la musicotherapie active avec une personne atteinte ... - Florie BERT

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3.1. Présentation de madame C 3.1.1. Présentation générale 3. PRISE EN SOIN Agée de 74 ans, Mme C est une petite femme encore très vive malgré sa maladie. C’est une personne que l’on peut souvent voir déambuler, manipuler divers objets. Elle cherche aussi beaucoup à parler, même si elle est très difficilement compréhensible. Elle aime la musique et elle semble facilement se laisser aller à chanter ou à danser. Mariée, sans enfants, Mme C exerçait le métier de secrétaire de direction. Lorsque les premiers signes de la maladie apparaissent, son mari fait tout pour la garder auprès de lui. Il finit par embaucher une personne pour l’aider à s’occuper de sa femme. Cet homme et cette aide finissent par se rapprocher, tandis que l’état de Mme C se détériore jusqu’à ce qu’il apparaisse évident qu’elle ne peut plus être aidée à domicile et que son mari décide de la placer en maison de retraite. Plus tard, son mari et cette autre femme s’installent ensemble et c’est toujours en sa compagnie qu’il vient rendre visite à Mme C. Les seules visites que reçoit Mme C sont celles de son mari, qui n’ont lieu qu’une à deux fois par an. Lors de ces visites, elle apparaît anxieuse, nerveuse et en colère. Au fil des années, cette colère s’estompe pour laisser place à un repli sur elle-même lorsqu’elle voit son mari et sa compagne. Mme C n’a pas de dame de compagnie, elle est donc relativement seule. 3.1.2. Pathologie et traitement Mme C est atteinte d’une maladie d’Alzheimer pure, sans pathologies associées. Elle serait atteinte de la maladie depuis longtemps, environ sept ans, mais le diagnostic a été fait extrêmement tardivement car son mari souhaitait la protéger et a donc évité tout bilan médical pendant longtemps. 21

Son score au MMS (Mini Mental Score), test qui évalue l’orientation temporo-spatiale, l’apprentissage, la mémoire, l’attention, le raisonnement, le langage est de 7/30 en juillet 2007 et de 4/30 en octobre 2008, ce qui témoigne d’une évolution de la démence et d’une perte importante des capacités cognitives. Ces chiffres extrêmement bas révèlent un stade relativement avancé de la maladie d’Alzheimer. [4] La maladie d’Alzheimer de Mme C s’accompagne de déambulation, elle marche sans but, parfois durant des heures, parfois semblant suivre un trajet précis qui ne mène nulle part. Elle est également, par moments, accompagnée d’agitation. Mme C aime aussi prendre et dissimuler des objets de toute sorte. Mme C conserve un bon capital moteur, entre autre en ce qui concerne le maniement des objets, elle mange seule par exemple. Elle peut aussi faire sa toilette seule, et s’habiller seule à condition que ses vêtements lui soient donnés dans l’ordre. Par contre, on constate une totale perte des repères spatiaux, elle est incapable de retrouver un lieu ou de savoir où elle se trouve. Sur le plan verbal, Mme C reste capable de prononcer des mots, même si parfois son élocution est difficile à comprendre, mais elle est difficilement capable de formuler des phrases cohérentes. Par ailleurs, elle marmonne beaucoup, semble souvent parler pour elle-même sans être compréhensible. Elle fait également beaucoup de néologismes. Au niveau de l’écriture, elle peut former des lettres, des mots, mais pas de phrases cohérentes. Concernant le traitement de la maladie, Mme C prend seulement deux médicaments : Reminyl et Risperdal. Ce sont deux traitements qui ont pour unique but de ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer. [8] - Le Reminyl agit sur l’acétylcholinestérase, limitant la destruction de l’acétylcholine dans le cerveau, cette substance étant soupçonnée d’avoir un rôle important dans les processus de mémoire et d’apprentissage. - Quant au Risperdal, il s’agit d’un neuroleptique empêchant le captage par les neurorécepteurs de la dopamine et de la sérotonine. 3.1.3. Le choix du patient Comme j’en ai parlé plus haut, j’ai, sur les conseils de la psychologue, pris la décision de ne prendre en thérapie que des personnes résidant dans les cantous ; il me semble donc judicieux de justifier ce choix. Les résidents des cantous sont les seuls à ne pas bénéficier des animations proposées par l’animatrice pour les personnes de l’établissement. Souvent très touchés par des pathologies du vieillissement, ces résidents ont du mal à s’intégrer aux autres encore valides et moins dépendants. Même si de temps en temps quelques animations sont mises en place par le personnel soignant des cantous, ces résidents sont la plupart du temps désœuvrés et un peu seuls. La mise en place de séances de musicothérapie représente donc l’apport d’un élément nouveau dans leur journée, d’une activité. C’est de plus pour eux une réelle possibilité de se sentir vraiment écoutés et objet d’attention. Par ailleurs, une grande partie d’entre eux a des difficultés à s’exprimer par la parole, la musique semble donc un excellent moyen de leur permettre de dialoguer, de se détendre et de développer leur créativité. 22

3.1. Présentation de madame C<br />

3.1.1. Présentation générale<br />

3. PRISE EN SOIN<br />

Agée de 74 ans, Mme C est <strong>une</strong> petite femme encore très vive malgré sa ma<strong>la</strong>die. C’est<br />

<strong>une</strong> <strong>personne</strong> que l’on peut souvent voir déambuler, manipuler divers objets. Elle<br />

cherche aussi beaucoup à parler, même si elle est très difficilement compréhensible.<br />

Elle aime <strong>la</strong> musique et elle semble facilement se <strong>la</strong>isser aller à chanter ou à danser.<br />

Mariée, sans enfants, Mme C exerçait le métier de secrétaire de direction. Lorsque les<br />

premiers signes de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die apparaissent, son mari fait tout pour <strong>la</strong> garder auprès de<br />

lui. Il finit par embaucher <strong>une</strong> <strong>personne</strong> pour l’aider à s’occuper de sa femme. Cet<br />

homme et cette aide finissent par se rapprocher, tandis que l’état de Mme C se détériore<br />

jusqu’à ce qu’il apparaisse évident qu’elle ne peut plus être aidée à domicile et que son<br />

mari décide de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>cer en maison de retraite.<br />

Plus tard, son mari et cette autre femme s’installent ensemble et c’est toujours en sa<br />

compagnie qu’il vient rendre visite à Mme C.<br />

Les seules visites que reçoit Mme C sont celles de son mari, qui n’ont lieu qu’<strong>une</strong> à<br />

deux fois par an. Lors de ces visites, elle apparaît anxieuse, nerveuse et en colère. Au fil<br />

des années, cette colère s’estompe pour <strong>la</strong>isser p<strong>la</strong>ce à un repli sur elle-même<br />

lorsqu’elle voit son mari et sa compagne. Mme C n’a pas de dame de compagnie, elle<br />

est donc re<strong>la</strong>tivement seule.<br />

3.1.2. Pathologie et traitement<br />

Mme C est <strong>atteinte</strong> d’<strong>une</strong> ma<strong>la</strong>die d’Alzheimer pure, sans pathologies associées. Elle<br />

serait <strong>atteinte</strong> de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die depuis longtemps, environ sept ans, mais le diagnostic a été<br />

fait extrêmement tardivement car son mari souhaitait <strong>la</strong> protéger et a donc évité tout<br />

bi<strong>la</strong>n médical pendant longtemps.<br />

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