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Diagnostic partiel de la flore et de la végétation des Niayes et du ...

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Discussion générale, conclusions générales <strong>et</strong> perspectives<br />

les mêmes conditions écologiques afin <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce les différences <strong>du</strong>es au seul facteur<br />

<strong>et</strong>hnique. Bien que c<strong>et</strong>te contrainte soit atténuée ou limitée dans le Bassin arachidier, où une<br />

homogénéité pédologique, topographique <strong>et</strong> climatique n’est pas impossible, elle <strong>de</strong>meure une<br />

limite importante dans les <strong>Niayes</strong>. C’est pourquoi, quoiqu’à l’échelle interzonale, les <strong>végétation</strong>s<br />

soient bien séparées, ce<strong>la</strong> n’a pas été toujours possible à l’échelle intrazonale. Autrement dit, le<br />

facteur terroir ou <strong>et</strong>hnique n’a pas été n<strong>et</strong>tement discriminant. La conséquence <strong>de</strong> <strong>la</strong> variabilité<br />

écologique est <strong>la</strong> diversité floristique élevée, <strong>et</strong> l’importance <strong>de</strong>s espèces à <strong>la</strong>rge distribution<br />

géographique, pouvant former un fond commun d’espèces entre différentes <strong>végétation</strong>s. Ce<strong>la</strong> a eu<br />

<strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s directs sur <strong>la</strong> formation d’un grand nombre d’axes lors <strong>de</strong>s analyses multivariées, le<br />

niveau faible <strong>de</strong>s variances expliquées par ces axes <strong>et</strong> <strong>la</strong> faible séparation <strong>de</strong>s groupements surtout<br />

dans le Bassin arachidier.<br />

Une source <strong>de</strong> variabilité concerne les mo<strong>de</strong>s d’exploitation <strong>de</strong> l’espace agricole. Dans les <strong>Niayes</strong><br />

comme dans le Bassin arachidier, une diversité <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’exploitation a été notée suivant <strong>la</strong> taille<br />

<strong>de</strong>s exploitations, les types <strong>de</strong> cultures, les moyens humains, matériels <strong>et</strong> financiers. La zone <strong>de</strong>s<br />

<strong>Niayes</strong> connaît <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites, moyennes <strong>et</strong> gran<strong>de</strong>s exploitations spécialisées dans le maraîchage,<br />

l’arboriculture <strong>et</strong> l’élevage en mo<strong>de</strong>rnisation alors que le Bassin arachidier gar<strong>de</strong> une configuration<br />

traditionnelle <strong>de</strong>s exploitations avec une rotation mil/arachi<strong>de</strong> dominante. Les vergers <strong>de</strong>s <strong>Niayes</strong><br />

renferment encore une <strong>flore</strong> naturelle importante, surtout herbacée qui ne concurrence pas <strong>la</strong> strate<br />

arborée. Par contre, dans le Bassin arachidier, c<strong>et</strong>te <strong>flore</strong> est constamment détruite dans les gran<strong>de</strong>s<br />

cultures (mil, arachi<strong>de</strong>). La culture attelée bien vulgarisée dans <strong>la</strong> Bassin arachidier contribue à<br />

l’élimination plus rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s souches ligneuses, donc <strong>du</strong> potentiel <strong>de</strong> régénération végétative<br />

importante <strong>de</strong>s espèces. Selon Donfack (1998), l’absence <strong>de</strong> <strong>la</strong>bour perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> maintenir dans les<br />

parcelles pendant <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> culture un potentiel <strong>de</strong> souches ligneuses qui favorise le r<strong>et</strong>our <strong>de</strong>s<br />

arbres après abandon cultural. Le plus fort niveau d’utilisation <strong>de</strong>s engrais chimiques dans les<br />

<strong>Niayes</strong>, milite en faveur d’une culture intensive <strong>de</strong>s mêmes parcelles, limitant ainsi le défrichement<br />

<strong>de</strong> nouvelles parcelles. Dans le Bassin arachidier, le front agricole, à tendance extensive <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s<br />

décennies, a fini <strong>de</strong> dégra<strong>de</strong>r les principales formations savanicoles <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone. Il s’y ajoute que ses<br />

cultures pluviales, ont subi les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécheresse occurrente <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années. Ce<strong>la</strong> pousse<br />

davantage les popu<strong>la</strong>tions à l’exploitation forestière souvent frau<strong>du</strong>leuse pour trouver <strong>de</strong>s<br />

ressources financières additionnelles. Ces différents facteurs socio-économiques seraient, entre<br />

autres, à <strong>la</strong> base d’une pression anthropique différente, d’un vil<strong>la</strong>ge à un autre, d’une zone à une<br />

autre. C<strong>et</strong>te pression pourrait jouer un rôle dans le niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité floristique plus élevé dans<br />

les <strong>Niayes</strong>, <strong>et</strong> en particulier dans son terroir peul. Une étu<strong>de</strong> plus poussée <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’exploitations<br />

<strong>de</strong>vrait être entreprise pour mieux établir leurs liens avec <strong>la</strong> biodiversité.<br />

6.1.6. Implications pour <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong>s terroirs<br />

Selon Koffi (2008), <strong>la</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s superficies forestières, leur fragmentation <strong>et</strong> leur dégradation<br />

sont les trois composantes <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s ressources végétales. C<strong>et</strong>te situation en<br />

vigueur au Sénégal a ainsi contribué à <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong>s écosystèmes forestiers qui détermine <strong>la</strong><br />

perte <strong>de</strong> biodiversité (Chate<strong>la</strong>in <strong>et</strong> al., 1995 ; Hill and Curran, 2005 ; Cramer <strong>et</strong> al., 2007) <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s arbres dans les zones cultivées (Sall, 1996). Cependant, les paysans perçoivent, <strong>de</strong><br />

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