Notre-Dame de l'Epine, le monument de 1543 ... - PATZINAKIA
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Corneliu Dragomirescu<br />
Pour cela il faudrait savoir où se terminait l’église avant la <strong>de</strong>rnière<br />
campagne <strong>de</strong> construction (1509-1524). Il existe <strong>de</strong>ux possibilités : soit <strong>le</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux premières travées du chœur étaient fermées par un mur droit, jusqu’à<br />
la reprise <strong>de</strong> la construction 53 , soit il y avait une absi<strong>de</strong> polygona<strong>le</strong>, à peu<br />
près sur <strong>le</strong>s limites du chœur actuel 54 . Dans <strong>le</strong> premier cas, une structure<br />
antérieure au <strong>monument</strong> actuel aurait été à l’extérieur, peut-être dans <strong>le</strong><br />
cimetière qui entourait <strong>le</strong> site du chantier. Dans <strong>le</strong> second, <strong>le</strong> <strong>monument</strong>, ou<br />
son état primitif aurait été liminaire, contigu ou englobé dans <strong>le</strong> mur <strong>de</strong> cette<br />
absi<strong>de</strong>, comme <strong>le</strong> veut Germaine Mail<strong>le</strong>t. En remarquant l’alignement parfait<br />
avec la clôture du chœur actuel<strong>le</strong>, on voit que cela n’est pas fortuit. Soit une<br />
absi<strong>de</strong> existait avant, sur cette même limite, soit la conception et la<br />
construction sont entièrement postérieures à l’achèvement du déambulatoire<br />
et <strong>de</strong>s chapel<strong>le</strong>s rayonnantes, l’édicu<strong>le</strong> étant prévu seu<strong>le</strong>ment dans<br />
l’élargissement <strong>de</strong> l’édifice actuel. S’il y a eu un état plus ancien, mais avec<br />
une fonction semblab<strong>le</strong>, cel<strong>le</strong> d’armoire à reliques, il a du être remplacé<br />
pendant l’élargissement.<br />
En revenant à la question <strong>de</strong> l’origine, on se rend compte qu’on est<br />
loin <strong>de</strong>s hypothèses <strong>de</strong> Germaine Mail<strong>le</strong>t. Le <strong>monument</strong> n’est pas beaucoup<br />
plus ancien, il n’est pas un reliquat <strong>de</strong> l’ancienne église. La question qui se<br />
pose maintenant est <strong>de</strong> savoir si l’ensemb<strong>le</strong> est cohérent, c’est-à-dire si la<br />
partie basse et la partie haute sont <strong>de</strong> la même époque.<br />
Pour tenter <strong>de</strong> répondre, il faut comprendre <strong>le</strong> lien existant avec la clôture<br />
du chœur (fig. 6). La clôture méridiona<strong>le</strong> est é<strong>le</strong>vée en 1527, dans <strong>le</strong> sty<strong>le</strong><br />
flamboyant ; cel<strong>le</strong> du nord, qui présente <strong>de</strong>s éléments stylistiques classiques,<br />
date pour sa part <strong>de</strong> <strong>1543</strong>, selon un cartouche sur <strong>le</strong> segment contigu au<br />
<strong>monument</strong>, à droite vers la nef 55 . Dom Berland affirme que <strong>le</strong> <strong>monument</strong> a<br />
été construit avant la clôture, « bien que la même année <strong>1543</strong> » 56 , mais il est<br />
diffici<strong>le</strong> <strong>de</strong> soutenir cette antériorité. Jean-Pierre Ravaux remarque que la<br />
face orienta<strong>le</strong> du <strong>monument</strong> et aussi la partie sud-est <strong>de</strong> la clôture<br />
présentent <strong>de</strong>s éléments inachevés 57 . Ainsi, sur <strong>le</strong> coté oriental du<br />
<strong>monument</strong>, on remarque <strong>de</strong>s plaques non entièrement sculptées et une<br />
colonnette incomplète. Cela montrerait que <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux constructions, clôture et<br />
<strong>monument</strong>, ont toujours été à cet endroit : <strong>le</strong>s parties moins visib<strong>le</strong>s, donc<br />
moins importantes, ont été laissées en l’état. Un contrefort du <strong>monument</strong><br />
53 Jean-Pierre Ravaux, « La clôture du Chœur <strong>de</strong> <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> l’Épine », Les Anna<strong>le</strong>s <strong>de</strong> <strong>Notre</strong>-<br />
<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> l’Épine 105, 1981, p. 10.<br />
54 Ceci résulte aussi <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> Germaine Mail<strong>le</strong>t, qui soutient qu’avant la construction <strong>de</strong> la<br />
clôture du chœur, en 1542, il y avait <strong>le</strong> mur <strong>de</strong> l’église à la place du <strong>monument</strong>. Cf. Le tabernac<strong>le</strong>reliquaire…,<br />
op. cit., p. 3.<br />
55 Jean-Pierre Ravaux, « L’Épine. Basilique <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> », dans Dictionnaire <strong>de</strong>s églises <strong>de</strong> France,<br />
V B : Champagne, Flandre, Artois, Picardie, Paris, R. Laffont, 1969, p. 57-58.<br />
56 Berland, L’Épine en Champagne, op. cit., p. 91.<br />
57 Jean-Pierre Ravaux, « La clôture du chœur … (suite) », Les Anna<strong>le</strong>s <strong>de</strong> <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> l’Épine<br />
104, 1980, p. 13.<br />
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