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Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri

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L’ANNÉE <strong>1956</strong> : UNE BORNE DE PÉRIODISATION OPÉRATIONNELLE POUR LA RECHERCHE ?<br />

révolte, on passe à la guerre proprement dite, dans toute l'Algérie ; la lutte armée<br />

se radicalise, se structure. En septembre 1955, le gouvernement riposte par l'envoi<br />

du contingent. En mars <strong>1956</strong>, le vote des pouvoirs spéciaux transfère l'essentiel<br />

des pouvoirs civils à l'armée sur l'ensemble du territoire de l'Algérie.<br />

Parallèlement, le Front de libération national (FLN) s'impose, du côté nationaliste,<br />

comme le principal, puis le seul acteur ; le Mouvement nationaliste algérien<br />

(MNA) dirigé par Messali Hadj, est peu à peu supplanté ; les effectifs de l'Armée<br />

de libération nationale (ALN) deviennent très importants : plusieurs dizaines<br />

de milliers d'hommes, bien armés. En France métropolitaine, les militants du<br />

FLN, pour ainsi dire inexistants à la fin de <strong>l'année</strong> 1955, atteignent le nombre de<br />

15 000 à la fin de <strong>l'année</strong> <strong>1956</strong>, début d'une progression qui verra ce chiffre multiplié<br />

par plus de dix ; commence alors une sanglante guerre entre le FLN <strong>et</strong> le<br />

MNA, qui se conclura en 1957-1958 par la défaite du MNA. <strong>Le</strong> 20 août, c'est le<br />

congrès de la Soummam, qui pose les fondements de l'Etat algérien.<br />

Par ailleurs, le FLN réussit sa percée auprès de l'opinion publique <strong>français</strong>e,<br />

deux exemples : en octobre 1955, c'est l'article de Robert Barrat dans le<br />

Nouvel Observateur, entr<strong>et</strong>ien avec deux responsables du FLN en Algérie :<br />

Abane Ramdane <strong>et</strong> Omar Ouamarane ; en décembre 1955, c'est la parution du<br />

livre de Francis Jeanson : L'Algérie hors la loi.<br />

Au fur <strong>et</strong> à mesure que le temps passe, c'est une guerre sans merci que se<br />

livrent le FLN <strong>et</strong> le gouvernement <strong>français</strong>. Dans c<strong>et</strong>te guerre, le gouvernement,<br />

dirigé par Guy Moll<strong>et</strong> depuis janvier <strong>1956</strong>, est incapable d'articuler une politique<br />

cohérente ; pris entre une volonté affirmée de vouloir négocier <strong>et</strong> la mise en<br />

oeuvre d'une pacification qu'il pose en préalable absolu, il ne peut faire jouer<br />

les quelques atouts qui lui restent ; sous la pression des éléments les moins<br />

ouverts de sa majorité gouvernementale, il privilégie de manière de plus en plus<br />

unilatérale la pacification, c’est-à-dire la répression ; c'est ainsi que Guy Moll<strong>et</strong><br />

désavoue Pierre Commin, un de ses proches, chargé par lui de maintenir le<br />

contact avec les dirigeants FLN de l'extérieur. C<strong>et</strong>te politique se traduit, en<br />

Algérie, par une démission peu à peu irréversible devant le pouvoir des militaires<br />

; elle culmine lors de la bataille d'Alger entre janvier <strong>et</strong> juill<strong>et</strong> 1957.<br />

Un exemple, parmi d'autres, de c<strong>et</strong> aveuglement, est donné par l'arraisonnement<br />

de l'avion des chefs FLN, le 22 octobre <strong>1956</strong>, au dessus d'Alger ; à ce<br />

moment là, loin de saisir l'occasion d'entamer un dialogue avec le FLN, Guy<br />

Moll<strong>et</strong> s'y refuse. Rappelons, pour mémoire, les souvenirs de Ben Tobbal, le responsable<br />

de la Wilaya 2 (Nord-Constantinois) : à l'annonce du refus renouvelé<br />

de négocier de la part des gouvernants <strong>français</strong>, c'est, pour lui même <strong>et</strong> ses proches<br />

compagnons, un sentiment de joie : rien de décisif ne pourra être fait par<br />

la France pour tenter de diviser le mouvement nationaliste.<br />

Cela, alors que dans le pays, il existe des forces qui sont prêtes pour une<br />

autre approche du problème algérien. A gauche, au sein des partis politiques traditionnels<br />

- comme en témoignent les conflits à l'intérieur du <strong>Parti</strong> radical ; rappelons<br />

la position de Mendès-France lui-même, qui précisément quitte le gou-<br />

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