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Diagnostic partiel de la flore et de la végétation des Niayes et du ...

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Usages <strong>et</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>flore</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>végétation</strong><br />

pour 11 d’entre elles. Seules 5 y sont bien conservées, c’est-à-dire Acacia hockii, Albizia zygia,<br />

Acacia seyal, Markhamia lutea <strong>et</strong> Albizia coriaria. Ce caractère est donc défavorable à <strong>la</strong> diversité<br />

végétale si aucune mesure <strong>de</strong> gestion rationnelle n’est mise en œuvre. Il avait déjà été noté par<br />

Lykke (1997) qui indiquait <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre l’importance socio-économique <strong>de</strong>s espèces ligneuses<br />

<strong>de</strong>s bas-fonds <strong>et</strong> les menaces <strong>de</strong> disparition qui pesaient sur elles. En eff<strong>et</strong>, le caractère multi-usage<br />

est aussi souvent synonyme <strong>de</strong> déclin <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>végétation</strong> dans le Sahel selon Lykke (2000) qui liste 9<br />

espèces <strong>de</strong> construction, 10 espèces champêtres, 19 espèces médicinales <strong>et</strong> 10 espèces fourragères.<br />

Ces espèces hautement préférées <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions sont ainsi logiquement déclinantes dans<br />

l’environnement local. On peut en citer Cordy<strong>la</strong> pinnata, Pterocarpus erinaceus, Daniellia oliveri,<br />

Parkia biglobosa, Khaya senegalensis <strong>et</strong> Pericopsis <strong>la</strong>xiflora. Les résultats <strong>de</strong> Xiang <strong>et</strong> al. (2003)<br />

en Chine ont montré une corré<strong>la</strong>tion positive entre <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s usages <strong>de</strong>s espèces <strong>et</strong> l’état <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

richesse spécifique, c’est-à-dire que le nombre d’espèces concernées augmentent avec le nombre<br />

d’usages cités. Le caractère multi-usage entraîne donc un risque important <strong>de</strong> déclin <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

biodiversité. A ce niveau, les vil<strong>la</strong>ges ne se distinguent guère quelle que soit <strong>la</strong> zone considérée, ils<br />

utilisent <strong>de</strong> façon variée <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s 124 espèces ligneuses. Ce<strong>la</strong> tra<strong>du</strong>it un manque <strong>de</strong> choix<br />

restrictif (sélectivité) <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies ou vil<strong>la</strong>ges déjà signalé par Lykke <strong>et</strong> al. (2004) <strong>et</strong> Faye <strong>et</strong> al.<br />

(2008). Cependant un fait novateur consiste à examiner les données d’évaluation sous <strong>de</strong>s angles<br />

différents. Sous l’angle <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s répondants, les vil<strong>la</strong>ges sont effectivement simi<strong>la</strong>ires<br />

dans leur évaluation (tests <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> rang <strong>de</strong> Spearman). Ce<strong>la</strong> confirme les résultats <strong>de</strong><br />

Kristensen <strong>et</strong> Balslev (2003) qui conclurent que les évaluations locales sont remarquablement<br />

uniformes sauf pour <strong>de</strong>ux variations dont l’une concerne le nombre d’espèces fruitières citées par<br />

les hommes supérieur à celui <strong>de</strong>s femmes, <strong>et</strong> l’autre liée au fait qu’un seul vil<strong>la</strong>ge eût cité plus<br />

d’espèces énergétiques que les 4 autres vil<strong>la</strong>ges. Par contre, sous l’angle <strong>de</strong> l’évaluation<br />

quantitative (score réalisé sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l’échelle ordinale 0, 1, 2, X), les vil<strong>la</strong>ges sont<br />

significativement différents pour presque toutes les catégories quelle que soit <strong>la</strong> zone considérée<br />

dans c<strong>et</strong>te présente étu<strong>de</strong>.<br />

Ces différences d’appréciation globale, ramenées à l’échelle <strong>de</strong>s espèces utilisées, montre<br />

effectivement <strong>de</strong>s tendances qui sont en général communes à toutes les zones sahéliennes. En eff<strong>et</strong>,<br />

sur les 124 espèces étudiées (annexe 3.2), 30 ont enregistré les plus hautes évaluations. Parmi ces<br />

30 espèces, 16 sont hautement appréciées aussi bien dans les <strong>Niayes</strong> que le Bassin arachidier.<br />

- Sur les 16 premières espèces les plus importantes dans les <strong>de</strong>ux zones (<strong>Niayes</strong> <strong>et</strong> Bassin<br />

arachidier), <strong>la</strong> moitié, c’est-à-dire 8, est constituée <strong>de</strong> fruitiers forestiers. Il s’agit <strong>de</strong> Adansonia<br />

digitata, Borassus f<strong>la</strong>bellifer, Dialium guinenense, D<strong>et</strong>arium microcarpum, D<strong>et</strong>arium senegalensis,<br />

Neocarya macrophyl<strong>la</strong> <strong>et</strong> Tamarin<strong>du</strong>s indica. Les espèces ligneuses fruitières sont particulièrement<br />

importantes car disponibles en saison sèche, pério<strong>de</strong> pendant <strong>la</strong>quelle les autres pro<strong>du</strong>its<br />

alimentaires sont rares. Ce qui explique qu’elles soient revenues en tête <strong>de</strong>s évaluations<br />

quantitatives d’une liste <strong>de</strong> 124 espèces. En zone soudanienne <strong>du</strong> Sénégal, Lykke (2000) montre<br />

que Cordy<strong>la</strong> pinnata, D<strong>et</strong>arium senegalensis, Dialium guineense, E<strong>la</strong>eis guineensis, Ficus spp.,<br />

Parinari excelsa, Parkia biglobosa, Saba senegalensis <strong>et</strong> Ziziphus mauritiana sont parmi les mieux<br />

préférées par les popu<strong>la</strong>tions riveraines <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> Fatha<strong>la</strong> au centre sud <strong>du</strong> Sénégal. Ce sont<br />

toutes <strong>de</strong>s espèces fruitières, à part le genre Ficus. Les espèces considérées comme peu importantes<br />

dans ces zones plus humi<strong>de</strong>s telles Ba<strong>la</strong>nites aegyptiaca, Tamarin<strong>du</strong>s indica, Diospyros<br />

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