Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri
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LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS ET L’ANNÉE <strong>1956</strong><br />
Je suis heureuse que c<strong>et</strong>te matinée m’ait permis de rendre c<strong>et</strong> hommage à<br />
un homme que j’apprécie énormément <strong>et</strong> derrière qui je donne un peu l’impression<br />
de me cacher, Monsieur Maurice Agulhon que j’ai appris à connaître il y a<br />
près de trente ans aujourd’hui lorsque j’étais jeune directeur des Archives de<br />
l’Aude.<br />
Denis PESCHANSKI<br />
C<strong>et</strong>te intervention perm<strong>et</strong> d’évoquer la figure de Maurice Agulhon qui<br />
compte effectivement beaucoup pour ceux qui siègent autour de c<strong>et</strong>te table <strong>et</strong>,<br />
plus globalement, pour l’école historique <strong>français</strong>e. Je propose maintenant que<br />
Marc Lazar revienne sur la question du processus décisionnel du <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong><br />
<strong>français</strong> dans sa dimension internationale, en procédant éventuellement à<br />
une comparaison avec le parti italien, puisque la perche a été tendue par Roger<br />
Martelli.<br />
Marc LAZAR<br />
Dans le temps limité qui m’est imparti, je tenterai, en partant de quelques<br />
réflexions consacrées au <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>français</strong> durant toute c<strong>et</strong>te année<br />
<strong>1956</strong> - j’évoquerai ultérieurement le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> italien - d’étendre mon<br />
propos à la succession d’événements internes que connaît le mouvement <strong>communiste</strong>.<br />
Evidemment, c<strong>et</strong>te période est également marquée par la guerre d’Algérie,<br />
l’expédition de Suez, les transformations de la société <strong>français</strong>e. Je ferai<br />
le choix de ne pas traiter ces événements, même si c’est difficile parce que tout<br />
cela est en réalité entremêlé, pour centrer mon intervention sur l’accélération<br />
d’événements, dont l’eff<strong>et</strong> cumulatif aboutit à la profonde crise du communisme<br />
international qui touche l’un des deux plus puissants partis <strong>communiste</strong>s<br />
de l’Europe occidentale, le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>français</strong>. Quels sont-ils ? Il s’agit<br />
du 20 e congrès du PCUS, des événements de Poznan en Pologne <strong>et</strong> de l’octobre<br />
polonais autour de la figure de Gomulka, violemment attaqué au comité central<br />
du PCF, comme en témoignent les archives sonores, <strong>et</strong> puis de la Hongrie.<br />
Première réflexion : je suis tout à fait d’accord avec la chronologie qu’a<br />
présentée Roger Martelli au suj<strong>et</strong> de la réception du 20 e congrès du PCUS. Il me<br />
semble que l’élément clé qui s’en dégage est le fait qu’une grande partie du<br />
groupe dirigeant <strong>français</strong> résiste <strong>et</strong> fait blocage, face à la fois aux pressions extérieures,<br />
car elles sont multiples à droite <strong>et</strong> à gauche, mais aussi aux pressions<br />
internes. De ce point de vue, la figure de Pierre Courtade est tout à fait intéressante<br />
pour qui écoute les archives sonores des réunions du comité central du<br />
PCF. Il prononce durant les réunions de mai, de juin puis de novembre, une série<br />
d’interventions marquées par la prudence mais où, chaque fois, il tente de pous-