REB -_1976_num_34_1_2056.pdf - Bibliotheca Pretiosa
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COSTUME EPISCOPAL ΒΥΖΑΝΉΝ 331<br />
sur les épaules et se tordant avant de croiser le pan terminal qui tombe<br />
de l'épaule gauche. La disposition est un peu différente des précédentes<br />
en raison de cette torsion ; elle s'y apparente cependant et se distingue<br />
nettement de la disposition ultérieure caractérisée par le V rectiligne et<br />
plus ou moins profond dessiné sur le thorax, le pan terminal se détachant<br />
de la pointe centrale pour tomber verticalement dans l'axe médian de la<br />
figure20. On sait que les peintures d'Hagios Basilios sont iconoclastes,<br />
les deux figures d'évêques qui encadrent l'abside étant les seules figures<br />
animées du programme décoratif et devant être considérées comme des<br />
portraits historiques, vraisemblablement de Basile de Césarée et de Grégoire<br />
de Nazianze21. Il est donc intéressant de noter que l'étole, conforme aux<br />
caractéristiques de l'époque antérieure et s'en distinguant légèrement<br />
cependant22, ne se retrouve pas sur le second évêque (fig. 7 b), qui est figuré<br />
avec l'étole en V et pan terminal médian comme sur d'autres exemples du<br />
vmc siècle et ultérieurement au ixe et au début du xe23.<br />
Ces deux représentations d'évêques de l'église iconoclaste d'Hagios<br />
Basilios (fig. Ία et Tb) constituent un terminus ante quem exemplaire pour<br />
notre petite série d'images cappadociennes. On constate parallèlement que<br />
ces représentations micrasiatiques des évêques s'intègrent fort bien chro<br />
nologiquement dans la série byzantine déjà connue ; sur ce point il faut<br />
donc reconnaître l'homogénéité du matériel archéologique du haut moyen-<br />
âge sur l'ensemble du territoire de l'empire byzantin24.<br />
20. Voir notes let 8.<br />
21. Cf. note 19. Récemment D. I. Pallas a mis en doute ce caractère iconoclaste,<br />
mais sans fondement sérieux (Eine anikonische lineare Wanddekoration auf der Insel<br />
Ikaria, JOB 23, 1974, p. 311-314). Le sujet sera repris dans un article à paraître (Nicole<br />
Thierry, Mentalité et formulations iconoclastes en Anatolie, Journal des Savants, <strong>1976</strong>).<br />
22. Elle se trouve être la forme la plus proche des formes archaïsantes des psautiers<br />
du ixe siècle ; cf. note 13.<br />
23. Voir notes 8 et 1.<br />
24. Cette homogénéité dépasse dans certains cas les terres d'orthodoxie, ainsi à Mren<br />
(cf. note 11) et encore en Arménie à Agtamar (915-921), où les évêques représentés sur<br />
les peintures et les sculptures sont conformes au type byzantin contemporain (voir<br />
Sirarpie Der Nersessian, Aghfamar, Eglise Sainte-Croix, Cambridge 1965, fig. 32, <strong>34</strong>,<br />
59, 60). Dans ces deux cas cependant on peut noter l'existence des relations entre les<br />
Eglises arménienne et grecque.<br />
Note additionnelle. — Lors de notre dernier inventaire, nous avons découvert<br />
sur la paroi occidentale de l'église n°3 de Zelve un exemple d'évêque portant l'omopho-<br />
rion très étroit et barrant la poitrine, le pan terminal tombant sur le côté, comme dans<br />
l'église n° 2 de Güllü dere (fig. 5). Cet évêque, dont il ne reste que le buste, était peint en<br />
seconde couche, sur une croix de Malte entourée d'un cercle de zig-zag, comme la Chasse<br />
d'Eustache peinte sur une grande croix accostée par des poissons (sujets non identifiés<br />
par G. de Jerphanion, op. cit., I, p. 584 ; à paraître dans mon ouvrage Haut-Moyen-Age<br />
en Cappadoce).