Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri
Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri
Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
24<br />
LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS ET L’ANNÉE <strong>1956</strong><br />
nous voulons essayer d’être un lieu de rencontre pluraliste, un lieu de confrontation<br />
<strong>et</strong> d’élaboration, travaillant à l’émergence d’idées, si possible, novatrices<br />
en politique. Cela peut sans doute paraître très ambitieux, je crois que c’est<br />
néanmoins l’objectif que nous nous fixons <strong>et</strong> à quoi nous essayons de travailler.<br />
Mais je n’en dirai pas plus sur ce point, parce qu’on me ferait reproche, fort justement,<br />
d’être hors suj<strong>et</strong>. Et le suj<strong>et</strong> précisément, j’y reviens.<br />
Notre second objectif est de contribuer à la valorisation des archives du<br />
communisme <strong>français</strong> <strong>et</strong> à ce que nous appelons le travail de mémoire. <strong>Le</strong><br />
préambule de nos statuts précise que : « L’histoire contemporaine de la France<br />
est riche en événements politiques, sociaux, culturels, démocratiques, dont les<br />
enseignements peuvent être précieux. <strong>Le</strong> <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>français</strong> en est,<br />
depuis 1920, l’un des acteurs. Au-delà de toute historiographie officielle <strong>et</strong> en<br />
refusant toute instrumentalisation au profit d’une idéologie ou d’une organisation,<br />
une étude approfondie <strong>et</strong> réellement contradictoire de c<strong>et</strong>te histoire, jusque<br />
dans ses prolongements actuels, s’impose ». <strong>Le</strong>s controverses sur l’histoire<br />
occupent, en eff<strong>et</strong>, une large place dans la vie politique <strong>français</strong>e, avec souvent<br />
des impacts forts sur la politique elle-même. D’ailleurs, nous assistons depuis<br />
quelques années, <strong>et</strong> je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose, à des prises<br />
de positions qui consistent à vouloir trancher par la loi des débats entre historiens.<br />
Cela dit, s’il est une histoire qui fut <strong>et</strong> qui est sans doute encore souvent<br />
instrumentalisée au service de la politique, c’est bien l’histoire du communisme.<br />
Il me semble par conséquent qu’il y a beaucoup à faire encore afin d’imposer le<br />
respect des fonctions spécifiques de la politique <strong>et</strong> de l’histoire, sous peine de<br />
voir l’effort complexe de connaissance rigoureuse du passé compromis, quand<br />
ce n’est pas manipulé à des fins de conjoncture. Et je le répète, nous devons<br />
reconnaître que cela a existé aussi dans le mouvement <strong>communiste</strong>, <strong>et</strong> notamment<br />
dans le communisme <strong>français</strong>. Cela étant, comme j’ai eu l’occasion de le<br />
dire lors d’un colloque organisé à l’Université de Bourgogne, en septembre<br />
2005, par notre ami Serge Wolikow : « Tout cela n’a pas altéré, fort heureusement,<br />
le besoin d’histoire chez un très grand nombre de <strong>communiste</strong>s. <strong>Le</strong>ur culture<br />
politique les a convaincus qu’il faut bien, pour être efficace en politique,<br />
faire effort de compréhension <strong>et</strong> de lucidité sur le passé, sur des évolutions antérieures,<br />
sur des conceptions qui ont prévalu des décennies durant ; sur des choix<br />
effectués <strong>et</strong> leur implication en longue durée, autrement dit sur l’histoire ».<br />
Et bien, c’est à cela que, modestement, nous voulons être utiles avec les<br />
différentes initiatives déjà prises ou prévues par la <strong>Fondation</strong> <strong>Gabriel</strong> <strong>Péri</strong>. Je<br />
veux à présent en dire quelques mots rapidement. Nous avons passé un certain<br />
nombre d’accords dans le détail desquels je ne rentrerai pas, d’abord avec le<br />
<strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>français</strong> évidemment, avec le Conseil général de la Seine-<br />
Saint-Denis où sont déposées les archives du PCF <strong>et</strong> avec l’Université de Bourgogne.<br />
Entre autres choses, je signalerai une collection d’instruments de recherche<br />
consacrés aux archives du PCF, à laquelle nous travaillons avec les Archives