03.07.2013 Views

Diagnostic partiel de la flore et de la végétation des Niayes et du ...

Diagnostic partiel de la flore et de la végétation des Niayes et du ...

Diagnostic partiel de la flore et de la végétation des Niayes et du ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Intro<strong>du</strong>ction générale<br />

<strong>de</strong>puis le 16 ème <strong>et</strong> accentuée au 19 ème siècles, qui a apporté <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité originaire <strong>de</strong>s terroirs à<br />

travers les échanges <strong>de</strong> semences sans exigence, sans contraintes liées à <strong>la</strong> propriété intellectuelle<br />

(brev<strong>et</strong>). La pomme <strong>de</strong> terre a quitté l’Amérique Latine pour aller partout <strong>et</strong> le café d’Afrique a<br />

parcouru le mon<strong>de</strong> entier. C<strong>et</strong>te mondialisation a su toutefois améliorer les techniques<br />

traditionnelles pour arriver à nourrir <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion mondiale. En eff<strong>et</strong>, au fil <strong>de</strong>s siècles, les<br />

métho<strong>de</strong>s d'expérimentation agricole ont occasionné <strong>la</strong> domestication d'une gamme <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes<br />

toujours croissante pour répondre aux besoins <strong>et</strong> préférences <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions, <strong>et</strong> aux conditions <strong>du</strong><br />

milieu. Cependant, l'approche uniformisée <strong>de</strong> <strong>la</strong> sélection végétale ne conviendrait pas aux besoins<br />

<strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its agriculteurs <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> en développement, <strong>et</strong> elle contribue en outre à <strong>la</strong> perte <strong>de</strong><br />

l’agrobiodiversité. A son tour, l'appauvrissement <strong>de</strong> l'agrobiodiversité ré<strong>du</strong>it <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong>s<br />

écosystèmes agricoles à pro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s ressources renouve<strong>la</strong>bles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s services écologiques<br />

indispensables tels que <strong>la</strong> pollinisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s sols. Les écosystèmes s'adaptent alors<br />

plus difficilement au changement, ce qui les rend encore plus fragiles. Une approche mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gestion <strong>de</strong> l’agrobiodiversité inspirée <strong>de</strong>s pratiques paysannes <strong>de</strong>vrait con<strong>du</strong>ire vers une certaine<br />

agriculture à haut niveau <strong>de</strong> diversité garantissant <strong>la</strong> résilience. En eff<strong>et</strong>, les paysanneries <strong>du</strong> mon<strong>de</strong><br />

préservent <strong>la</strong> variation génétique grâce à leurs compétences en phytogénétique fondées sur leurs<br />

expériences <strong>et</strong> leurs observations selon Mancoto (2005). En luttant pour subsister sur <strong>de</strong>s sols<br />

parfois pauvres <strong>et</strong> avec <strong>de</strong>s ressources limitées, les cultivateurs perm<strong>et</strong>tent aux variétés végétales<br />

d'évoluer. Ils sélectionnent <strong>de</strong>s variétés <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes en se fondant sur leurs propres observations <strong>et</strong><br />

selon leurs besoins particuliers. Chardon (2005) estime que l’intelligence <strong>de</strong> l’homme, ses gestes<br />

ancestraux, sa capacité à s’adapter aux facteurs naturels, à y sélectionner les races ou les espèces<br />

végétales ont permis <strong>de</strong> forger les terroirs siècle après siècle tout autant que ses talents pour se<br />

nourrir, commercer, é<strong>la</strong>borer une culture alimentaire, créer <strong>de</strong>s outils artisanaux en lien avec le<br />

milieu. Ces terroirs ne sont donc pas immuables <strong>et</strong> <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’agriculture n’est pas non<br />

plus à rej<strong>et</strong>er. Sur certaines questions comme <strong>la</strong> lutte contre les ravageurs <strong>de</strong>s cultures, les terroirs<br />

ont toujours été désarmés. L’intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its phytosanitaires ont permis <strong>de</strong> protéger <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

sauver <strong>de</strong>s récoltes, pour éviter bien <strong>de</strong>s fois le déficit vivrier dans beaucoup <strong>de</strong> terroirs africains.<br />

1.2.4. Approche terroir<br />

Comme le dit l’adage sénéga<strong>la</strong>is «si tu te perds en chemin, reviens à ton point <strong>de</strong> départ pour mieux<br />

repartir». Au départ étaient donc les terroirs, on gagnerait aujourd’hui encore à se rapprocher d’eux<br />

dans les évaluations <strong>de</strong>s ressources naturelles <strong>et</strong> les étu<strong>de</strong>s d’impacts environnementaux <strong>de</strong>s<br />

pratiques humaines anciennes <strong>et</strong> actuelles, <strong>et</strong> dans l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong> conservation.<br />

L’approche terroir est avant tout une forme <strong>de</strong> gestion intégrée <strong>du</strong> territoire. Il s'agit <strong>de</strong> préserver<br />

<strong>de</strong>s systèmes sociaux <strong>et</strong> culturels complexes dont les éléments se renforcent les uns les autres. Ces<br />

systèmes culturels <strong>et</strong> sociaux, peuvent agir soit positivement ou alors négativement sur <strong>la</strong><br />

biodiversité <strong>de</strong>s terroirs. Les systèmes culturaux qui se maintiennent sans tenir compte <strong>de</strong><br />

l’environnement (<strong>flore</strong>, bases pro<strong>du</strong>ctives) peuvent être déséquilibrés <strong>et</strong> subir <strong>de</strong>s mutations faute <strong>de</strong><br />

ressources naturelles adéquates. C’est pourquoi, en partant <strong>du</strong> principe que les territoires sont<br />

façonnés par <strong>de</strong>s pratiques sociales <strong>et</strong> culturelles en interaction avec <strong>de</strong>s composantes<br />

biogéographiques, l’approche terroir a pour ambition :<br />

- <strong>de</strong> connaître <strong>et</strong> conserver les diversités biologique <strong>et</strong> culturelle <strong>de</strong>s territoires ruraux,<br />

7

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!