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Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri

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<strong>1956</strong> : QUE COMMÉMORE-T-ON ? PROBLÉMATIQUES ET ENJEUX HISTORIOGRAPHIQUES<br />

sibilité de réouvrir une période de communisme vivant, mais posait par làmême<br />

des questions très compliquées. Or ces questions n’ont pas été réglées en<br />

Union soviétique, puisqu’au fond les conservateurs ont gagné. Selon moi, face<br />

à l’opportunité d’ouvrir une nouvelle période de réflexion pour bâtir l’avenir, les<br />

<strong>communiste</strong>s <strong>français</strong> se sont dits : « ce n’est pas possible de faire quelque<br />

chose du côté <strong>français</strong>, alors que du côté de l’Union soviétique les choses se ferment<br />

». <strong>Le</strong> contexte d’un communisme complètement guidé <strong>et</strong> guindé par<br />

l’Union soviétique empêchait totalement d’envisager une évolution en France,<br />

alors même que les choses étaient fermées du côté de l’Union soviétique.<br />

Denis PESCHANSKI<br />

Je pense simplement que la structuration du PCF à l’époque amène à<br />

nuancer l’idée d’une situation totalement ouverte sur divers scénarios. Celui<br />

d’une ouverture complète, compte tenu des modes de fonctionnement qui ont<br />

été évoqués par les uns <strong>et</strong> par les autres, avec le rôle du groupe thorézien, la<br />

place de Maurice Thorez lui-même, son bagage historique, ses références…<br />

avait contre lui des verrous extrêmement forts.<br />

Hélène CUENAT<br />

J’ai travaillé ces dernières années sur l’histoire du <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> pendant<br />

la guerre d’Algérie, dans le cadre d’un groupe de travail mis en place par le PCF.<br />

Nous avons évidemment étudié le vote, en mars <strong>1956</strong>, des pouvoirs spéciaux par<br />

le groupe <strong>communiste</strong> à l’Assemblée nationale. Nous avons constaté que sur les<br />

153 députés <strong>communiste</strong>s, 147 ont voté les pouvoirs spéciaux à Guy Moll<strong>et</strong>, mais<br />

5 ou 6 n’ont pas pris part au vote, dont Maurice Thorez, Laurent Casanova, c’està-dire<br />

pas des moindres. Mais pourquoi ce vote, compte tenu du poids du groupe<br />

<strong>communiste</strong> <strong>et</strong> de l’impact qu’aurait eu son refus ? Et pourquoi ces dirigeants de<br />

premier plan n’ont-ils pas pris part au vote ? Je fais l’hypothèse que Maurice Thorez,<br />

ayant eu connaissance du rapport Khrouchtchev, en avait tiré la conclusion que<br />

le communisme se trouvait alors dans une impasse <strong>et</strong> avait opté pour une stratégie<br />

de rapprochement <strong>et</strong> d’union avec les socialistes. C’est ainsi que les députés <strong>communiste</strong>s,<br />

qui avaient été élus sur le thème de la paix en Algérie, ont voté les pouvoirs<br />

spéciaux à Guy Moll<strong>et</strong> dont on sait comment ils ont tourné.<br />

Alban LIECHTI<br />

Je suis le premier soldat à avoir refusé de faire la guerre d’Algérie, mais ce<br />

n’est pas pour cela que j’interviens. J’interviens pour témoigner de la façon dont<br />

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