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Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri

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LE PCF FACE À <strong>1956</strong> : RUPTURE OU CONTINUITÉ ?<br />

me dire, quand je quittais l'établissement, qu'il n'était pas aveugle sur les initiateurs<br />

de c<strong>et</strong> élan aux résultats inespérés.<br />

Tout au long des Journées d’étude, j'ai été intéressé par tout ce qui a été<br />

dit sur les guerres coloniales. La deuxième grande motivation vint, pour moi,<br />

des espoirs nés lors de l'élection de janvier, la paix allait se réaliser, <strong>et</strong> les désillusions<br />

furent grandes ! Raison de plus pour que je prenne des distances avec<br />

les socialistes qui avaient, à mes yeux, le tort de s'opposer systématiquement à<br />

La Seyne aux actions des <strong>communiste</strong>s. J'avais aussi, pour des raisons familiales,<br />

une bonne connaissance de ce qui se passait dans l'armée <strong>et</strong> parmi les Européens<br />

d'Algérie, les « colons » comme je les désignais alors. C<strong>et</strong>te découverte<br />

du bien-fondé de la revendication coloniale fut décuplée par l'initiative de mon<br />

professeur de philosophie, Benjamin Fabre, de nous commenter des poèmes<br />

d'Aimé Césaire <strong>et</strong> surtout de me faire lire son Cahier d'un r<strong>et</strong>our au pays natal.<br />

Tout au long des Journées d’étude, j'ai été intéressé par tout ce qui a été dit<br />

sur la presse, <strong>et</strong> pour moi plus que l’Humanité, ce fut la lecture du quotidien<br />

<strong>communiste</strong> <strong>Le</strong> P<strong>et</strong>it Varois, mais aussi de France nouvelle, ach<strong>et</strong>ée par l'intermédiaire<br />

de mon professeur de mathématiques Maurice Loi, <strong>et</strong> des <strong>Le</strong>ttres <strong>français</strong>es,<br />

ach<strong>et</strong>ées par l'intermédiaire d'un inspecteur primaire <strong>communiste</strong> Joseph<br />

Baudoin. Mes lectures sur le communisme provenaient du fonds des éditions du<br />

PCF, œuvres théoriques, philosophiques, le plus souvent faisant partie de la série<br />

des ouvrages destinés à l'éducation des <strong>communiste</strong>s que me donnait à lire mon<br />

ancien instituteur, devenu conseiller municipal <strong>communiste</strong>, Marius Autran.<br />

Tout au long des Journées d’étude, j'ai enfin été intéressé par les évocations<br />

de l'atmosphère du temps. J'ai rencontré de près, par l'intermédiaire de mes<br />

enseignants, la pensée de la droite, avec notamment Jean Chélini, brillant professeur<br />

d'histoire, militant du Mouvement républicain populaire (MRP), qui,<br />

<strong>l'année</strong> précédente, nous faisait l'apologie de la construction européenne lors de<br />

longues <strong>et</strong> passionnantes leçons sur les réalisations de la Communauté européenne<br />

du charbon <strong>et</strong> de l'acier. J'ai aussi côtoyé des élèves, militants d'extrême<br />

droite du lycée de Toulon, affiliés aux Jeunesses indépendantes <strong>et</strong> paysannes<br />

créées par le député Louis Puy, suivant la préparation militaire parachutistes.<br />

Rej<strong>et</strong>ant le socialisme qui venait de trahir mes espoirs, j'ai été confronté à l'anticommunisme<br />

véhiculé par ces jeunes militants. D'où une grande sensibilité au<br />

fascisme, peu évoqué ici, hormis dans le court film où l'on entend, ce qui n'était<br />

pas une litanie, les cris : « <strong>Le</strong> fascisme ne passera pas », cri fédérateur des <strong>communiste</strong>s<br />

d'alors.<br />

D'où un sentiment général, propre à c<strong>et</strong>te année, que j'ai très vite partagé,<br />

la nécessité de défendre les terres <strong>communiste</strong>s, d'où l'approbation enthousiaste<br />

de la plupart des <strong>communiste</strong>s à l'intervention des troupes soviétiques à Budapest<br />

qui ne faisaient que leur devoir inspiré par « l'internationalisme prolétarien<br />

». Et ceci était d'autant plus présent dans les esprits des <strong>communiste</strong>s que le<br />

gouvernement n'était pas intervenu en Espagne ! C<strong>et</strong>te attitude n'était pas seulement<br />

le fait des <strong>communiste</strong>s. Je me souviens des discussions formatrices que<br />

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