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Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri

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LE PCF FACE À <strong>1956</strong> : RUPTURE OU CONTINUITÉ ?<br />

de liberté à condition qu'ils n'en usent pas trop, ou est-ce que ces avocats m<strong>et</strong>tent<br />

quelques critiques sous le boisseau parce qu’il pourrait être difficile, en<br />

<strong>1956</strong>, pour un avocat <strong>communiste</strong> de se recycler s'il devait être mis à la porte<br />

de son parti ?<br />

Frédérick GENEVÉE<br />

Pour ce qui concerne la question d’une éventuelle « reconversion » professionnelle,<br />

je pense que les avocats <strong>communiste</strong>s n'ont pas trop de problèmes<br />

à craindre. Ils sont reconnus dans le milieu des avocats en général. Cela<br />

m’amène d’ailleurs à préciser un point que je n'avais pas abordé, qui est que ces<br />

avocats n’exercent pas uniquement une activité politique, mais également une<br />

activité professionnelle où ils traitent de divorces, de choses de ce genre… Il y<br />

a même de la concurrence entre cabin<strong>et</strong>s d'avocats <strong>communiste</strong>s. Donc, quant à<br />

leur devenir professionnel, non, il n'y a pas trop de crainte.<br />

<strong>Le</strong>ur contestation reste limitée, essentiellement euphémisée <strong>et</strong> interne.<br />

Donc pour la direction de la section « Intellectuels », la situation reste gérable.<br />

En tout cas, plus que lorsque Gérard Lyon-Caen - qui n’est pas avocat - exprime<br />

publiquement des critiques dans <strong>Le</strong> Monde. Là, les choses sont plus problématiques.<br />

Encore que, suite à sa demande de réintégration, la direction du PCF, Léo<br />

Figuères notamment, l'a rencontré à plusieurs reprises pour négocier <strong>et</strong> tâcher de<br />

le faire revenir. Elle était prête à passer l'éponge, mais comme Lyon-Caen maintenait<br />

ses positions à chaque fois, cela n’a finalement pas été possible. Je crois<br />

qu’effectivement, il existe une tolérance à l’égard des avocats parce qu'euxmêmes<br />

maîtrisent, en quelque sorte, l'espace de contestation qu'ils s'accordent.<br />

Jacques GIRAULT<br />

Je donne la parole à Marcel Zaidner, puis à Alban Liechti.<br />

Marcel ZAIDNER<br />

Je souhaiterais revenir sur deux questions. D'abord sur l’évocation par<br />

Jacques Girault de l'atmosphère de l'époque. Pour moi, les choses ne s’opposent<br />

pas. Tout ce que j'ai appris durant c<strong>et</strong>te journée, fondé sur l’exploitation des<br />

archives <strong>et</strong> l’activité professionnelle des historiens, est intéressant. <strong>Le</strong> croiser <strong>et</strong><br />

le confronter avec la restitution du contexte <strong>et</strong> la mémoire militante de l’époque<br />

peut sans doute aussi apporter des éclairages utiles. A ce titre, j’évoquerai par<br />

exemple l'intervention en Hongrie. Je l’ai approuvée à l'époque, j'ai argumenté<br />

pour la défendre, jusqu’au Festival de Moscou de la jeunesse où notre délégation,<br />

assez large, comprenait des dirigeants d'associations qui critiquaient l'intervention.<br />

J’ai estimé devoir intervenir à plusieurs reprises, à la grande satisfaction<br />

des jeunes soviétiques, pour défendre l'intervention parmi les jeunes<br />

Français. Et pour quelle raison l’ai-je fait ? Il me semble qu’il est indispensable<br />

de revenir sur l'atmosphère de l’époque pour l’expliquer. Personnellement,<br />

durant toute c<strong>et</strong>te période, je me suis toujours situé, y compris par rapport au<br />

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