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Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri

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LE PCF FACE À <strong>1956</strong> : RUPTURE OU CONTINUITÉ ?<br />

tie intérieure du parti, <strong>et</strong> maintenir <strong>et</strong> renforcer l’unité <strong>et</strong> la cohésion du parti <strong>et</strong><br />

de son noyau dirigeant. C<strong>et</strong>te deuxième tâche a manifestement été menée à bien<br />

- sans grande difficulté pour le secrétaire général. On le voit en eff<strong>et</strong>, il a toujours<br />

la même autorité. L’affaire Casanova - Servin le montre bien : comme en<br />

1952 ou en 1954, il ne tolère pas une opposition qu’il croit dirigée contre lui<br />

dans le but de prendre sa place. Personne au bureau politique ne prend la<br />

défense des deux accusés, attaqués lors de séances houleuses. Certains ont parlé<br />

d’un rôle négatif joué par Jeann<strong>et</strong>te Vermeersch, mais même si elle a eu une<br />

influence non négligeable, Thorez agit toujours selon sa propre volonté. Manifestement<br />

il ne craint d’ailleurs pas qu’une opposition structurée se forme contre<br />

lui, puisqu’il n’assiste pas pour autant à toutes les séances de <strong>1956</strong> : dix-sept<br />

seulement. S’il y a bien eu des appréhensions, une nécessité d’intervenir après<br />

le 20 e congrès, cela se tasse très vite : après le 13 mars, il ne revient devant le<br />

BP que le 18 avril ! Même à la fin de l’année, alors que se déroulent les événements<br />

de Suez, de Pologne <strong>et</strong> de Hongrie, il n’y a pas vraiment de situation de<br />

crise au PCF : une seule réunion en septembre, deux en octobre, une seule en<br />

décembre. Certes, le secrétaire général est encore convalescent, ce n’est qu’en<br />

1957 qu’il reprend le rythme de présence qu’il avait jusqu’en 1950.<br />

Il est incontestable que le 20 e congrès du PCUS a fortement bouleversé<br />

Thorez, le bureau politique <strong>et</strong> le PCF tout entier. Pourtant la remise en cause a<br />

peu duré : la résolution soviétique du 30 juin, désormais base de la position <strong>français</strong>e,<br />

<strong>et</strong> les événements de l’automne ont balayé toute tentative de nouveauté.<br />

Il y a eu des changements en apparence, en surface mais de manière éparse.<br />

Dans la pratique, la direction du PCF fonctionne toujours de la même manière,<br />

Thorez a toujours la même autorité, le secrétariat <strong>et</strong> le bureau politique restent<br />

les deux organes indispensables au bon fonctionnement du processus décisionnel<br />

dans le parti, la direction est finalement tout aussi « collective » qu’avant<br />

<strong>1956</strong>. On ne peut donc pas parler de rupture n<strong>et</strong>te après le 20 e congrès, mais<br />

d’évolution, progressive <strong>et</strong> sur le long terme, <strong>et</strong> qui puise ses causes dans un<br />

faisceau d’événements dont le 20 e congrès n’est qu’un élément.<br />

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