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Diagnostic partiel de la flore et de la végétation des Niayes et du ...

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Usages <strong>et</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>flore</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>végétation</strong><br />

3.5. Discussion<br />

Autant les <strong>de</strong>ux zones (<strong>Niayes</strong> <strong>et</strong> Bassin arachidier) sont séparées sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> l’évaluation globale<br />

<strong>de</strong>s espèces au regard <strong>de</strong>s catégories, autant les vil<strong>la</strong>ges homologues sont différents. Les vil<strong>la</strong>ges<br />

homologues sont <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> même <strong>et</strong>hnie mais situés dans <strong>de</strong>ux zones différentes. Ces types <strong>de</strong><br />

différences interzonales ont été peu développés ailleurs. Elles ont l’avantage <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r une analyse<br />

zonale approfondie qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> saisir les p<strong>et</strong>ites variations <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>ites ressemb<strong>la</strong>nces<br />

interzonales. Ainsi dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong>s <strong>Niayes</strong>, les vil<strong>la</strong>ges ont évalué les usages, le commerce <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> même liste d’espèces ligneuses sans différences significatives. C’est seulement<br />

au niveau <strong>de</strong> l’usage sauce que les vil<strong>la</strong>ges marquent <strong>de</strong>s restrictions par rapport au choix d’espèces<br />

(sélectivité). Darou Alpha <strong>et</strong> Tou<strong>la</strong> sont plus consommateurs <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its alimentaires, provenant en<br />

particulier <strong>de</strong> Tamarin<strong>du</strong>s indica, Adansonia digitata <strong>et</strong> Ficus sycomorus. Dans le Bassin<br />

arachidier, les vil<strong>la</strong>ges ne présentent aucune restriction dans le choix <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong>stinées à<br />

satisfaire leurs différents besoins. Ce<strong>la</strong> dénote d’une société en pleine mutation ou d’un<br />

environnement où <strong>la</strong> rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s ressources est <strong>de</strong> règle ou alors <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux.<br />

Pour le cas <strong>de</strong>s espèces rares ou menacées <strong>de</strong> disparition, Hahn-Hadjali <strong>et</strong> Thiombiano (2000)<br />

considèrent que les popu<strong>la</strong>tions sahéliennes en ont une bonne perception. Examinant les scores<br />

d’évaluation (évaluation quantitative), les vil<strong>la</strong>ges sont tous différents dans leur appréciation sauf<br />

pour <strong>la</strong> catégorie sauce entre les vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> Diambalo <strong>et</strong> Tou<strong>la</strong> au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong>s <strong>Niayes</strong>.<br />

Ce<strong>la</strong> veut dire que malgré le manque <strong>de</strong> choix restrictif <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges vis-à-vis <strong>de</strong>s ressources<br />

ligneuses, ces <strong>de</strong>rniers n’accor<strong>de</strong>nt ni <strong>la</strong> même priorité à <strong>la</strong> conservation, donc ni <strong>la</strong> même<br />

importance socio-économique. Dans les <strong>Niayes</strong>, <strong>la</strong> disponibilité en ressources végétales est encore<br />

importante. Bien que menacées par <strong>la</strong> forte pression agricole <strong>et</strong> pastorale, elles <strong>de</strong>meurent encore<br />

moins dégradées que dans le Bassin arachidier. Ce<strong>la</strong> pourrait expliquer les différences d’évaluation<br />

<strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> bois-énergie constatées dans les <strong>Niayes</strong>. Par contre, au niveau <strong>du</strong> Bassin arachidier,<br />

dans un contexte <strong>de</strong> rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s ressources, il apparaît que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s espèces sont importantes<br />

pour l’énergie. Ce qui explique qu’aucune différence n’est notée entre le vil<strong>la</strong>ge peul <strong>de</strong> Diaoulé <strong>et</strong><br />

les <strong>de</strong>ux autres vil<strong>la</strong>ges pour ce qui concerne les espèces utilisées comme source <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> feu.<br />

Même si Lykke <strong>et</strong> al. (2004) signa<strong>la</strong>ient par ailleurs <strong>la</strong> préférence pour les bois <strong>de</strong>nses qui sont aussi<br />

utilisés dans <strong>la</strong> construction dans le Sahel, en général dans les zones où les sources <strong>de</strong> bois sont<br />

rares, tout ce qui est disponible est utilisé pour <strong>la</strong> préparation journalière <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ts. Des espèces<br />

habituellement non citées pour leur bois sont même régulièrement évoquées dans les enquêtes.<br />

C’est ainsi que Faye (2005) a trouvé que dans le Bassin arachidier, même le baobab est cité tandis<br />

qu’au Burkina Faso <strong>de</strong>s espèces comme Lepta<strong>de</strong>nia hastata sont citées selon Lykke <strong>et</strong> al. (2004).<br />

Ainsi, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s espèces protégées par leur statut sacré, toutes les autres sont susceptibles d’être<br />

utilisées comme bois-énergie dans les zones dégradées (Smith <strong>et</strong> al., 1996 ; Ganaba <strong>et</strong> al., 1998 ;<br />

Lykke, 2000 ; Barbier, 2001, Kristensen <strong>et</strong> Balslev, 2003).<br />

Ces résultats dans les <strong>Niayes</strong> <strong>et</strong> le Bassin arachidier m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce le statut d’espèces à usages<br />

multiples <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s taxa étudiés. Car tous les vil<strong>la</strong>ges ou tous les groupes <strong>et</strong>hniques les<br />

utilisent pour satisfaire un grand nombre <strong>de</strong> besoins. Le statut d’espèces à usages multiples signalé<br />

ailleurs en Ouganda pour 16 espèces par Tabuti (2006) se tra<strong>du</strong>it par une menace <strong>de</strong> disparition<br />

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