03.07.2013 Views

Notre-Dame de l'Epine, le monument de 1543 ... - PATZINAKIA

Notre-Dame de l'Epine, le monument de 1543 ... - PATZINAKIA

Notre-Dame de l'Epine, le monument de 1543 ... - PATZINAKIA

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> l’Epine, <strong>le</strong> <strong>monument</strong> <strong>de</strong> <strong>1543</strong>: Usages, transformations, enjeux<br />

<strong>de</strong> la partie tabernac<strong>le</strong> il n’y a pas <strong>de</strong> peinture, ni sur <strong>le</strong>s murs ni sur <strong>le</strong>s<br />

colonnettes, tandis qu’il y en a sur l’extérieur du mur, vers la fresque 42 . (fig.<br />

4) On remarque aussi que <strong>le</strong> haut avait été fermé par une plaque horizonta<strong>le</strong><br />

et la pierre a été sectionnée plus récemment. D’autre part, dans la liste <strong>de</strong>s<br />

dévastations faites à la Révolution on mentionne « <strong>le</strong> tabernac<strong>le</strong> du ci-<strong>de</strong>vant<br />

grand autel brisé » 43 . Le conservateur appelé pour évaluer <strong>le</strong>s dégâts,<br />

apprécie en revanche que <strong>le</strong>s objets détruits étaient <strong>de</strong>s pièces « du plus<br />

mauvais genre » et qu’on avait « rien touché à l’architecture <strong>de</strong>s<br />

<strong>monument</strong>s » 44 ; il s’agissait donc d’une autre construction qui servait <strong>de</strong><br />

tabernac<strong>le</strong> à l’époque : <strong>le</strong> tabernac<strong>le</strong> du maître-autel. Il faut donc réviser la<br />

chronologie acceptée jusqu’ici, et supposer que <strong>le</strong> tabernac<strong>le</strong> a été installé<br />

dans <strong>le</strong> <strong>monument</strong> plus tôt qu’on ne la cru, soit aux environs <strong>de</strong> <strong>1543</strong>, date<br />

que l'on peut rapprocher <strong>de</strong> cel<strong>le</strong> du maître-autel (1542), <strong>le</strong>quel n'était<br />

probab<strong>le</strong>ment pas pourvu <strong>de</strong> tabernac<strong>le</strong> 45 . Le caractère improvisé <strong>de</strong> la paroi<br />

qui <strong>le</strong> sépare du reste <strong>de</strong> l’édicu<strong>le</strong>, ainsi que l’ouverture dans la plaque<br />

arrière, ne permettent pas <strong>de</strong> <strong>le</strong> situer là dès <strong>1543</strong>, comme <strong>le</strong> laisse entendre<br />

Luc-Benoist, en invoquant comme argument <strong>le</strong> décor <strong>de</strong> ciboires qui orne<br />

cette partie <strong>de</strong> l’édicu<strong>le</strong> 46 . Mais cette adaptation est survenue peu <strong>de</strong> temps<br />

après la finition du <strong>monument</strong>, et avant la réalisation <strong>de</strong> la peinture<br />

décorative qui couvre <strong>le</strong>s murs à l’intérieur. Ainsi <strong>le</strong> tabernac<strong>le</strong> a bien pu<br />

fonctionner dans <strong>le</strong> <strong>monument</strong> jusqu’en 1692, date <strong>de</strong> l’injonction <strong>de</strong><br />

l’évêque. Un « vrai » tabernac<strong>le</strong> l’a replacé après, sur l'autel, jusqu’à sa<br />

<strong>de</strong>struction à la Révolution. Après cel<strong>le</strong>-ci, il se pourrait qu'on ait réutilisé <strong>le</strong><br />

<strong>monument</strong> comme tabernac<strong>le</strong> si l'on en croit Povillon-Piérard. D'ail<strong>le</strong>urs, en<br />

ce qui concerne l’obturation <strong>de</strong> l’ouverture vers <strong>le</strong> chœur, il est intéressant<br />

<strong>de</strong> remarquer que Guilhermy, qui rédige ses notes vers 1856, décrit encore<br />

ici « une petite fenêtre carrée » 47 ; la restauration actuel<strong>le</strong> est donc<br />

postérieure à cette date.<br />

En prenant en compte <strong>le</strong>s faits connus et analysés jusqu’ici, on peut<br />

dégager trois gran<strong>de</strong>s étapes dans la vie du <strong>monument</strong>, en tenant compte<br />

<strong>de</strong>s transformations successives :<br />

rectangulaire. Etait-ce un lieu pour <strong>le</strong>s offran<strong>de</strong>s et dons, comme un coffre pour <strong>le</strong>s aumônes ?<br />

Nous ne pouvons pas être surs ; aujourd’hui encore on trouve à l’intérieur <strong>de</strong>s prières sur<br />

papier et <strong>de</strong>s médail<strong>le</strong>s apportées comme don à la Vierge – une possib<strong>le</strong> survivance d’une<br />

pratique plus ancienne.<br />

42 Germaine Mail<strong>le</strong>t rapproche cette peinture <strong>de</strong> cel<strong>le</strong> du XIVe sièc<strong>le</strong>, et y voit un argument en<br />

faveur <strong>de</strong> son hypothèse soutenant un état ancien <strong>de</strong> l’édicu<strong>le</strong>, provenant <strong>de</strong> l’ancienne église.<br />

Guilhermy au contraire apprécie la peinture <strong>de</strong>s murs comme étant du XVIe sièc<strong>le</strong>. Voir Mail<strong>le</strong>t,<br />

« Les Mystères <strong>de</strong> <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> l’Épine », op. cit., p. 20 ; Ravaux, « Visite à <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong><br />

l’Épine en 1856… », op. cit., p. 15.<br />

43 Henri Stein, « <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> l’Épine à l’époque révolutionnaire », Nouvel<strong>le</strong> Revue <strong>de</strong><br />

Champagne et <strong>de</strong> Brie 13, 1935, p. 213.<br />

44 Ibid., p. 218.<br />

45 Jean-Pierre Ravaux, « Recueil <strong>de</strong> textes... », dans <strong>le</strong> présent volume, n° 49.<br />

46 Luc-Benoist, <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> l'Épine, op. cit., p. 76.<br />

47 Ravaux, « Visite à <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> l’Épine en 1856… », op. cit., p. 16.<br />

155

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!