sur la Paracha Behar - Rabbin Chelomo Zini - Consistoire de Paris

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03.07.2013 Views

Voici la traduction ! Soyez attentif, car c'est un verset difficile à comprendre. « Si l'étranger, qui s'est établi près de toi, acquiert des moyens (c’est-à-dire des biens matériels) et que ton frère, près de lui, devenu indigent, se soit vendu à l'étranger établi près de toi, ou au rejeton d'une famille étrangère. Après qu'il se soit vendu, le droit de rachat existe pour lui. L'un de ses frères le rachètera. Il sera racheté ; soit par son oncle ; soit par le fils de son oncle ; soit par quelqu’un de sa parenté, de sa famille. Ou, s'il a acquis des biens, il se rachètera lui-même. » (Lévitique 25, 47 à 49). Évidemment, il y a beaucoup de zones d'ombre dans ce verset. Ce texte nous invite à déployer différents niveaux d'interprétation. Tout d'abord, le sens obvie et premier de ces versets nous enseigne l'obligation de fraternité envers son proche parent, si ce dernier s'est vendu comme esclave du fait de son dénuement, de son extrême pauvreté. S’il n’a pas été racheté de la sorte, cet esclave sera automatiquement affranchi lors de l'année du jubilé, comme il est écrit : « Et s'il n’a pas été racheté par ces voies, il sortira libre lors du jubilé ». Certains de nos sages, commentent ce verset selon le mode métaphorique. Le Da’ât zékénim, auteur incontournable concernant l'enseignement de certains secrets de la Torah, interprète ces versets comme une allusion à lademption du peuple juif à la fin des temps ; lorsqu’Israël sortira de l'exil prolongé dans lequel il est plongé. Pour ce commentateur, lorsque la Torah cite « l'oncle », elle fait allusion à D.ieu lui-même. En effet, le mont « oncle » se dit en hébreu « Dod » et ce mot est également employé à l’attention de D.ieu lui-même. « Dod » signifie « le Bien-aimé », terme désignant D.ieu, comme cela apparait dans le Chir Hachirim, le Cantique des Cantiques. Cela apparait également dans le chant chabbatique « Lékha Dodi likrat kalah », « Vas mon Bien aimé (Dodi) à la rencontre de la mariée », le mot « Dodi », « mon bien-aimé » faisant référence à D.ieu. Donc, nous dit le Da’ât zékénim, « l'oncle » délivrant l’esclave hébreu, fait en fait allusion à D.ieu qui délivrera « l’esclave hébreu » qui délivrera son peuple de l’exil. Le verset mentionne ensuite la libération de l’esclave par son « cousin », « Ben Dodo ». Sachez que « Ben Dodo » est écrit dans le texte biblique avec les mêmes lettres que « Ben David ». Le verset fait donc allusion au « fils du Roi David », autrement dit au Machia’h, au Messie. La Torah parle ensuite d'une troisième possibilité dedemption, si celle-ci ne s’opère ni par D.ieu ni par le Messie. Elle évoque la libération de l’esclave par l'argent qu'il aura acquis, comme le suggère le verset : « Ou s'il a acquis des moyens, il se rachètera lui-même. » © Consistoire de Paris 2

Le Daât Zékénim voit dans « ses moyens » les mitsvot, les bonnes actions que les juifs auront pratiquées durant l'exil qui leur procureront les mérites nécessaires pour se libérer. Cette compréhension profonde du texte est facilitée par un mot-clé, dans le lachon hakodech, la langue sacrée de notre Torah : le mot guéoulah qui est employé aussi bien pour désigner l'affranchissement de l'esclave que lademption du peuple d'Israël à la fin de l'exil. À travers la finesse de la démonstration du Daât zékénim, c'est toute histoire du peuple juif qui s’éclaire en filigrane. Cette approche est également celle de Rabbénou Béhayé. Ce célèbre exégète écrit : « Si ton frère se vend au rejeton d'une femme étrangère ». De qui s'agit-il ? Le rejeton symbolise Rome. D.ieu rejettera Rome, comme il est écrit : « Je vis comme la bête fut tuée ; son corps détruit et jeté au feu » (Daniel 7, 11). Rappelons que Daniel eut une vision prophétique de quatre animaux. Chacun de ces animaux correspond à l'un des quatre empires qui dirigeront tour à tour le monde, et domineront Israël. Ces animaux représentent les quatre exils : la Babylonie, la Perse, la Grèce et enfin Rome. Selon Rabbénou Béhayé, le verset de la parachah ci-dessus fait allusion aux chutes des empires à la fin des temps. Le mot « guer » représente Babylone, « tochav », la Perse, « guer tochav » représente l'Empire Grec, et « êker » c'est Rome ». Cette parachah évoquant l’affranchissement de l’esclave hébreu au cours de l'année du jubilé est donc consacrée à la compréhension des notions de libération et dedemption. Elle contient donc également des allusions aux exils et à la libération d'Israël des quatre empires. De même, Rabbi Haïm Benattar distingue, dans son ouvrage le Ora’h Haïm âl haTorah, une allusion à lademption au verset de 25 du chapitre 25 du Lévitique. « Si ton frère se trouvant dans la gêne a vendu une partie de sa propriété, son plus proche parent viendra et rachètera ce qu’a vendu son frère ». Le Ora’h Haïm révèle que « Son plus proche parent », celui qu'on appelle « hakarov » est une allusion à D.ieu, appelé ici « frère », comme dans le psaume 122, 8 « lémaân a’haï véréaï ». Ce verset nous enseigne qu’après un long exil D.ieu nous rachètera, c'est-à-dire, D.ieu nous ramènera sur notre terre. D.ieu pardonnera collectivement les fautes commises par le peuple. Nos sages ont perçu en filigrane dans le texte de notre parachah, un condensé du programme de l’histoire d’Israël ; depuis l’exil dans les quatre empires, au retour en terre d’Israël, jusqu’à lademption finale ; jusqu’à ce que l’on a l’habitude de nommer en hébreu : la guéoulah chélémah. Les prophètes d'Israël ont longuement développé ce thème, notamment le prophète Isaïe ; dans l’un de ses versets les plus énigmatiques (chapitre 60 verset 22) il prédit : « Le plus petit sera multiplié par mille, et le plus chétif deviendra une nation puissante. Moi l'Eternel, à l'heure venue, Je me hâterai de le réaliser » . En hébreu : « bé-îta a’hichéna ». © Consistoire de Paris 3

Voici <strong>la</strong> traduction ! Soyez attentif, car c'est un verset difficile à comprendre.<br />

« Si l'étranger, qui s'est établi près <strong>de</strong> toi, acquiert <strong>de</strong>s moyens (c’est-à-dire <strong>de</strong>s biens matériels) et que ton<br />

frère, près <strong>de</strong> lui, <strong>de</strong>venu indigent, se soit vendu à l'étranger établi près <strong>de</strong> toi, ou au rejeton d'une famille<br />

étrangère.<br />

Après qu'il se soit vendu, le droit <strong>de</strong> rachat existe pour lui.<br />

L'un <strong>de</strong> ses frères le rachètera.<br />

Il sera racheté ;<br />

soit par son oncle ;<br />

soit par le fils <strong>de</strong> son oncle ;<br />

soit par quelqu’un <strong>de</strong> sa parenté, <strong>de</strong> sa famille.<br />

Ou, s'il a acquis <strong>de</strong>s biens, il se rachètera lui-même. »<br />

(Lévitique 25, 47 à 49).<br />

Évi<strong>de</strong>mment, il y a beaucoup <strong>de</strong> zones d'ombre dans ce verset.<br />

Ce texte nous invite à déployer différents niveaux d'interprétation.<br />

Tout d'abord, le sens obvie et premier <strong>de</strong> ces versets nous enseigne l'obligation <strong>de</strong> fraternité envers son<br />

proche parent, si ce <strong>de</strong>rnier s'est vendu comme esc<strong>la</strong>ve du fait <strong>de</strong> son dénuement, <strong>de</strong> son extrême<br />

pauvreté.<br />

S’il n’a pas été racheté <strong>de</strong> <strong>la</strong> sorte, cet esc<strong>la</strong>ve sera automatiquement affranchi lors <strong>de</strong> l'année du jubilé,<br />

comme il est écrit :<br />

« Et s'il n’a pas été racheté par ces voies, il sortira libre lors du jubilé ».<br />

Certains <strong>de</strong> nos sages, commentent ce verset selon le mo<strong>de</strong> métaphorique.<br />

Le Da’ât zékénim, auteur incontournable concernant l'enseignement <strong>de</strong> certains secrets <strong>de</strong> <strong>la</strong> Torah,<br />

interprète ces versets comme une allusion à <strong>la</strong> ré<strong>de</strong>mption du peuple juif à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s temps ; lorsqu’Israël<br />

sortira <strong>de</strong> l'exil prolongé dans lequel il est plongé.<br />

Pour ce commentateur, lorsque <strong>la</strong> Torah cite « l'oncle », elle fait allusion à D.ieu lui-même. En effet, le<br />

mont « oncle » se dit en hébreu « Dod » et ce mot est également employé à l’attention <strong>de</strong> D.ieu lui-même.<br />

« Dod » signifie « le Bien-aimé », terme désignant D.ieu, comme ce<strong>la</strong> apparait dans le Chir Hachirim, le<br />

Cantique <strong>de</strong>s Cantiques. Ce<strong>la</strong> apparait également dans le chant chabbatique « Lékha Dodi likrat ka<strong>la</strong>h »,<br />

« Vas mon Bien aimé (Dodi) à <strong>la</strong> rencontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mariée », le mot « Dodi », « mon bien-aimé » faisant<br />

référence à D.ieu.<br />

Donc, nous dit le Da’ât zékénim, « l'oncle » délivrant l’esc<strong>la</strong>ve hébreu, fait en fait allusion à D.ieu qui<br />

délivrera « l’esc<strong>la</strong>ve hébreu » qui délivrera son peuple <strong>de</strong> l’exil.<br />

Le verset mentionne ensuite <strong>la</strong> libération <strong>de</strong> l’esc<strong>la</strong>ve par son « cousin », « Ben Dodo ».<br />

Sachez que « Ben Dodo » est écrit dans le texte biblique avec les mêmes lettres que « Ben David ».<br />

Le verset fait donc allusion au « fils du Roi David », autrement dit au Machia’h, au Messie.<br />

La Torah parle ensuite d'une troisième possibilité <strong>de</strong> ré<strong>de</strong>mption, si celle-ci ne s’opère ni par D.ieu ni par le<br />

Messie.<br />

Elle évoque <strong>la</strong> libération <strong>de</strong> l’esc<strong>la</strong>ve par l'argent qu'il aura acquis, comme le suggère le verset :<br />

« Ou s'il a acquis <strong>de</strong>s moyens, il se rachètera lui-même. »<br />

© <strong>Consistoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

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