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Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri

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LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS ET L’ANNÉE <strong>1956</strong><br />

François Billoux, Etienne Fajon, Raymond Guyot, Léon Mauvais, Waldeck<br />

Roch<strong>et</strong>, Laurent Casanova <strong>et</strong> Jeann<strong>et</strong>te Vermeersch. Tous, mise à part c<strong>et</strong>te dernière,<br />

étaient déjà membres du BP en 1947. Léon Feix, Georges Frischmann <strong>et</strong><br />

Marcel Servin, qui font à ce moment leur entrée dans le groupe dirigeant du BP,<br />

sont quant à eux suppléants. Il s’agit donc d’un BP renouvelé à 25 %, après les<br />

exclusions de Marty, Tillon <strong>et</strong> <strong>Le</strong>cœur. Répétons-le, il s’agit également d’un BP<br />

qui, au début de l’année <strong>1956</strong>, s’est extrêmement peu réuni avec son chef. Enfin,<br />

il faut bien garder à l’esprit qu’une séance du bureau politique n’est que très rarement<br />

limitée à ses seuls membres : souvent, un responsable de fédération, d’une<br />

section de travail du parti, <strong>et</strong>c. est convié lors des réunions qui traitent de son<br />

domaine de travail. Ceci fait donc du BP un organe relativement ouvert.<br />

Au sortir de la guerre, le bureau politique n’a pas de pouvoir décisionnel<br />

propre. Il est une interface entre la société <strong>communiste</strong> <strong>et</strong> le secrétaire général,<br />

lui-même représentant du mouvement <strong>communiste</strong> international. Il se situe hiérarchiquement<br />

en dessous du secrétariat dont il doit expliquer, valider <strong>et</strong> adapter<br />

les décisions, ainsi que trouver la manière de les transformer en actes ; <strong>et</strong> il<br />

est au dessus à la fois du comité central, des fédérations <strong>et</strong> des parlementaires,<br />

dont il reçoit éventuellement les propositions qu’il soum<strong>et</strong> au secrétariat <strong>et</strong> au<br />

secrétaire général. Cependant, grâce aux discussions qui ont lieu pendant ses<br />

séances, grâce à la grande variété des thèmes traités en son sein, grâce aux compétences<br />

spécifiques de ses membres, il est indispensable à la prise de décision.<br />

S’il est vrai que c’est lui qui dirige les réunions, qui propose les ordres du jour<br />

<strong>et</strong> qui oriente les discussions, on voit bien dans les notes de Thorez que celui-ci<br />

tient compte de ce qu’il entend ; dans ses conclusions, il reprend parfois textuellement<br />

des phrases prononcées par l’un des membres. Sur certains suj<strong>et</strong>s, le<br />

secrétaire général a vraiment besoin d’entendre les avis de ceux qui l’entourent,<br />

pour rédiger ses discours ou tout simplement nourrir sa réflexion. On ne peut<br />

donc pas parler de réelle direction collective dans la mesure où ce sont trois ou<br />

quatre personnes qui prennent les décisions les plus importantes, mais le bureau<br />

politique joue un rôle non négligeable dans la bonne marche du processus décisionnel<br />

au PCF au début de la guerre froide.<br />

<strong>Le</strong>s conséquences immédiates du 20 e congrès du PCUS<br />

Devant le bureau politique<br />

<strong>Le</strong> 13 mars <strong>1956</strong> est la première séance de l’année où Maurice Thorez est<br />

présent physiquement, la précédente remontant au 4 octobre 1955. La situation<br />

internationale l’exige, le 20 e congrès est terminé depuis peu <strong>et</strong> il a été un tel événement<br />

que le secrétaire général ne peut pas ne pas venir en parler au BP. Thorez<br />

présente à c<strong>et</strong>te occasion un rapport totalement inédit à ce jour, même si certains<br />

passages en sont repris dans les différentes interventions qu’il fait par la<br />

suite, devant le comité central ou par le biais d’articles dans l’Humanité. La<br />

majeure partie de ce discours est consacrée au compte rendu du 20 e congrès,<br />

accompagné de quelques analyses. Il insiste sur l’idée de la diversité des voies<br />

vers le socialisme, sur la possibilité d’une coexistence pacifique <strong>et</strong> sur la question<br />

de l’unité. De ce point de vue, rien de nouveau. Mais la fin de ce discours

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