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Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri

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LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS ET L’ANNÉE <strong>1956</strong><br />

en évidence des mécanismes complexes qui s’associent à la dimension de rupture,<br />

comme c<strong>et</strong>te introduction du doute généralisé. Elément de rupture fondamental,<br />

elle constitue le véritable tournant de <strong>1956</strong>, c’est très clair. Là, quelque<br />

chose se casse dans le système <strong>et</strong> il y a une tentative de maintenir, malgré tout,<br />

l’édifice. Mais on va r<strong>et</strong>rouver c<strong>et</strong>te question de façon récurrente avec plusieurs<br />

échos : 1958, 1968, 1977-78. Puisque Serge Wolikow est spécialiste du mouvement<br />

<strong>communiste</strong> international, je lui propose d’intervenir à présent sur les<br />

questions que nous avons commencé à évoquer touchant au PCF dans le mouvement<br />

<strong>communiste</strong> international, face à ces bouleversements, ainsi que sur tout<br />

autre aspect relatif au contexte international qu’il souhaitera aborder : question<br />

coloniale, affaire de Suez…<br />

Serge WOLIKOW<br />

Je précise que le déroulement de c<strong>et</strong>te table ronde est improvisé, de fait<br />

nous ne l’avons pas préparé. En conséquence, lorsqu’on intervient en fin de tour<br />

de table, il en va comme dans les jurys de thèse, on a rayé au fur <strong>et</strong> à mesure ce<br />

sur quoi l’on voulait intervenir parce cela a déjà été dit par d’autres. Pour autant<br />

mon propos liminaire concerne l’approche méthodologique revendiquée avec<br />

conviction par Bernard Pudal. Elle consiste au fond à aborder un obj<strong>et</strong> déjà étudié<br />

par des historiens à la lumière d’une approche visant à s’appuyer sur l’étude<br />

du moment historique pour prolonger la réflexion largement au delà, en l’occurrence<br />

jusqu’à aujourd’hui. L’histoire du communisme, dans le moment historique<br />

présent, est évidemment dominée par l’effondrement de l’audience politique<br />

d’un parti dont l’influence électorale s’est réduite comme une peau de<br />

chagrin. <strong>Le</strong>s questions posées par Denis Peschanski soulèvent le problème de la<br />

contextualisation <strong>et</strong> des possibles qu’elle ouvrait, alors que la démarche proposée<br />

par Bernard Pudal - je force le trait à dessein pour susciter le débat - revient<br />

finalement à dire que ce qui s’est passé ne pouvait pas être autrement : ce qui<br />

est advenu devait advenir, c’était écrit… C<strong>et</strong>te approche induit en quelque sorte<br />

l’idée que l’archive, <strong>et</strong> donc ce que nous allons comprendre ou percevoir à travers<br />

l’archive, ne fait que conforter ce que nous avions déjà pressenti. Ce qui<br />

nous apparaît comme des espaces de nouveauté que nous découvrons dans l’archive<br />

ou dans l’analyse sont en définitive des marges - non pas des marges de<br />

manœuvre, mais des marges d’interprétation limitée d’un schéma global plus<br />

important que l’investigation <strong>et</strong> l’analyse. Or, au delà du thème qui nous rassemble<br />

aujourd’hui, ce qui m’intéresse, moi, c’est aussi la problématique scientifique<br />

qu’il faut construire pour traiter d’une question qui est celle de la marge<br />

d’initiative des forces politiques, de leurs équipes dirigeantes dans un moment<br />

historique donné. Dès lors, la question posée sur l’année <strong>1956</strong> m’intéresse dans<br />

la mesure où elle touche à quelque chose qui, à mon avis, ne ressortit pas simplement<br />

au fonctionnement qu’on pourrait appeler « interne » de l’organisation.<br />

Il s’agit principalement de la relation de l’organisation à ce qu’on pourrait appeler<br />

l’initiative historique dans une situation politique complexe.

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