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Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri

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LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS ET L’ANNÉE <strong>1956</strong><br />

non <strong>communiste</strong>s éminents, c’est le Mouvement de la paix, dont le déclin je<br />

pense commence aussi à c<strong>et</strong>te période là.<br />

Jacques GIRAULT<br />

Il est vrai qu’on ne peut pas travailler sur l’histoire du <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong><br />

sans savoir que, parmi ses objectifs, figure constamment le maintien de la cohésion<br />

du parti. Mais il faut tenir compte du fait que le parti ne raisonne pas en<br />

vase clos, <strong>et</strong> qu’il faut que la cohésion corresponde à la demande des militants<br />

mais aussi à celle de la population. Qu’attend-on du <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> à l’époque<br />

? Si Jacques Duclos fait acclamer le nom de Staline… Vous n’ignorez pas<br />

qu’il existe deux versions de l’événement. Selon la première, c’est le public de<br />

la salle Wagram qui a proclamé le nom de Staline, après que Duclos eut prononcé<br />

celui de Lénine. Dans la seconde, un témoignage y faisait référence ce<br />

matin, Jacques Duclos a hésité un moment après avoir évoqué Lénine, puis il a<br />

ajouté Staline… c’est que, en <strong>1956</strong>, la demande consiste peut-être, dans le <strong>Parti</strong><br />

<strong>communiste</strong> <strong>et</strong> dans le public, en un espoir toujours placé dans l’Union soviétique,<br />

dans ce qu’a représenté Staline. Je voudrais évoquer simplement un exemple.<br />

On a connu, plus tard, un courant consistant à débaptiser toute une série de<br />

rues, de réalisations, auxquelles ont avait donné le nom de Staline. Quelquefois,<br />

on est allé jusqu’au bout : à Gentilly, par exemple, vous trouverez une rue<br />

Lénine, dite « anciennement Durand ». Et bien, une période a été escamotée, car<br />

elle portait précédemment le nom de Staline. En revanche, j’ai vécu dans une<br />

commune du Var où le nom de Staline a été maintenu après débat. On a estimé<br />

qu’il fallait assumer le passé, ne pas rajouter aux divisions, <strong>et</strong> cela a paru constituer<br />

la seule solution. Plus tard, lorsqu’on s’est rangé à l’idée qu’après tout il<br />

était plus judicieux de remplacer le nom de Staline par Stalingrad, on l’a fait<br />

pour des motifs électoraux, en pensant aller ainsi dans un sens favorable à<br />

l’union de la gauche. Cela n’a d’ailleurs pas empêché la municipalité d’être perdue<br />

par le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong>. Mais, c’est un autre problème.<br />

Cela soulève aussi le problème de la responsabilité de l’historien. On parle<br />

des historiens qui ont quitté le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> en <strong>1956</strong>. Mais, en gros, les historiens<br />

<strong>communiste</strong>s de c<strong>et</strong>te période avaient-ils la possibilité de poser toute une<br />

série de questions ? J’ajoute que, y compris dans une période plus récente, le<br />

<strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>français</strong> n’a pas ouvert ses archives d’une façon égale pour le<br />

monde. Il y a encore dix ou quinze ans, certains historiens <strong>communiste</strong>s ont pu<br />

bénéficier d’ouvertures, d’autres non. En conséquence de quoi on ne peut pas<br />

reprocher aux historiens d’en avoir tiré les conséquences dans certains cas.<br />

Quant à l’Union progressiste, qui a été évoquée, je précise que les <strong>communiste</strong>s<br />

n’ont jamais présenté un candidat contre Pierre Cot, par exemple. Un<br />

des députés de l’Union progressiste, Pierre Meunier, a même été secrétaire de<br />

Maurice Thorez. Et quand le journal Libération a cessé de paraître, c’est bien<br />

parce que le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> a dit « maintenant on arrête parce qu’on n’a<br />

plus d’argent ».

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