Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri
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L’ANNÉE <strong>1956</strong> ET SON CONTEXTE<br />
je peux témoigner qu’à plusieurs reprises, celui-ci s’est rendu à Prague spécialement<br />
pour défendre le cas de London. J’en ai été le témoin. Naturellement, il<br />
existait des liens familiaux entre eux, puisque London était son beau-frère, mais<br />
Raymond Guyot ne dissimulait pas qu’il venait avec l’accord de la direction du<br />
<strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> <strong>français</strong>. Pour bien montrer ce que représentait la libération de<br />
London, on peut rappeler que, quelques mois auparavant, Slansky avait été<br />
fusillé. Il faut donc mesurer l’importance du rôle qu’a joué Raymond Guyot <strong>et</strong>,<br />
je crois pouvoir le dire sans crainte d’être démenti, du rôle pris par le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong><br />
<strong>français</strong> dans la libération de London. Je peux témoigner que Raymond<br />
Guyot ne venait à Prague, à ce moment là, que pour discuter avec les dirigeants<br />
du <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> tchèque de la libération de London.<br />
Serge WOLIKOW<br />
Je vous propose de passer maintenant la parole à la tribune qui a été interpellée,<br />
ou qui a envie d’apporter des précisions en réponse aux questions ou aux<br />
remarques. Peut-être, d’abord Sandra Fayolle qui a été la première par l’abondance<br />
des questions à être sollicitée.<br />
Sandra FAYOLLE<br />
Je commencerai par la question portant sur la position des autres partis<br />
<strong>communiste</strong>s occidentaux. Il n’y a pas eu de position uniforme dans les partis<br />
<strong>communiste</strong>s au suj<strong>et</strong> du « birth control ». Il me semble que le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong><br />
italien se prononce favorablement, en 1953, sur une proposition de loi sur la légalisation<br />
des moyens anticonceptionnels. Au moment même où le débat a lieu en<br />
France, une loi est adoptée en Pologne pour légaliser l’avortement, alors que ce<br />
n’était pas le cas en URSS, qui menait effectivement une politique nataliste.<br />
Je reviendrai également sur une question de chronologie, au suj<strong>et</strong> de la<br />
proposition de loi proposée par d’Astier de la Vigerie. Elle est déposée à l’Assemblée<br />
nationale le 23 février <strong>1956</strong>. La première intervention officielle du<br />
<strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> a lieu le 7 mars. Donc, quand le PCF prend une position clairement<br />
opposée à c<strong>et</strong>te loi à travers l’intervention de Marie-Claude Vaillant-<br />
Couturier, il n’y a pas d’ambiguïté possible. Il sait qu’il se prononce contre la<br />
proposition de loi des progressistes. D’ailleurs, dans un des relevés de décisions<br />
du bureau politique du mois d’avril <strong>1956</strong>, figure une note de Jeann<strong>et</strong>te Vermeersch<br />
précisant qu’elle juge nécessaire de réexaminer la position adoptée par<br />
le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> vis-à-vis de la proposition de loi. Ce qui pourrait laisser<br />
penser, qu’à un moment, le PCF a hésité. Mais, dans sa note, Jeann<strong>et</strong>te Vermeersch<br />
avance clairement qu’« il faut réexaminer notre position dans le sens<br />
qu’ on ne doit pas soutenir la proposition de loi ».<br />
Serge WOLIKOW<br />
Je voudrais appuyer ce qu’a dit Jacques Girault, en partant de l’exemple de<br />
la Fédération nationale des déportés <strong>et</strong> internés résistants <strong>et</strong> patriotes (FNDIRP).<br />
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