03.07.2013 Views

la musicotherapie active avec une personne atteinte ... - Florie BERT

la musicotherapie active avec une personne atteinte ... - Florie BERT

la musicotherapie active avec une personne atteinte ... - Florie BERT

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Séance 12<br />

Mardi 26 mai, 14h30 : durée inconnue.<br />

Objectifs : C’est ma dernière séance <strong>avec</strong> Mme C. Je souhaite terminer cette série de<br />

séances en utilisant mon schéma habituel mais en introduisant des éléments déjà<br />

rencontrés lors de séances précédentes pour faire un rappel, comme <strong>une</strong> sorte de<br />

bi<strong>la</strong>n. Ainsi je compte commencer par <strong>la</strong> musique écoutée <strong>la</strong> fois précédente, <strong>la</strong><br />

marche pour <strong>la</strong> cérémonie des turcs, mais au lieu d’introduire <strong>une</strong> nouvelle musique,<br />

je compte diffuser <strong>la</strong> symphonie du nouveau monde, qui a beaucoup servi lors<br />

d’autres séances. Je prévois aussi <strong>une</strong> improvisation <strong>avec</strong> le piano, reprenant des<br />

thèmes déjà joués.<br />

Lorsque je vais chercher Mme C au cantou Mozart, j’explique <strong>une</strong> première fois, pour<br />

Mme C et pour le <strong>personne</strong>l soignant, que c’est <strong>la</strong> dernière fois que je <strong>la</strong> prends en<br />

séance. Ce jour-là je <strong>la</strong> trouve assise et quand je lui parle, elle semble ne pas me<br />

remarquer, pourtant elle remarque l’aide soignante quand elle vient lui parler à son tour.<br />

Finalement, lorsque j’offre mon bras à Mme C, elle le prend de bonne grâce et<br />

m’accompagne volontiers. Sur le trajet, elle dit quelque chose que je ne comprends pas,<br />

je lui propose de m’expliquer en séance, elle me répond oui.<br />

Arrivée dans <strong>la</strong> salle de musicothérapie, elle va s’assoir à un endroit très inhabituel, sur<br />

<strong>une</strong> chaise contre le mur de gauche. Je vais m’assoir près d’elle et je lui rappelle que<br />

c’est notre dernière séance ensemble en musicothérapie. Puis, je chante <strong>la</strong> petite<br />

chanson du bonjour. A peine ai-je commencé à chanter qu’elle se lève et va droit à <strong>la</strong><br />

porte qu’elle ouvre pour sortir. Je <strong>la</strong> rejoins et je lui demande si elle ne souhaite<br />

réellement pas profiter de cette dernière séance, ayant l’habitude que chez elle un départ<br />

ne signifie pas toujours un refus mais plutôt l’expression d’<strong>une</strong> contrariété. Une<br />

première fois, elle accepte de revenir <strong>avec</strong> moi dans <strong>la</strong> salle mais va s’assoir tout au<br />

fond de <strong>la</strong> pièce. Je me mets à lui parler en chantant, lui proposant de me rejoindre pour<br />

écouter ensemble <strong>une</strong> musique. Je chante ensuite uniquement son nom sur <strong>une</strong> mélodie<br />

simple, pour lui montrer que c’est pour elle que je suis là. Mais je remarque que, tandis<br />

qu’auparavant le chant attirait son attention, <strong>la</strong> rendait plus réceptive, aujourd’hui, dès<br />

que je chante, elle se ferme et retourne vers <strong>la</strong> porte pour sortir. Comme elle s’en va <strong>une</strong><br />

nouvelle fois, je <strong>la</strong> retiens par le bras pour essayer de mettre des mots sur ce qui se<br />

passe, parler de sa contrariété, mais elle ne me <strong>la</strong>isse pas le temps de parler, elle se<br />

dégage vivement en disant que je « l’emmerde ».<br />

Je décide donc de <strong>la</strong> ramener au cantou, voyant bien que rien de plus ne pourra se passer<br />

pour cette séance, mais j’ai l’impression que, plus que <strong>la</strong> musicothérapie, c’est moi<br />

qu’elle fuit car elle essaie en permanence de s’éloigner le plus possible de moi.<br />

Sur le chemin du retour, elle me dit : « Vous êtes trop petite vous. » Je demande :<br />

« Trop petite, c’est-à-dire, trop je<strong>une</strong> ? » Elle répond : « Oui, trop petite. » Une dernière<br />

fois avant d’arriver au cantou, je m’arrête, je me tourne vers elle et je lui demande si<br />

elle est certaine de ne plus vouloir retourner en musicothérapie, lui rappe<strong>la</strong>nt qu’elle<br />

peut me parler, que c’est <strong>la</strong> dernière fois que nous nous voyons. Elle me répond alors :<br />

« C’est de <strong>la</strong> merde. » tout en continuant d’avancer.<br />

Une fois dans le cantou, je souhaite lui dire au revoir, peut-être un dernier mot, mais dès<br />

que je m’approche d’elle ou que je lui adresse <strong>la</strong> parole, elle part en courant à l’autre<br />

bout du cantou. Elle va même jusqu’à finalement s’enfermer dans <strong>une</strong> chambre qui<br />

n’est pas <strong>la</strong> sienne.<br />

62

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!