Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri
Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri
Le Parti communiste français et l'année 1956 - Fondation Gabriel Péri
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
124<br />
LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS ET L’ANNÉE <strong>1956</strong><br />
plus précisément le SNI, un syndicaliste <strong>communiste</strong> en mission depuis quelques<br />
années, Georges Fournial, déclenche l’hostilité des autres syndiqués par<br />
ses positions... Il n’est pas inintéressant d’examiner les prolongements de ces<br />
situations. A la CGT, <strong>Le</strong> Léap se r<strong>et</strong>ire assez vite <strong>et</strong> il ne reste donc plus qu’un<br />
seul secrétaire général. De ce point de vue, on peut dire que l’année <strong>1956</strong> a fortement<br />
marqué. De la même façon, Fournial - il est vrai un peu âgé - se r<strong>et</strong>ire<br />
lui aussi, progressivement, parce que dans la tendance Unité <strong>et</strong> action déjà en<br />
voie de constitution, on a compris qu’il ne fallait pas adopter ce type de position<br />
très dure.<br />
J’ai une véritable interrogation à propos de ce que Sandra Fayolle nous a<br />
exposé. J’ai écouté les enregistrements des débats du comité central. J’en ai<br />
r<strong>et</strong>enu qu’un certain nombre de dirigeants du PCF refusaient de parler du<br />
contrôle des naissances en affirmant que cela empêcherait d’aborder l’essentiel,<br />
c'est-à-dire le 20 e congrès <strong>et</strong> ses conséquences. En parler, naturellement, à partir<br />
de la version du 20 e congrès proposée par le PCF, comportant soi-disant<br />
autant d’aspects positifs que d’aspects négatifs. Je trouve donc surprenant que<br />
des gens qui ont quitté le <strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong> à ce moment-là, puissent affirmer<br />
qu’en <strong>1956</strong>, pour éviter qu’on parle du 20 e congrès, on a mis en avant la lutte<br />
contre le « birth control ». Ou ils n’étaient pas au courant des propos tenus par<br />
Maurice Thorez <strong>et</strong> Jeann<strong>et</strong>te Vermeersch dans leurs interventions internes au<br />
<strong>Parti</strong> <strong>communiste</strong>, ou bien ils l’étaient, <strong>et</strong> là, je ne comprends pas.<br />
Claude MICHEL<br />
Avocat honoraire, simple auditeur. Deux brèves remarques sur le « birth<br />
control ». En <strong>1956</strong>, sur la lancée de la campagne sur la paupérisation, le <strong>Parti</strong><br />
<strong>communiste</strong> dénonce le malthusianisme <strong>et</strong> mène campagne très violemment,<br />
contre le « birth control » qui apparaît comme une position de faiblesse. A titre<br />
d’exemple, toute la conférence de section du 5 e arrondissement, suivie par Raymond<br />
Guyot, tourne autour de ce débat, <strong>Gabriel</strong> Cohn-Bendit menant l’opposition<br />
à la ligne officielle du PCF. Cela me semble attester qu’il ne s’agit pas d’un<br />
simple débat de diversion.<br />
Deuxième remarque, dans le même sens. En 1963, le PCF a de nouveau un<br />
groupe parlementaire présidé par Waldeck Roch<strong>et</strong>. <strong>Le</strong> bureau politique décide de<br />
déposer une proposition de loi sur les questions du « birth control ». Waldeck<br />
Roch<strong>et</strong>, qui était très mal à l’aise à l’égard des questions touchant à la sexualité,<br />
devait en être le premier signataire. J’étais chargé de la rédaction du texte <strong>et</strong> j’ai<br />
été convoqué au siège du comité central pour passer toute une après-midi,<br />
entouré de Jeann<strong>et</strong>te Vermeersch <strong>et</strong> de Madeleine Vincent qui se sont évertuées<br />
à ce que l’exposé de motifs comporte le maximum de propositions sur l’importance<br />
de la famille, <strong>et</strong> le minimum sur les droits <strong>et</strong> la libération de la femme.<br />
Fred BICOCCHI<br />
J’étais jeune journaliste <strong>communiste</strong> à Prague, dans les années 1954-1955.<br />
Sans prétendre porter d’appréciations sur le rôle <strong>et</strong> l’activité de Raymond Guyot,