Les Fêtes de saint Pierre - Scola Metensis

A R S E N A L
SCOLA METENSIS
Les Fêtes de saint Pierre
JEUDI
30 AVRIL 2009 ¬
20:30
SAINT-PIERRE-AUX-NONNAINS
DURÉE…1:00
MUSIQUE ANCIENNE
!
!"Christian Aschman"

SAISON DU 20 E ANNIVERSAIRE
SCOLA METENSIS
Les Fêtes de saint Pierre
conception et transcriptions…Marie-Reine Demollière
direction musicale…Marie-Reine Demollière
& Annick Hoerner
Scola Metensis
Cäcilia Boyer
Marie-Reine Demollière
Annick Hoerner
Nathalie Klaine
Alexandre Bouadroune
Gautier Demollière
Henri Dété
Bruno Hoerner
1 Lire l’article de Pierre-Édouard
Wagner, Chant romain et chant messin.
L’école de Metz (VIII e – IX e siècles) in
L’Art du chantre carolingien, éditions
Serpenoise, 2004.
!
Les Fêtes de saint Pierre
Depuis son premier concert à Saint-Pierre-aux-Nonnains,
en décembre 1988, l’année de sa réouverture au public
après de longues années de restauration, la Scola
Metensis avait le projet de chanter un programme en
l’honneur de cette grande figure tutélaire de l’abbaye
messine.
Il faut souligner d’emblée qu’à Metz, le nombre de
sanctuaires dédiés à saint Pierre était exceptionnel en
comparaison des autres villes. Ces fondations peuvent
remonter à la fin de l’époque mérovingienne — fin VII e
et début VIII e siècle — si on peut donner foi aux sources
plus tardives.
Outre l’abbaye des Nonnains, il y avait l’église Saint-
Pierre-aux-Arènes, le premier lieu de culte à Metz dont
la fondation était attribuée à saint Clément au IV e siècle.
Et aussi, dans le groupe cathédral — sur l’emplacement
actuel de la Place d’Armes — Saint-Pierre-le-Vieux et
Saint-Pierre-aux-Images.
Ce grand nombre d’églises dédiées à Pierre, premier
évêque de Rome, témoigne du lien privilégié de Metz
avec la Ville éternelle. Lien renforcé à l’époque de
Chrodegang, évêque de Metz au VIII e siècle, qui amena
le pape Étienne II en Gaule et qui joua un rôle de
premier plan dans l’élaboration de la Cantilena
Metensis appelée plus tard chant grégorien 1 .
2

Il y a plusieurs Fêtes de saint Pierre dans le calendrier liturgique. La première d’entre elles eut
une étrange destinée. La fête de la Chaire de saint Pierre – Natale Petri de cathedra dans les
sacramentaires gélasien et grégorien – est d’abord célébrée le 22 février. Elle disparaît du
calendrier romain au VI e siècle, sans doute expulsée par le Carême. Apparaît alors en Gaule
une double fête de la Chaire de saint Pierre, une le 18 janvier et l’autre à l’ancienne date du
22 février avec le nom de Chaire de saint Pierre à Antioche, en souvenir du séjour que fit
l’apôtre dans cette ville aux premières années de l’évangélisation hors de Palestine. La fête
du 18 janvier célèbre la Chaire de saint Pierre à Rome, vénérant le premier pasteur de
l’Église. C’est ce que chante l’introït de cette fête Statuit ei Dominus.
La fête principale, celle du martyre de saint Pierre, avec sa messe de la Vigile, se trouve au
29 juin et elle est couplée avec le martyre de saint Paul, mort le même jour selon la légende.
La Vigile du 28 juin est la seule qui subsiste parmi toutes les vigiles d’apôtres. Les chants
parlent surtout de Pierre (introït Dicit Dominus Petro, chanté ici dans sa version romaine). Il en
est de même pour la double fête du lendemain : introït Nunc scio vere et le célèbre Tu es
Petrus (Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église) chanté pour l’alléluia et la
communion. Cet épisode de la pierre de fondation, toute symbolique, est resté vivace dans
les traditions populaires et nombreuses sont les anciennes pierres ou mégalithes païens qui
induiront des consécrations à saint Pierre. Les fêtes du 28 et 29 juin se rapprochent de celle
de la Saint-Jean avec leurs feux de joie et la collecte d’herbes aux pouvoirs de guérison,
survivances de pratiques cérémonielles dans la Gaule protohistorique.
La dernière des fêtes est celle de Saint Pierre aux liens au 1 er août, qui célèbre la dédicace
de la basilique du même nom à Rome vers 432. On y vénérait les vincula Petri, deux
chaînes soudées ensemble, avec un anneau pour le cou, que la tradition considère comme
celles de Pierre emprisonné. À l’exception de l’alléluia et des oraisons, les chants sont les
mêmes qu’au 29 juin. On goûtera particulièrement l’offertoire Constitues eos principes dans
sa version romaine très ornée.
Par ailleurs, il suffit de lire la traduction des chants pour avoir un déroulement chronologique
de la vie de Pierre dans les textes bibliques depuis son appel en Galilée (introït Dominus
secus mare) jusqu’à son martyre (grande antienne gallicane Dum duceretur). Ne sont pas
évoqués le reniement de Pierre avec le chant du coq, car il apparaît dans les récitatifs de la
Passion chantés la Semaine sainte, ni les événements de la Résurrection. L’accent a été mis
sur l’épisode des clés, devenues le symbole de Pierre dans la statuaire et l’iconographie
(répons Simon Petre et répons final Tu es Petrus) et surtout sur l’épisode de l’ange qui libère
Pierre de sa prison (capitule Misit Herodes, les cinq antiennes qui suivent et le répons Surge
Petre). Cet épisode se retrouve à la fête de Saint Pierre aux liens au 1 er août, confirmant
l’apôtre dans sa mission de lieur et de délieur. Cette date correspond aussi à l’ancienne
Lugsanad, fête de Lug, dieu suprême des Celtes, et on trouve des églises Saint-Pierre sur des
sites qui lui étaient consacrés, comme sur le Montmartre (Mons Martyrum) à Paris ou à
Lisieux. Rappelons aussi que saint Pierre est le patron des moissonneurs, les lieurs de gerbes.
Dans cette trame narrative s’insèrent les commentaires poétiques des hymnes, proses ou
conduits, et de somptueuses polyphonies du XIII
3
e au XVI e siècle à la gloire du Prince des
apôtres.
— Marie-Reine Demollière
!

Exaltent eum
versiculus grégorien
Tu es pastor ovium
antienne grégorienne
Iam bone pastor
hymne grégorienne (VIII e s.)
Statuit ei Dominus
introït grégorien
Constitues eos principes
offertoire vieux-romain
Dominus secus mare
introït vieux-romain
Simon Petre
répons grégorien
Petrus beatus
hymne de Paulin d’Aquilée (750-802)
et verset parTomás Luis de Victoria (1548-1611)
Cetus apostolici
prose d’un manuscrit de Las Huelgas (XIII e s.)
Misit Herodes
capitule grégorien
Herodes rex apposuit
Petrus quidem servabatur
Dixit Angelus ad Petrum
antiennes grégoriennes
4

Surge Petre
répons grégorien
Misit Dominus
antienne grégorienne
Nunc scio vere
introït vieux-romain
Petre, ego pro te rogavi
répons par Francisco Guerrero
Alleluia Tu es Petrus
de l’École Notre-Dame de Paris (XIII e s.)
Dicit Dominus Petro
introït vieux-romain
Beatus servus sapiens
conduit de l’École Notre-Dame de Paris
Dum duceretur
grande antienne gallicane
Aurea luce
hymne attribuée à Hespidie, femme de Boèce (VII e s.)
Sacerdos et pontifex
antienne par Cristóbal de Morales (ca 1500-1553)
Tu es Petrus
répons par Tomás Luis de Victoria
5

Exaltent eum in ecclesia plebis
et in cathedra seniorum laudent eum.
Qu’on l’exalte dans l’assemblée du peuple
et que là où siègent les anciens on le loue.
Tu es pastor ovium, princeps apostolorum :
tibi traditæ sunt claves regni cælorum.
Tu es pasteur des brebis, prince des apôtres :
à toi furent remises les clés du royaume des cieux.
Iam, bone pastor, Petre, clemens accipe
Vota precantum, et peccati vincula
Resolve, tibi potestate tradita,
Qua cunctis cælum verbo claudis, aperis.
Sit Trinitati sempiterna gloria,
Honor, potestas atque iubilatio,
In unitate, cui manet imperium
Ex tunc et modo per æterna sæcula.
À présent, bon pasteur Pierre, accueille bienveillant
Les prières de ceux qui te supplient, et les liens du péché,
Défais-les, selon le pouvoir à toi donné
D’à tous fermer le ciel par ta parole ou de l’ouvrir.
À la Trinité gloire éternelle,
Honneur, puissance et jubilation !
Dans l’unité, en qui réside l’empire
Depuis toujours et de même façon pour les siècles sans fin.
6

Statuit ei Dominus testamentum pacis, et principem fecit eum :
ut sit illi sacerdotii dignitas in æternum.
Misericordias Domini in æternum cantabo.
Avec lui le Seigneur conclut une alliance de paix et prince il le fit :
pour qu’à lui soit la dignité du prêtre pour l’éternité.
Les miséricordes du Seigneur sans fin je chanterai.
Constitues eos principes super omnem terram.
Memores erunt nominis tui in omni progenie et generatione.
Eructavit cor meum verbum bonum.
Lingua mea calamus scribe velociter scribentis.
Speciosus forma pre filiis hominum.
Diffusa est gratia in labiis tuis.
Propterea benedixit te Deus in eternum.
Accingere gladio tuo circa femur potentissime.
Tu les établiras princes sur toute la terre.
Ils auront en mémoire ton nom de génération en génération.
De mon cœur a jailli une bonne parole.
Ma langue est aussi agile que le calame du scribe.
Tu es le plus beau parmi les fils des hommes.
La grâce est répandue sur tes lèvres.
C’est pourquoi Dieu t’a béni à jamais.
Ceins ton glaive sur ta cuisse, ô le plus puissant !
7

Dominus secus mare Galilee vidi duos frates, Petrum et Andream,
et vocavit eos : Venite post me, faciam vos fieri piscatores hominum.
Le Seigneur au bord de la mer de Galilée vit deux frères, Pierre et André,
et il les appela : Venez après moi, je vous ferai pêcheurs d’hommes.
Simon Petre, antequam de navi vocarem te novi te,
et super plebem meam principem te constitui,
et claves regni cælorum tradidi tibi.
Simon Pierre, avant de t’appeler hors de ta barque, je te connaissais,
et sur mon peuple comme prince je t’ai établi,
et les clés du royaume des cieux, je te les ai remises.
Petrus beatus catenarum laqueos
Christo iubente rupit mirabiliter ;
Custos ovilis et doctor Ecclesiæ,
Pastorque gregis, conservator ovium
Arcet luporum truculentam rabiem.
Quodcumque vinclis super terram strinxeris,
Erit in astris religatum fortiter,
Et quod resolvis in terris arbitrio,
Erit solutum super coeli radium ;
In fine mundi iudex erit sæculi.
Gloria Deo per immensa sæcula,
Sit tibi, Nate, decus et imperium,
Honor, potestas Sanctoque Spiritui ;
Sit Trinitati salus individua
Per infinita sæculorum sæcula.
8

Pierre le bienheureux, les liens des chaînes,
Quand le Christ l’ordonne, il les brise merveilleusement ;
Gardien de ton bercail et docteur de l’Église,
Pasteur de ton troupeau, sauveur des brebis,
Il écarte des loups la rage féroce.
Tout ce que sur la terre il aura lié
Se trouvera fermement lié dans le ciel ;
Tout ce qui, par sa voix, est délié sur terre
Restera délié dans les hauteurs du ciel ;
Lors de la fin du monde, il jugera les hommes.
Gloire à Dieu dans les siècles sans fin,
À toi, ô Fils, hommage et pouvoir,
Honneur et puissance au Souffle saint ;
Et à la Trinité son salut indivisible,
Pour les siècles des siècles sans fin.
Cetus apostolici festa recolentes Deo trino simplici canamus gaudentes,
Cuius mirabiliter flamine repletus ipse multipliciter nos illustret cetus.
Petri, Pauli sanguine Roma consecratur, quibus Christi nomine principatus datur ;
Hi coram te, Domine, lumina sunt duo, que suo nos lumine regunt, immo tuo.
Ceteri participes in apostolatu hos agnoscunt principes in tanto primatu.
In tuis eloquiis hi omnes inbuti teque cum martyriis palam sunt secuti.
Ad horum eloquia sacra reducuntur qui per laudis premia ita fulciuntur.
Quorum per suffragia fratres inmitamur ut mundi victoria Christo perfruamur.
De ces apôtres associés célébrant la fête, pour Dieu trine et un chantons dans la joie,
Lui qui merveilleusement rempli du Souffle saint nous éclaire abondamment en tant qu’associés.
Par le sang de Pierre et de Paul, Rome est consacrée, eux à qui au nom du Christ le principat est donné ;
Eux devant toi, Seigneur, sont deux lumières, qui par leur clarté nous guident, ou plutôt par la tienne.
Les autres qui prennent part à l’apostolat les reconnaissent princes, avec une telle prééminence.
De tes paroles ils sont tous imprégnés et avec tes martyrs ils t’ont suivi au grand jour.
À leurs paroles sacrées sont ramenés ceux qui à travers les récompenses de la louange sont ainsi soutenus,
Eux que grâce à leurs prières nous imitons en frères pour que, par le Christ, nous goûtions la victoire sur le monde.
9

Misit Herodes rex manus, ut affligeret quosdam de ecclesia.
Occidit autem Jacobum fratrem Joannis gladio.
Videns autem quia placeret Judæis, apposuit ut apprehenderet et Petrum.
Le roi Hérode mit la main sur quelques membres de l’assemblée.
Et fit périr par le glaive Jacques, frère de Jean.
Voyant en outre que cela plaisait aux Juifs, il fit encore appréhender Pierre.
Herodes rex apposuit ut apprehenderet et Petrum.
Quem cum apprehendisset, misit in carcerem,
volens post Pascha producere eum populo.
Le roi Hérode fit de plus appréhender Pierre.
Et quand il l’eut appréhendé, il le mit en prison,
voulant après la Pâque le produire devant le peuple.
Petrus quidem servabatur in carcere,
oratio autem fiebat sine intermissione ab ecclesia ad Deum pro eo.
Pierre, donc, était gardé dans la prison,
tandis que sans relâche l’assemblée priait Dieu pour lui.
Dixit angelus ad Petrum : Circumda tibi vestimentum tuum et sequere me.
L’ange dit à Pierre : Revêts ton manteau et suis-moi.
10

Surge, Petre, et indue te vestimentis tuis.
Accipe fortitudinem ad salvandas gentes,
quia ceciderunt catenæ de manibus tuis.
Angelus autem Domini astitit et lumen refulsit in habitaculo carceris.
Percussoque latere Petri excitavit eum, dicens : Surge velociter.
Lève-toi, Pierre, et mets tes vêtements.
Reçois la force de sauver les nations,
car les chaînes sont tombées de tes mains.
Et l’ange du Seigneur se présenta et une lumière brilla dans la cellule de la prison.
Et frappant au côté Pierre, il le réveilla, disant : Lève-toi vite !
Misit Dominus angelum suum et liberavit me de manu Herodis, alleluia.
Le Seigneur envoya son ange et me libéra de la main d’Hérode, alléluia.
Nunc scio vere quia misit Dominus angelum suum
et eripuit me de manu Herodis, et de omni expectatione plebis Judeorum.
Maintenant je sais vraiment que le Seigneur a envoyé son ange
et qu’il m’a sauvé de la main d’Hérode et de tout ce qu’attendait le peuple des Juifs.
Petre, ego pro te rogavi ut non deficiat fides tua,
et tu aliquando conversus confirma fratres tuos.
Caro et sanguis non revelavit tibi sed Pater meus qui est in cælis.
Pierre, j’ai prié pour toi, pour que ta foi ne défaille pas,
et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères.
La chair et le sang ne te l’ont pas révélé mais mon Père qui est aux cieux.
11

Alleluia. Tu es Petrus et super hanc petram edificabo ecclesiam meam.
Alléluia. Tu es Pierre et sur cette pierre j’édifierai mon église.
Dicit Dominus Petro : Cum esse junior, cingebas te, et ambulabas ubi volebas.
Cum autem senueris, extendes manus tuas, et alius te cinget, et ducet quo tu non vis.
Hoc autem dixit, significans qua morte clarificarus esset Deum.
Le Seigneur dit à Pierre : Quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais.
Mais quand tu vieilliras, tu étendras les bras, et un autre te ceindra, et te conduiras là où tu ne veux pas.
Et cela il le dit pour signifier la mort par laquelle Pierre devait montrer Dieu.
Beatus servus sapiens,
Custodiens vigilias,
Sic sapias et vigiles
Ut fertiles fructus referas,
Ne differas, sed fiat protinus
Ut Dominus adveniens,
Inveniens te vigilem et stabilem
Remuneret et prosperet
Iter tuum continuum ad gaudia celestia.
Tibi spem meriti Dominus, splendido
Coronam capiti de lapide pretioso.
Heureux serviteur plein de sagesse,
Gardant les veilles,
Ainsi tu es sage et tu veilles
Pour porter des fruits abondants.
Ne tarde pas mais qu’il se fasse sur-le-champ
Que le Seigneur venant,
Celui-ci te trouve veillant et solide,
Et qu’il te récompense
Et que ton chemin avance, continu, vers les joies célestes.
À toi le Seigneur a promis en espoir de récompense, resplendissante,
Une couronne sur ta tête, faite de pierres précieuses.
12

Dum duceretur Petrus apostolus ad crucem, repletus gaudio magno, dixit :
Non sum dignus ita esse in cruce sicut Dominus meus, qui de Spiritu sancto conceptus est,
me autem ex limo terrae ipse formavit : nam crux mea caput meum in terra debet ostendere.
At illi verterunt crucem, et pedes eius sursum confixerunt, manus vero deorsum.
Dum esset Petrus in cruce, venit turba multa maledicens Caesarem,
et fecerunt planctum magnum ante crucem.
Petrus exhortabatur eos de cruce, dicens :
Nolite flere, sed gaudete mecum, quia ego hodie vado vobis parare locum.
Et cum hoc dixisset, ait : Gratias tibi ago, Pastor bone,
quia oves quas tradidisti mihi, compatiuntur mecum.
Peto namque ut participentur mecum de gratia tua in sempiternum.
Pendant qu’on menait Pierre l’apôtre en croix, rempli d’une grande joie il dit :
Je ne suis pas digne d’être en croix comme mon Seigneur, qui du Souffle saint fut conçu ;
car moi de la boue de la terre il me forma : alors ma croix doit montrer ma tête vers la terre.
Et ils inversèrent la croix, et fixèrent ses pieds en haut et donc ses mains en bas.
Pendant que Pierre était en croix, vint une foule nombreuse maudissant César,
et ils firent grande lamentation devant la croix.
Pierre les exhortait depuis la croix, disant :
Ne pleurez pas mais réjouissez-vous avec moi, car moi en ce jour je m’en vais vous préparer une place.
Et quand il eut dit ceci, il proféra : Je te rends grâce, ô bon Pasteur,
car les brebis que tu m’as amenées souffrent avec moi.
Aussi je demande qu’elles partagent avec moi ta grâce pour toujours.
13

Aurea luce et decore roseo,
Lux lucis, omne perfudisti sæculum,
Decorans caelos inclito martyrio
Hac sacra die, quæ dat reis veniam.
lanitor caeli, doctor orbis pariter,
Iudices sæcli, vera mundi lumina,
Per crucem alter, alter ense triumphans,
Vitæ senatum laureati possident.
O Roma felix, quæ tantorum principum
Es purpurata pretioso sanguine,
Non laude tua, sed ipsorum meritis
Excellis omnem mundi pulchritudinem.
Olivæ binæ pietatis unicæ,
Fide devotos, spe robustos maxime,
Fonte repletos caritatis geminæ
Post mortem carnis impetrate vivere.
De lumière dorée et de pourpre éclatante,
Ô Lumière de la lumière, tu remplis tout âge,
Ornant les cieux d’un saint martyre
En ce jour sacré qui donne aux accusés le pardon.
Portier du ciel, Docteur de la terre également,
Juges de cet âge, vraies lumières du monde,
Vainqueurs, l’un par la croix, l’autre par le glaive,
Ils entrent, ornés de laurier, au sénat de la vie.
Ô heureuse Rome, qui du sang précieux
De si grands princes es empourprée,
Ce n’est plus par ton renom, mais par leurs mérites
Que te dépasses toute beauté au monde.
Vous, les deux oliviers d’une même douceur,
Ceux que leur foi engage, forts du plus grand espoir,
Désaltérés à la source de votre charité à tous deux,
Après leur mort charnelle faites qu’ils revivent.
14

Sacerdos et pontifex, et virtutum opifex,
pastor bone in populo, ora pro nobis Dominum.
Prêtre et pontife, et artisan des vertus,
pasteur bon pour le peuple, prie pour nous le Seigneur.
Tu es Petrus, et super hanc petram ædificabo ecclesiam meam,
et portæ inferi non prævalebunt adversus eam.
Et tibi dabo claves regni cælorum.
Quodcumque ligaveris super terram erit ligatum in cælis,
et quodcumque solveris super terram erit solutum in cælis.
Tu es Pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon église,
et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle.
Et à toi je donnerai les clés du royaume des cieux.
Tout ce que tu auras lié sur terre sera lié aux cieux,
et tout ce que tu auras délié sur terre sera délié aux cieux.
15

BIENTÔT À L’ARSENAL
MARDI 5 MAI 2009 ¬ 20:30
SYMPHONIQUE
ORCHESTRE DU FESTIVAL DE BUDAPEST
direction…Ivan Fischer ¬ violon…Hilary Hahn
Rossini, Mozart, Dvorák
MARDI 26 MAI 2009 ¬ 20:30
BAROQUE
JEAN-SÉBASTIEN BACH & FRANÇOIS COUPERIN
LE CONCERT LORRAIN
soprano…Joanne Lunn ¬ basse…Peter Kooij
JEUDI 28 MAI 2009 ¬ 20:30
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SAMEDI 13 & DIMANCHE 14 JUIN 2009
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