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Diagnostic partiel de la flore et de la végétation des Niayes et du ...

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Discussion générale, conclusions générales <strong>et</strong> perspectives<br />

l’évaluation <strong>et</strong>hnobotanique <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges homologues mais pas sur l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s groupements<br />

végétaux <strong>de</strong>s terroirs.<br />

6.1.2.2. Interprétation phytosociologique <strong>et</strong> <strong>et</strong>hnobotanique <strong>de</strong>s données sur les terroirs<br />

Un fait marquant est que les vil<strong>la</strong>ges sérers occupent une position plus ou moins intermédiaire entre<br />

les vil<strong>la</strong>ges peuls <strong>et</strong> wolofs <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue <strong>et</strong>hnobotanique principalement dans les <strong>Niayes</strong>. La<br />

signification phytosociologique est que <strong>la</strong> zone sérer serait floristiquement une transition entre<br />

milieux peuls <strong>et</strong> milieux wolofs, ce qui reste à être confirmé ; sur le p<strong>la</strong>n <strong>et</strong>hnobotanique ce<strong>la</strong> revêt<br />

<strong>de</strong>ux significations, (i) pour les <strong>Niayes</strong> une augmentation <strong>du</strong> score d’évaluation <strong>de</strong>s espèces au<br />

travers <strong>de</strong>s catégories <strong>du</strong> terroir peul vers le terroir wolof en passant par le terroir sérer, c’est-à-dire<br />

suivant l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion (respectivement 8, 40 <strong>et</strong> 58 hbts.km -2 ) ; dans les<br />

<strong>Niayes</strong>, plus <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité est importante plus le score d’évaluation <strong>de</strong>s espèces est fort ; (ii) pour le<br />

Bassin arachidier, une évaluation forte dans le terroir sérer (plus <strong>de</strong>nse avec 101 hbts.km -2 ) <strong>et</strong> moins<br />

élevée dans les terroirs wolof <strong>et</strong> peul (respectivement 52 <strong>et</strong> 77 hbts.km -2 ). Dans les <strong>de</strong>ux zones <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>la</strong> plus forte correspond au score d’évaluation le plus élevé. Les scores<br />

d’évaluation <strong>de</strong>s espèces plus forts dans le Bassin arachidier que dans les <strong>Niayes</strong> semblent être<br />

fortement liés à une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion plus forte dans le Bassin arachidier.<br />

6.1.2.3. Re<strong>la</strong>tions entre importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>et</strong> importance <strong>de</strong> ses usages<br />

Un <strong>de</strong>uxième fait sail<strong>la</strong>nt est que, dans les <strong>de</strong>ux zones, les vil<strong>la</strong>ges peuls (Tou<strong>la</strong> <strong>et</strong> Diaoulé) sont, en<br />

valeur absolue, généralement les plus riches en espèces, en genres, en familles, en phanérophytes,<br />

en thérophytes, en sarcochores <strong>et</strong> en espèces soudaniennes <strong>et</strong> guinéo-congo<strong>la</strong>ises que les autres<br />

vil<strong>la</strong>ges mais pas toujours en espèces rares <strong>et</strong> endémiques. Cependant ces vil<strong>la</strong>ges peuls, comparés<br />

aux autres vil<strong>la</strong>ges, accor<strong>de</strong>nt moins d’importance <strong>et</strong>hnobotanique quantitative. Une corré<strong>la</strong>tion<br />

négative entre importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité végétale <strong>et</strong> importance <strong>de</strong>s usages <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te diversité pour<br />

les popu<strong>la</strong>tions serait une hypothèse explicative. Ce<strong>la</strong> n’est pas loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> l’offre <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> présentée dans les principes d’économie politique par Marshall (1890) où <strong>la</strong> valeur d’un<br />

pro<strong>du</strong>it est inversement proportionnelle à son offre. Autrement dit, puisque <strong>la</strong> diversité végétale est<br />

encore bien représentée dans les <strong>Niayes</strong>, les popu<strong>la</strong>tions ont un choix plus varié que dans les<br />

conditions <strong>de</strong> rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s espèces qui caractérisent le Bassin arachidier. Les popu<strong>la</strong>tions peuls <strong>de</strong>s<br />

<strong>Niayes</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> Bassin arachidier sentent moins les menaces qui pèsent sur <strong>la</strong> biodiversité. C<strong>et</strong>te<br />

impression pourrait les amener à sous-estimer leur importance quantitative. Dans les autres vil<strong>la</strong>ges,<br />

à l’exception <strong>de</strong> Keur Mary, c’est exactement le même comportement qui est noté, c’est-à-dire plus<br />

<strong>de</strong> biodiversité moins <strong>de</strong> valeur <strong>et</strong>hnobotanique ; moins <strong>de</strong> biodiversité plus <strong>de</strong> valeur<br />

<strong>et</strong>hnobotanique. Un résultat illustrant c<strong>et</strong>te découverte à l’échelle d’un usage pris isolément, c’est-àdire<br />

l’usage bois <strong>de</strong> feu, est celui <strong>de</strong> Lykke <strong>et</strong> al. (2004) qui signa<strong>la</strong>ient, malgré <strong>la</strong> préférence <strong>de</strong>s<br />

bois <strong>de</strong>nses dans le Sahel, qu’en général lorsque les sources <strong>de</strong> bois sont rares, tout ce qui est<br />

disponible est utilisé comme bois-énergie pour <strong>la</strong> préparation journalière <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ts. C’est ainsi qu’au<br />

Burkina Faso, <strong>de</strong>s espèces comme Lepta<strong>de</strong>nia hastata sont citées par les popu<strong>la</strong>tions selon Lykke <strong>et</strong><br />

al. (2004). C<strong>et</strong>te re<strong>la</strong>tion inverse entre rar<strong>et</strong>é <strong>et</strong> importances <strong>de</strong>s espèces a été plus tard confirmée<br />

par Faye (2005) <strong>et</strong> Faye <strong>et</strong> al. (2008) dans le Bassin arachidier en signa<strong>la</strong>nt l’utilisation <strong>de</strong><br />

Adansonia digitata comme bois <strong>de</strong> feu. De façon plus générale, d’autres auteurs avaient trouvé<br />

bien avant Lykke <strong>et</strong> al. (2004) qu’en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s espèces protégées par leur statut sacré, toutes les<br />

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