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Notre-Dame de l'Epine, le monument de 1543 ... - PATZINAKIA

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Corneliu Dragomirescu<br />

l’assemblage <strong>de</strong>s pierres donne l’impression d’une construction en <strong>de</strong>ux<br />

temps, la partie du <strong>monument</strong> au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la plaque horizonta<strong>le</strong> du grand<br />

coffre semb<strong>le</strong> être « posée » après la partie basse. C’est bien à ce niveau que<br />

<strong>le</strong>s différences stylistiques sont notab<strong>le</strong>s. Jean-Pierre Ravaux, dans la<br />

chronologie qu’il établit, montre en effet qu’il <strong>de</strong>vait y avait du coté nord<br />

une clôture datant toujours <strong>de</strong> 1527 ; cel<strong>le</strong>-ci à été remplacée par la clôture<br />

actuel<strong>le</strong>, plus « mo<strong>de</strong>rne », après la construction <strong>de</strong> l’édicu<strong>le</strong> 60 . La partie<br />

basse <strong>de</strong> la clôture semb<strong>le</strong> en revanche plus ancienne, et pourrait dater <strong>de</strong> la<br />

même époque. On pourrait alors envisager que la partie basse du <strong>monument</strong><br />

daterait aussi <strong>de</strong> 1527, faite avec l’ancienne clôture. En effet el<strong>le</strong> lui<br />

ressemb<strong>le</strong> en ce qui concerne l’exécution - une arcature gothique trilobée - et<br />

aussi <strong>le</strong>s marques d’usure. Le <strong>monument</strong> aurait pu avoir une partie haute<br />

moins importante que maintenant 61 . En 1542, on instal<strong>le</strong> <strong>le</strong> maître-autel<br />

dédié à la Sainte-Croix. Cet événement aurait pu déterminer la décision <strong>de</strong><br />

modifier et agrandir <strong>le</strong> <strong>monument</strong>, pour l'ostension <strong>de</strong> la relique <strong>de</strong> la Vraie<br />

Croix. C’est à cette date que l’on érige donc la partie supérieure du<br />

<strong>monument</strong> (qui porte <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux cartouches avec la date <strong>de</strong> <strong>1543</strong>), en mêlant<br />

une structure gothique avec <strong>de</strong>s éléments décoratifs <strong>de</strong> la Renaissance. Puis<br />

on construit ensuite la clôture vers l’ouest, dans un sty<strong>le</strong> qui ne doit plus<br />

rien au gothique. Voici une possib<strong>le</strong> chronologie qui nuance cel<strong>le</strong><br />

habituel<strong>le</strong>ment acceptée, tout en rendant compte <strong>de</strong>s différences entre <strong>le</strong>s<br />

parties du <strong>monument</strong>, et <strong>de</strong>s raccords plus ou mois adroits avec la clôture.<br />

On se posera ensuite quelques questions sur la forme qu’avait <strong>le</strong><br />

<strong>monument</strong> à l’origine. Le problème a souvent été sou<strong>le</strong>vé en ce qui concerne<br />

<strong>le</strong>s ouvertures qui ren<strong>de</strong>nt <strong>le</strong> <strong>monument</strong> praticab<strong>le</strong> : étaient-el<strong>le</strong>s ainsi dès <strong>le</strong><br />

début ?<br />

La porte ne peut être que d’origine comme en témoignent <strong>le</strong>s<br />

jointures <strong>de</strong>s pierres et <strong>le</strong>ur profon<strong>de</strong>ur. Le siège et <strong>le</strong> coffre, très anciens,<br />

sont aussi là dès <strong>le</strong> début si l’on admet une construction en <strong>de</strong>ux étapes. La<br />

fenêtre rectangulaire est d’origine, avec <strong>le</strong>s glissières et <strong>le</strong> système <strong>de</strong><br />

fermeture, malgré ce que dit Barat <strong>de</strong> trois éventuel<strong>le</strong>s colonnes supprimées,<br />

car tout a du être prévu dans la structure dès la conception du projet. Le<br />

percement <strong>de</strong>s oculi et <strong>de</strong>s lancettes est postérieur, fait avec <strong>de</strong>s coupures<br />

grossières ayant abîmé la peinture recouvrant <strong>le</strong>s murs (fig. 7). Cette partie<br />

était donc primitivement aveug<strong>le</strong>. Son ouverture tardive témoigne d’un<br />

changement d’usage lié peut-être à la nécessité d'éclairer la fresque,<br />

l’ouverture permettant une lumière naturel<strong>le</strong> directe sur cel<strong>le</strong>-ci. L’édicu<strong>le</strong><br />

était donc primitivement plus clos, mais était déjà pourvu <strong>de</strong> la porte et <strong>de</strong> la<br />

60 Ravaux, « La clôture du chœur… », Les Anna<strong>le</strong>s <strong>de</strong> <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> l’Épine 105, 1981, p. 13.<br />

61 Les tabernac<strong>le</strong>s en bois, richement décorées, sont répandus en Champagne, avec <strong>le</strong>s plus<br />

beaux exemp<strong>le</strong>s conservés à Saint-André-<strong>le</strong>s-Vergers et à Bouilly (vers1520). Cf. Jacques<br />

Baudoin, La sculpture flamboyante en Champagne Lorraine, Nonette, Créer, 1990, p. 31-32. Ainsi on<br />

pourrait même envisager à l’Epine une armoire à reliques en bois, placée sur la partie basse, en<br />

pierre, et qui aurait été remplacée par la partie haute actuel<strong>le</strong>, en pierre.<br />

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