Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri
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LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS ET L’ANNÉE <strong>1956</strong><br />
différents épisodes, revenir sur la somme des difficultés que nous avons évoquées.<br />
<strong>Le</strong> fait qu’aujourd’hui, nous soyons incités à revenir sur l’année <strong>1956</strong><br />
dans une démarche d’histoire <strong>et</strong> de sociologie politique, pour soulever des interrogations<br />
critiques <strong>et</strong> réflexives, est donc tout à fait intéressant. Cela démontre<br />
la possibilité de procéder à un type de remémoration commune, ainsi que nous<br />
sommes en train de le faire à partir des archives <strong>et</strong> aussi grâce aux célébrations<br />
nationales qui ont offert l’occasion de revenir sur c<strong>et</strong>te année. Nous voyons bien<br />
que cela nous conduit à réfléchir plus largement sur les phénomènes dits de<br />
mémoire <strong>et</strong> commémoratifs pour ce qui touche à l’année <strong>1956</strong> dans la société<br />
<strong>français</strong>e. Nous sommes focalisés ici sur le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong>, mais élargissons<br />
le champ à l’année <strong>1956</strong> dans la société <strong>français</strong>e. Quelle pourrait être la démarche<br />
des autres acteurs de la vie politique <strong>français</strong>e ? C’est une année qui apparaît<br />
tellement fondamentale <strong>et</strong> complexe en même temps, qu’il n’y a pratiquement<br />
pas un seul acteur de la vie sociale <strong>et</strong> politique sur lequel on puisse revenir<br />
séparément. La communauté scientifique a donc tout intérêt à réfléchir collectivement<br />
à c<strong>et</strong>te année <strong>1956</strong>, à sa place dans la chronologie politique <strong>français</strong>e.<br />
Jean-Jacques KARMAN<br />
Simplement, deux appréciations. A mon sens l’année <strong>1956</strong> est surtout<br />
marquée par deux faits. Premièrement, la victoire électorale du 2 janvier <strong>1956</strong>.<br />
Avec 26 % des suffrages, le PCF est le premier parti de France, après une campagne<br />
menée sur l’idée de la paix en Algérie <strong>et</strong> de reconnaissance du fait algérien,<br />
mais surtout la question d’un nouveau Front populaire, avec tout ce que<br />
cela comporte dans les esprits. Toute l’année va être analysée en fonction de<br />
c<strong>et</strong>te orientation-là, <strong>et</strong> ce qui va se produire après va gêner. Cela a été évoqué,<br />
mais je crois que ce facteur a pesé beaucoup plus fort que nous le croyons.<br />
Deuxièmement, le mode de fonctionnement du <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>français</strong>.<br />
L’absence, depuis le milieu des années 1920, de tendances à l’intérieur du <strong>Parti</strong><br />
<strong>communiste</strong> <strong>français</strong>, contrairement au <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> italien, conduit à un<br />
mode de fonctionnement monolithique qui va contribuer aux phénomènes que<br />
nous observons durant l’année <strong>1956</strong>.<br />
Daniel BOICHU<br />
Une remarque sur l’année <strong>1956</strong>, dont il est dit que c’est l’acte de naissance<br />
de quelque chose de très important. En France, le PCF démarre l’année avec<br />
l’impression d’être dans le sens de l’histoire, il a obtenu un score élevé aux élections.<br />
Cela le conduit à estimer que le rapport secr<strong>et</strong> doit rester secr<strong>et</strong>, qu’il n’y<br />
a pas besoin de réfléchir à ce que pourraient être les vrais problèmes de l’heure,<br />
puisque tout va bien. Par ailleurs, pour ce qui touche à l’identification avec<br />
l’URSS, par exemple le culte de la personnalité, ce rapport secr<strong>et</strong> donnait la pos-