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Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri

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LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS ET L’ANNÉE <strong>1956</strong><br />

che montre également les suites des élections de janvier dans la propagande<br />

<strong>communiste</strong> : la dénonciation du « rapt » des voix de « 12 millions de Français<br />

» dont la « volonté doit être respectée ».<br />

L’année <strong>1956</strong> est également marquée par la crise de Suez. Une des affiches<br />

produites par le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> à c<strong>et</strong>te occasion (voir ill. 8), en octobre,<br />

dans laquelle le graphisme se limite à la composition <strong>et</strong> à l’habillage du texte,<br />

concentre sur c<strong>et</strong> événement le discours anticolonialiste, anticapitaliste, antiimpérialiste<br />

: « Nous n’acceptons pas que la jeunesse de France soit sacrifiée<br />

pour une poignée de banquiers franco-anglais. Non à la nouvelle aventure colonialiste<br />

! Négociation pacifique de la question de Suez dans le respect de l’indépendance<br />

de l’Egypte ! ».<br />

En c<strong>et</strong>te fin d’année <strong>1956</strong>, le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>français</strong> est confronté aux<br />

événements de Hongrie <strong>et</strong> à leurs conséquences en France. Comment s’exprime-t-il<br />

sur ces questions dans ses affiches illustrées ? Tout d’abord, on note<br />

que, s’agissant des réactions du PCF aux manifestations anti<strong>communiste</strong>s en<br />

France, on ne trouve pas d’affiches dessinées, mais des affiches illustrées par<br />

des photographies : cela est vraisemblablement dû, outre la volonté de frapper<br />

les esprits par des images spectaculaires au plus près de la réalité dénoncée, au<br />

besoin de réactivité dans c<strong>et</strong>te période troublée. R<strong>et</strong>enons de ce point de vue<br />

deux affiches, éditées en novembre.<br />

La première (voir ill. 9), imprimée sur papier rose foncé, s’insurge :<br />

« Ceux-là manifestaient pour la Hongrie ! ». C’est une affiche explicitement<br />

dénonciatrice, stigmatisante à l’égard des manifestations antisoviétiques qui<br />

ont lieu en France à la suite de l’intervention soviétique en Hongrie que le <strong>Parti</strong><br />

<strong>communiste</strong> a approuvée. <strong>Le</strong> texte entend démontrer la continuité <strong>et</strong> la logique<br />

du parcours « colonialiste » <strong>et</strong> « impérialiste » des personnalités politiques -<br />

notamment socialistes - présentes dans ces manifestations anti<strong>communiste</strong>s<br />

dénoncées comme fascistes : « Laniel, Bidault, Pinay, Schuman, Pleven. Ceuxlà<br />

qui ont approuvé la répression du soulèvement des Malgaches en 1947 !<br />

(100 000 victimes). Ceux-là qui ont mené de 1947 à 1954 une guerre atroce<br />

contre le peuple du Vi<strong>et</strong>-Nam ! (80 000 Français y ont péri). Ceux-là qui font<br />

au peuple algérien une guerre qui a pour but de maintenir les privilèges d’une<br />

poignée de grands seigneurs ! Ceux-là qui ont acclamé (…) la guerre à<br />

l’Egypte pour rendre le Canal de Suez aux banquiers franco-anglais ! Ce n’est<br />

pas le peuple hongrois qui les intéresse mais le r<strong>et</strong>our au pouvoir des hommes<br />

du Cardinal Mindszenty qui bénissait l’amiral Horthy quand, en 1941, il rangeait<br />

la Hongrie aux côtés d’Hitler pour attaquer l’URSS dont les énormes<br />

sacrifices en vies humaines ont seuls permis l’écrasement du fascisme. <strong>Le</strong>s travailleurs<br />

socialistes regr<strong>et</strong>teront que figuraient dans la manifestation (…) quatre<br />

ministres socialistes : Eugène Thomas, Tanguy-Prigent, Champeix, Max<br />

<strong>Le</strong>jeune ». <strong>Le</strong> slogan qui clôt la démonstration, « Tous unis dans la solidarité<br />

avec le peuple hongrois en lutte contre l’insurrection fasciste hongroise ! »,<br />

laisse imaginer l’isolement dans lequel le PCF se trouve alors dans le paysage<br />

politique <strong>français</strong>.

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