong>le</strong> dallage actuel (fig. 7bis). Les gran<strong>de</strong>s dal<strong>le</strong>s placées <strong>de</strong>vant l’édifice pourraient marquer la place autrefois occupée par <strong>le</strong> soc<strong>le</strong> avant son ajustement 63 . La question du modè<strong>le</strong> En ce qui concerne un possib<strong>le</strong> modè<strong>le</strong> pour cette construction, il aurait pu être inspiré par <strong>le</strong> sacrarium <strong>de</strong> la cathédra<strong>le</strong> <strong>de</strong> Reims, armoire construite au XV e sièc<strong>le</strong> et <strong>de</strong>stinée à conserver <strong>le</strong>s reliquaires et <strong>le</strong>s vases sacrés 64 . Il était, comme à l’Épine, placé sur la clôture <strong>de</strong> chœur, à gauche du maître-autel, et on y accédait par cinq marches 65 . Les vastes remaniements <strong>de</strong> l’espace liturgique <strong>de</strong> la cathédra<strong>le</strong> au XVIII e sièc<strong>le</strong> ont mené à sa disparition (en 1741) 66 . On manque donc <strong>de</strong> précisions sur sa structure et son emplacement exact pour pouvoir faire une comparaison poussée. Le sacrarium <strong>de</strong> Reims est cependant visib<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s gravures représentant <strong>le</strong> sacre <strong>de</strong> Louis XV en 1722 (fig. 8), et sur un tab<strong>le</strong>au <strong>de</strong> J.-B. Martin, où l’on aperçoit émergeant du décor du sanctuaire avec ses pinac<strong>le</strong>s flamboyants. Ce parallè<strong>le</strong> pourrait rendre compte <strong>de</strong> l’aspect extérieur, mais pas <strong>de</strong> la structure intérieure, car <strong>le</strong>s informations sur <strong>le</strong> <strong>monument</strong> <strong>de</strong> Reims nous manquent 67 . On a pu, sur <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> Reims, copier cet édicu<strong>le</strong> et l’adapter ensuite aux nécessités <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong> L’Épine, qui n’étaient pas <strong>le</strong>s mêmes, notamment au regard <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>ste quantité d'objets sacrés attestée 62 Berland, L’Épine en Champagne, op. cit., p. 93. 63 Ces dal<strong>le</strong>s ont apparemment été confondues par Germaine Mail<strong>le</strong>t avec <strong>de</strong>s dal<strong>le</strong>s funéraires. Cf. Le tabernac<strong>le</strong>-reliquaire…, op. cit., p. 5, n. 1. 64 Patrick Demouy, « Vie d’une cathédra<strong>le</strong> », dans Id. (dir.), Reims : La Cathédra<strong>le</strong>, Saint-Léger- Vauban, Zodiaque, 2000, p. 92. 65 Char<strong>le</strong>s Cerf (chanoine), Histoire et <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> Reims, Reims, P. Dubois, 1861, t. I, p. 115. 66 Demouy, « Vie d’une cathédra<strong>le</strong> », op. cit., p. 92. 67 La définition du sacrarium tel<strong>le</strong> que la donne Guillaume Durand est : « sacrarium, siue locus in quo sacra reponuntur, siue in quo sacerdos sacras uestes induit, uterum sacratissime Marie significat in quo Christus se sacra ueste carne uestituit. Sacerdos a loco in quo uestes induit ad publicum procedit quia Christus, ex utero Virginis proce<strong>de</strong>ns, in mundum uenit. ». Cf. Guillaume Durand, Rationa<strong>le</strong> divinorum officiorum, I, i, 38, CCCM CXL, p. 23. 163
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