Notre-Dame de l'Epine, le monument de 1543 ... - PATZINAKIA

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Corneliu Dragomirescu 156 1°. L’étape primitive, dont la date repère est celle de 1543. Le monument est lié à la présence des reliques les plus importantes, notamment la relique de la Vraie Croix et est érigé peu après la série des autels. 2. Période d’ajout de la fresque (fin du XVI e siècle ou début du XVII e siècle) et de récupération par la dévotion mariale. La présence du thème de l’Immaculée Conception se justifie par un fort désir de réaffirmer la dévotion à la Vierge contre les attaques de la Réforme 48 . 3. Fin du XVII e siècle : nouveau changement suite à l’application des prescriptions du Concile de Trente et à leurs conséquences. L'édicule ne gênant pas en soi, on l'aura gardé en le transformant pour le réutiliser comme trésor. Il est dorénavant fermé et non accessible au grand public. À ces trois périodes doit s’ajouter une phase plus récente au XIX e siècle, lorsque l’emploi n’est plus très bien défini, mais que l’on continue à l’utiliser pour la dévotion (Notre-Dame de Bonsecours) et les offrandes (tronc). Cette étape a été suivie au XX e siècle de la restauration et de l’enlèvement des éléments rajoutés, laissant aussi la place libre à tous les questionnements et hypothèses possibles. Mais elle a permis aussi au monument de réintégrer le parcours du pèlerin ou du simple visiteur, en redevenant un espace ouvert, visible et praticable. Maintenant, il faut se demander pourquoi on ne comprend pas la fonction de l'édicule, et pourquoi il est encore là ? Date et forme d’origine III. LES ORIGINES En dépit du fait que la date de 1543 apparaisse à deux endroits sur le monument, la question d’une plus grande ancienneté a été déjà posée. Germaine Maillet a supposé qu’il y avait eu au même endroit une structure antérieure. Dans son article de 1967, elle remarque le fait que le socle est « de pierre différente et d’un tout autre travail et vraisemblablement d’une toute autre époque » 49 . Cependant la pierre n’est pas différente de la base de la clôture du chœur ; il y a des différences avec les parties plus hautes du monument, mais cela ne suffit pas pour démontrer que le socle est plus ancien. Elle suppose ensuite que « cette base ait servi de socle à une véritable armoire eucharistique » 50 , avec un oculus ouvert vert 48 Jean Fournée, « La peinture murale de la basilique de l’Epine représentant la Vierge aux symboles bibliques », Les Annales de Notre-Dame de l’Épine 101, 1980, p. 13. 49 Maillet, Le tabernacle-reliquaire…, op. cit., p. 3. 50 Ibid.
Notre-Dame de l’Epine, le monument de 1543: Usages, transformations, enjeux l’extérieur, sur le modèle des armoires lorraines 51 . Cette hypothèse suppose qu’avant l’élargissement se trouvait ici le mur de l’église. En revenant sur le sujet dans un article ultérieur, Germaine Maillet affirme même que cette plate-forme pourrait être « un reste de l’église ou de la chapelle primitive » 52 . La partie haute serait postérieure, faite avec la clôture du chœur. Cette question suscite une autre : où était le monument à l’origine ? (fig. 5) Fig. 5. Plan de l'édifice ; en vert : limite de l’édifice avant la campagne de construction de 1515-1527, selon J.P. Ravaux ; en jaune : idem, selon G. Maillet ; en bleu : emplacement de la statue miraculeuse. 51 Ibid., p. 4. 52 Maillet, « Les Mystères de Notre-Dame… », op. cit., p. 17. 157
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