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Diagnostic partiel de la flore et de la végétation des Niayes et du ...

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Flore <strong>et</strong> <strong>végétation</strong> <strong>de</strong>s <strong>Niayes</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> Bassin arachidier<br />

2.5. Discussion<br />

2.5.1. Analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s terroirs <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong>s groupements<br />

L’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>s <strong>Niayes</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> Bassin arachidier montre une prépondérance<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux familles : Poaceae <strong>et</strong> Fabaceae-Faboi<strong>de</strong>ae. Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse générique, le site<br />

<strong>de</strong> référence arrive en tête aussi bien dans les <strong>Niayes</strong> que le Bassin arachidier. Il est suivi <strong>de</strong>s sites<br />

<strong>de</strong> Tou<strong>la</strong> <strong>et</strong> Diaoulé ou vil<strong>la</strong>ges peuls <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux zones. Du point <strong>de</strong> vue spécifique, les vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong><br />

Tou<strong>la</strong> <strong>et</strong> Diaoulé sont plus dotés en valeur absolue que les sites <strong>de</strong> référence suivis <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges<br />

sérers dans le Bassin arachidier <strong>et</strong> wolof dans les <strong>Niayes</strong>.<br />

Dans les milieux artificialisés, il n’est pas rigoureux <strong>de</strong> se baser sur le nombre total d’espèces pour<br />

trancher sur <strong>la</strong> naturalité <strong>de</strong>s sites. En eff<strong>et</strong>, déjà Trochain (1940) avait noté une forte ouverture <strong>de</strong>s<br />

milieux étudiés aux espèces anthropophiles (messicoles, ségétales <strong>et</strong> rudérales), c<strong>et</strong>te situation s’est<br />

vraisemb<strong>la</strong>blement poursuivie, vue <strong>la</strong> dynamique floristique progressive <strong>de</strong>s groupements <strong>de</strong><br />

Trochain (1940). Donc, malgré un important cortège floristique, les zones environnant les<br />

agrosystèmes, n’en sont pas forcément plus naturelles que les milieux <strong>de</strong> référence par exemple. En<br />

plus <strong>de</strong> ces critères <strong>de</strong> diversité, un critère important <strong>de</strong> <strong>la</strong> naturalité <strong>de</strong>s formations végétales, est le<br />

nombre d’espèces à dissémination sarcochore. Le type <strong>de</strong> dissémination a été cité dans <strong>la</strong> liste <strong>de</strong><br />

Lober <strong>et</strong> Val<strong>la</strong>uri (2008) qui considèrent que <strong>la</strong> naturalité repose sur <strong>de</strong>s critères objectifs <strong>et</strong><br />

mesurables tels les espèces indicatrices, les types biologiques, les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong>s<br />

diaspores, <strong>et</strong>c. Le critère <strong>de</strong> dissémination sarcochore <strong>de</strong>s diaspores renseigne sur le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

perturbation <strong>de</strong>s sites selon Banguirinama (2009) ; il est plus marqué dans le vil<strong>la</strong>ge peul <strong>de</strong> Tou<strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>s <strong>Niayes</strong> <strong>et</strong> le vil<strong>la</strong>ge sérer <strong>de</strong> Keur Mary <strong>du</strong> Bassin arachidier comparés aux autres vil<strong>la</strong>ges. Si<br />

Tou<strong>la</strong> est moins peuplé que les autres vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>s <strong>Niayes</strong> (8 hbts.km- 2 ), ce n’est pas le cas <strong>de</strong> Keur<br />

Mary (101 hbts.km- 2 ) le plus peuplé <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges <strong>du</strong> Bassin arachidier. Donc le nombre <strong>de</strong><br />

sarcochores n’est pas forcément lié à l’<strong>et</strong>hnie, ni entièrement à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité ; il serait alors plus<br />

dépendant <strong>de</strong>s conditions écologiques ayant déterminé <strong>la</strong> diversité initiale <strong>de</strong>s terroirs ou à <strong>de</strong>s<br />

pratiques spécifiques à un terroir. Pour le vérifier surtout dans le Bassin arachidier, il serait<br />

nécessaire <strong>de</strong> caractériser finement les systèmes <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, les pratiques <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s<br />

ressources naturelles <strong>et</strong> les itinéraires techniques. Ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait une analyse approfondie <strong>de</strong>s<br />

données sur les pratiques <strong>et</strong> techniques <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction locales. Mais globalement, le nombre<br />

d’espèces à dissémination sarcochore, plus élevé dans les <strong>Niayes</strong> que dans le Bassin arachidier,<br />

milite en faveur d’une naturalité plus marquée dans les <strong>Niayes</strong>. Ce<strong>la</strong> est confirmé par <strong>la</strong> présence<br />

<strong>de</strong>s espèces endémiques dans les sites étudiés <strong>de</strong>s <strong>Niayes</strong> <strong>et</strong> leur absence dans le Bassin arachidier.<br />

De façon générale, au Sénégal, le nombre d’espèces endémiques est variable selon les auteurs. Il<br />

serait <strong>de</strong> 26 selon Brenan (1978) <strong>et</strong> 31 selon Word Conservation Monitoring Center (WCMC)<br />

(1991). Les listes données par les <strong>de</strong>ux sources ne se recoupent pas <strong>et</strong> <strong>la</strong> synthèse donne 33 espèces<br />

qui sont répertoriées en annexe 2.2. Pour l'essentiel, ces espèces endémiques se rencontrent soit<br />

dans <strong>la</strong> partie subhumi<strong>de</strong> <strong>du</strong> Sénégal (Sud <strong>du</strong> pays), soit dans <strong>de</strong>s biotopes humi<strong>de</strong>s comme les<br />

<strong>Niayes</strong> <strong>et</strong> les bas-fonds permanents ou temporaires. Elles sont menacées à cause <strong>de</strong> leur dépendance<br />

vis-à-vis d'un habitat humi<strong>de</strong> dans un contexte <strong>de</strong> sécheresse. Elles doivent faire l'obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> plus<br />

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