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Accès direct à notre Vade Mecum : Laurent, Sofie et ... - Page d'acceuil

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LA LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX<br />

DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

LAURENT,<br />

présente<br />

ALEX, SOPHIE<br />

ET LES AUTRES.<br />

VADE-MECUM<br />

<strong>à</strong> l’usage<br />

des personnes atteintes d’infirmité motrice cérébrale<br />

<strong>et</strong> de leurs parents<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE


TABLE DES MATIERES<br />

A nos amis lecteurs<br />

En préambule<br />

Chapitre 1. DES PERSONNES.<br />

Introduction<br />

1.1. La découverte <strong>et</strong> l’annonce du handicap.<br />

1.1.1. Définition, causes, handicaps associés <strong>et</strong> surajoutés.<br />

1.1.2. Nous n’insisterons jamais assez.<br />

1.1.3. Soupçons - signes - symptômes.<br />

Les mots <strong>à</strong> se dire...<br />

1.2. Les parents.<br />

1.2.1. Un couple.<br />

1.2.2. La première relation <strong>à</strong> l’enfant.<br />

1.3. Les frères <strong>et</strong> soeurs.<br />

1.3.1. L’enfant handicapé est premier né.<br />

1.3.2. Se relancer dans l’aventure ?<br />

1.3.3. Lorsque le dernier né est IMC.<br />

1.3.4. Quelle que soit sa place au sein de la famille.<br />

1.3.5. L’enfant unique : pourquoi pas ?<br />

Les mots <strong>à</strong> se dire...<br />

A lire.<br />

Centres de génétique.<br />

1.4. La famille élargie.<br />

1.4.1. Des états d’âme, des émotions.<br />

1.4.2. Une stratégie du dialogue...<br />

Les mots pour le dire. Parler <strong>à</strong> l’enfant de son handicap.<br />

Pour parler du handicap aux enfants.<br />

1.5. L’adolescence.<br />

A lire.<br />

1.6. Je deviens adulte.<br />

A lire ou <strong>à</strong> voir.<br />

1.7. Et maintenant..., célibataire, en couple, avec enfants ?<br />

1.7.1. La parenté.<br />

1.7.2. La contraception.<br />

1.7.3. L’adoption.<br />

1.8. Le troisième âge...<br />

A lire.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

Tab-1


Chapitre 2. DES ACTIVITES.<br />

Introduction.<br />

2.1. Le bilan neuro-moteur.<br />

2.2. L’éducation thérapeutique, les diverses interventions.<br />

2.2.1. En kinésithérapie.<br />

2.2.2. En logopédie.<br />

2.2.3. En ergothérapie.<br />

Bon <strong>à</strong> savoir.<br />

2.2.4. Autres aides - Diverses interventions.<br />

Laissez nous vous dire.<br />

2.2.5. La santé au quotidien.<br />

2.3. L’accueil en crèche.<br />

2.4. L’école.<br />

2.4.1. L’élève IMC en école traditionnelle.<br />

2.4.2. L’élève IMC en école spécialisée.<br />

Les mots <strong>à</strong> se dire...<br />

2.4.3. Modalités requises pour une orientation vers l’enseignement spécial.<br />

2.4.4. L’apprentissage du calcul.<br />

2.4.5. L’apprentissage de la lecture <strong>et</strong> de l’orthographe.<br />

A lire.<br />

2.5. L’école... c’est pas mon truc !<br />

2.6. Trouver un boulot... facile <strong>à</strong> dire !<br />

2.6.1. La mise au travail dans le secteur traditionnel.<br />

2.6.2. La mise au travail dans le secteur adapté.<br />

2.7. Occupations valorisantes.<br />

Chapitre 3. DES BESOINS JOURNALIERS.<br />

Introduction.<br />

3.1. L’hygiène.<br />

3.1.1. L’instant du bain.<br />

3.1.2. L’hygiène, c’est aussi les W.C.<br />

3.1.3. Mais c’est encore...<br />

3.2. L’habillage.<br />

3.3. L’alimentation.<br />

3.3.1. Recevoir <strong>à</strong> manger.<br />

3.3.2. Manger seul.<br />

3.3.3. Préparer ses repas.<br />

3.3.4. Préparer un repas, c’est aussi circuler dans sa cuisine.<br />

3.3.5. En tous temps, il faut respecter la sécurité.<br />

3.4. L’habitat privé.<br />

3.4.1. L’accessibilité architecturale.<br />

3.4.2. Les aménagements intérieurs.<br />

3.4.3. Les aides techniques <strong>à</strong> l’entr<strong>et</strong>ien.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

Tab-2


3.5. Des besoins non satisfaits ? Des aides extérieures !<br />

A lire.<br />

3.6. Un autre habitat, mais un vrai lieu de vie.<br />

Chapitre 4. DU TEMPS LIBRE.<br />

Introduction.<br />

4.1. Le jeu.<br />

Ludothèques spécialisées.<br />

A lire.<br />

4.2. Le sport.<br />

Fédérations sportives.<br />

A lire.<br />

4.3. Culture <strong>et</strong> activités artistiques.<br />

4.4. Tourisme - vacances.<br />

4.5. Divers.<br />

4.6. Ne perdons pas de vue.<br />

Chapitre 5. DES COMMUNICATIONS UTILES.<br />

Introduction.<br />

5.1. Communication - relation aux autres.<br />

A lire.<br />

5.2. Communication orale <strong>et</strong> écrite,<br />

des méthodes compensatoires.<br />

5.2.1. Moyens auxiliaires ou prothèses de communication.<br />

5.2.2. L’écriture.<br />

5.3. Moyens de communication.<br />

5.3.1. Le téléphone, le fac-similé <strong>et</strong> l’ordinateur avec modem.<br />

5.3.2. Le transport privé.<br />

5.3.2.1. Ma première voitur<strong>et</strong>te.<br />

5.3.2.2. Comment entrer dans la voiture de mes parents ?<br />

5.3.2.3. Je conduis mon propre véhicule.<br />

Le Cara.<br />

Adresses utiles.<br />

5.3.3. Les transports en commun.<br />

A lire.<br />

Adresses utiles.<br />

5.3.4. Circuler en ville.<br />

A lire.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

Tab-3


Chapitre 6. DES PROTECTIONS NECESSAIRES.<br />

Introduction.<br />

6.1. La tête ? Ca va !<br />

6.2. Gérer <strong>et</strong> protéger ses biens.<br />

Les mots <strong>à</strong> se dire.<br />

6.3. Gouverner sa personne.<br />

6.4. Se garantir un maximum d’autonomie.<br />

6.5. S’assurer les risques.<br />

Dépannage voiture - voitur<strong>et</strong>te.<br />

Chapitre 7. DES MESURES LEGISLATIVES.<br />

7.1. Des matières fédérales, communautaires <strong>et</strong> régionales.<br />

7.2. Des matières européennes.<br />

Chapitre 8. FAUT- IL LE RAPPELER ?<br />

Introduction.<br />

8.1. Glané pour vous.<br />

8.1.1. Des mots d’adultes.<br />

8.1.2. Le sentiment d’une maman.<br />

8.2 Témoignages.<br />

8.2.1. Le message de Joëlle.<br />

8.2.2. Une vie <strong>à</strong> deux.<br />

8.2.3. Pour ne plus lutter seuls.<br />

8.2.4. La reconnaître dans ses capacités.<br />

8.2.5. Vie de famille... Rêve ou réalité ?<br />

8.3. Recommandations.<br />

8.3.1. Laissez libre s.v.p.!<br />

8.3.2. L’arbre du temps, arbre de vie.<br />

A lire.<br />

Chapitre 9. INFORMATIONS GENERALES.<br />

9.1. Historique de la Ligue : son origine <strong>et</strong> quelques unes de ses actions.<br />

9.2. Sa structure actuelle.<br />

9.2.1. Les services de la Ligue.<br />

9.2.2. Les relais.<br />

9.3. Son périodique.<br />

Thèmes développés.<br />

9.4. Y adhérer.<br />

9.4.1. Comment s’affilier ?<br />

9.4.2. Autre manière d’aider la Ligue.<br />

Index Alphabétique.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

Tab-4


A nos amis lecteurs,<br />

Qu’ils soient jeunes parents «chamboulés» par l’annonce d’une<br />

déficience chez leur bébé, qu’ils soient enfants ou adolescents<br />

confrontés <strong>à</strong> leur motricité perturbée, qu’ils soient adultes<br />

désireux de faire leur vie malgré les obstacles..., leurs<br />

interrogations sont fréquentes.<br />

Au fil des années, nous constatons que, quels que soient les<br />

progrès de la médecine, des thérapies, de la prise en charge<br />

éducative précoce, de l’accompagnement des personnes<br />

handicapées <strong>et</strong>/ou de leurs familles, <strong>et</strong>c..., les questions restent<br />

bien souvent identiques, lorsque pour la première fois dans son<br />

vécu de parents ou dans son corps de personne moins-valide l’on<br />

appréhende le déficit neuro-moteur.<br />

En conséquence, nous avons souhaité vous proposer ce guide de<br />

réflexions <strong>et</strong> de conseils pratiques.<br />

En eff<strong>et</strong>, lorsque c<strong>et</strong>te déficience induit une incapacité importante<br />

ou toute relative, elle n’entraîne pas pour autant un «handicap»<br />

dans la vie de tous les jours.<br />

Que ce vade-mecum soit<br />

pour vous le livre qui vous<br />

révèle, <strong>à</strong> tout moment, des<br />

suggestions (<strong>et</strong> non des<br />

rec<strong>et</strong>tes !), mais qu’il ne vous<br />

empêche surtout pas de<br />

contacter la LIGUE, qui se<br />

veut un lieu permanent<br />

d’écoute, de dialogue <strong>et</strong> de<br />

soutien.<br />

Car, chacun d’entre vous a<br />

une histoire singulière.<br />

Votre chemin ne sera pas<br />

nécessairement celui que<br />

nous vous proposons ici.<br />

De surcroît, certaines de vos<br />

interrogations peuvent ne pas<br />

trouver réponse dans les<br />

pages qui suivent.<br />

Il importe que vous osiez<br />

former le numéro 02-343 91 05.<br />

La LIGUE traitera vos demandes <strong>et</strong>/ou vous orientera vers les<br />

services compétents.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

INTRO 1.


Nous avions d’abord imaginé ce vade-mecum de manière «chronologique», par<br />

tranches d’âges :<br />

les moins de six ans ;<br />

les six <strong>à</strong> treize ans ;<br />

les adolescents ;<br />

les adultes.<br />

Devant les nombreux recoupements qui apparaissent au niveau des informations <strong>et</strong><br />

parce que certains thèmes sont davantage liés aux besoins rencontrés dans la vie<br />

quotidienne qu’<strong>à</strong> l’âge de la personne IMC, nous l’avons restructuré en domaines, en<br />

suj<strong>et</strong>s de réflexion.<br />

Chapitre 1. Nous sommes tous <strong>et</strong> toutes : des personnes.<br />

Chapitre 2. Nous avons des occupations permanentes : des activités.<br />

Chapitre 3. Nous rencontrons des difficultés pratiques : des besoins journaliers.<br />

Chapitre 4. Nous disposons d’un temps de repos : du temps libre.<br />

Chapitre 5. Nous souhaitons ouvrir le dialogue : des communications utiles.<br />

Chapitre 6. Nous faut-il une «couverture» ? : des protections nécessaires.<br />

Chapitre 7. Mais toute organisation coûte cher : des mesures législatives.<br />

Chapitre 8. Il reste plein d’autres choses : faut-il le rappeler ?<br />

Chapitre 9. Informations générales : les services de la Ligue.<br />

Nous l’avons voulu en format A4 pour que, si vous le désirez, vous puissiez y insérer :<br />

des documents personnels ;<br />

des articles de presse ;<br />

les pages de <strong>notre</strong> périodique trimestriel, qui r<strong>et</strong>iennent plus particulièrement<br />

votre attention ;<br />

les mises <strong>à</strong> jour éventuelles.<br />

Ainsi, chacun - selon sa technique <strong>et</strong> selon ses intérêts - aura tout le loisir de<br />

SE CONSTITUER UN DOSSIER PERSONNEL ET UNIQUE.<br />

Bonne lecture !<br />

Janine GERARD François de WALQUE<br />

Coordinatrice permanente Administrateur<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

INTRO 2


«LAURENT, ALEX, SOPHIE ET LES AUTRES...»<br />

est une édition de :<br />

LA LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX<br />

DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE,<br />

association sans but lucratif.<br />

Rue Stanley 69-71,<br />

B-1180 Bruxelles.<br />

Téléphone : 02 343 91 05.<br />

Télécopieur : 02 346 37 73<br />

e mail : limc.cfb@swing.be<br />

CCP : 000 - 0260712 - 73<br />

Ce vade-mecum est «EXCLUSIVEMENT» diffusé par :<br />

LA LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX<br />

DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE, A.S.B.L.<br />

Acte constitutif : moniteur belge du 23 octobre 1954 sous<br />

le n° 2876.<br />

Modifications statutaires : moniteur belge du 13 août 1981 sous le<br />

n° 6386.<br />

Une participation aux frais de 9 Euro est<br />

demandée par exemplaire.<br />

C<strong>et</strong>te participation comprend le texte de base <strong>et</strong> le<br />

classeur <strong>à</strong> anneaux.<br />

Les mises <strong>à</strong> jour seront comptées au prix coûtant.<br />

Les lecteurs en seront informés en temps utile.<br />

Toute reproduction totale ou partielle doit faire<br />

l’obj<strong>et</strong> d’un accord préalable <strong>et</strong> écrit de l’éditeur<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

INTRO 3


avec le soutien de : IMS OFFICERS WIVES GROUP - NATO H.Q.<br />

Bd Léopold III, 39 <strong>à</strong> 1110 Bruxelles.<br />

COMMISSION COMMUNAUTAIRE FRANCAISE<br />

Région de Bruxelles - Capitale<br />

Rue Ducale, 9 <strong>à</strong> 1000 Bruxelles.<br />

MINISTERE DE LA REGION WALLONNE<br />

Direction générale de l’action sociale <strong>et</strong> de la santé.<br />

Avenue Gouverneur Bovesse, 100 <strong>à</strong> 5100 Jambes.<br />

SERVICE DE L’ EDUCATION PERMANENTE<br />

Direction générale de la Culture <strong>et</strong> de la<br />

Communication de la Communauté française.<br />

Boulevard Léopold II, 44 <strong>à</strong> 1080 Bruxelles.<br />

A.N.A.H.<br />

Association Nationale d’Aide aux Personnes Handicapées.<br />

Fondée en 1931 sous les auspices<br />

des ROTARY-CLUBS de BELGIQUE.<br />

Ce guide est le fruit d’un travail collectif de personnes IMC, de parents <strong>et</strong> de<br />

professionnels :<br />

pour la recherche, la compilation de sources bibliographiques <strong>et</strong> la rédaction :<br />

GERARD Janine, coordinatrice<br />

des personnes IMC <strong>et</strong> de parents qui ont<br />

témoigné dans l’ anonymat au chapitre 8.<br />

pour la publication assistée par ordinateur <strong>et</strong> l’index alphabétique :<br />

de WALQUE François, parent - administrateur<br />

DUMAY Paul, parent - administrateur délégué<br />

pour la lecture, la supervision, <strong>et</strong> la correction de l’épreuve de base :<br />

BORREMANS Jacques, affilié<br />

DOENSEN Danielle, kinésithérapeute<br />

DUMAY Gin<strong>et</strong>te, psychologue<br />

HANQUET Christian, parent<br />

HOLLANDER Eric, affilié<br />

MEULEMAN Victor, président<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

INTRO 4


En préambule...<br />

«J’avais demandé un p<strong>et</strong>it frère pour jouer au foot.<br />

Si c’est une p<strong>et</strong>ite soeur, on se racontera des histoires<br />

quand maman s’activera dans la cuisine <strong>et</strong> que papa<br />

bricolera <strong>à</strong> sa voiture.<br />

<strong>Laurent</strong> est arrivé. Vous ne pouvez pas savoir<br />

comme il était mignon. J’ai été autorisé <strong>à</strong> le prendre<br />

sur les genoux <strong>et</strong> <strong>à</strong> lui donner le biberon. Maman m’a<br />

aidé, tellement c’était compliqué. Il ne têtait pas bien,<br />

j’ai cru qu’il allait s’étrangler.<br />

Maman m’a dit qu’il avait un p<strong>et</strong>it problème <strong>et</strong> que cela<br />

s’arrangerait. J’étais le grand frère. Je décidai de lui<br />

apprendre <strong>à</strong> manger.<br />

Plus tard, mes parents ont demandé <strong>à</strong> une dame<br />

(logopède) de leur expliquer comment il fallait faire.<br />

<strong>Laurent</strong> grandissait. Je lui racontais des histoires<br />

<strong>et</strong> lui lisais des livres d’images. J’étais certain qu’il<br />

comprenait, mais il ne disait jamais rien. Je voyais ses<br />

yeux briller quand il était content.<br />

Parfois, il se m<strong>et</strong>tait en colère. J’ai fini par deviner qu’il<br />

me demandait quelque chose. Mais quoi ? Il<br />

s’énervait parce que je ne comprenais pas. Je<br />

m’énervais aussi.<br />

Allait-il se décider <strong>à</strong> grandir pour qu’on joue<br />

ensemble ? Parce que en plus il ne voulait pas<br />

essayer de marcher ! S’il ne fait pas d’efforts, il ne<br />

deviendra jamais mon copain...<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

INTRO 5


Je ne me suis plus occupé de lui <strong>et</strong> ses beaux yeux<br />

bleus sont devenus «gris tristesse».<br />

Il devait se passer quelque chose.<br />

Je ne demandais rien. Quand je passais devant la<br />

chambre de mes parents, je les entendais parler de<br />

médecine, d’hôpital. <strong>Laurent</strong> était-il malade ?<br />

Un jour, papa a dit : «on doit sûrement pouvoir faire<br />

quelque chose».<br />

Le lendemain, maman m’expliquait «la blessure au<br />

cerveau de <strong>Laurent</strong>». «Le cerveau, c’est <strong>notre</strong> chef,<br />

s’il ne commande pas <strong>à</strong> <strong>Laurent</strong> de marcher, il aura<br />

peut - être besoin de beaucoup plus de temps pour y<br />

arriver. C’est aussi la même chose pour parler».<br />

Je me suis remis <strong>à</strong> l’aimer. Il fallait que je sois gentil<br />

parce que maman était triste .<br />

Il fallait que j’apprenne bien <strong>à</strong> l’école pour qu’au moins<br />

mes parents soient fiers de moi. Au bout d’un an, j’ai<br />

laissé tomber les cahiers.<br />

C’est trop injuste ! Je suis sage <strong>et</strong> on ne s’occupe<br />

presque pas de moi.<br />

Si vous saviez le temps qu’ils passent pour habiller<br />

<strong>Laurent</strong>, pour lui donner <strong>à</strong> manger. Dès qu’il bouge un<br />

peu, dès qu’il sort un son, ils se précipitent.<br />

Et maintenant, il y a deux<br />

dames (logopède <strong>et</strong> kiné)<br />

qui passent <strong>à</strong> la maison.<br />

Rien que pour lui ! Il m’a<br />

volé le coeur de maman.<br />

Papa ne joue plus jamais<br />

avec moi. Ils sont devenus<br />

sérieux.<br />

J’ai réfléchi. Si je veux<br />

qu’on en finisse avec tout<br />

cela <strong>et</strong> que les autres<br />

pensent <strong>à</strong> moi, je vais aider<br />

<strong>Laurent</strong>, moi aussi.<br />

On gagnera du temps, <strong>et</strong><br />

après tout, je suis son grand<br />

frère. Je dois le faire.<br />

Quand je l’aide, ça l’agace.<br />

Il voudrait bien essayer tout<br />

seul..., mais c’est long.<br />

Quand mes copains du quartier sont l<strong>à</strong>, il a justement<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

INTRO 6


esoin de moi. C’est toujours la même chose. Je fais<br />

volontiers ce qu’il me demande, pendant que les amis<br />

m’attendent... mais c’est long.<br />

Même <strong>à</strong> table, je dois patienter pour le dessert.<br />

Maman lui donne <strong>à</strong> manger... <strong>et</strong> c’est long.<br />

Un jour, j’ai craqué. J’ai piqué la colère du siècle,<br />

comme on m’a dit plus tard. Mes parents ont pris le<br />

temps... <strong>et</strong> ce fut long... de m’expliquer qu’ils avaient<br />

un coeur énorme <strong>et</strong> que j’y occupais la même place<br />

que <strong>Laurent</strong>.<br />

Peut-être qu’eux aussi n’avaient plus beaucoup le<br />

temps de se faire des câlins, comme avant <strong>Laurent</strong>.<br />

Et puis, zut. Je ne sais plus très bien comment on s’y<br />

est pris.<br />

Mais aujourd’hui <strong>Laurent</strong> a un<br />

p e t i t o r d i n a t e u r d e<br />

communication sur lequel il<br />

pianote ce qu’il veut me dire.<br />

C ’ e s t e n c o r e<br />

maladroit, mais on a une vraie<br />

conversation. Je reçois mon<br />

dessert en même temps que lui.<br />

Maman lui a ach<strong>et</strong>é des<br />

couverts adaptés ; il mange seul.<br />

Moins fatiguée <strong>et</strong> plus détendue,<br />

maman me consacre plus<br />

souvent du temps.<br />

Rassuré de voir que la vie<br />

reprend le dessus, papa ose<br />

laisser maman s’occuper seule<br />

de l’habillage de <strong>Laurent</strong>. Elle lui<br />

a d’ailleurs cousu du velcro pour<br />

qu’il apprenne <strong>à</strong> fermer seul son<br />

gil<strong>et</strong>. Pendant ce temps, papa<br />

fait du jogging avec moi.<br />

Quand ils vont au cinéma, marraine vient faire du<br />

baby-sitting. J’attends que <strong>Laurent</strong> soit endormi pour<br />

lui poser les questions que je n’ose pas encore<br />

demander <strong>à</strong> mes parents.<br />

Un jour j’ai surpris <strong>Laurent</strong> qui nous écoutait. Je crois<br />

que lui aussi voulait comprendre ».<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

Alex.<br />

INTRO 7


Chapitre 1. DES PERSONNES.<br />

Introduction<br />

La découverte <strong>et</strong> l’annonce du handicap.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

Les parents.<br />

Les frères <strong>et</strong> soeurs.<br />

La famille élargie.<br />

L’enfant.<br />

L’adolescent.<br />

L’adulte.<br />

Il n’est pas imaginable d’aborder la difficulté motrice <strong>et</strong> les moyens compensatoires<br />

sans s’arrêter d’abord <strong>à</strong> la «personne» qui existe au-del<strong>à</strong> même de sa déficience.<br />

ETRE UNIQUE, chaque personne se construira un parcours <strong>et</strong> une expérience<br />

propres.<br />

Certaines notions reprises ci-après ne vous concerneront peut-être pas ; d’autres vous<br />

interpelleront <strong>direct</strong>ement.<br />

Aussi, réservons-nous la première place aux personnes que sont :<br />

LES PARENTS : lors de la découverte du handicap (1.1) <strong>et</strong> au moment où<br />

l’équilibre du couple garde tout son sens (1.2).<br />

LES ENFANTS : ceux dont le développement neuro-sensori-moteur est<br />

perturbé <strong>et</strong> ceux qui les entourent de façon immédiate (1.3) ainsi que ceux<br />

dont le père <strong>et</strong>/ou la mère présentent une infirmité motrice cérébrale (1.7).<br />

LES ADOLESCENTS : avec leur soif d’appartenance, de reconnaissance <strong>et</strong><br />

d’identité (1.5).<br />

LES ADULTES : que représentent aussi bien la famille élargie de l’enfant<br />

IMC (1.4) que les personnes IMC dans leur processus d’autonomie (1.6) <strong>et</strong><br />

les gens âgés (1.8).<br />

1-1


1.1 La découverte <strong>et</strong> l’annonce du handicap.<br />

Bébé arrive trop tôt, il ne crie pas immédiatement, il est<br />

mis en couveuse...<br />

L’accouchement s’est mal déroulé, l’état de bébé<br />

requiert de nombreuses interventions du service<br />

hospitalier...<br />

Bébé est arrivé normalement, la grossesse s’est fort<br />

bien passée <strong>et</strong> l’accouchement n’a posé aucun<br />

problème apparent...<br />

Nous l’avons tant désiré.<br />

Ma grossesse s’annonçait normalement.<br />

Je ne comprends pas.<br />

Nous avons été tout de suite inqui<strong>et</strong>s.<br />

L’attention constante des médecins <strong>et</strong> des<br />

infirmiers ne calmaient en rien nos<br />

préoccupations.<br />

Bébé demande plus d’attention.<br />

Chaque soin exige plus de temps.<br />

Il semble si fragile !<br />

Il a du mal <strong>à</strong> prendre son biberon, <strong>à</strong> redresser la tête, <strong>à</strong><br />

tendre sa p<strong>et</strong>ite main vers ce si beau hoch<strong>et</strong>...<br />

Joie <strong>et</strong> angoisse se mêlent.<br />

Bébé est nourri, changé, lavé, porté, dorlotté, bercé,<br />

choyé...<br />

Mais lui qui était porteur de vie, d’espoir <strong>et</strong> de proj<strong>et</strong>s<br />

pour le couple parental... évolue avec difficulté.<br />

A côté de l’amour qu’on lui portait <strong>et</strong> qui persiste,<br />

comment ne pas avoir le sentiment qu’un rêve se<br />

brise ?<br />

L’annonce du diagnostic est ressentie comme une<br />

fracture. Comment ne pas se sentir tout chamboulé<br />

quand le médecin nous en parle ?<br />

Le diagnostic est toujours difficile <strong>à</strong> entendre.<br />

Quel que soit le moment où on l’apprend, quelle que<br />

soit la façon dont le médecin nous le signale, il est<br />

presque toujours impossible de le comprendre.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-2


D’aucuns préfèrent parler de «COMMUNICATION DU<br />

DIAGNOSTIC» plutôt que d’ annonce du handicap.<br />

En eff<strong>et</strong>, le terme de «communication» renvoie <strong>à</strong> l’idée<br />

de dialogue, d’ouverture, <strong>et</strong> pourquoi pas, de<br />

compréhension de la souffrance de l’autre.<br />

Celle des parents de l’enfant porteur d’un handicap,<br />

mais aussi celle du médecin ou de l’ensemble de<br />

l’équipe confrontée <strong>à</strong> l’échec de ne pas donner aux<br />

parents l’enfant tel qu’ils l’espéraient.<br />

On le voit, les émotions des parents <strong>et</strong> des praticiens<br />

s’entrecroisent.<br />

Mais, si l’annonce du handicap est faite en<br />

dialogue, elle pourra plus aisément aboutir <strong>à</strong> la<br />

mise en place d’un accompagnement parental <strong>et</strong><br />

d’un soutien thérapeutique <strong>à</strong> l’enfant...<br />

Ce n’est qu’après quelques mois que j’ai<br />

commencé <strong>à</strong> m’interroger.<br />

Son développement accusait du r<strong>et</strong>ard.<br />

Il mangeait difficilement, il ne tenait pas assis, il<br />

n’arrivait pas au quatre-pattes...<br />

On entre dans un nouveau monde, où les mots<br />

scientifiques nous sont inconnus <strong>et</strong> où <strong>notre</strong> émotion <strong>et</strong><br />

<strong>notre</strong> affectivité font barrage. Il n’est pas possible de<br />

comprendre. On ne peut pas entendre.<br />

Pourtant, bien des parents se disent soulagés d’avoir<br />

un diagnostic clair. Ils sentaient bien qu’il se passait<br />

quelque chose.<br />

En soi, le diagnostic va déj<strong>à</strong> apporter une première<br />

réponse aux questions qu’ils se posaient. Mais, c<strong>et</strong>te<br />

annonce n’aura de sens que si les parents peuvent<br />

confier leurs appréhensions au médecin <strong>et</strong> surtout<br />

obtenir de sa part une information concrète sur<br />

l’aide <strong>à</strong> apporter <strong>à</strong> leur enfant.<br />

Que faut-il faire ?<br />

Où pouvons-nous aller avec Sophie, afin qu’elle<br />

rattrape son r<strong>et</strong>ard <strong>et</strong> puisse enfin prendre un<br />

obj<strong>et</strong> ?<br />

Pourquoi moi ?<br />

Pourquoi nous ?<br />

Qu’ai-je fait pour que cela m’arrive ?<br />

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1-3


Le désarroi provoqué par l’annonce du handicap fait<br />

surgir chez certains un flot de sentiments d’échec, de<br />

culpabilité.<br />

Et pourtant, la nature même de ce handicap est<br />

accidentelle <strong>et</strong> ne doit entraîner aucun sentiment de<br />

faute.<br />

Pour d’autres, la souffrance est si grande!<br />

On en fait alors porter la responsabilité au médecin, au<br />

conjoint, <strong>à</strong> la famille.<br />

On se replie sur soi-même.<br />

On n’ en parle pas.<br />

On refuse d’être confronté aux autres...<br />

Or, tous les parents d’un enfant <strong>à</strong> problème<br />

souhaiteraient autour d’eux sympathie,<br />

reconnaissance de leur enfant <strong>et</strong> aide pour pouvoir<br />

faire face <strong>à</strong> leurs difficultés...<br />

Beaucoup désirent aussi rencontrer d’autres parents.<br />

Ils attendent de ces derniers <strong>et</strong> aussi des<br />

professionnels qu’ils leur apprennent <strong>à</strong> mieux<br />

c o m p r e n d r e<br />

ce qu’est le handicap <strong>et</strong> <strong>à</strong> en découvrir la réalité<br />

quotidienne.<br />

N’hésitez pas <strong>à</strong> prendre contact avec la Ligue,<br />

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1-4


qui peut vous accompagner <strong>et</strong> vous conseiller.<br />

1.1.1 Définition, causes, handicaps associés <strong>et</strong> surajoutés.<br />

Reprise sous le sigle « I.M.C. » dans <strong>notre</strong> pays <strong>et</strong> plus<br />

fréquemment sous celui d’ « I.M.O.C. » en France,<br />

l’infirmité motrice d’origine cérébrale concerne les<br />

personnes qui présentent une ou plusieurs<br />

déficiences motrices <strong>à</strong> la suite d’une ATTEINTE<br />

CEREBRALE DURANT LA PERIODE PERINATALE.<br />

Afin que le lecteur perçoive plus clairement une sorte<br />

de chronologie (car il ne s’agit pas nécessairement<br />

d’un lien de cause <strong>à</strong> eff<strong>et</strong>) entre les difficultés<br />

surgissant « autour de la naissance » <strong>et</strong> les<br />

problèmes de développement neuro-moteur auxquels<br />

peut être confronté l’enfant, nous avons préféré vous<br />

d é f i n i r<br />

l’ I.<br />

LESIONS CEREBRALES<br />

DEFICIENCES MOTRICES<br />

M .<br />

C .<br />

sous forme de tableau.<br />

CAUSES PRINCIPALES<br />

des<br />

LESIONS CEREBRALES<br />

AVANT LA NAISSANCE<br />

A LA NAISSANCE<br />

APRES LA NAISSANCE<br />

DIVERSES FORMES<br />

DIVERSES GRAVITES<br />

EVENTUELLEMENT<br />

DES TROUBLES SECONDAIRES<br />

DES TROUBLES SURAJOUTES<br />

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1-5


AVANT LA NAISSANCE :<br />

<br />

CAUSES PRINCIPALES<br />

(phénomènes déclenchants)<br />

accident ou maladie de la mère pendant la<br />

grossesse (infection virale, toxoplasmose...) ;<br />

incompatibilité sanguine ;<br />

défaut d’implantation placentaire ;<br />

...<br />

A LA NAISSANCE :<br />

prématurité ;<br />

postmaturité ;<br />

accouchement difficile ;<br />

asphyxie du nourrisson ;<br />

hémorragie cérébro-méningée ;<br />

...<br />

APRES LA NAISSANCE :<br />

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1-6


méningite ;<br />

épilepsie grave ;<br />

déshydratation ;<br />

traumatisme ;<br />

...<br />

Nota Bene : parfois, il convient de parler davantage de<br />

facteur de risque que de cause.<br />

En eff<strong>et</strong>, c<strong>et</strong>te cause n’a-t-elle pas des antécédents ?<br />

N’est-elle pas un maillon dans une chaîne d’autres<br />

causes ?<br />

C’est ainsi (par exemple) qu’on pourrait se demander <strong>à</strong><br />

quoi est due la prématurité ?...<br />

Remarques :<br />

Un diagnostic d’IMC sans cause évidente doit être<br />

surveillé très régulièrement. Il peut s’agir d’une<br />

maladie neurologique dégénérative, très lentement<br />

évolutive <strong>et</strong> non d’une IMC.<br />

On observe actuellement une augmentation des<br />

causes anténatales ainsi qu’une modification de la<br />

symptomatologie : les troubles moteurs purs sans<br />

troubles associés sont moins fréquents.<br />

DEFICIENCES MOTRICES<br />

DIVERSES FORMES<br />

La qualité du tonus <strong>et</strong> des mouvements possibles<br />

déterminent la caractéristique du handicap :<br />

spasticité : tonus trop élevé, peu de mouvements,<br />

raideurs musculaires ;<br />

choréo-athétose : tonus fluctuant, mouvements<br />

involontaires incoordonnés ;<br />

ataxie cérébelleuse : tonus trop faible, troubles de<br />

l’équilibre ;<br />

Le plus souvent, il s’agit de formes mixtes.<br />

DIVERSES GRAVITES<br />

monoplégie : un membre déficient ;<br />

hémiplégie : un côté du corps atteint ;<br />

diplégie : prédominance du handicap aux membres<br />

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1-7


inférieurs ;<br />

quadriplégie : quatre membres atteints ;<br />

on peut parler d’hémiparésie, de quadriparésie...<br />

pour les mêmes localisations d’atteintes, avec des<br />

déficiences de moindre degré sans réelle paralysie<br />

mais avec diminution de la force musculaire.<br />

EVENTUELLEMENT<br />

DES TROUBLES SECONDAIRES :<br />

En fonction de la (des) zone(s) cérébrale(s) lésée(s),<br />

des troubles associés peuvent parfois se manifester :<br />

troubles de développement du langage, troubles<br />

oculo-moteurs, de perception visuelle, d’élaboration<br />

du nombre, du geste, du graphisme, du schéma<br />

corporel... <strong>et</strong> ce, même lorsque l’intelligence est<br />

intacte ;<br />

troubles sensoriels, (auditifs, visuels, tactiles,<br />

gustatifs...) ;<br />

épilepsie ;<br />

r<strong>et</strong>ard intellectuel.<br />

DES TROUBLES SURAJOUTES :<br />

Que ce soit <strong>à</strong> la suite des angoisses liées au déficit<br />

neuro-moteur, parce que les parents ne « décodent »<br />

pas l’agitation ou l’apathie extrême de l’enfant, parce<br />

qu’ils ne reçoivent pas de réponse <strong>à</strong> leur sourire, <strong>et</strong>c...<br />

des difficultés de contact s’installent dans la<br />

communication « famille-enfant ». Des problèmes<br />

relationnels pourraient apparaître chez l’IMC.<br />

Par le fait que c<strong>et</strong> enfant connaîtra davantage<br />

d’obstacles pour expérimenter le monde qui l’entoure,<br />

il pourrait rencontrer des troubles de l’identité.<br />

Nous voulons évoquer en cela le fait que pour<br />

perm<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> l’enfant d’identifier son « je », il doit<br />

pouvoir aller vers « tu » <strong>et</strong> vers « il ». Ses déficiences<br />

peuvent ralentir c<strong>et</strong>te rencontre avec l’autre, <strong>et</strong> donc<br />

avec lui-même.<br />

Il peut aussi avoir du mal <strong>à</strong> se reconnaître dans un<br />

autre différent de lui.<br />

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1-8


Pour information :<br />

Ces exemples ne relèvent pas de troubles <strong>direct</strong>ement<br />

liés <strong>à</strong> la lésion, mais <strong>à</strong> la situation dans laquelle<br />

se trouve l’enfant du fait de sa(ses) déficience(s)<br />

<strong>et</strong> démontrent la nécessité d’une aide éducative<br />

précoce.<br />

L e s e n f a nt s I M C s o n t g é n éra l e me n t<br />

« monohandicapés » même s’ils présentent des<br />

troubles associés <strong>direct</strong>ement liés <strong>à</strong> leur pathologie.<br />

La littérature parle de « surhandicapés » si les<br />

potentialités de l’enfant sont diminuées en raison de<br />

l’action inadéquate du milieu environnant que ce soit la<br />

famille ou l’institution d’accueil.<br />

Il s’agira d’enfants « polyhandicapés » si, au<br />

handicap moteur s’ajoute une importante déficience<br />

intellectuelle.<br />

On parlera enfin de « plurihandicapés » dans le cas<br />

d’une association relativement peu fréquente de deux<br />

handicaps (par exemple : un enfant sourd atteint de<br />

cécité).<br />

1.1.2 Nous n’insisterons jamais assez.<br />

Dans le cas où une épilepsie est associée <strong>à</strong> l’IMC,<br />

cela peut l’être sous une forme très ténue.<br />

Parfois, les crises (activités excessives <strong>et</strong><br />

paroxystiques des cellules nerveuses cérébrales) sont<br />

rebelles <strong>et</strong> le traitement médicamenteux peut être long<br />

<strong>à</strong> équilibrer.<br />

Votre neurologue ou votre épileptologue vous<br />

éclaireront sur ce point.<br />

Pour <strong>notre</strong> part, nous voulons insister auprès des<br />

parents afin qu’ils informent le plus tôt <strong>et</strong> le mieux<br />

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1-9


1.1.3 Soupçons - Signes - Symptômes.<br />

possible l’enfant de sa maladie <strong>et</strong> qu’ils l’aident <strong>à</strong><br />

participer activement <strong>à</strong> sa prise de médicaments.<br />

L’épileptique devra apprendre <strong>à</strong> vivre avec ses<br />

crises <strong>et</strong> en diminuer certains facteurs de<br />

déclenchement comme le bruit, le soleil, la fièvre,<br />

l’émotion, la fatigue, l’interaction avec d’autres<br />

m é d i c a m e n t s . . .<br />

Son entourage y veillera également.<br />

Au-del<strong>à</strong> de l’intervention pendant la crise (installation<br />

de la personne <strong>et</strong> éventuellement prise de Valium),<br />

un traitement de fond continu s’impose. L’épileptique<br />

doit s’assurer une surveillance médicale régulière<br />

(EEG (électroencéphalogramme), dosage sanguin...)<br />

pour trouver la médication adéquate ou l’adapter.<br />

Nous connaissons quelques épileptiques adultes qui<br />

en raison d’une prise irrégulière de leurs médicaments<br />

ou d’un refus de surveillance présentent des<br />

comportements sociaux inadéquats, des périodes<br />

agressives, voire même violentes, sans compter le<br />

risque de détérioration intellectuelle ou de décès en<br />

cours de crise.<br />

Lorsqu’il s’agit des nombreux cas d’épilepsie<br />

susceptibles d’être stabilisés, il importe donc de<br />

s’autogérer... ou de se faire assister !<br />

Les parents «sentent».<br />

Les parents «savent».<br />

Mais aussi, ils s’interrogent.<br />

Quand faut-il consulter ?<br />

Dans les cas de prématurité, de dysmaturité, de<br />

problèmes obstétricaux, de troubles néo-nataux<br />

(asphyxie <strong>à</strong> la naissance, réanimation...) ou de<br />

difficultés au cours des toutes premières semaines<br />

(souffrance cérébrale, crises de cyanose, convulsions,<br />

méningite, encéphalite...), il convient de suivre plus<br />

particulièrement le développement neuro-moteur <strong>et</strong> le<br />

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1-10


comportement global du nourisson ou du jeune enfant.<br />

Fort souvent, les difficultés précitées n’entraînent pas<br />

d’anomalies pathologiques.<br />

Néanmoins, en tenant compte de «fourch<strong>et</strong>tes»<br />

admissibles dans les stades de développement de<br />

l’enfant, certains signes devraient conduire les parents<br />

<strong>à</strong> consulter un neuropédiatre spécialisé :<br />

contractions intenses de l’enfant <strong>à</strong> l’état de repos ;<br />

réactions excessives aux stimulations ou, <strong>à</strong><br />

l’inverse, manque de réactions aux stimulations ;<br />

insuffisance des fonctions posturales :<br />

difficultés de redressement de la tête;<br />

du r<strong>et</strong>ournement du dos sur le ventre;<br />

de la position assise <strong>et</strong> de la position debout.<br />

insuffisance des réactions d’équilibration ;<br />

hyperexcitabilité, instabilité psycho-motrice ;<br />

troubles persistants du sommeil, de l’alimentation,<br />

<strong>et</strong>c...<br />

Les mots <strong>à</strong> se dire...<br />

«Nous avons beaucoup insisté dans les chapitres<br />

précédents, sur la souffrance des parents, sur<br />

l’aide qu’ils peuvent trouver auprès des équipes<br />

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1-11


1.2 Les parents.<br />

1.2.1 Un couple<br />

« P o u r q u o i vo u d r iez-vo u s q u e j e c o n f ie m e s<br />

préoccupations <strong>à</strong> mon mari ? Lui dire les difficultés que<br />

je rencontre pour donner les soins <strong>à</strong> Bernad<strong>et</strong>te, alors<br />

qu’il revient carrément épuisé de son boulot ?».<br />

«J’ai trop <strong>à</strong> dire de mes angoisses <strong>à</strong> ma femme. Mes<br />

parents disaient «un homme c’est solide, il est l<strong>à</strong> pour<br />

épauler son épouse». Je suis po urtant certain que ma<br />

femme aimerait que nous en parlions; mais je ne sais<br />

comment...»<br />

L’expression du désarroi des<br />

parents est différente de l’un <strong>à</strong><br />

l’autre. La manière de parler des<br />

choses que l’on vit aujourd’hui<br />

dépend de <strong>notre</strong> personnalité,<br />

des habitudes familiales, de <strong>notre</strong><br />

enfance, de nos expériences<br />

antérieures.<br />

Comment en parler ? Quand en<br />

parler ? Que dire ?<br />

Assumer l’annonce du diagnostic<br />

entraîne un moment pénible où<br />

l’on souffre <strong>à</strong> ce point qu’en parler<br />

ferait mal.<br />

Ce chagrin, on le garde en soi,<br />

«en-dedans». Mais il est tenace<br />

<strong>et</strong> surtout trop lourd <strong>à</strong> porter seul<br />

(e). On cherche alors <strong>à</strong> parler <strong>à</strong><br />

l’autre de ce que l’on vit.<br />

Parfois maladroitement.<br />

Ensemble, les parents rompent c<strong>et</strong> isolement. Ils<br />

échangent leurs préoccupations, ils confrontent la<br />

perception que chacun d’eux a du handicap de leur enfant,<br />

la manière dont ils ont «entendu» <strong>et</strong> «reçu» les informations<br />

médicales.<br />

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1-12


En couple, ils recréent l’énergie vitale suffisante pour<br />

élaborer, ensemble, des proj<strong>et</strong>s pour l’enfant, pour la famille<br />

<strong>et</strong> pour eux-mêmes.<br />

De la même manière, il est donc important qu’ils soient<br />

accueillis <strong>à</strong> deux par les professionnels qui leur<br />

expliqueront les moyens thérapeutiques <strong>à</strong> m<strong>et</strong>tre en place <strong>et</strong><br />

les ressources existantes.<br />

Lorsque le parent est seul (famille monoparentale), le<br />

partenaire de ces démarches peut être un parent proche,<br />

un(e) ami(e)... qui a les mêmes compétences d’écoute <strong>et</strong><br />

d’échange.<br />

Parents en couple, ou parent seul, il n’est pas toujours aisé<br />

de livrer ses préoccupations. Une rencontre avec un<br />

professionnel de la relation perm<strong>et</strong> alors de r<strong>et</strong>rouver<br />

les mots <strong>à</strong> se dire.<br />

Dans tous les cas, ce n’est qu’après en avoir parlé<br />

suffisamment pour «vous-même», que vous pourrez en<br />

parler aux autres <strong>et</strong> bien sûr <strong>à</strong> votre enfant handicapé.<br />

Quant aux «mots <strong>à</strong> se dire», peut-être pourrions-nous<br />

conclure ce chapitre par un extrait de la<br />

Charte des Droits des Parents,<br />

elle-même tirée d’un article du Docteur S. GORDON,<br />

Institute for Family Research and Education, New York :<br />

Charte des Droits des Parents<br />

Le droit de ne pas être blâmé.<br />

Le droit de comprendre ce qui se passe.<br />

Le droit de ne pas être exploité.<br />

Le droit d’être, sans devoir s’excuser.<br />

Le droit de prendre des décisions.<br />

Le droit d’être en colère.<br />

Le droit d’avoir une vie familiale normale.<br />

Le droit de vivre une part de votre vie qui n’inclut pas<br />

votre enfant handicapé.<br />

Le droit de faire semblant de temps en temps.<br />

Le droit d’attendre des miracles.<br />

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f<br />

1-13


1.2.2 La première relation <strong>à</strong> l’enfant.<br />

Fusion, attachement.<br />

Reconnaissance comme sien.<br />

Nécessité d’un accompagnement précoce des jeunes parents.<br />

Après avoir vécu plusieurs mois dans une fusion totale,<br />

il est aisé d’imaginer que seuls la mère <strong>et</strong> l’enfant auront<br />

<strong>à</strong> faire c<strong>et</strong>te première expérience de séparation qu’est<br />

la naissance.<br />

Pourtant, s’il peut y avoir des différences de réactions<br />

face <strong>à</strong> l’enfant, les deux parents ont un rôle primordial<br />

dans c<strong>et</strong>te première relation <strong>et</strong> dans le<br />

développement ultérieur de leur enfant.<br />

Des variations existent selon les parents. Il va en être de<br />

même chez l’enfant. Fort probablement, le handicap<br />

modifiera c<strong>et</strong>te relation triangulaire père-mère-enfant.<br />

Au cours des quatre, cinq premiers mois, chaque enfant<br />

est dans une dépendance quasi absolue de ses parents<br />

protecteurs.<br />

S’il évolue plus lentement, s’il mange avec difficulté, s’il<br />

redresse mal la tête... cela risque de créer une angoisse<br />

chez les parents.<br />

Celle-ci pourrait dès lors renvoyer <strong>à</strong> l’enfant des<br />

sentiments tout chargés d’émotion négative.<br />

Bien avant la naissance, les parents se font l’image d’un<br />

enfant idéal.<br />

La reconnaissance de c<strong>et</strong> enfant comme sien risque<br />

d’être compromise s’il y a trop de «distance» entre c<strong>et</strong>te<br />

image <strong>et</strong> l’enfant réel.<br />

Lorsqu’on sait que les premières relations avec le<br />

nouveau-né passent en grande partie par une relation <strong>à</strong><br />

son corps (le manipuler, le toucher, le caresser...) on<br />

comprendra aisément que les difficultés motrices<br />

de l’enfant pourraient faire obstacle (crainte d’un faux<br />

mouvement, d’une chute...) <strong>à</strong> ces gestes tout empreints<br />

de spontanéité. Une nouvelle «distance», physique c<strong>et</strong>te<br />

fois, pourrait s’installer.<br />

Les parents devront donc patiemment construire leur<br />

relation <strong>à</strong> l’enfant, recréer un autre équilibre... <strong>et</strong> laisser <strong>à</strong><br />

l’enfant la possibilité <strong>et</strong> le droit d’être autrement que dans<br />

leur rêve.<br />

Démarche ardue en vérité <strong>à</strong> réaliser en couple, en<br />

famille, avec des amis, d’autres parents <strong>et</strong>/ou avec des<br />

professionnels.<br />

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1-14


1.3 Les frères <strong>et</strong> soeurs.<br />

1.3.1 L’enfant handicapé est premier né.<br />

Pourtant assez «ordinaire», l’histoire d’Alex (page<br />

Intro 5 <strong>et</strong> suivantes) n’est pas celle de tous les frères <strong>et</strong><br />

soeurs d’un enfant IMC. Elle décrit un des parcours<br />

qu’ils peuvent être amenés <strong>à</strong> vivre.<br />

Lorsque l’enfant handicapé est le premier enfant du<br />

couple, les jeunes parents n’ont aucune expérience<br />

des réactions <strong>et</strong> du développement normal d’un<br />

enfant.<br />

Ils sont donc plus longs <strong>à</strong> se poser des questions,<br />

<strong>à</strong> s’inquiéter. Ils acceptent plus facilement les paroles<br />

lénifiantes du médecin.<br />

Ceci peut entraîner un r<strong>et</strong>ard possible dans la<br />

consultation de professionnels spécialisés <strong>et</strong> dans la<br />

mise en place d’un traitement approprié. Après tout,<br />

un enfant qui mange mal ou qui pleure beaucoup, c’est<br />

si fréquent. Quand l’enfant est calme, la mère est si<br />

contente...<br />

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1-15


1.3.2 Se relancer dans l’aventure ?<br />

Maryse est enfant unique. Nous voulons faire un<br />

maximum pour elle. Si nous en avons un second,<br />

que ferons-nous ? Aurons-nous la force de nous<br />

occuper pareillement des deux ? Comment nous<br />

organiser ? Et puis cela ne va-t-il pas nous<br />

arriver une seconde fois ?<br />

Avoir un autre enfant ? Le couple envisage<br />

avec précaution <strong>et</strong> inquiétude la conception<br />

d’un nouvel enfant. Ces interrogations sont<br />

très compréhensibles. Ils doivent aussi se<br />

réorganiser pour envisager l’avenir avec d’autres<br />

enfants.<br />

J’en ai voulu un autre tout de suite.<br />

Ma femme hésitait. Il fallait guérir c<strong>et</strong>te<br />

blessure.<br />

L’arrivée d’un autre enfant peut être un élément<br />

stabilisant pour le couple. Il doit «savoir» qu’il est<br />

capable de faire <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre au monde un enfant sans<br />

problème.<br />

Les risques génétiques d’avoir un autre enfant<br />

handicapé IMC sont pratiquement nuls.<br />

Des centres de génétique se tiennent <strong>à</strong> la disposition<br />

des parents pour les éclairer sur un facteur de risque<br />

potentiel (voir en page 1-22).<br />

De son côté, l’enfant IMC pourra regr<strong>et</strong>ter que ses<br />

parents le «délaissent» au profit du nouveau-né si<br />

accaparant.<br />

A côté de l’affection fraternelle, la rivalité avec ses<br />

frères <strong>et</strong> soeurs risque d’être d’autant plus forte que les<br />

p<strong>et</strong>its le dépasseront dans ses acquisitions.<br />

Le moment est alors venu de l’aider <strong>à</strong> vivre ses<br />

limites, <strong>à</strong> consolider sa force de caractère <strong>et</strong> <strong>à</strong><br />

ressentir la joie de la découverte, de la rencontre <strong>et</strong><br />

du partage avec ses frères <strong>et</strong> soeurs.<br />

Ce n’est pas simple lorsque ces derniers s’échappent<br />

<strong>à</strong> la plaine de sport ou font le tour du quartier en vélocross.<br />

Cela aidera quand même l’enfant handicapé <strong>à</strong><br />

intégrer peu <strong>à</strong> peu ses limites personnelles.<br />

Par mille <strong>et</strong> un canaux, un jeu de société, une émission<br />

télévisée regardée ensemble, par le biais d’une<br />

chanson exprimée en choeur familial... le lien entre<br />

frères <strong>et</strong> soeurs peut se renforcer.<br />

1.3.3 Lorsque le dernier né est IMC.<br />

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1-16


Au désarroi des parents, s’ajoutent les interrogations<br />

des frères <strong>et</strong> soeurs. Celles-ci peuvent accroître ou<br />

diminuer leurs mouvements de protection ou<br />

d’agressivité naturelles <strong>à</strong> l’égard du nouveau-né.<br />

Les aînés ressentent l’inquiétude de leurs parents, ils<br />

perçoivent spontanément que le bébé est fragile, qu’il<br />

est différent. Ils sont préoccupés eux aussi.<br />

Devant l’anxiété des parents <strong>et</strong> face au handicap du<br />

p<strong>et</strong>it frère (ou soeur), les plus grands n’osent peut-être<br />

pas exprimer leur agressivité.<br />

Ils trouvent parfois d’autres filières : apparition de<br />

troubles du sommeil, r<strong>et</strong>our «du pipi» au lit,<br />

recrudescence des bagarres, difficultés scolaires... A<br />

l’inverse, ils se montrent parfois d’une sagesse<br />

extrême <strong>à</strong> la maison <strong>et</strong>/ou font preuve d’une scolarité<br />

brillante.<br />

C’est leur façon de rappeler <strong>à</strong> papa ou maman :<br />

Je t’aime.<br />

Aime-moi aussi.<br />

Occupe-toi de moi.<br />

Ne m’oublie pas.<br />

Je serai sage.<br />

Comment expliquer ces divers comportements ?<br />

Où trouver le temps de comprendre que le frère<br />

infernal ou la soeur trop gentille ont quelque chose <strong>à</strong><br />

nous dire ?<br />

S’entr<strong>et</strong>enir avec les frères <strong>et</strong> soeurs de leur jalousie <strong>et</strong><br />

les amener <strong>à</strong> comprendre que les parents sont<br />

capables d’aimer plusieurs enfants <strong>à</strong> la fois, c’est<br />

reconnaître <strong>à</strong> chacun la place qui lui est propre <strong>et</strong> dont<br />

il a besoin.<br />

Leur dire que l’on apprécie leur gentillesse, leur<br />

exprimer <strong>à</strong> quel point leur soutien affectueux est<br />

important pour les parents, les valorisera<br />

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1-17


généralement.<br />

Pourquoi ne pas leur dire clairement :<br />

Je t’aime.<br />

Je ne t’oublie pas.<br />

Je te sens triste.<br />

Je vais t’aider.<br />

Attention : parler ne suffit pas. Il est donc souhaitable<br />

de préserver un moment privilégié pour chacun de<br />

vos enfants, de leur faire partager avec vous les<br />

tâches quotidiennes, de proposer au(x) plus grand(s)<br />

de donner les soins au(x) plus p<strong>et</strong>it(s).<br />

De plus, s’il est de tradition que l’aîné soit non<br />

seulement porteur (porteuse) de privilèges, mais aussi<br />

de devoirs, il ne faut pas - en raison du handicap du<br />

cad<strong>et</strong> - accroître anormalement ses responsabilités.<br />

Il faut certes attendre de lui qu’il soit un partenaire<br />

actif... mais toujours dans les limites qui lui perm<strong>et</strong>tront<br />

de voir <strong>et</strong> reconnaître avant tout son frère ou sa<br />

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1-18


soeur <strong>et</strong> non le «handicapé de la famille».<br />

1.3.4 Quelle que soit sa place au sein de la famille.<br />

L’enfant handicapé captera d’autant plus l’attention de<br />

ses frères <strong>et</strong> soeurs si ces derniers n’ont pas<br />

l’impression que tout lui est permis.<br />

Ainsi, les consignes <strong>et</strong> les interdictions valables<br />

pour les enfants valides le seront pour l’enfant<br />

IMC : heures des repas, ne pas quitter la table, ne pas<br />

frapper ou injurier les autres, respecter leurs affaires...<br />

Se sentir aimé(e) tout autant.<br />

Se rendre compte aussi que les règles sont<br />

applicables <strong>à</strong> tous ! C’est un acquis pour les frères<br />

<strong>et</strong> soeurs <strong>et</strong> pour la socialisation future de l’enfant<br />

handicapé. Mais l’inquiétude persiste.<br />

Pourquoi ma p<strong>et</strong>ite soeur est-elle handicapée ?<br />

Marchera-t-elle un jour ?<br />

Faudra-t-il toujours s’occuper d’elle ?<br />

A partir d’un certain âge, les enfants veulent<br />

comprendre pourquoi les choses sont ce qu’elles sont<br />

<strong>et</strong> pourquoi les gens agissent comme ils le font ?<br />

Le plus souvent aussi ils poseront des questions sur le<br />

handicap. Parfois les grands les gardent pour eux.<br />

Mes parents sont déj<strong>à</strong> assez tracassés.<br />

Je ne vais pas les embêter avec ça.<br />

D’autres les expriment de manière détournée dans<br />

leurs jeux, dans leurs dessins...<br />

Que les parents prennent les devants <strong>et</strong> expliquent<br />

avant que la question soit posée ! Tout enfant est<br />

curieux de ce qui arrive <strong>à</strong> son frère, <strong>à</strong> sa soeur.<br />

Son silence est souvent révélateur du malaise qui le<br />

tenaille. Il y a un temps pour respecter ce silence <strong>et</strong> un<br />

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1-19


temps pour le briser, chacun selon le cas.<br />

1.3.5 L’enfant unique : pourquoi pas ?<br />

Les mots <strong>à</strong> se dire...<br />

Pour certains couples, l’enfant unique était un choix<br />

initial. Des situations personnelles, sociales freinent<br />

parfois la décision d’avoir d’autres enfants.<br />

A défaut de frères <strong>et</strong> soeurs, il est important d’offrir <strong>à</strong><br />

l’enfant unique des ouvertures vers d’autres enfants<br />

afin qu’il puisse s’épanouir.<br />

Avec eux, il vivra des expériences de relations<br />

sociales, il se confrontera au monde <strong>et</strong> développera<br />

aussi sa maturité affective.<br />

Au même titre que l’affection réciproque, la rivalité<br />

fraternelle (ou entre enfants en général) a une fonction<br />

utile : elle est source d’identification, de réaction de<br />

défense <strong>et</strong> d’apprentissage <strong>à</strong> la vie en collectivité.<br />

Parfois noeud de divergences initiales, c<strong>et</strong>te tension<br />

peut être dynamique. Il importe qu’elle soit bien gérée<br />

<strong>et</strong> qu’elle laisse <strong>à</strong> chacun l’occasion de s’exprimer <strong>et</strong><br />

de grandir.<br />

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1-20


Le handicap en questions : des familles face <strong>à</strong> la<br />

découverte du handicap <strong>et</strong> <strong>à</strong> l’accompagnement<br />

du jeune enfant <strong>à</strong> domicile.<br />

Pascale MARTIN, Catherine PAPIER <strong>et</strong> Joëlle MEYER.<br />

Publication du C.T.N.E.R.H.I.<br />

(Diffusion P.U.F), novembre 1993.<br />

Un bébé avec un handicap.<br />

De l’accueil <strong>à</strong> l’intégration.<br />

Janine LEVY<br />

© Editions du Seuil, octobre 1991.<br />

A la rencontre d’un enfant pas comme les autres.<br />

Actes du Colloque organisé le 6 mai 1993<br />

par KID’S HOPE dans les installations<br />

de la Fondation Arnaud FRAITEUR (Bruxelles).<br />

La découverte d’un handicap <strong>à</strong> la naissance.<br />

Docteur Pierre ROUSSEAU<br />

Revue Génération O.N.E., n° 14, septembre-octobre 1994.<br />

Le handicap = eff<strong>et</strong>s d’annonce.<br />

Publication du C.T.N.E.R.H.I. (Diffusion P.U.F),<br />

Collection «Handicaps <strong>et</strong> inadaptations», juill<strong>et</strong>-septembre 1994.<br />

Une si longue naissance.<br />

Les premiers mois d’un enfant prématuré.<br />

Françoise LOUX.<br />

Editions Stock - Laurence PERNOUD - 1983.<br />

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A LIRE :<br />

1-21


Centre de génétique, - U.C.L.<br />

Tour Vésale 5220<br />

Avenue Emmanuel Mounier 52<br />

1200 Bruxelles.<br />

Tél. : 02-764.52.20 Fax : 02-764.52.22<br />

Professeur Christine VERELLEN - DUMOULIN<br />

<br />

Centre de génétique - U.L.B.<br />

Bâtiment de la Transfusion (02)<br />

Campus Erasme<br />

Route de Lennik 808<br />

1070 Bruxelles<br />

Tél : 02-555.64.30 Fax : 555.64.40<br />

Professeur Gilbert VASSART - Docteur France HAYEZ<br />

<br />

Institut de pathologie <strong>et</strong> de génétique<br />

Allée des Templiers 41<br />

6280 Gerpinnes - Loverval.<br />

Tél. : 071-47.30.47 - Fax : 071 - 47.15.20<br />

Docteur Yves GILLEROT<br />

<br />

Service de génétique - U.Lg<br />

C.H.U. Sart Tilman<br />

Bâtiment 23 - Etage -1<br />

4000 Liège.<br />

Secrétariat : Tél. : 04-366.25.62 - Fax : 04 : 366.29.74<br />

Consultation : Tél : 04 - 366.81.47<br />

Professeur Lucien KOULISCHER - Docteur A. VERLOES<br />

<br />

CENTRES DE GENETIQUE.<br />

Région flamande : <strong>à</strong> Bruxelles, Edegem, Gent, <strong>et</strong> Leuven.<br />

Liste disponible <strong>à</strong> la Ligue<br />

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1-22


1.4 La famille élargie.<br />

Des états d’âme.<br />

Des émotions.<br />

Une stratégie du dialogue ...<br />

1.4.1 Des états d’âme, des émotions !<br />

Les grands-parents occupent fréquemment une place<br />

importante dans la vie de l’enfant.<br />

Leur potentiel d’amour <strong>et</strong> de tendresse ne s’est pas<br />

émoussé avec le temps.<br />

C’est bien souvent en faisant le saut d’une génération<br />

qu’ils m<strong>et</strong>tent leur disponibilité au service de leurs<br />

p<strong>et</strong>its-enfants.<br />

Mais que dire de leurs<br />

é m o t i o n s , d e l e u r s<br />

espérances <strong>et</strong> de leurs<br />

angoisses face <strong>à</strong> l’arrivée<br />

de ce p<strong>et</strong>it-enfant différent ?<br />

Eux aussi devront vivre<br />

c<strong>et</strong>te fracture qu’est<br />

l’annonce du handicap <strong>et</strong><br />

devront apprendre <strong>à</strong><br />

réapprendre...<br />

Mais, quand tout semble<br />

c h a v i r e r , d e s<br />

comportements diver s<br />

peuvent se manifester.<br />

Dans certains cas, la<br />

solidarité familiale s’accroît.<br />

Les grands-parents se font<br />

davantage complices des<br />

parents, les soutiennent,<br />

allègent la charge de<br />

l’enfant.<br />

Parfois, le désarroi entraîne<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-23


des attitudes n<strong>et</strong>tement moins structurantes <strong>et</strong> l’on se<br />

lance dans la recherche du «coupable» :<br />

«Et si c’était dans ta belle-famille ?»<br />

«Ne m’as-tu pas dit que l’oncle d’Arl<strong>et</strong>te était<br />

handicapé ?» ou «que la cousine de Jacques faisait<br />

parfois des crises ?».<br />

Dans d’autres cas, «on voudrait bien, mais on ne sait<br />

pas». Alors, un peu honteux, un peu gêné, on<br />

s’abstient !<br />

Pour les oncles <strong>et</strong> les tantes les questions<br />

s’enchevêtreront également.<br />

Ils se demandent si cela peut arriver <strong>à</strong> leurs enfants,<br />

ne savent comment leur parler du cousin (de la<br />

cousine), s’inquiètent de leur aptitude <strong>à</strong> accueillir<br />

l’enfant en vacances, <strong>et</strong>c...<br />

Pourront-ils mieux comprendre les sentiments des<br />

jeunes parents de l’enfant handicapé, parce que, vingt<br />

ans plus tôt, ils ont partagé les jeux, les joies, les<br />

aventures en tant que frère ou soeur ?<br />

Tout cela diffère d’une personne <strong>à</strong> l’autre.<br />

La connivence des liens fraternels adultes peut tout<br />

aussi bien engendrer une meilleure attention qu’une<br />

pudeur exacerbée.<br />

Nonobstant le fait qu’ils peuvent, eux aussi, être<br />

touchés au plus profond de leur être, les oncles <strong>et</strong><br />

tantes sont déj<strong>à</strong> bien accaparés.<br />

La vie quotidienne représente un ensemble de tâches<br />

<strong>et</strong> d’obligations <strong>et</strong> les empêche assez souvent de<br />

s’occuper de surcroît du neveu ou de la nièce qui<br />

demande beaucoup plus d’attentions <strong>et</strong> de soins.<br />

1.4.2 Une stratégie du dialogue...<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-24


Que faire ? Annoncer le handicap aux grands-parents,<br />

aux oncles <strong>et</strong> tantes... ainsi d’ailleurs qu’<strong>à</strong> tout<br />

l’entourage.<br />

Il faut d’abord pouvoir expliquer que le handicap<br />

moteur n’entraîne pas nécessairement un handicap<br />

mental.<br />

L’enfant, r<strong>et</strong>ardé dans son développement, qui parle<br />

peu ou mal, est généralement capable de ressentir<br />

<strong>et</strong> de comprendre comme un autre de son âge.<br />

Si on arrive <strong>à</strong> éviter c<strong>et</strong>te confusion assez fréquente<br />

dans l’entourage, on évitera aussi des maladresses,<br />

des gaffes <strong>et</strong> la crainte plus grande de l’accueillir.<br />

Pourquoi ne pas aussi clairement que possible :<br />

leur indiquer les consignes de manipulation<br />

diffusées par le thérapeute ;<br />

leur répercuter ce que le médecin a dit du<br />

diagnostic ;<br />

leur montrer les trouvailles faites au jour le jour ;<br />

leur préciser ce qu’on attend d’eux ;<br />

<strong>et</strong> finalement reconnaître leurs compétences <strong>à</strong> nous<br />

aider, <strong>à</strong> nous soutenir.<br />

Pourquoi ne pas entamer ce dialogue, bien souvent<br />

chargé d’émotions réciproques, par des indications<br />

très pratiques ?<br />

Pourquoi ne pas m<strong>et</strong>tre en<br />

commun les observations<br />

faites au cours du temps<br />

passé par l’enfant chez les<br />

un(e)s <strong>et</strong> les autres ?<br />

Le partage de ces<br />

découvertes <strong>et</strong> l’accord<br />

pris en commun sur l’aide<br />

éducative <strong>à</strong> apporter<br />

<strong>à</strong> l’enfant sont importants<br />

si l’on veut soutenir le<br />

proj<strong>et</strong> des parents <strong>et</strong><br />

l’apport technique des<br />

professionnels.<br />

L ’ é c h a n g e c o n s t a n t<br />

d’informations pratiques<br />

rassurera tout autant les parents («il nous est<br />

possible de le confier <strong>à</strong> d’autres») que les autres<br />

membres de la famille («ce n’est pas si compliqué<br />

de l’accueillir chez nous»).<br />

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1-25


Parler <strong>à</strong> l’enfant de son handicap.<br />

Extrait d’une conférence donnée <strong>à</strong> la LIGUE le 24 octobre 1988<br />

par Claire MORELLE, psychanalyste :<br />

«Quels sont les eff<strong>et</strong>s de la parole ? »<br />

«La parole a une fonction essentielle tout au<br />

long de la vie de chaque être humain. Parler<br />

au nourrisson, c’est non seulement l’amener <strong>à</strong> sa<br />

condition d’homme, mais c’est aussi le sécuriser. Lui<br />

parler de ce qui perturbe ses parents, ou de ce qui le<br />

perturbe, c’est le prendre comme interlocuteur dans<br />

l’aventure qui démarre avec lui.<br />

Dès sa naissance, ou dès qu’on le sait, il faut<br />

nommer son handicap, utiliser les mots exacts<br />

<strong>et</strong> lui expliquer qu’il est élevé différemment en raison<br />

de ses faiblesses. On soutient ainsi l’enfant qui<br />

a entendu ou perçu des propos <strong>à</strong> son suj<strong>et</strong>, un<br />

diagnostic tombé peut-être comme un sort prononcé<br />

par une fée maléfique au-dessus de son berceau.<br />

Lui redire ces propos en s’adressant <strong>à</strong> lui <strong>et</strong> non<br />

plus en parlant de lui, perm<strong>et</strong> d’éviter une position<br />

passive de l’enfant.<br />

De plus, parler <strong>à</strong> l’enfant de son handicap aide<br />

les parents <strong>à</strong> sortir un peu de l’enlisement, de la<br />

dépression conséquente <strong>à</strong> la naissance d’un enfant<br />

handicapé. La parole est comme une bouée qui<br />

peut éviter de se noyer dans les larmes.<br />

Au lieu d’être impuissant <strong>et</strong> passif <strong>à</strong> son handicap,<br />

comme s’il n’en avait rien <strong>à</strong> dire ou <strong>à</strong> faire, on le rend<br />

agent actif, lui perm<strong>et</strong>tant de compenser ses difficultés,<br />

ses faiblesses, ses lacunes. Il n’est pas alors obj<strong>et</strong> de<br />

la science médicale ou de telle rééducation mais suj<strong>et</strong><br />

du travail qu’on peut faire avec lui.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-26


Parfois au lieu de parler, on enseigne, comme si tout<br />

langage devait avoir une portée pédagogique. C’est<br />

m<strong>et</strong>tre la charrue avant les boeufs <strong>et</strong> risquer de limiter<br />

l’enseignement <strong>à</strong> un pur conditionnement.<br />

La parole doit précéder, expliquer, justifier les<br />

traitements suivis, les rééducations. Introduit dès<br />

son plus jeune âge <strong>à</strong> la réalité de son handicap,<br />

l’enfant devient partenaire actif de son grandir, suj<strong>et</strong><br />

de son devenir dans une société qui n’est pas<br />

toujours très tolérante <strong>à</strong> son égard.<br />

Françoise Dolto décrit une p<strong>et</strong>ite fille en classe<br />

maternelle qui, ayant entendu un parent dire : «quelle<br />

drôle de tête elle a c<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite», lui répond : «c’est<br />

parce que je suis trisomique 21».<br />

L’enfant introduit dès sa naissance <strong>à</strong> la réalité de<br />

son handicap est ainsi capable de l’assumer.<br />

Il faudra régulièrement reprendre ce suj<strong>et</strong>.<br />

Toujours éprouvant pour les parents comme pour<br />

la personne handicapée qui voudrait parfois être<br />

aveugle par rapport <strong>à</strong> son infirmité, n’en rien<br />

savoir.<br />

Parler du handicap implique le «comment vivre avec<br />

ce handicap», recherche quotidienne, travail<br />

inlassable dans la vérité des mots.<br />

L’anecdote relatée par Freud au suj<strong>et</strong> de son p<strong>et</strong>it-fils<br />

de trois ans, servira de conclusion. Dans une pièce<br />

obscure, le p<strong>et</strong>it garçon crie <strong>à</strong> sa tante : «Tante, dismoi<br />

quelque chose, j’ai peur parce qu’il fait si noir».<br />

La tante répond : «A quoi te servira-t-il puisque tu ne<br />

peux pas me voir». «Ca ne fait rien, répond l’enfant,<br />

du moment que quelqu’un parle, il fait clair».».<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-27


Pour parler du handicap aux enfants.<br />

Les Schtroumpfs éclopés.<br />

Collaboration PEYO - A.P.F.<br />

Association des Paralysés de France<br />

Service Ressources<br />

Tél. 00 33-1 40.78.69.00.<br />

Mon frère Jack.<br />

Joachim HARTENSTEIN<br />

Castor Poche<br />

Editions Flammarion.<br />

Une histoire de Tilou.<br />

Valérie PAULIN <strong>et</strong> Chantal PÉTRISSANS<br />

Divers autres titres:<br />

Et moi, quand je serai grand.<br />

Ne me regarde pas de travers.<br />

Un drôle de voyage.<br />

Une grosse frayeur.<br />

Editions Mame.<br />

Je redessinerai le ciel bleu dans tes yeux.<br />

Claire MAZARD<br />

Tire Lire Poche<br />

Magnard.<br />

Demain je repartirai.<br />

Maria EWA LETKI<br />

Castor Poche<br />

Editions Flammarion.<br />

A LIRE :<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-28


1.5 L’adolescence.<br />

Assumer sa différence.<br />

Percevoir son corps.<br />

Exprimer ses émotions, son désarroi, sa colère.<br />

Moment du choix.<br />

Confronter les espoirs <strong>et</strong> les possibilités.<br />

Ne plus dépendre de l’autre.<br />

L’adolescence, même si l’on dit d’elle que c’est<br />

la génération du « tout de suite <strong>et</strong> maintenant », est<br />

aussi un dur moment <strong>à</strong> passer après la période pré -<br />

pubertaire. Se voulant une phase progressive de<br />

l’autonomie, l’adolescence est dès lors faite de deuils<br />

<strong>et</strong> de maturations.<br />

Elle fait apparaître de<br />

nouveaux besoins.<br />

Besoins physiologiques<br />

certes, mais également<br />

besoins d’ordre plus<br />

existentiel.<br />

Ainsi, le jeune a soif<br />

d’amour <strong>et</strong> d’appartenance<br />

<strong>à</strong> sa famille, au groupe<br />

social, aux amis.Il attend<br />

estime <strong>et</strong> reconnaissance<br />

de sa valeur, de son<br />

identité. Et cela, même s’il<br />

l’exprime sous diverses<br />

formes.<br />

avec joie... face aux jeux,<br />

<strong>à</strong> la musique, au sport,<br />

aux copains ;<br />

avec colère... contre le<br />

monde fait d’agressions,<br />

d’accidents, de crise<br />

é c o n o m i q u e , d e<br />

chômage ;<br />

avec peur... de la mort,<br />

du lendemain, de la<br />

difficulté de trouver son<br />

identité entre celui qu’il a<br />

été jusqu'<strong>à</strong> présent <strong>et</strong><br />

celui qu’il va devenir ;<br />

avec ennui... de l’école,<br />

des rééducations, des<br />

valeurs morales qu’il<br />

ira jusqu'<strong>à</strong> nier dans<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-29


certains cas.<br />

Même s’il donne parfois l’impression aux parents qu’il<br />

est matérialiste <strong>et</strong> qu’il n’investit pas de son temps,<br />

l’adolescent cherche <strong>à</strong> s’investir lui-même, dans une<br />

image sexuée aussi.<br />

Il doit se réaliser <strong>et</strong> créer.<br />

Il est avide de risquer, d’apprendre, de découvrir <strong>et</strong><br />

n’hésite parfois pas <strong>à</strong> enfreindre les règles pour y<br />

arriver.<br />

Face <strong>à</strong> son désir de vivre sa vie, il faut lui donner des<br />

réponses.<br />

Ne pas répondre <strong>à</strong> ses besoins peut perturber son<br />

équilibre.<br />

De la même manière, l’absence de moments intenses<br />

peut créer de l’agressivité.<br />

Il est particulièrement difficile de devenir adulte.<br />

Comment arriver <strong>à</strong> faire s’accorder « désirs »<br />

(du jeune) avec « réalité » extérieure.<br />

L’adolescent IMC a les mêmes états d’âme... mais<br />

la réalité de son handicap s’ajoutera <strong>à</strong> celle du monde<br />

environnant.<br />

S’il a été freiné dans sa maturation, confronté <strong>à</strong><br />

des difficultés scolaires, mobilisé dans les temps de<br />

rééducation... aux adultes de l’aider - dès le plus jeune<br />

âge - <strong>à</strong> ne pas s’identifier <strong>à</strong> son handicap !<br />

Certains adolescents IMC auront tendance <strong>à</strong> refuser<br />

l’image de leur corps tel qu’il est.<br />

A l’entourage de leur faire comprendre qu’une diplégie<br />

n’empêche pas un beau visage <strong>et</strong> un joli sourire, qu’on<br />

peut chercher <strong>à</strong> plaire en s’habillant avec goût...<br />

Ne pas vouloir devenir adulte parce qu’on ne sera<br />

jamais tel qu’on l’a rêvé peut être aussi une<br />

propension chez l’adolescent IMC (chez le valide aussi<br />

d’ailleurs !).<br />

Aidons-le <strong>à</strong> ajuster sa quête d’autonomie <strong>et</strong> <strong>à</strong> devenir<br />

l’adulte dont il est capable.<br />

Evidemment, pour les parents, la démarche peut être<br />

assez ambivalente.<br />

Comment laisser grandir son enfant si l’on a peur des<br />

dangers, des risques... ?<br />

Or, comment devenir adulte si on n’a pas la<br />

conviction que nos parents peuvent se passer de<br />

nous ?<br />

Ces particularités étant émises, force est de constater<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-30


« L’enfant IMC <strong>et</strong> son corps »<br />

Contribution <strong>à</strong> l’étude de la genèse du corps<br />

représenté <strong>et</strong> du corps vécu<br />

Marita GARELLI<br />

Anne LEPAGE<br />

Elisab<strong>et</strong>h MISTELI<br />

que l’adolescent IMC vivra sa « crise d’ado » comme<br />

tout jeune. Mais en sortir pourraît être pour lui <strong>et</strong> son<br />

entourage plus long <strong>et</strong> plus éprouvant.<br />

LA PAROLE AVANT TOUTE CHOSE !<br />

Si on a l’impression que l’enfant IMC peut être <strong>à</strong> l’abri<br />

de troubles graves de l’adolescence (comme<br />

l’anorexie, la tentative de suicide...) parce qu’il est plus<br />

fréquemment « entouré » qu’un autre, ses<br />

interrogations restent présentes.<br />

Si un enfant déprime, ne dérange pas parce qu’il est<br />

calme, ses questions sont enfouies en lui.<br />

Les parents - en partenariat avec les professionnels si<br />

le jeune est en institution - ouvrent alors le dialogue, lui<br />

demandent ce qui lui fait plaisir, ce dont il a peur, ce<br />

qui provoque sa colère...<br />

Il ne faut pas hésiter <strong>à</strong> parler de l’avenir, même si l’on<br />

ne peut pas dire avec précision de quoi il sera fait.<br />

Bull<strong>et</strong>in de Psychologie. N° 130 - 1973-1974<br />

« Approche du corps vécu de l’enfant IMC par le<br />

conte merveilleux »<br />

Article de Ximena OLIVARES<br />

Département de psychologie différentielle, ULB.<br />

Ces deux documents se trouvent<br />

<strong>à</strong> la bibliothèque de la Ligue.<br />

A LIRE :<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-31


1.6 Je deviens adulte.<br />

« Etre ADULTE, c’est avoir acquis suffisamment la conscience de son<br />

individualité pour rencontrer l’autre sans crainte. C’est confirmer<br />

ses capacités de don, de relation, de réciprocité. C’est aussi avoir<br />

la possibilité de NEGOCIER des situations de dépendance <strong>et</strong>/ou<br />

d’indépendance. »<br />

Dans le cadre de réunions de réflexion <strong>et</strong> d’échanges<br />

organisées par la Ligue <strong>à</strong> l’attention de grands<br />

adolescents <strong>et</strong> d’adultes IMC, nous trouvons tant de<br />

richesses <strong>et</strong> tant d’avis sur les thèmes de :<br />

la dépendance physique qui n’empêche pas<br />

l’autonomie psychique ;<br />

l’autonomie <strong>à</strong> prendre par rapport <strong>à</strong> ses parents, <strong>à</strong><br />

ses éducateurs <strong>et</strong> autres prestataires de services ;<br />

la recherche d’une reconnaissance en tant que<br />

citoyen <strong>à</strong> part entière dans la société ;<br />

l’emploi, le logement, l’accessibilité, les sports, les<br />

loisirs...<br />

Ces derniers points seront traités dans des rubriques<br />

ultérieures <strong>et</strong> la reconnaissance de son identité<br />

d’adulte sera rappelée au paragraphe 6.1 <strong>et</strong> dans<br />

l’introduction du chapitre 8.<br />

Quant <strong>à</strong> l’autonomie par rapport aux parents, elle est<br />

abordée dans les rubriques relatives <strong>à</strong> la fratrie <strong>et</strong> <strong>à</strong> la<br />

place de l’enfant IMC au sein de la famille.<br />

Puisque nous nous trouvons dans le chapitre consacré<br />

aux « personnes », sans doute convient-il d’évoquer<br />

ce qui - <strong>à</strong> l’adolescence <strong>et</strong>/ou <strong>à</strong> l’âge adulte - fait partie<br />

des préoccupations de la personne IMC : « la vie<br />

affective <strong>et</strong> sexuelle »<br />

« Mon identité sexuelle<br />

peut-elle être reconnue<br />

m algr é une atteinte<br />

physique réelle ? Quelle<br />

est ma possibilité de<br />

séduction ? Pourrai-je vivre<br />

en couple plus tard ? ».<br />

« Quelles sont mes<br />

possibilités d’avoir une vie<br />

affective épanouissante ?<br />

Comment puis-je faire<br />

l ‘amour ? ».<br />

«Comment parler de<br />

l’amour ?».<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-32


Comment parler de l’amour ?<br />

Face <strong>à</strong> ses désirs (la rencontre, le plaisir, la<br />

procréation...), le jeune adulte IMC s’interroge.<br />

Ses questions <strong>et</strong> les réponses qu’il se donne pourront<br />

être influencées par les réactions de son<br />

environnement social... mais aussi par l’image vécue<br />

de son corps.<br />

Comment alors faire part de ses émotions, de ses<br />

attentes affectives ?<br />

Comment dès lors faire face <strong>à</strong> l’apparition d’un désir<br />

sexuel ?<br />

Certes... la peur de rencontrer l’autre dans une<br />

démarche amoureuse existe aussi chez la personne<br />

valide. Chez la personne IMC, c<strong>et</strong>te peur pourrait être<br />

renforcée.<br />

Or, la sexualité est une des dimensions<br />

importantes du bien-être de la personne.<br />

Elle est un des chemins perm<strong>et</strong>tant d’être bien avec<br />

soi-même <strong>et</strong> bien avec les autres. Elle ne concerne<br />

pas seulement l’aspect corporel <strong>et</strong> procréatif, mais<br />

également le relationnel <strong>et</strong> l’affectif.<br />

Les contraintes liées <strong>à</strong> la réadaptation fonctionnelle, <strong>à</strong><br />

la formation scolaire, <strong>à</strong> la préparation <strong>à</strong> l’emploi...<br />

peuvent avoir influencé d’une certaine manière occulte<br />

ce processus de développement psycho-affectif de la<br />

personne.<br />

L’image corporelle (telle que la véhicule <strong>notre</strong> société)<br />

<strong>et</strong> le regard de l’autre ont également une grande<br />

influence : beauté, vêtements, coiffure, maquillage...<br />

Tant de choses qui - avant tout - assurent le respect de<br />

soi, mais qui - en artifices parfois ou en manière<br />

d’accepter sa propre image - perm<strong>et</strong>tent le « travail de<br />

séduction »...<br />

Dit-on ! Car, elle peut être le fruit de son sourire, de sa<br />

gentillesse, de sa tendresse... !<br />

Ces préalables étant énoncés, l’infirmité motrice<br />

cérébrale n’empêche pas, en tant que telle, la<br />

réalisation d’une vie sexuelle.<br />

Ne cachons cependant pas certains obstacles<br />

surmontables, tels des difficultés de coordination, le<br />

manque de contrôle de certains gestes ou du tonus, la<br />

présence d’appareillages, parfois un mauvais contrôle<br />

salivaire ou urinaire, <strong>et</strong>c...<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-33


A ces facteurs liés <strong>à</strong> la pathologie même, peuvent<br />

s’ajouter des éléments dépressifs inhérents aux<br />

expériences physiques parfois négatives <strong>et</strong> <strong>à</strong> une<br />

mauvaise image de soi.<br />

La matérialisation des rapports sexuels nécessite<br />

parfois le recours <strong>à</strong> l’aide d’une tierce personne pour le<br />

déshabillage <strong>et</strong> la mise au lit, <strong>à</strong> l’adjonction de<br />

coussins, de gadg<strong>et</strong>s, <strong>à</strong> la prise de médications<br />

tranquillisantes avant les rapports sexuels, <strong>et</strong>c....<br />

La situation est bien entendu différente selon qu’il<br />

s’agisse d’un couple de personnes handicapées ou<br />

d’un couple dont un des partenaires est valide.<br />

Elle le sera également selon que les personnes vivent<br />

en logement autonome, en famille ou en institution.<br />

« Je pratique la masturbation. Je n’oserais pas en<br />

parler autour de moi. Et surtout pas <strong>à</strong> ma famille dont<br />

les règles morales sont trop strictes. J’en ai fait part <strong>à</strong><br />

des collègues de bureau. J’ai appris qu’il n’y avait pas<br />

que moi... »<br />

Au même titre que chez les valides, la masturbation<br />

peut être la seule forme d’activité sexuelle. Elle peut<br />

aussi s’effectuer dans la réciprocité, avec le (la)<br />

partenaire, lorsqu’il est impossible d’avoir ensemble un<br />

rapport sexuel compl<strong>et</strong> ou s’il s’agit d’un choix<br />

personnel.<br />

De plus, même s’il y contribue largement,<br />

l’accomplissement d’une vie sexuelle n’est pas<br />

toujours indispensable <strong>à</strong> l’épanouissement de tel ou tel<br />

individu.<br />

« Je n’ai pas de p<strong>et</strong>it copain. Je me réalise dans mon<br />

travail <strong>et</strong> j’ai plein d’activités ».<br />

La sexualité est donc essentiellement liée <strong>à</strong> la<br />

personne, aux circonstances qui favorisent ou non les<br />

rencontres <strong>et</strong> aux choix individuels.<br />

Et, la sexualité des personnes handicapées<br />

(expression <strong>et</strong> pratique) doit rester un choix<br />

PERSONNEL .<br />

Ces personnes peuvent décider librement de leur<br />

o r i en t a t i o n s ex u e ll e ( h ét é ro se xu e ll e ,<br />

homosexuelle, solitaire).<br />

Une bonne information affective <strong>et</strong> sexuelle doit<br />

leur être dispensée au même titre que pour tous.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-34


Dans le domaine spécifique de l’IMC :<br />

« GABY »<br />

film de 110 minutes, réalisé par Luis Mandoki,<br />

avec Rachel LEVIN, Liv ULLMAN, Norma ALEANDRO -<br />

1988 -RCA<br />

« DU PIED GAUCHE »<br />

My left foot<br />

Christy BROWN<br />

Editions Robert LAFFONT 1953<br />

« MY LEFT FOOT » film de Jim SHERIDAN,<br />

avec Daniel DAY LEWIS, Brenda FRICKER,<br />

Alison WHELAN<br />

Excelsior<br />

Dans le domaine du handicap physique en général ou de<br />

l’handicap sensoriel : certaines rubriques peuvent intéresser<br />

les IMC notamment celles relatives <strong>à</strong> la beauté, au corps<br />

<strong>à</strong> apprivoiser, au besoin de verbaliser, au partenaire, <strong>à</strong><br />

l’autonomie du couple :<br />

« AIMER AU-DELA DU HANDICAP<br />

Vie affective <strong>et</strong> sexualité du paraplégique »<br />

Bernad<strong>et</strong>te SOULIER<br />

Pratiques Sociales - juill<strong>et</strong> 1994<br />

Editions PRIVAT<br />

« HANDICAP PHYSIQUE ET SEXUALITE »<br />

Revue diffusée au départ par le<br />

Centre de Réadaptation Fonctionnelle de Fléron<br />

maintenant par le SAIP - Soumagne.<br />

Tél : 04 - 377.41.14<br />

«LE CRI DE LA MOUETTE»<br />

Emmanuelle LABORIT<br />

Editions Robert LAFFONT<br />

« L’AMOUR HANDICAPE »<br />

film de 120 minutes, réalisé en Suisse par Marlies GRAF<br />

« LE 7 ème JOUR, DIEU CREA LES AUTRES »<br />

Pièce de Park MEDOFF, créée au Théâtre National de<br />

Belgique au cours de la saison 82-83<br />

Renseignements complémentaires <strong>à</strong> la Ligue<br />

A LIRE ou <strong>à</strong> VOIR :<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-35


1.7 Et maintenant...<br />

Célibataire, en couple, avec enfants ?<br />

1.7.1 La parenté.<br />

« Je suis célibataire . Je vis chez moi en<br />

appartement aménagé <strong>et</strong> je me suis fait plein de<br />

copines au club que je fréquente »<br />

« Ma femme <strong>et</strong> moi, nous vivons dans un foyer<br />

qui a accepté <strong>notre</strong> couple. Nous y partageons un<br />

studio. Les éducateurs nous donnent tous les<br />

soins. Mais une fois que la porte est fermée, nous<br />

nous r<strong>et</strong>rouvons dans <strong>notre</strong> intimité. »<br />

Le célibat, le mariage <strong>et</strong>/ou la maternité sont des<br />

questions de choix <strong>et</strong> de circonstances au même titre<br />

que la vie affective <strong>et</strong> sexuelle envisagée plus haut.<br />

Le célibat est parfois vécu avec des manques.<br />

Le couple cherche son équilibre.<br />

Les nuances <strong>et</strong> les possibilités de gérer au mieux ces<br />

deux types d’ états civils dépendront <strong>à</strong> nouveau de la<br />

situation dans laquelle on se trouve : vie chez ses<br />

parents, vie en logement autonome, vie en foyer<br />

résidentiel pour adultes.<br />

« J’ai d’ énormes problèmes d’équilibre <strong>et</strong> quelques<br />

difficultés de manipulation.<br />

J’ai absolument voulu un enfant. Mon entourage<br />

ne pouvait adm<strong>et</strong>tre mon choix.<br />

Mais j’étais décidée. Pendant ma grossesse, je<br />

circulais en voitur<strong>et</strong>te pour éviter les chutes, j’ai<br />

accouché par césarienne, j’ai adapté la chambre<br />

d’enfant de sorte que je puisse plus aisément<br />

soigner bébé. Ma fille a aujourd’hui 12 ans <strong>et</strong> me<br />

semble bien épanouie ».<br />

La notion de « parenté responsable » est différente<br />

de la construction <strong>et</strong> de la consolidation d’un<br />

couple puisqu’elle nous engage <strong>et</strong> engage un être<br />

en devenir.<br />

Il n’est pas neuf de rencontrer des personnes IMC,<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-36


mère ou père. Pour certains, leurs enfants sont déj<strong>à</strong><br />

adultes <strong>et</strong> ont fondé une famille <strong>à</strong> leur tour.<br />

Toutefois, si auparavant les couples avec enfant(s)<br />

étaient généralement « mixtes » (handicapé <strong>et</strong> valide)<br />

<strong>et</strong> le handicap par ailleurs fort léger de l’un des<br />

conjoints lui conservait sa pleine autonomie, nous<br />

trouvons aujourd’hui des couples où les deux parents<br />

sont handicapés.<br />

Parce que c<strong>et</strong> aspect de la vie affective des adultes<br />

IMC est important tant dans le chef des futurs parents<br />

que dans celui de l’enfant <strong>à</strong> naître, il nous semble utile<br />

de relever les diverses questions qui ont été les leurs<br />

entre le moment du proj<strong>et</strong> ET la naissance, entre la<br />

naissance ET l’éducation.<br />

au moment du désir <strong>et</strong> du choix :<br />

Quel avenir pourrons-nous assurer <strong>à</strong> <strong>notre</strong> enfant ?<br />

Ai-je la certitude d’être vraiment IMC <strong>et</strong> non atteint<br />

d’un handicap aux symptômes analogues, mais<br />

héréditaire ?<br />

Ne devrais-je pas faire des tests génétiques ?<br />

(adresses page 1-22)<br />

pendant la grossesse :<br />

Ne vais-je pas tomber ?<br />

Pourrais-je faire un peu de gymnastique prénatale ?<br />

Je dois m’assurer tout particulièrement d’un bon<br />

suivi gynécologique.<br />

au moment de la naissance :<br />

Quel type d’accouchement sera le mien ?<br />

Ce n’est pas en dernière minute que je devrai<br />

songer <strong>à</strong> la césarienne...<br />

au cours de la prime enfance :<br />

Avec mes spasmes, vais-je pouvoir assurer les<br />

soins du bébé <strong>et</strong> cajoler mon enfant ?<br />

Quels repères mon enfant aura-t-il pour<br />

l’apprentissage de la marche <strong>et</strong> du langage, alors<br />

que je suis en voitur<strong>et</strong>te <strong>et</strong> dysphasique ?<br />

au niveau du processus d’évolution psycho-<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-37


affective <strong>et</strong> d’autonomisation de l’enfant :<br />

Pourrais-je faire avec lui le même parcours que les<br />

autres parents ?<br />

au moment de la prise de conscience de mon<br />

handicap par l’enfant ?<br />

Comment assumera-t-il mon handicap dans son<br />

vécu quotidien, par rapport <strong>à</strong> ses copains <strong>et</strong> plus<br />

tard par rapport <strong>à</strong> la jeune fille avec laquelle il<br />

envisagera une vie amoureuse ?<br />

Ces questions ne sont pas pas limitatives ; elles se<br />

veulent simples « exemples ».<br />

Remplir son rôle d’éducateur est une beaucoup<br />

plus vaste entreprise.<br />

La Ligue est toute disposée <strong>à</strong> entendre les jeunes adultes dans<br />

leurs interrogations. Elle tentera de répondre au mieux aux<br />

multiples questions qui sont les leurs.<br />

Si désirer un enfant implique de s’interroger sur l’avenir<br />

<strong>et</strong> son éducation, c’est aussi bien souvent décider <strong>et</strong><br />

accepter d’y renoncer.<br />

Aujourd’hui, de nombreux foyers résidentiels<br />

respectent la vie affective de leurs résidents.<br />

Ils prévoient même parfois l’aménagement de<br />

chambres ou de studios pour couples.<br />

Toutefois dans le cadre d’une telle communauté, il est<br />

impossible de gérer l’éducation d’enfants de<br />

pensionnaires.<br />

Mais il n’y a pas que dans des circonstances telles que<br />

l’on choisit d’éviter une grossesse.<br />

L’on envisagera donc dans les deux rubriques<br />

suivantes la contraception <strong>et</strong> l’adoption.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-38


1.7.2 La contraception.<br />

Dans le chapitre précédent, nous avons abordé la<br />

sexualité. Sans doute n’est-il pas inutile de rappeler<br />

quelques modes de contraception, mais surtout<br />

d’insister sur l’impérieuse nécessité d’une consultation<br />

préalable chez un gynécologue, voire même chez le<br />

neurologue qui vous connaît depuis longtemps.<br />

Le rôle du médecin de famille est également fort<br />

important.<br />

La prise conjointe d’un contraceptif oral avec d’autres<br />

médications peut réduire l’efficacité de la méthode ou<br />

entraîner des ennuis de santé.<br />

En eff<strong>et</strong>, il convient :<br />

de faire un bilan de santé : certaines formes de<br />

contraception entraînent des eff<strong>et</strong>s secondaires.<br />

(notamment chez les personnes ayant une épilepsie<br />

associée).<br />

d’envisager l’avenir : voulez-vous r<strong>et</strong>arder une<br />

grossesse ou l’éviter de manière définitive (par<br />

choix de vie ou parce qu’une grossesse est<br />

totalement contre-indiquée pour vous) ?<br />

d’examiner le mode d’emploi <strong>et</strong> les indications<br />

spécifiques de telle ou telle technique<br />

contraceptive : votre distraction naturelle ne va<br />

pas de pair avec la prise régulière d’une pilule,<br />

l’incoordination trop marquée de vos mouvements<br />

vous empêche la pose d’un diaphragme, <strong>et</strong>c...<br />

Sans oublier que le choix d’un mode de<br />

contraception appartient <strong>à</strong> la « personne » <strong>et</strong> que<br />

son application ne peut être faite sans son accord.<br />

Il se réfléchit entre partenaires <strong>et</strong> reste avant tout<br />

une démarche de couple.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-39


Voici dans les grandes lignes, les moyens les plus<br />

fréquemment utilisés <strong>et</strong> dont l’efficacité peut être très<br />

variable :<br />

MOYENS « ALEATOIRES »<br />

DANS LEURS RESULTATS :<br />

Abstinence périodique - méthode des températures -<br />

coït interrompu - produits spermicides.<br />

Attention !<br />

DANS LEUR UTILISATION :<br />

Le diaphragme : p<strong>et</strong>ite coupole caoutchoutée, montée<br />

sur anneau, placée dans le vagin avant chaque rapport<br />

sexuel. Rarement utilisé chez les IMC en raison de<br />

l’incoordination des mouvements de la femme qui doit<br />

le placer elle-même , sauf intervention éventuelle du<br />

partenaire.<br />

Le préservatif masculin : depuis la campagne de<br />

prévention contre le sida, il n’est certes plus utile<br />

d’en fournir le descriptif. De la même manière que<br />

pour le diaphragme chez la femme, ce préservatif<br />

masculin peut être d’un emploi difficile pour les IMC <strong>et</strong><br />

n’offre donc pas une efficacité optimale.<br />

MOYENS USUELS :<br />

La pilule : contraception orale de composition<br />

hormonale. La « mini » pilule peut être proposée<br />

lorsqu’il y a des risques plus importants d’eff<strong>et</strong>s<br />

secondaires.<br />

La piqûre trimestrielle : une substance hormonale est<br />

injectée dans les muscles tous les trois mois. Méthode<br />

efficace qui présente l’avantage de ne<br />

pas demander une discipline quotidienne, mais qui<br />

peut entraîner des eff<strong>et</strong>s secondaires, plus ou moins<br />

dérangeants. Consultez votre médecin ! Assez<br />

fréquemment utilisées par les personnes<br />

handicapées, la piqûre trimestrielle ne pose donc pas<br />

l’exigence de la régularité <strong>et</strong> évite les manipulations<br />

nécessitées par les méthodes reprises ci-dessus.<br />

Le stéril<strong>et</strong> : p<strong>et</strong>it appareil plastifié, muni d’une spirale<br />

<strong>et</strong> placé dans l’utérus de la femme <strong>à</strong> l’intervention<br />

du médecin. Valable pour une durée moyenne de<br />

trois ans, nécessitant un contrôle semestriel chez le<br />

gynécologue.<br />

MOYENS DEFINITIFS :<br />

La ligature des trompes chez la femme.<br />

La vasectomie chez l’homme.<br />

Interventions (parfois réversibles) qui m<strong>et</strong>tent fin <strong>à</strong><br />

toute possibilité de reproduction.<br />

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1-40


1.7.3 L’adoption.<br />

Pas facile <strong>à</strong> réaliser pour d'aucuns, l’adoption sera<br />

encore plus malaisée lorsqu’un handicap existe chez<br />

un des parents demandeurs.<br />

Les oeuvres d’adoption seront davantage<br />

réticentes.<br />

A leurs inquiétude <strong>et</strong> crainte, souvent légitimes, les<br />

personnes handicapées répondent par une<br />

proposition: pourquoi ne pas adopter un enfant plus<br />

g r a n d ?<br />

Les soins au bébé ne seront plus <strong>à</strong> faire ; mes<br />

défaillances motrices ne représenteront plus autant<br />

d’entraves...<br />

A la personne handicapée de s’interroger toutefois :<br />

d’où vient mon désir d’enfant plus âgé ?<br />

comment tenir compte de son vécu antérieur <strong>à</strong><br />

l’adoption ?<br />

vais-je lui laisser sa place d’enfant <strong>à</strong> part entière ou<br />

vais-je avoir tendance <strong>à</strong> lui demander des services ?<br />

quel sera le regard de c<strong>et</strong> enfant sur mon<br />

handicap ?<br />

puisque, dans tous les cas, j’aurai <strong>à</strong> assumer une<br />

parenté responsable au même titre que pour mon<br />

propre enfant.<br />

Devant un refus définitif des oeuvres d’adoption ou<br />

dans le souci de trouver un palliatif <strong>à</strong> la frustration de<br />

ne pas « donner vie », il y a d’autres moyens de<br />

manifester sa tendresse aux enfants : ceux des frères<br />

<strong>et</strong> soeurs, d’amis, <strong>et</strong>c...<br />

L’important n’est -il pas que ce débordement d’amour<br />

trouve sa place ?<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-41


1.8 LE TROISIEME AGE.<br />

La problématique du vieillissement chez les<br />

personnes IMC est obj<strong>et</strong> de réflexions <strong>et</strong> de<br />

recherches depuis quelques années, tant dans<br />

des milieux scientifiques, que des associations ou<br />

des foyers pour adultes.<br />

Fin 1994, la Ligue a tenu deux réunions sur ce<br />

thème : l’une avec des personnes IMC ; l’autre<br />

avec des parents <strong>et</strong> des professionnels.<br />

Nous pouvons en faire parvenir la synthèse <strong>à</strong><br />

toute personne intéressée. Elle a également<br />

été publiée dans <strong>notre</strong> périodique trimestriel<br />

de mars 1995.<br />

Par le biais de quelques témoignages recueillis<br />

lors de ces réunions, il nous semble toutefois<br />

important de communiquer ici les besoins, désirs<br />

<strong>et</strong> craintes de la personne IMC.<br />

« Certes, nous aurons besoin d’aides <strong>et</strong> de soins accrus ; mais nous<br />

craignons un manque de moyens financiers ».<br />

« La diminution ou la perte de nos relations affectives nous inquiètent au<br />

plus haut point ».<br />

« Nous aurons besoin d’un substitut aux contacts familiaux que nous<br />

risquons de perdre (décès des parents, vieillissement égal des frères <strong>et</strong><br />

soeurs, inexistence de ceux-ci...). Comment pourrons-nous sauvegarder<br />

des liens extérieurs <strong>à</strong> l’institution ? Nous risquons la solitude <strong>et</strong> aurons<br />

besoin d’un accompagnement social <strong>et</strong> humain ».<br />

« Nous désirons vieillir chez nous, ne pas quitter <strong>notre</strong> environnement<br />

habituel ».<br />

Le « chez nous » étant aussi bien le domicile privé de<br />

ceux qui vivent en autonomie que le foyer résidentiel<br />

pour ceux qui y sont hébergés depuis de nombreuses<br />

années.<br />

« Nous nous demandons si le personnel sera prêt (<strong>et</strong> préparé) <strong>à</strong> assumer<br />

<strong>notre</strong> vieillesse au niveau des moyens, des idées, de l’accompagnement <strong>à</strong><br />

la mort ».<br />

A leur tour, les professionnels ont ébauché des pistes<br />

<strong>et</strong> indiqué des attentes qui rejoignaient pleinement les<br />

préoccupations des personnes IMC.<br />

Dans tous les cas pour les personnes handicapées,<br />

les familles <strong>et</strong> les professionnels, la notion de qualité<br />

de vie restait présente <strong>à</strong> chaque moment de la<br />

discussion <strong>et</strong> apparaissait comme indispensable <strong>à</strong><br />

t o u t e<br />

élaboration de proj<strong>et</strong> personnel.<br />

Les réflexions se poursuivent <strong>et</strong> nous pouvons déj<strong>à</strong> vous signaler quelques<br />

lectures utiles <strong>à</strong> votre disposition <strong>à</strong> la Ligue.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

1-42


«Thématique du vieillissement <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>iens biographiques :<br />

parcours de vie de personnes atteintes d’une infirmité<br />

motrice cérébrale».<br />

Rapport d’une pré-enquête réalisée pour la Ligue<br />

Catherine PAPIER, candidate-sociologue ULB<br />

Bruxelles - 1995.<br />

«Le vieillissement de la personne IMC».<br />

Travail réalisé dans le cadre des Coccinelles<br />

(centre de vie pour adultes <strong>à</strong> mobilité réduite <strong>à</strong> Seraing)<br />

Serge DALLA PIAZZA, Docteur en psychologie,<br />

Christelle PINAY <strong>et</strong> Bertha SAUDELLI,candidates en psychologie, publié dans notr<br />

«Invitation <strong>à</strong> Mieux Communiquer» n°41 - septembre 1995.<br />

«Le vieillissement des handicapés».<br />

Actes des XVI° journées annuelles communes de gérontologie.<br />

Société française de gérontologie. Société de gérontologie<br />

d’Ile de France -Paris - 13 <strong>et</strong> 14 octobre 1995.<br />

«Le partage des différences ou l’hébergement conjoint de<br />

personnes âgées <strong>et</strong> de personnes handicapées en maison de<br />

repos ; l’accueil des personnes handicapées vieillissantes aux<br />

côtés de personnes âgées en maison de repos est-il une voie<br />

d’avenir ?».<br />

Exposé de Janine GERARD,coordinatrice permanente de la Ligue d’Aide aux Infirm<br />

Française de Belgique, <strong>et</strong> de<br />

Guy RIBESSE, responsable de l’Internat du Centre Arthur Regniers.<br />

Journée d’étude de l’Association des Directeurs de<br />

Maisons de Repos. Wépion 14 novembre 1995.<br />

«Et si nous vieillissions ensemble... ?».<br />

Article de Guy RIBESSE,<br />

responsable de l’internat du Centre Arthur Regniers.<br />

Publié dans <strong>notre</strong> périodique<br />

«Invitation <strong>à</strong> Mieux Communiquer» n°42 - décembre 1995.<br />

Les articles précités contiennent d’autres références<br />

bibliographiques intéressantes.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

A LIRE :<br />

1-43


Chapitre 2 . DES ACTIVITES.<br />

Introduction<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

Bilan neuro-moteur,<br />

L’éducation thérapeutique, les diverses interventions,<br />

L’accueil en crèche,<br />

L’école, l’enseignement,<br />

L’école, c’est pas mon truc !<br />

Trouver un boulot, facile <strong>à</strong> dire !<br />

Occupations valorisantes.<br />

Au cours d’une journée, il y a toute une série de phases, de moments<br />

par lesquels on se sent parfois «obligé» de passer.<br />

S’enchaînent ainsi toute une série de contraintes imposées par la<br />

rééducation, la scolarité, le travail...<br />

Ensemble, essayons d’aborder ces instants «dits sérieux» avec un<br />

maximum de dynamisme <strong>et</strong> d’entrain.<br />

Dans ce chapitre, nous aborderons le bilan neuro-moteur (2.1), <strong>et</strong><br />

l’éducation thérapeutique (2.2).<br />

Viendront, avec la vitesse due au temps qui nous rattrape tous, les<br />

époques de la crèche (2.3) de l’entrée <strong>à</strong> l’école <strong>et</strong> de tous ces<br />

apprentissages fort complexes (2.4).<br />

Notre société voit parfois le travail comme un objectif en soi,<br />

davantage que comme un processus d’intégration.<br />

Pour certains, l’école n’est pas vraiment leur «truc» <strong>et</strong> ils aborderont<br />

leur formation professionnelle d’une autre manière (2.5).<br />

Pourtant c<strong>et</strong>te société n’offre pas aisément du travail <strong>à</strong> tous.<br />

Trouver un boulot, c’est facile <strong>à</strong> dire! (2.6).<br />

Alors pourquoi pas : «non-travailleur, mais avec des occupations<br />

valorisantes» (2.7).<br />

Certaines de ces rubriques vous paraîtront succinctes.<br />

Elles auraient sans doute requis un vade-mecum <strong>à</strong> elles-seules.<br />

En conséquence, nous vous proposons :<br />

un passage <strong>à</strong> la bibliothèque de la Ligue ;<br />

un entr<strong>et</strong>ien <strong>direct</strong> avec les personnes<br />

responsables de la Ligue ;<br />

le recours aux spécialistes qui vous entourent.<br />

Parlez-en autour de vous. Parlons-en ensemble. Le voulez-vous ...?<br />

2-1


2.1 Le bilan neuro - moteur.<br />

Les spécialistes se doivent de travailler en esprit de<br />

pluridisciplinarité. Le bilan neurologique de l’enfant<br />

perm<strong>et</strong>tra de déceler :<br />

les troubles moteurs ;<br />

les troubles sensitifs ;<br />

les troubles practognosiques (l’enfant éprouve des<br />

difficultés <strong>à</strong> organiser ses perceptions <strong>et</strong> ses<br />

mouvements en fonction du but <strong>à</strong> atteindre) ;<br />

les troubles neurologiques (coexistence éventuelle<br />

d’un facteur épileptiforme).<br />

Trop conscients du fait que l’acquisition du langage,<br />

indépendamment des troubles moteurs réels, est<br />

soumise <strong>à</strong> la qualité de l’audition, ils s’assureront au<br />

moyen de tous les dispositifs techniques existants que<br />

l’enfant entend correctement.<br />

Il en va de même au niveau de la vision.<br />

Par ailleurs, ils éviteront de donner un avis sur le<br />

niveau d’intelligence de l’IMC avant d’avoir<br />

également tenu compte :<br />

de l’importance des déficits sensoriels ;<br />

du manque de stimulations lié au handicap moteur ;<br />

d’une surprotection possible des parents ;<br />

de troubles spécifiques (difficultés spatiotemporelles,<br />

difficultés d’attention, de structuration,<br />

de concentration...).<br />

Dans l’aide éducative précoce, ce type de bilan<br />

neuro-moteur se complètera d’une observation<br />

psycho-pédagogique perm<strong>et</strong>tant d’élaborer - avec les<br />

parents - un véritable proj<strong>et</strong>.<br />

Il ne s’agira pas seulement de relever les déficits, mais<br />

de déterminer également des objectifs en fonction des<br />

«capacités» de l’enfant.<br />

L’éducation précoce spécialisée concerne aussi bien<br />

l’enfant que son entourage. Les parents se sentent<br />

ainsi soutenus, «accompagnés» <strong>et</strong> apprennent <strong>à</strong> vivre<br />

avec le handicap.<br />

2.2 L’éducation thérapeutique,<br />

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2-2


les diverses interventions.<br />

Au départ, l’éducation thérapeutique aura pour but :<br />

d’inhiber les schèmes de mouvements<br />

pathologiques;<br />

d’influencer le tonus musculaire ;<br />

d’améliorer la mobilité <strong>et</strong> l’équilibre pour donner <strong>à</strong><br />

l’enfant plus de sûr<strong>et</strong>é dans ses activités ;<br />

de l’aider <strong>à</strong> acquérir une maîtrise rythmique ;<br />

de voir l’enfant comme «un tout», certes en tenant<br />

compte <strong>à</strong> la fois des problèmes médicaux, éducatifs,<br />

familiaux <strong>et</strong> sociaux, mais aussi en veillant <strong>à</strong> ne pas<br />

le surcharger d’activités.<br />

La prise en charge par un thérapeute du<br />

développement psychomoteur, lorsqu’il existe,<br />

p o u r r a<br />

constituer une première étape, importante, dans le<br />

traitement du jeune IMC.<br />

En eff<strong>et</strong>, sa formation de psychologue lui perm<strong>et</strong>tra<br />

d’apporter un soutien constructif aux parents en<br />

c<strong>et</strong>te étape difficile de découverte ou de première<br />

connaissance du handicap.<br />

Au fait des étapes du développement moteur,<br />

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2-3


intellectuel, affectif <strong>et</strong> relationnel de l’enfant, le<br />

thérapeute pourra proposer des jeux adaptés <strong>à</strong> son<br />

niveau.<br />

Il apprendra aux parents les positions adéquates pour<br />

l’alimentation ou l’habillage ainsi que les premiers<br />

exercices de rééducation motrice, en leur faisant<br />

prendre conscience qu’ils sont aptes <strong>à</strong> faire progresser<br />

leur propre enfant en profitant de toutes les situations<br />

(l’habiller, s’amuser avec lui, le m<strong>et</strong>tre au lit, <strong>et</strong>c...) pour<br />

intégrer les exercices dans la vie de tous les jours.<br />

L’avantage d’une prise en charge thérapeutique<br />

par une seule personne dans les tous premiers<br />

mois de rééducation est évidente : d’une part,<br />

ne pas obliger les parents en ces moments<br />

particulièrement difficiles <strong>à</strong> consulter différentes<br />

personnes, <strong>à</strong> la fois pour eux-mêmes <strong>et</strong> pour leur<br />

enfant, <strong>et</strong> d’autre part, ne pas morceler l’enfant en ses<br />

différents handicaps.<br />

Après quelques mois de prise en charge, le<br />

thérapeute du développement «passera la main»<br />

progressivement aux différents spécialistes, dont<br />

les rôles sont explicités plus loin. En tous cas, ceci<br />

impliquera une nécessaire coordination entre eux.<br />

Généralement l’enfant est pris en charge par un<br />

kinésithérapeute. C’est souvent le kiné qui est la<br />

référence, mais ce n’est pas toujours le cas.<br />

Le logopède intervient éventuellement pour<br />

l’alimentation, la respiration, le langage ou certains<br />

pré-requis scolaires.<br />

L’ergothérapeute peut aussi intervenir pour mieux<br />

développer l’autonomie, les expériences sensorimotrices,<br />

la manipulation fine, le graphisme...<br />

Que ce soit un kinésithérapeute, un logopède<br />

ou un ergothérapeute, il est indispensable que le<br />

thérapeute ait une formation spécifique concernant<br />

les enfants IMC.<br />

2.2.1 En kinésithérapie.<br />

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2-4


Le traitement a pour but de chercher, avec les parents,<br />

comment aider au mieux l’enfant.<br />

Comment lui donner la possibilité d’utiliser au mieux son<br />

corps?<br />

L’éducation thérapeutique doit perm<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> l’enfant d’être<br />

de plus en plus compétent.<br />

C<strong>et</strong>te compétence devant être envisagée <strong>à</strong> long<br />

terme.<br />

Par exemple : un enfant peut tenir assis au sol s’il se<br />

stabilise en posant son bassin entre les talons.<br />

C<strong>et</strong>te position qui lui perm<strong>et</strong> de jouer assis ne peut<br />

cependant être favorisée.<br />

Elle entraînerait un développement pathologique des<br />

hanches <strong>et</strong> des jambes.<br />

A long terme, c<strong>et</strong>te attitude nuirait <strong>à</strong> l’acquisition<br />

correcte de la station debout <strong>et</strong> de la marche.<br />

Il faut aussi veiller <strong>à</strong> éviter au maximum les rétractions<br />

musculaires, sources de déformations orthopédiques <strong>et</strong><br />

surtout inscrire le traitement dans la réalité de l’enfant.<br />

Chez un bébé, le traitement n’est pas seulement l’acte<br />

thérapeutique du professionnel. Communiquer avec<br />

l’enfant, l’habiller, s’amuser avec lui, le changer, lui<br />

donner <strong>à</strong> manger, sont des gestes qui, bien effectués,<br />

peuvent renforcer l’action bénéfique de la rééducation.<br />

Chez un enfant qui fréquente l’école maternelle, c’est<br />

l’installer correctement en classe, lui perm<strong>et</strong>tre de se<br />

déplacer ou de jouer.<br />

Plus tard encore, c’est développer l’autonomie.<br />

Les objectifs du traitement varient selon chaque enfant<br />

<strong>et</strong> seront <strong>à</strong> réactualiser au fur <strong>et</strong> <strong>à</strong> mesure de son<br />

évolution.<br />

Autant que faire se peut, la participation active de<br />

l’enfant est souhaitable, sans oublier qu’il faut lui<br />

laisser le temps de réagir au traitement.<br />

Exemple : un enfant IMC a encore une position assise<br />

précaire <strong>et</strong> présente de l’hypertonie.<br />

S’il tombe vers le côté droit, il n’aura pas le réflexe de<br />

poser sa main pour se protéger.<br />

Après avoir éventuellement inhibé l’hypertonie, le<br />

thérapeute va inviter l’enfant <strong>à</strong> se pencher <strong>à</strong> droite pour<br />

chercher un jeu.<br />

L’enfant est amené ainsi <strong>à</strong> prendre appui avec sa main<br />

droite pour prendre le jeu avec la main gauche.<br />

Il est donc indispensable de travailler avec la<br />

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2-5


collaboration de l’enfant pour que celui-ci puisse<br />

intégrer positivement toutes ces nouvelles informations.<br />

Lorsque la participation ne se manifeste pas dans un<br />

premier temps, le kiné essayera de faire ressentir <strong>à</strong><br />

l’enfant ce qui se passe dans son corps lorsqu’il est<br />

mobilisé passivement.<br />

Dans un second temps, il veillera <strong>à</strong> le faire réagir <strong>à</strong> telle<br />

ou telle stimulation afin que, après un délai parfois long,<br />

l’enfant puisse commander lui-même, le geste adéquat.<br />

Des jeux, des chansons, des livres <strong>et</strong> autres<br />

stimulations sont des outils qui perm<strong>et</strong>tent <strong>à</strong> l’enfant de<br />

v i v r e<br />

agréablement ces séances.<br />

S’il peut arriver que l’enfant pleure, cela ne peut être la<br />

règle. Car, pour que l’enfant progresse, il faut qu’il<br />

puisse aussi sentir son corps <strong>et</strong> le traitement<br />

comme sources de plaisir.<br />

Par ailleurs, le traitement ne peut être efficace que<br />

dans la mesure où il est intégré aux autres moments<br />

de la journée.<br />

Le thérapeute doit informer les parents <strong>et</strong> les personnes<br />

qui s’occupent de l’enfant quant <strong>à</strong> la façon de le porter<br />

correctement, de l’habiller, de l’installer... C’est ce qu’on<br />

appelle le «handling». Ainsi le kiné invitera les<br />

parents <strong>à</strong> assister aux séances.<br />

Il les guidera, les conseillera <strong>et</strong> les amènera <strong>à</strong> travailler<br />

eux-mêmes avec leur enfant... sans pour autant devenir<br />

les thérapeutes exclusifs de celui-ci.<br />

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2-6


Ils sont parents avant tout. Il s’agit simplement<br />

d’automatiser des gestes <strong>et</strong> de les incorporer dans le<br />

quotidien.<br />

Souvent la présence des parents est utile pour encourager<br />

l’enfant <strong>à</strong> travailler : lui construire une tour de cubes qu’il<br />

peut casser en allongeant les bras par exemple.<br />

La fréquence des séances de kiné est très variable selon<br />

chaque enfant, en fonction des périodes <strong>et</strong> des autres<br />

stimulations dont il bénéficie.<br />

Chaque enfant est unique. Il ne fera pas nécessairement<br />

plus de progrès parce qu’il a 5 séances par semaine au lieu<br />

de 3 séances par semaine.<br />

Si l’on craint un problème orthopédique ou si les<br />

compétences de l’enfant semblent en perte de vitesse, on<br />

intensifiera momentanément le traitement.<br />

«S., dont le diagnostic d’infirmité motrice cérébrale est établi <strong>à</strong> l’âge<br />

d’un an, est un bébé triste <strong>à</strong> la crèche, gaie <strong>et</strong> joueuse <strong>à</strong> la maison.<br />

Sur les conseils de la <strong>direct</strong>rice, les parents consultent le Centre<br />

d’assistance éducative (CAE). Ils décident de ne pas laisser S. <strong>à</strong> la<br />

crèche.<br />

Sa grand-mère propose de s’en occuper pendant la journée afin que<br />

la mère garde son emploi.<br />

Mais celle-ci se rend disponible pour l’accompagner <strong>et</strong> participer <strong>à</strong><br />

l’éducation motrice commencée par S.<br />

Avec l’aide de l’assistante sociale du CAE, un aménagement des<br />

horaires de travail a pu être obtenu. Après quelques mois de<br />

séances régulières, c<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite fille est transformée.<br />

Elle collabore avec tenacité <strong>et</strong> plaisir aux exercices élaborés par la<br />

kinésithérapeute.<br />

Le couple rééducateur - enfant se crée. Des rapports de complicité,<br />

de confiance s’instaurent. S. comprend la finalité des efforts<br />

demandés.<br />

Elle commence par découvrir son corps, décompose tous les<br />

mouvements qui lui perm<strong>et</strong>tront d’esquisser ses premiers pas.<br />

Elle parvient tout d’abord <strong>à</strong> se tenir debout sans appui. C<strong>et</strong> équilibre<br />

si fragile est en fait un chef-d’oeuvre de volonté : c’est «son<br />

équilibre».<br />

Ses premiers pas ont été filmés, moment aussi émouvant que les<br />

premiers pas sur la lune. S. a pu r<strong>et</strong>ourner <strong>à</strong> la crèche.<br />

Une séquence du film la montre faisant quelque pas après avoir lâché<br />

la main de la puéricultrice, puis se rem<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> quatre pattes car la<br />

marche lui est difficile <strong>et</strong> cela n’étonne personne.<br />

S. vit sa vie, hors du regard de ses parents, des thérapeutes, parmi<br />

ses copains».<br />

Bref extrait du livre déj<strong>à</strong> cité de Janine LEVY :<br />

UN BEBE AVEC UN HANDICAP.<br />

De l’accueil <strong>à</strong> l’intégration.<br />

© Editions Du Seuil, 1991.<br />

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2-7


2.2.2 En logopédie.<br />

Pour boire, pour manger <strong>et</strong> pour parler, on utilise les<br />

mêmes organes.<br />

Si l’enfant ne peut pas mordre les aliments, les avaler en<br />

fermant la bouche, garder la bouche fermée <strong>et</strong> avaler sa<br />

salive tout au long de la journée, il ne pourra pas prononcer<br />

convenablement tous les sons du langage.<br />

La guidance nutritionnelle<br />

est donc utile dès le plus<br />

jeune âge pour améliorer<br />

les conduites alimentaires<br />

<strong>et</strong> prévenir les troubles du<br />

langage.<br />

Les logopèdes spécialisés<br />

peuvent expliquer comment<br />

passer du biberon <strong>à</strong> une<br />

alimentation semi-solide <strong>et</strong><br />

ensuite <strong>à</strong> une alimentation<br />

solide en utilisant des<br />

mouvements de mastication<br />

<strong>et</strong> de déglutition adéquats.<br />

Ils peuvent aider <strong>à</strong> améliorer la ferm<strong>et</strong>ure de la bouche <strong>et</strong><br />

la déglutition, afin de diminuer le bavage. Ils conseilleront<br />

les parents : comment arriver <strong>à</strong> le nourrir, <strong>à</strong> lui donner <strong>à</strong><br />

boire sans qu’il s’étrangle ; comment arriver <strong>à</strong> pouvoir<br />

brosser les dents sans que cela engendre des mouvements<br />

de tout le corps, des nausées.<br />

Les logopèdes prendront aussi en compte dans le<br />

traitement de l’enfant d’éventuels :<br />

troubles de la respiration ;<br />

difficultés <strong>à</strong> mouvoir les lèvres, la langue, le maxillaire...;<br />

mimiques particulières ;<br />

diffusion de mouvements <strong>à</strong> tout le corps lors d’une<br />

tentative d’expression ;<br />

débit inhabituel de la parole (hachée, explosive,<br />

saccadée..) ;<br />

troubles de la voix (nasillarde, trop faible, manquant de<br />

souffle...) ;<br />

problèmes articulatoires lors de l’émission de syllabes <strong>et</strong><br />

de mots.<br />

De manière complémentaire, les logopèdes<br />

interviendront dans les difficultés que rencontre l’enfant<br />

d a n s<br />

la structuration du langage <strong>et</strong> dans l’interprétation (ou<br />

intégration) du message qu’il reçoit ou désire ém<strong>et</strong>tre.<br />

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2-8


2.2.3 En ergothérapie.<br />

De manière très générale, l’ergothérapie vise <strong>à</strong> la<br />

réadaptation sociale par l’activité manuelle <strong>et</strong><br />

physique.<br />

Chez l’enfant présentant une déficience motrice,<br />

l’ergothérapeute est un auxiliaire précieux.<br />

Les nombreux conseils pratiques qu’il dispense<br />

font que la déficience a des conséquences moins<br />

handicapantes dans la vie quotidienne.<br />

Qu’il s’agisse d’adapter un jou<strong>et</strong>, de voir comment<br />

aider l’enfant <strong>à</strong> s’habiller <strong>et</strong> <strong>à</strong> se nourrir seul, de<br />

l’installer au mieux <strong>à</strong> table, de lui trouver des gadg<strong>et</strong>s<br />

<strong>et</strong> accessoires multiples pour mieux suivre en classe...<br />

l’ergothérapeute s’intéresse aux diverses aides<br />

techniques qui existent actuellement pour faciliter la vie<br />

de l’enfant IMC <strong>et</strong> de sa famille.<br />

Il en va de même quand on arrive <strong>à</strong> transformer le<br />

temps du bain en un moment de détente, comme<br />

lorsqu’on recherche la manière de transformer le<br />

logement pour le rendre plus accessible.<br />

Cherchant <strong>à</strong> développer<br />

l’autonomie de l’enfant<br />

<strong>et</strong> de l’adolescent dans<br />

tous les aspects de<br />

sa vie, l’ergothérapeute<br />

devra aussi envisager<br />

avec lui un apprentissage<br />

préalable : comment<br />

utiliser ces moyens<br />

techniques mis <strong>à</strong> sa<br />

disposition ?<br />

D’étape en étape, une<br />

p l u s g r a n d e<br />

indépendance est au<br />

bout du chemin. Après...<br />

il faudra parfois songer <strong>à</strong><br />

l’adaptation de son<br />

véhicule, de son poste de<br />

travail...<br />

«Courage, l’ergo ! On n’a pas fini de se voir...<br />

Je te rappelle dans deux ans, après l’école !»<br />

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2-9


BON A SAVOIR.<br />

Etant donné qu’il s’agit d’accroître le développement<br />

neuro-moteur de l’enfant <strong>et</strong> non de récupérer des<br />

acquis préexistants, nous préférons parler<br />

d’éducation thérapeutique, plutôt que de<br />

rééducation.<br />

L’éducation, c’est-<strong>à</strong>dire<br />

les traitements,<br />

pourra être dispensée<br />

par des thérapeutes<br />

privés, des services<br />

d’aide précoce, des<br />

services hospitaliers,<br />

des centres de<br />

r é a d a p t a t i o n<br />

fonctionnelle, des<br />

crêches spécialisées,<br />

des établissements<br />

d ’ e n s e i g n e m e n t<br />

spécial, <strong>et</strong>c...<br />

Différentes méthodes, divers concepts existent dans<br />

la prise en charge thérapeutique des enfants IMC.<br />

C’est ainsi qu’on se réfère <strong>à</strong><br />

«BOBATH»,<br />

«TARDIEU - LE METAYER»,<br />

«PETO» <strong>et</strong>c...<br />

Il est important de trouver le meilleur traitement<br />

pour chaque enfant, en fonction de sa propre<br />

pathologie.<br />

Parfois le thérapeute recourt <strong>à</strong> une sorte de «mixage»<br />

<strong>et</strong> tire profit de plusieurs méthodes <strong>à</strong> la fois. Dans tous<br />

les cas, il est indispensable :<br />

d’avoir une approche globale <strong>et</strong> pluridisciplinaire<br />

de chaque enfant ;<br />

d’organiser un consensus entre les divers<br />

intervenants ( y compris les médecins) pour<br />

déterminer des objectifs communs ;<br />

de veiller <strong>à</strong> prendre parallèlement en compte le<br />

développement affectif <strong>et</strong> intellectuel de l’enfant ;<br />

de respecter la gestion quotidienne de l’ensemble<br />

des activités familiales.<br />

«Quand on parle des handicapés, on quitte partiellement la<br />

médecine des organes <strong>et</strong> on traite, qu’on le veuille ou non,<br />

la personnalité <strong>et</strong> la personne humaine».<br />

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2-10


2.2.4 Autres aides - Diverses interventions.<br />

Stanislaw TOMKIEWICZ.<br />

Si nous avons jusqu’<strong>à</strong> présent abordé le rôle des<br />

kinésithérapeute, logopède <strong>et</strong> ergothérapeute, c’est en<br />

raison du fait que le trouble moteur est<br />

généralement l’élément essentiel de l’infirmité<br />

motrice d’origine cérébrale.<br />

Complémentairement <strong>à</strong> l’action précieuse de ces<br />

spécialistes, il conviendra dans certains cas de<br />

recourir, de façon temporaire ou permanente, <strong>à</strong> des<br />

appareillages orthopédiques.<br />

De plus, il peut arriver que des déformations soient<br />

trop difficilement réductibles, malgré la rééducation <strong>et</strong><br />

le port d’appareils. A défaut de solution satisfaisante,<br />

la chirurgie peut se justifier.<br />

Il faudra pour le moins savoir si le but de l’intervention<br />

consiste <strong>à</strong> améliorer la déambulation, <strong>à</strong> faciliter un<br />

geste, <strong>à</strong> développer l’autonomie sociale, <strong>à</strong> diminuer<br />

une souffrance éventuelle...<br />

La chirurgie orthopédique n’est pas un « traitement<br />

en soi», puisqu’elle ne traite pas la «cause».<br />

Si la chirurgie s’inscrit dans la prise en charge<br />

globale de l’infirmité motrice cérébrale, elle<br />

doit être envisagée en termes d’avantages <strong>et</strong><br />

d’inconvénients.<br />

Il faut rester attentif au fait que si la tension qui fait<br />

partie de son profil pathologique existe chez la<br />

personne, elle pourrait se déplacer ailleurs après<br />

l’intervention.<br />

C’est la raison pour laquelle, il nous semble<br />

impérieux que d’autres professionnels soient<br />

intégrés dans ce processus opératoire.<br />

Au-del<strong>à</strong> de l’avis du chirurgien, celui du<br />

kinésithérapeute ET du neuropédiatre qui<br />

connaissent bien l’enfant, la qualité de son tonus...<br />

doit être sollicité. Souvent, la consultation d’un<br />

autre chirurgien peut être bien utile.<br />

Nous avons connu <strong>à</strong> la Ligue des interventions<br />

pleinement réussies, mais aussi des situations où<br />

la mobilité de la personne s’est encore trouvée<br />

amoindrie après l’opération, sans qu’il y ait<br />

augmentation du confort en compensation.<br />

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2-11


Une intervention chirurgicale, c’est aussi «l’enfant <strong>et</strong> l’hôpital»<br />

Comment l’y préparer ? L’aider <strong>à</strong> faire face <strong>à</strong> la peur<br />

de l’inconnu, mais aussi <strong>à</strong> la séparation <strong>et</strong> <strong>à</strong> la<br />

solitude ?<br />

Si l’on part du fait que le<br />

vécu passe par la pensée <strong>et</strong><br />

la parole, il convient - avant<br />

son entrée - de lui perm<strong>et</strong>tre<br />

d’imaginer ce qui va se<br />

passer, par des jeux, des<br />

dessins, des lectures,<br />

l’explication en jargon<br />

simple, par des visites du<br />

lieu d’hospitalisation.<br />

Si l’enfant ne peut porter<br />

le poids de la décision,<br />

e s s a y e z c e p e n d a n t<br />

d’obtenir son adhésion.<br />

A l’hôpital, apportez ses jou<strong>et</strong>s pour qu’il se sente<br />

moins seul. Expliquez au personnel la manière<br />

d’habiller, d’assurer la toil<strong>et</strong>te <strong>et</strong> de donner le repas <strong>à</strong><br />

l’enfant.<br />

S’il a des difficultés de langage, montrez <strong>à</strong> l’infirmière<br />

comment il communique.<br />

Si, <strong>à</strong> la maison, il utilise des aides techniques pour les<br />

gestes quotidiens ou pour communiquer, apportez les<br />

<strong>à</strong> l’hôpital.<br />

Médecins pédiatres, orthopédistes spécialisés en revalidation,<br />

chirurgiens... mais encore<br />

l’ophtalmologue pour vérifier la qualité de la<br />

vision. Certaines atteintes ne sont pas spécifiques <strong>à</strong><br />

l’IMC <strong>et</strong> sont de formes identiques <strong>à</strong> celles de<br />

l’enfant normal ;<br />

D’autres sont plus proprement liées <strong>à</strong> l’IMC <strong>et</strong> sont<br />

davantage des «perturbations visuo-motrices», en<br />

ce sens qu’elles peuvent déranger la coordination<br />

motrice <strong>et</strong> la perception sensorielle ;<br />

l’oto-rhino-laryngologiste décèlera les troubles de<br />

l’audition, lesquels pourraient avoir une incidence<br />

ultérieure sur l’acquisition du langage <strong>et</strong> sur la<br />

socialisation de l’enfant ;<br />

le neurologue donnera toutes les indications utiles<br />

si une comitialité (épilepsie) apparaît dans le<br />

tableau clinique général ;<br />

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2-12


les psychiatres <strong>et</strong> psychologues peuvent être<br />

présents dans l’univers de la personne IMC, de<br />

manière ponctuelle ou régulière selon les moments<br />

de la vie.<br />

Dans quels domaines interviennent-ils ?<br />

relations familiales (aide éducative précoce,<br />

fratrie...) ;<br />

évaluation du niveau intellectuel, des possibilités<br />

de mémorisation, de perception du schéma<br />

corporel, de la sociabilité de l’enfant... ;<br />

soutien de l’enfant ou de l’IMC plus âgé par<br />

rapport au degré de tolérance qu’il a de son<br />

handicap, <strong>à</strong> sa confiance en lui, <strong>à</strong> son humeur,<br />

au regard des autres... ;<br />

accompagnement psycho-pédagogique dans le<br />

cadre d’une intégration scolaire en milieu<br />

ordinaire ;<br />

préparation <strong>à</strong> l’hospitalisation<br />

(faciliter l’entrée, parler de l’intervention...) ;<br />

<strong>et</strong> dans tant d’autres domaines de la vie<br />

individuelle, l<strong>à</strong> où il y a «questionnement» de la<br />

part de la personne IMC ou de son entourage.<br />

les assistants sociaux. Chargés de missions<br />

multiples <strong>et</strong> variées selon les services qui les<br />

occupent, les assistants sociaux garantissent très<br />

souvent un lien durable entre l’IMC <strong>et</strong> son<br />

environnement (tous domaines confondus).<br />

C’est souvent chez eux que les familles parlent de<br />

leur histoire <strong>et</strong> recherchent une aide concrète dans<br />

la gestion du quotidien, dans la matérialisation des<br />

conseils fournis par ailleurs.<br />

Par les assistants sociaux, les personnes<br />

handicapées <strong>et</strong> les familles sont informées des<br />

démarches <strong>à</strong> effectuer afin de sauvegarder leurs<br />

droits <strong>et</strong> de s’assurer une meilleure qualité de vie.<br />

Les assistants sociaux peuvent aussi être amenés <strong>à</strong><br />

fournir un accompagnement psycho-affectif <strong>et</strong><br />

éducatif aux parents <strong>et</strong> personnes IMC, <strong>à</strong> leur servir<br />

de médiateur par rapport <strong>à</strong> leurs lieux de scolarité,<br />

de travail, de logement <strong>et</strong>c ...<br />

C’est enfin <strong>à</strong> eux que revient souvent l’éducation <strong>à</strong><br />

une citoyenn<strong>et</strong>é responsable <strong>et</strong> solidaire, <strong>à</strong> une<br />

autonomie <strong>et</strong> une intégration sociale optimale.<br />

Ce n’est pas pour rien qu’on les dénomme parfois<br />

des «auxiliaires» sociaux ;<br />

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2-13


LAISSEZ-NOUS VOUS DIRE :<br />

interventions médicales, thérapeutiques,<br />

psychologiques <strong>et</strong> sociales peuvent contribuer au<br />

développement neuromoteur <strong>et</strong> psycho-affectif de la<br />

personne IMC.<br />

Y concourent de manière parfois plus discrète, mais<br />

non moins efficace, des professionnels que<br />

nous n’avons pas encore cités parce qu’ils sont<br />

davantage occupés dans le monde institutionnel.<br />

Il s’agit notamment<br />

des éducateurs, des<br />

puéricultrices, des<br />

infirmières, des aidesoignantes...<br />

Nombre de personnes<br />

IMC adultes, ainsi que<br />

leurs parents se<br />

souviennent combien<br />

les éducateurs ont<br />

participé <strong>à</strong> leur bienêtre<br />

au quotidien, <strong>à</strong><br />

l’apprentissage de leur<br />

autonomie maximale<br />

<strong>et</strong> leur ont réservé une<br />

écoute attentive.<br />

L’étiologie comme les types de lésions de l’infirmité<br />

motrice d’origine cérébrale peuvent être quasi aussi<br />

différents en nombre qu’il y a de personnes atteintes.<br />

Dans les pages précédentes nous avons pointé<br />

quelques pistes.<br />

Nous n’avons pas détaillé certaines activités<br />

rééducatives qui s’inscrivent tout autant comme<br />

activités de loisirs ou de détente <strong>et</strong> souvent toutes ne<br />

seront pas nécessaires.<br />

Nous pensons ici aux diverses disciplines que sont la<br />

musicothérapie, l’hippothérapie, l’hydrothérapie...<br />

Nous n’avons pas davantage abordé la<br />

psychomotricité ou la thérapie par le «jeu» dont il<br />

sera question plus loin.<br />

Lorsqu’il s’agit d’un public de grands adolescents ou<br />

d’adultes, il conviendra de s’interroger sur les<br />

objectifs des séances de rééducation :<br />

développement de fonctions non obtenues<br />

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2-14


jusqu’alors, maintien <strong>et</strong> consolidation des acquis,<br />

prévention de problèmes neuro-musculaires <strong>et</strong> osseux,<br />

confort du positionnement, <strong>et</strong>c ...<br />

Enfin, la fatigabilité étant relativement fréquente chez<br />

la personne IMC, nous n’insisterons jamais assez sur<br />

les temps de repos que chacun requiert.<br />

Devant la diversité des pathologies <strong>et</strong> des moyens, il<br />

s’avère bien inopportun de faire dans c<strong>et</strong> ouvrage des<br />

propositions précises. Nous rappelons aux lecteurs<br />

que la LIGUE dispose d’une bibliothèque<br />

spécialisée. Pour en savoir plus, venez la consulter.<br />

Dans le désir d’en faire chaque jour plus pour s’assurer<br />

que l’information reçue est correcte, dans leur quête <strong>à</strong><br />

résoudre au plus vite les difficultés de leur enfant, ...<br />

les parents seront bien souvent avides de reportages,<br />

de lectures <strong>et</strong> de consultations multiples, variées, voire<br />

réitérées. Quoi de plus légitime <strong>et</strong> compréhensible !<br />

Il faut respecter ce cheminement des parents, mais<br />

aussi les aider par un dialogue complice, <strong>à</strong> tirer<br />

profit des consultations en construisant ou<br />

en reconstruisant une collaboration parents -<br />

professionnels, surtout <strong>à</strong> confirmer chacun dans<br />

ses compétences.<br />

Pour conclure, nous rappelerons la bonne<br />

connaissance de l’infirmité motrice cérébrale que<br />

doivent avoir les médecins spécialistes <strong>et</strong> les<br />

chirurgiens... tout autant que les techniciens<br />

paramédicaux.<br />

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2-15


2.2.5 La santé au quotidien.<br />

« Si vous aviez vu la tête de mon dentiste quand je lui<br />

ai mordu la main ! ».<br />

« Tant bien que mal, c’est mon généraliste qui essaie<br />

de faire mon suivi gynécologique. Mais, c’est parfois<br />

du tâtonnement ! ».<br />

« Il m’a prescrit divers médicaments. Je me sentais<br />

tout drôle après les avoir pris. Il faut reconnaître<br />

que j’avais totalement oublié de lui dire que j’étais<br />

aussi épileptique ».<br />

Le nombre de disciplines médicales est quasiment<br />

infini... N’est - il pas vrai que les spécialisations sont<br />

nombreuses <strong>et</strong> les problèmes de santé variés ? !<br />

De façon assez paradoxale, ce sera donc la raison<br />

pour laquelle c<strong>et</strong>te rubrique sera succincte <strong>et</strong> s’avérera<br />

davantage être le « p<strong>et</strong>it aide-mémoire ».<br />

S’il est des jours où l’on souhaiterait pouvoir « m<strong>et</strong>tre<br />

son handicap au portemanteau » comme disent<br />

certains, chez le médecin, il est <strong>à</strong> la fois fondamental<br />

d’en parler <strong>et</strong> important d’être entendu <strong>et</strong> compris !<br />

Ainsi, faire état de ses difficultés neuromotrices <strong>et</strong><br />

des soins divers <strong>et</strong> médications qui en découlent...<br />

perm<strong>et</strong>tra aux autres médecins d’être attentifs <strong>et</strong><br />

d’adapter le cas échéant leurs traitements.<br />

Dans d’autres cas, il s’agira surtout de faciliter<br />

l’examen si celui-ci est rendu difficile en raison d’un<br />

manque de mobilité.<br />

Quelques exemples :<br />

La prise d’un anti-douleur parallèlement <strong>à</strong> un antiépileptique<br />

peut créer des ravages.<br />

Pour leur accouchement, les futures mamans IMC<br />

devront voir avec le médecin si le recours <strong>à</strong> une<br />

césarienne ne doit pas être d’office envisagé.<br />

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2-16


Le contrôle gynécologique peut être facilité par la<br />

présence de votre kinésithérapeute qui vous aidera<br />

<strong>à</strong> vous installer sur la table d’examen.<br />

Le dentiste pourrait ainsi prévoir un<br />

accompagnement par anesthésiste <strong>et</strong> s’assurer du<br />

type d’anesthésiant utilisé.<br />

Dans les deux derniers exemples, un surcoût<br />

financier risquerait donc d’être <strong>à</strong> charge de la<br />

personne IMC : qui paiera l’anesthésiste ou le<br />

kiné présent <strong>à</strong> l’examen ?<br />

Au moment où les inconvénients de l’âge entraînent<br />

des problèmes rhumatismaux <strong>et</strong> articulaires,<br />

certains spécialistes vous conseilleront le repos.<br />

Or, pour beaucoup d’IMC la mobilité reste<br />

indispensable pour maintenir les acquis.<br />

Comment concilier les deux ?<br />

« Je souffre d’arthrose cervicale. Protégez votre<br />

nuque <strong>et</strong> n’en faites pas trop m’a dit le<br />

rhumatologue. C’est vite dit ! Depuis ma<br />

jeunesse, j’ai appris <strong>à</strong> me servir de ma bouche, de<br />

m e s<br />

mâchoires, non seulement pour tenir mon crayon,<br />

mais également mes casseroles. C’est notamment<br />

par c<strong>et</strong>te « technique » que je peux vivre seule...<br />

Je ne suis vraiment pas prête <strong>à</strong> vieillir <strong>et</strong> <strong>à</strong><br />

changer mon mode de vie. »<br />

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2-17


2.3 L’accueil en crèche<br />

Crèches normales ou crèches spécialisées ?<br />

L’infrastructure d’accueil des tout p<strong>et</strong>its reste<br />

insuffisante.<br />

Quand l’enfant IMC est âgé de moins de trois ans,<br />

certaines mères arrêtent de travailler.<br />

Les raisons en sont multiples : les grands-parents sont<br />

trop âgés ou travaillent encore eux-mêmes, des<br />

solutions de garderie n’existent pas <strong>à</strong> une distance<br />

raisonnable du domicile, les absences nombreuses<br />

liées <strong>à</strong> la fragilité du bébé les ont confrontées <strong>à</strong><br />

un licenciement ou - généralement - elles préfèrent<br />

apporter elles-mêmes <strong>à</strong> l’enfant l’encadrement <strong>et</strong> les<br />

soins nécessaires.<br />

Elles prennent alors une pause carrière.<br />

Lorsqu’elles s’adressent <strong>à</strong> une crèche normale, la<br />

démarche est faite d’inquiétude réciproque.<br />

Inquiétude des parents :<br />

Sauront-ils s’en occuper ? Verront-ils quand il a une<br />

crise ? Pourront-ils le porter <strong>et</strong> lui donner son<br />

biberon comme le kiné nous l’a montré ? Etc...<br />

Inquiétude de la crèche :<br />

Les puéricultrices ne devront-elles pas passer trop<br />

de temps avec l’enfant handicapé alors que la<br />

population est déj<strong>à</strong> si importante ?<br />

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2-18


Si leur formation pédiatrique est suffisante pour<br />

assurer les soins de nursing, elles ne seront peutêtre<br />

pas compétentes pour des interventions plus<br />

spécifiques en cas de handicap plus lourd ?<br />

Quel accompagnement nous sera-t-il fourni pour<br />

faire face aux éventuelles interrogations ? Etc...<br />

Une solution peut être apportée <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te double<br />

<strong>et</strong> légitime inquiétude : un partenariat organisé <strong>et</strong><br />

systématisé entre les parents, les thérapeutes de<br />

l’enfant <strong>et</strong> les professionnels de la crèche.<br />

Dès l’accueil, l’information doit être donnée :<br />

En quoi consiste le handicap ?<br />

Quelles sont les difficultés particulières <strong>à</strong> prendre en<br />

compte ?<br />

Quelles sont les attitudes déj<strong>à</strong> mises en place dans la<br />

relation <strong>à</strong> l’enfant ?<br />

Quelles interventions sont nécessaires pour c<strong>et</strong><br />

enfant ?<br />

Il conviendra aussi de clarifier les objectifs<br />

thérapeutiques <strong>et</strong> éducatifs afin qu’une cohérence<br />

s’installe entre les différents intervenants.<br />

Le kiné pourra utilement conseiller les puéricultrices<br />

quant <strong>à</strong> la manière de positionner, d’habiller l’enfant...<br />

L’ergo pourra m<strong>et</strong>tre en place de p<strong>et</strong>ites adaptations<br />

de matériels, recommander des jeux plus aisément<br />

manipulables <strong>et</strong> stimulant l’éveil de l’enfant...<br />

La logo interviendra parfois pour les difficultés<br />

alimentaires...<br />

Dans certains cas, la présence d’un autre intervenant<br />

(psychologue, assistante sociale...) est souhaitée<br />

quand il s’agit de coordonner les échanges entre les<br />

divers partenaires.<br />

En eff<strong>et</strong>, l’inquiétude de départ réapparait parfois.<br />

Elle pourrait hypothéquer les relations <strong>et</strong> créer des<br />

culpabilisations.<br />

Or dans un partenariat, chacun a ses limites, mais<br />

surtout ses compétences propres !<br />

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2-19


Réunies dans un climat de confiance, ces<br />

compétences additionnées ne pourront qu’être<br />

bénéfiques <strong>à</strong> l’enfant.<br />

En crèche spécialisée, les diverses aides<br />

thérapeutiques sont dispensées sur place par<br />

des thérapeutes formés <strong>à</strong> l’éveil <strong>et</strong> <strong>à</strong> la stimulation<br />

neuro - sensori - motrice du jeune enfant handicapé.<br />

Dans bon nombre de cas, le transport entre la<br />

maison <strong>et</strong> la crèche est également assuré.<br />

Garderie, rééducations <strong>et</strong> transports coordonnés<br />

offrent un système moins lourd en fatigue <strong>et</strong> en<br />

organisation.<br />

Les parents peuvent donc en déduire que tout est pris<br />

en charge.<br />

Et pourtant, leur participation active reste<br />

souhaitable <strong>et</strong> de la même manière, un partenariat<br />

s’impose entre le milieu d’accueil spécialisé <strong>et</strong> les<br />

parents.<br />

C’est ainsi que, complémentairement <strong>à</strong> la prise en<br />

charge de l’enfant, ces crèches envisagent parfois une<br />

sorte d’accompagnement des jeunes parents <strong>et</strong> une<br />

collaboration avec les centres d’aide précoce voisins.<br />

Un constat toutefois, ces formules de crèches<br />

spécialisées sont fort rares.<br />

Sachez néanmoins que la<br />

formule du maintien <strong>à</strong><br />

domicile avec thérapeute(s)<br />

privé(s), l’accueil en crèche<br />

traditionnelle ou celui en<br />

crèche spécialisée peuvent<br />

tous trois donner des<br />

résultats positifs.<br />

Il faut prioritairement<br />

s’assurer qu’il y a réponse<br />

adéquate aux besoins de<br />

l’enfant puis veiller au<br />

dialogue permanent entre<br />

les différents intervenants.<br />

La Ligue d’aide aux infirmes moteurs cérébraux se<br />

veut être une fédération de parents, de personnes<br />

handicapées <strong>et</strong> de professionnels <strong>et</strong>, <strong>à</strong> ce titre, peut<br />

être consultée par les parents qui se poseraient<br />

des questions sur le quotidien.<br />

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2-20


2.4 L’école.<br />

Ecole traditionnelle ou école spécialisée ?<br />

La question peut se poser tout au long des cycles de scolarité.<br />

2.4.1 L’élève I.M.C. en école traditionnelle.<br />

Pour beaucoup, l’intégration scolaire d’un enfant<br />

avec déficience motrice suppose que l’élève<br />

soit intellectuellement doué pour bénéficier des<br />

apprentissages scolaires.<br />

Pour d’autres, il s’agira davantage d’une intégration<br />

sociale que d’une pédagogie de la réussite.<br />

Mais s’il est vrai que le quotient intellectuel est un<br />

critère de base pour envisager l’orientation en école<br />

ordinaire, il n’est pas le déterminant exclusif.<br />

En eff<strong>et</strong>, il faut rester attentif aux troubles cognitifs<br />

secondaires de l’enfant IMC, tels que : troubles de<br />

développement du langage, troubles oculo-moteurs,<br />

troubles de perception visuelle, difficulté dans<br />

l’élaboration du nombre, dans le geste, dans le<br />

graphisme, troubles du schéma corporel, troubles de<br />

l’identité (expérience de son moi <strong>et</strong> du monde<br />

extérieur qui l’entoure).<br />

Il ne faut pas davantage oublier que la conquête de<br />

l’autonomie corporelle de l’enfant est freinée par les<br />

atteintes neurologiques.<br />

Ces mises en garde ne supposent pas l’arrêt du proj<strong>et</strong><br />

pédagogique ni du processus d’intégration... mais la<br />

mise en place de stratégies.<br />

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2-21


A besoins spécifiques, réponses spécialisées !<br />

Or, en général, l’insertion d’un élève IMC (suj<strong>et</strong><br />

différent) est bien souvent réalisée dans la logique du<br />

système initialement en place :<br />

pédagogie traditionnelle qui dispense un savoir<br />

programmé ;<br />

manque d’information <strong>et</strong> de préparation des<br />

enseignants pouvant mener <strong>à</strong> l’incompétence, <strong>à</strong><br />

la crainte <strong>et</strong> donc au refus (refus de l’élève ou<br />

résistance au changement ...) ;<br />

la classe comme structure sociale... bien qu’ici<br />

l’on constate souvent que ce n’est pas le<br />

handicap en tant que tel qui induit des sentiments<br />

(rej<strong>et</strong>, attraction, acceptation...) de la part des<br />

autres élèves.<br />

L’enfant restera admis tant qu’il donnera aux<br />

autres un sentiment de sécurité.<br />

Pour les enfants, c’est principalement le comportement<br />

de l’élève handicapé qui conditionnera l’intégration<br />

(d’òu l’intérêt de l’y préparer en famille, en crèche...).<br />

Et, si pour l’adulte il s’agit souvent d’un élève<br />

«inadapté», pour le camarade de classe il s’agira plus<br />

simplement d’un élève «différent».<br />

De plus, dans le cas d’une scolarité en circuit<br />

traditionnel, les séances de rééducation devront<br />

généralement se faire en dehors des heures d’école.<br />

Pour l’enfant IMC déj<strong>à</strong> plus fatigable, l’emploi du temps<br />

se trouvera alourdi.<br />

L’organisation familiale peut connaître des<br />

perturbations... De plus, outre certaines difficultés<br />

spécifiques aux IMC (dont nous avons parlé plus<br />

haut ), des problèmes pratiques peuvent exister :<br />

architecture des locaux, impossibilité pour<br />

l’enfant de se déplacer en classe ;<br />

moyens de transport pour se rendre <strong>à</strong> l’école ;<br />

nécessité de certains soins de nursing pendant<br />

la journée, d’une aide aux repas ;<br />

adaptation du pupitre, du matériel scolaire.<br />

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2-22


C’est pourquoi il est souhaitable d’établir<br />

des contacts réguliers avec l’école, tant avant<br />

l’inscription qu’en cours de scolarité.<br />

Il convient de m<strong>et</strong>tre en place des échanges suivis<br />

entre les diverses personnes concernées : enfant,<br />

parents, instituteur, thérapeute(s) <strong>et</strong> équipe du<br />

centre PMS qui dessert l’école de l’enfant. C<strong>et</strong>te<br />

coordination établit une continuité de l’approche<br />

thérapeutique, éducative <strong>et</strong> pédagogique.<br />

Elle apporte aux parents une assurance quant <strong>à</strong> la<br />

qualité de l’accueil de leur enfant.<br />

Elle fournit aussi un soutien aux personnes qui<br />

s’occupent de l’enfant. Celles-ci sont bien souvent<br />

ignorantes de la problématique spécifique de l’enfant.<br />

A défaut d’être informées <strong>et</strong> régulièrement entendues<br />

<strong>et</strong> soutenues, elles pourraient se décourager au risque<br />

d’hypothéquer la bonne intégration de l’enfant.<br />

Car il est bien difficile de fournir des «rec<strong>et</strong>tes» <strong>à</strong><br />

l’enseignant quant au suivi de l’enfant IMC.<br />

En eff<strong>et</strong>, les choses sont bien différentes selon qu’il<br />

s’agisse d’un enfant qui a des difficultés d’élocution,<br />

ou d’un enfant avec difficultés de mobilité <strong>et</strong> de<br />

préhension.<br />

L’enseignant devrait pouvoir être aidé par<br />

l’intervention :<br />

d’un psycho-pédagogue : pour une utilisation<br />

optimale des potentialités intellectuelles, pour faire<br />

des exercices de mémorisation, de concentration,<br />

d’orientation spatio-temporelle... ;<br />

d’un kinésithérapeute : installation de l’enfant en<br />

classe par exemple ;<br />

d’un ergothérapeute : adaptation des outils<br />

(crayon, matériels didactiques adaptés, <strong>et</strong>c...) ;<br />

d’un logopède : moyens de communication si le<br />

langage oral ou écrit est perturbé ;<br />

<strong>et</strong>c...<br />

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2-23


2.4.2 L’élève IMC en école spécialisée.<br />

Si pour certains enfants, l’intégration en école<br />

ordinaire est une chance, pour d’autres elle pourrait ne<br />

pas répondre <strong>à</strong> suffisance aux besoins spécifiques de<br />

l’élève, <strong>et</strong> ce malgré des interventions extérieures.<br />

En enseignement spécial, l’enfant trouvera une<br />

structure qui dispose d’un personnel paramédical <strong>et</strong><br />

de normes d’accueil plus favorables. Certains enfants<br />

requièrent, en eff<strong>et</strong>, une «autre façon» d’apprendre.<br />

Dans une école spécialisée, l’enfant bénéficie d’une<br />

pédagogie adaptée <strong>à</strong> ses difficultés d’apprentissage.<br />

Il peut également recevoir sur place des traitements<br />

spécialisés de kiné, logo, psychomotricité...<br />

Les bâtiments sont accessibles <strong>et</strong> le transport scolaire<br />

est organisé.<br />

Bien qu’encore fort limité dans certains<br />

établissements un partenariat parents - école peut y<br />

ê t r e<br />

plus aisé.<br />

Les parents trouveront sur place une écoute de la part<br />

de l’équipe <strong>et</strong> pourront plus facilement participer au<br />

proj<strong>et</strong> pédagogique <strong>et</strong> éducatif que l’école, assistée du<br />

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2-24


centre P.M.S. spécialisé, propose <strong>à</strong> leur enfant.<br />

Des règles précises régissent l’orientation d’un<br />

enfant en enseignement spécialisé, de même que<br />

l’accès aux transports scolaires (voir page 2.28.).<br />

Il n’y a pas de meilleur enseignement.<br />

Tout dépend de ce dont l’enfant a besoin.<br />

Tout dépend aussi de ce qui est offert dans son<br />

infrastructure locale.<br />

Des passerelles entre l’enseignement spécialisé <strong>et</strong><br />

l’enseignement ordinaire sont possibles.<br />

Parfois il est préférable de rester une année<br />

supplémentaire dans le «spécial» pour consolider ses<br />

acquis.<br />

Parfois, le maintien en enseignement ordinaire<br />

conforte l’enfant dans ses aptitudes.<br />

Il peut avoir besoin d’être confronté <strong>à</strong> des élèves<br />

valides, aussi bien pour prendre conscience de ses<br />

limites que pour l’aider <strong>à</strong> les dépasser.<br />

Comme pour les traitements, chaque enfant est<br />

unique.<br />

Un tour d’horizon compl<strong>et</strong> de ses capacités<br />

physiques <strong>et</strong> intellectuelles ainsi que des ressources<br />

offertes par les divers systèmes scolaires est<br />

indispensable avant toute option.<br />

Ainsi la volonté d’intégrer son enfant en école ordinaire<br />

doit être une démarche aussi objective que<br />

possible.<br />

De plus, si l’on croit aux possibilités de son enfant, on<br />

a le devoir de l’aider <strong>à</strong> les exploiter <strong>et</strong> <strong>à</strong> atteindre<br />

le meilleur de lui-même.<br />

Un souci parental identique se justifie dans le<br />

cas d’une orientation vers l’enseignement spécial<br />

dont l’objectif sera, de toute manière, d’optimaliser les<br />

aptitudes de l’élève.<br />

En conclusion, le choix entre l’enseignement<br />

traditionnel <strong>et</strong> l’enseignement spécial doit être fait<br />

en terme de spécificité propre <strong>à</strong> chaque enfant<br />

<strong>et</strong> non d’opposition.<br />

Les deux systèmes d’enseignement devraient donc<br />

bénéficier des outils <strong>et</strong> moyens humains nécessaires <strong>à</strong><br />

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2-25


Les mots <strong>à</strong> se dire...<br />

leur développement.<br />

La LIGUE peut vous faire part d’expériences<br />

vécues par d’autres, vous renseigner des<br />

aides apportées par le législateur, vous ouvrir<br />

sa bibliothèque...<br />

En 1995 - 1996, la LIGUE a organisé des<br />

journées de travail sur «la fréquentation d’une<br />

école ordinaire par l’élève IMC». Le fruit de<br />

ces travaux a fait l’obj<strong>et</strong> d’une publication<br />

disponible <strong>à</strong> la bibliothèque de la Ligue.<br />

Tout enfant a besoin d’en rencontrer d’autres,<br />

afin de se faire une idée de ce qu’il est, de<br />

ses capacités, de ses limites, de ses goûts...<br />

pour apprendre <strong>à</strong> réagir, <strong>à</strong> s’adapter, <strong>à</strong> faire<br />

des compromis.<br />

Par la nécessité des diverses rééducations, l’enfant<br />

IMC est souvent cloisonné dans le monde des<br />

adultes <strong>et</strong> des milieux spécialisés.<br />

Par le biais de la fratrie, des enfants du quartier, des<br />

plaines de jeux... c<strong>et</strong> enfant pourra apprendre, tout<br />

comme ses parents, <strong>à</strong> vivre le regard des autres, <strong>à</strong><br />

pouvoir répondre aux questions que les mômes de<br />

son âge lui poseront tout naturellement...<br />

Pour les enfants IMC scolarisés en milieu<br />

traditionnel, il est souvent positif de perm<strong>et</strong>tre <strong>à</strong><br />

l’occasion des séances de thérapie, par exemple, la<br />

rencontre d’autres enfants IMC, car sinon ils<br />

pourraient se croire uniques, seuls dans leur<br />

différence. Au travers d’activités récréatives, (jeux,<br />

scoutisme, sport...) ces jeunes IMC auront<br />

l’occasion de côtoyer d’autres enfants IMC, <strong>et</strong><br />

pourront «se reconnaître» <strong>à</strong> travers eux.<br />

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2-26


Ci-après un extrait de :<br />

«Un bébé avec un handicap»<br />

De l’accueil <strong>à</strong> l’intégration,<br />

de Janine LÉVY.<br />

© Editions du Seuil 1991<br />

Dans le film «Toujours parmi les autres»,<br />

S. est <strong>à</strong> l’école primaire ; la situation change.<br />

Les temps <strong>et</strong> rythmes d’apprentissage sont les<br />

mêmes pour tous les élèves. A elle aussi, il<br />

est demandé d’aller «vite» au tableau. S. est<br />

pénalisée par sa lenteur <strong>et</strong> son manque<br />

d’habil<strong>et</strong>é; de plus, elle a peur. Elle a besoin<br />

d’un peu plus de temps pour faire l’exercice,<br />

écrire ses réponses.<br />

A l’évidence, elle a besoin d’un appui pour<br />

garder son équilibre, pour soulager la fatigue<br />

d’une station debout prolongée, pour libérer<br />

son bras <strong>et</strong> sa main afin d’écrire plus<br />

facilement.<br />

L’accumulation des difficultés (troubles<br />

moteurs, rythme imposé, aucune aide<br />

technique prévue dans une classe<br />

traditionnelle...) fera souhaiter <strong>à</strong> S. une<br />

inscription dans une école spécialisée. «C’est<br />

trop dur», a-t-elle confié <strong>à</strong> ceux qui voulaient<br />

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2-27


2.4.3 Modalités requises pour une orientation<br />

vers l’enseignement spécial.<br />

UNE ATTESTATION<br />

DEMANDE DES PARENTS ou du représentant légal<br />

auprès d’un centre psycho-médico-social ou<br />

d’un organisme habilité (*).<br />

EXAMEN pluridisciplinaire de l’enfant.<br />

UN RAPPORT D’INSCRIPTION en enseignement spécial.<br />

m e n t i o n n a n t l e t y p e<br />

d’enseignement spécial préconisé<br />

(**)<br />

Elle est remise aux parents (ou au<br />

représentant légal) avec une liste<br />

d’établissements dispensant ce<br />

type d’enseignement, afin qu’un<br />

choix puisse se faire.<br />

<br />

<br />

Après avoir examiné en premier lieu la possibilité d’une orientation en<br />

enseignement traditionnel, <strong>et</strong><br />

si c<strong>et</strong> examen conclut <strong>à</strong> l’inaptitude de l’enfant <strong>à</strong> suivre un enseignement ordinaire <strong>et</strong> <strong>à</strong><br />

la nécessité d’être orienté vers l’enseignement spécial, le centre établit :<br />

Ce rapport comporte :<br />

UN PROTOCOLE JUSTIFICATIF<br />

reprenant les données médicales,<br />

psychologiques, pédagogiques <strong>et</strong><br />

s o c i a l e s d e l ’ e x a m e n<br />

pluridisciplinaire <strong>et</strong> dont une<br />

synthèse perm<strong>et</strong> de conclure <strong>à</strong><br />

l’opportunité d’ orienter l’enfant vers<br />

tel type <strong>et</strong> tel niveau d’enseignement<br />

spécial.<br />

Ce protocole est établi en deux<br />

exemplaires (l’un destiné au<br />

<strong>direct</strong>eur d’école où l’enfant est<br />

effectivement inscrit, l’autre <strong>à</strong><br />

l’organisme chargé de la guidance).<br />

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2-28


*) Adresses <strong>à</strong> la Ligue.<br />

(**) La plupart des élèves IMC seront orientés vers le<br />

type 4.<br />

Il est tenu compte de la déficience dominante chez<br />

l’enfant. Le rapport d’inscription déterminera le type<br />

qui répond le mieux aux besoins éducatifs généraux <strong>et</strong><br />

spécifiques de l’élève.<br />

Type 1 élèves atteints d’arriération mentale légère.<br />

Type 2 élèves atteints d’arriération mentale modérée<br />

ou sévère.<br />

Type 3 élèves atteints de troubles caractériels.<br />

Type 4 élèves atteints de déficiences physiques.<br />

Type 5 élèves malades.<br />

Type 6 élèves atteints de déficiences visuelles.<br />

Type 7 élèves atteints de déficiences auditives.<br />

Type 8 élèves atteints de troubles instrumentaux.<br />

REMARQUES PARTICULIERES<br />

Pour des élèves polyhandicapés, l’ouverture<br />

de classes expérimentales a été autorisée dans<br />

l’enseignement spécial primaire <strong>et</strong>/ou secondaire.<br />

C<strong>et</strong>te disposition perm<strong>et</strong> aux élèves concernés de<br />

bénéficier :<br />

de rythmes scolaires adaptés ;<br />

de personnels paramédical <strong>et</strong> enseignants formés <strong>à</strong><br />

l’éducation des enfants gravement handicapés ;<br />

<strong>et</strong> d’un proj<strong>et</strong> pédagogique se référant au handicap<br />

principal.<br />

Pour les enfants dits « non-scolarisables », il existe<br />

souvent des possibilités d’apprentissage <strong>à</strong> la vie<br />

sociale <strong>et</strong> <strong>à</strong> une autonomie optimale.<br />

Ils pourront, selon le cas, fréquenter :<br />

des instituts médico-pédagogiques (I.M.P.) ;<br />

des semi-internats ;<br />

des centres de réadaptation fonctionnelle (C.R.F.).<br />

Des informations complémentaires peuvent être<br />

obtenues auprès du service social de la Ligue.<br />

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2-29


2.4.4 L’apprentissage du calcul<br />

Le calcul est un ensemble d’opérations effectuées sur<br />

les nombres.<br />

Le nombre est une notion difficile <strong>à</strong> acquérir... <strong>et</strong> <strong>à</strong><br />

expliquer.<br />

Selon le dictionnaire Robert, c’est une «abstraction<br />

sans dimension qui perm<strong>et</strong> un classement séquentiel».<br />

En fait, nous lui donnons une<br />

signification qui dépend de<br />

<strong>notre</strong> vécu personnel (deux :<br />

c’est le couple, une paire de<br />

chaussures, deux jambes, <strong>et</strong><br />

un million c’est le Lotto) <strong>et</strong><br />

il importe de lui donner une<br />

dimension.<br />

Un nombre n’a aucune<br />

valeur si ce n’est en rapport<br />

avec les autres, faisant<br />

partie d’une séquence, d’une<br />

suite. Un nombre doit devenir<br />

un élément dans un système<br />

d’ensemble.<br />

De quoi donc dépend la compréhension de la notion<br />

du nombre ?<br />

de la maîtrise de certaines opérations logiques.<br />

«Une opération est une action intériorisée (c’est une<br />

transformation mentale, pensée) dont les eff<strong>et</strong>s<br />

peuvent être mentalement annulés par son inverse<br />

(avec r<strong>et</strong>our au point de départ)».<br />

Le tout p<strong>et</strong>it enfant est incapable d’agir en pensée.<br />

Son jugement est soumis <strong>à</strong> ce qu’il perçoit <strong>et</strong><br />

<strong>à</strong> ce qu’il agit, dans le moment présent. Toute<br />

transformation dans son univers est vécue comme<br />

irréversible. (Un obj<strong>et</strong> caché n’existe plus).<br />

P<strong>et</strong>it <strong>à</strong> p<strong>et</strong>it, en agissant sur le milieu environnant<br />

<strong>et</strong> en r<strong>et</strong>irant les informations relatives aux<br />

conséquences de son action, l’enfant se construit<br />

une certaine logique de l’action <strong>et</strong> sa propre vision<br />

du monde.<br />

Par exemple, l’enfant jouera <strong>à</strong> faire disparaître un<br />

obj<strong>et</strong> <strong>et</strong> ensuite le faire réapparaître.<br />

Il contrôle de nombreuses fois par lui-même<br />

l’existence de c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong> malgré sa disparition<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-30


apparente.<br />

Quand il a acquis la conviction logique que l’obj<strong>et</strong><br />

est permanent <strong>et</strong> invariant, il devient capable<br />

d’intérioriser l’action (de la penser) <strong>et</strong> d’imaginer<br />

mentalement l’opération inverse (réversibilité).<br />

Aussi, en calcul, le nombre n’est intelligible que<br />

s’il demeure identique <strong>à</strong> lui-même (quelle que soit<br />

la disposition des unités dont il est composé).<br />

Chaque nombre peut donc être considéré comme<br />

la partie d’un tout ou comme un tout lui-même<br />

composé de parties.<br />

Au jeune I.M.C. il est important d’ offrir les<br />

stimulations lui perm<strong>et</strong>tant d’acquérir c<strong>et</strong>te<br />

«logique de l’action».<br />

de l’emploi d’un certain langage dont un<br />

vocabulaire de quantité.<br />

Un enfant n’utilise spontanément un terme que<br />

lorsque le concept qui sous-entend ce terme est<br />

acquis.<br />

Pour l’enfant, il est<br />

nécessaire d’accéder <strong>à</strong> un<br />

c e r t a i n n i v e a u d e<br />

conceptualisation des<br />

notions de quantité <strong>et</strong><br />

de leurs relations ainsi que<br />

de manier le vocabulaire<br />

pour comprendre les<br />

énoncés de problèmes,<br />

p o u r<br />

appréhender vraiment la<br />

signification de l’opération<br />

q u ’ o n l u i d e m a n d e<br />

d’effectuer (que veut dire<br />

«plus grand que», «égal <strong>à</strong>»,<br />

«supérieur <strong>à</strong>», «deuxième»,<br />

«dizaine»,...?).<br />

Si le vocabulaire est compris, il peut <strong>à</strong> son tour<br />

soutenir, puis remplacer les manipulations<br />

concrètes.<br />

du développement sensori-moteur.<br />

En calcul, tout ce qui a trait <strong>à</strong> la manière dont les<br />

concepts d’espace, de temps, de rythme ont été<br />

précédemment perçus avant d’être intégrés<br />

mentalement, semble avoir beaucoup d’importance.<br />

Les notions d’espace sont nécessaires <strong>à</strong> la<br />

reconnaissance des <strong>direct</strong>ions, des emplacements<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-31


des éléments, les uns par rapport aux autres, <strong>à</strong><br />

la perception de leur dimension, aux sériations <strong>et</strong><br />

classements.<br />

Les notions de temps sont <strong>à</strong> la base des<br />

perceptions de durée, de temps, d’ordre (dont les<br />

souvenirs vécus) <strong>et</strong> d’orientation dans le temps<br />

social.<br />

Les expériences corporelles dés le plus jeune âge<br />

sont les points de départ des notions de temps <strong>et</strong><br />

d’espace.<br />

On calcule plus facilement si on a acquis une<br />

intégration suffisante de la notion du schéma<br />

corporel <strong>et</strong> une possibilité adéquate de dissocier <strong>et</strong><br />

de coordonner les mouvements bilatéraux.<br />

On peut alors avoir une bonne perception de ce que<br />

son corps est symétrique : nous avons en double<br />

certaines parties du corps de part <strong>et</strong> d’autre de l’axe<br />

du corps.<br />

Les 5 doigts de la main semblent aussi jouer un rôle<br />

de référent sensori-moteur, de support.<br />

de déterminants affectifs.<br />

Pour le jeune enfant <strong>et</strong> pour l’enfant qui subsiste<br />

en chacun de nous, adulte, les relations entre les<br />

personnes ne sont pas soumises aux mêmes principes<br />

que ceux qui règlent logiquement les relations entre<br />

les obj<strong>et</strong>s : le caractère primitif <strong>et</strong> inconscient des<br />

premières l’emporte souvent sur<br />

le caractère rationnel <strong>et</strong><br />

conscient des secondes.<br />

L’abord du calcul est<br />

égal ement foncti on de<br />

l’intégrité de la zone du<br />

cerveau où se trouve le<br />

«centre principal du calcul».<br />

Dans certaines lésions du<br />

cerveau, on voit parallèlement<br />

une perte de la possibilité<br />

de calculer, une perte de la<br />

sensibilité des doigts <strong>et</strong> une<br />

perturbation de l’organisation<br />

de l’espace <strong>et</strong> du temps.<br />

Comme on le constate<br />

souvent, la compréhension<br />

du «calcul» est une chose<br />

complexe <strong>et</strong> encore en partie<br />

méconnue.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-32


Chez le jeune I.M.C., il importe de favoriser les<br />

expériences sensori-motrices, l’organisation des<br />

«prérequis» <strong>et</strong> des bases primordiales avant<br />

d’entamer tout apprentissage plus poussé.<br />

2.4.5 L’apprentissage de la lecture <strong>et</strong> de l’orthographe.<br />

La lecture <strong>et</strong> l’écriture sont des activités de codage <strong>et</strong> de<br />

décodage du langage oral en langage écrit <strong>et</strong> vice-versa.<br />

Lire = voir «A» <strong>et</strong> dire «A».<br />

Ecrire «A» se fait en entendant «A».<br />

Les l<strong>et</strong>tres sont des symboles graphiques qui doivent être<br />

organisés <strong>et</strong> combinés dans le temps <strong>et</strong> dans l’espace en<br />

concordance avec la pensée : les mots mis les uns après<br />

les autres auront donc un sens, une signification.<br />

Quels sont les «prérequis» (les conditions <strong>à</strong> remplir)<br />

pour aborder la lecture <strong>et</strong> l’écriture (donc<br />

l’orthographe) avec succès ?<br />

une intelligence suffisante : lire <strong>et</strong> écrire sont des<br />

activités symboliques.<br />

une bonne vision : pour l’enfant IMC, il faudra donc<br />

veiller au bon positionnement de la tête, vérifier les<br />

capacités de coordination oculaire, corriger le cas<br />

échéant les myopies, l’astigmatisme <strong>et</strong>c... par le port<br />

de lun<strong>et</strong>tes ou d’autres techniques. Une bonne vision<br />

requiert que l’oeil puisse voir (sensations) <strong>et</strong> que<br />

le cerveau puisse interprêter correctement ces<br />

sensations pour les organiser en perceptions.<br />

Les troubles de l’analyse des perceptions visuelles<br />

peuvent notamment entraîner des confusions de<br />

l<strong>et</strong>tres.<br />

Exemple: pumira pour punira (m pour n)<br />

qomme pour pomme (q pour p).<br />

une bonne audition : de même que pour la vision,<br />

il faut que l’organe (l’oreille) entende (intègre les<br />

sensations) <strong>et</strong> que le cerveau organise les perceptions<br />

auditives.<br />

Les troubles de la perception auditive entraîneront<br />

également des confusions de l<strong>et</strong>tres :<br />

Exemple : décha pour déj<strong>à</strong> (ch pour j)<br />

safon pour savon (f pour v).<br />

l’organisation de l’espace <strong>et</strong> du temps se révèle<br />

souvent difficile pour les I.M.C. fortement handicapés<br />

dans leurs mouvements ou en voitur<strong>et</strong>te.<br />

Les troubles de l’organisation spatio-temporelle<br />

entraîneront :<br />

une difficulté <strong>à</strong> orienter les l<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> les chiffres;<br />

Exemple : bépart pour départ ou la confusion entre<br />

d <strong>et</strong> b fait apparaître le problème d’orientation<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-33


gauche-droite.<br />

qépart pour départ, la confusion entre q <strong>et</strong> d étant<br />

caractéristique d’un problème d’orientation haut-bas.<br />

une difficulté <strong>à</strong> associer deux l<strong>et</strong>tres ( i + l = il) ou<br />

plusieurs l<strong>et</strong>tres en un mot (a+r+b+r+e = arbre)<br />

une difficulté <strong>à</strong> organiser dans le temps la<br />

succession des sons parlés entraînera des<br />

inversions de l<strong>et</strong>tres ou<br />

de syllabes.<br />

Exemple : furi<br />

pour fruits, li pour il.<br />

la maîtrise du<br />

langage oral : il faut<br />

que l’enfant ait<br />

une compréhension<br />

suffisante des mots <strong>et</strong><br />

l e s o r g a n i s e<br />

c o r r ec t e me n t e n<br />

phrases pour parler,<br />

lire <strong>et</strong> écrire, car<br />

l’enfant lira <strong>et</strong> écrira<br />

comme il parle.<br />

Quand c<strong>et</strong>te maîtrise<br />

du l angage es t<br />

insuffisante, on peut<br />

r<strong>et</strong>rouver dans le texte<br />

écrit :<br />

des contractions de deux mots (un ardinavigateur<br />

pour un hardi navigateur) ;<br />

des décontractions ( il <strong>et</strong> coute pour il écoute).<br />

Ces fautes sont dues <strong>à</strong> une ignorance de la<br />

signification du mot <strong>et</strong> du rôle qu’il joue dans la<br />

phrase.<br />

des capacités d’attention <strong>et</strong> de mémoire ainsi<br />

qu’une fatigabilité pas trop importante : l’enfant doit<br />

pouvoir maintenir une attention de bonne qualité<br />

pendant un certain temps pour tout apprentissage.<br />

Cela lui perm<strong>et</strong>tra de mémoriser les l<strong>et</strong>tres mais aussi<br />

de se rappeler le début de la phrase quand il arrivera<br />

<strong>à</strong> la fin.<br />

certains facteurs affectifs:<br />

il est nécessaire que l’enfant désire communiquer<br />

pour lire ou écrire un texte, car ce dernier est en fait<br />

un message ;<br />

l’enfant très anxieux aborde avec difficulté tout<br />

nouvel apprentissage, car il craint l’échec ;<br />

l’enfant doit être motivé par l’apprentissage. Il doit<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-34


donc en percevoir<br />

l’utilité, le besoin<br />

dans sa vie de tous les jours ;<br />

le mode d’apprentissage : l’enfant IMC<br />

e s t p l u s<br />

souvent interrompu dans ses<br />

apprentissages : soins, hospitalisation(s)<br />

perturbent le fil des leçons.<br />

Il est nécessaire de s’assurer que l’enfant possède suffisamment<br />

ces prérequis avant d’entamer les apprentissages.<br />

Travailler d’abord ceux-ci n’est sûrement pas une perte de<br />

temps !<br />

Intégration scolaire.<br />

Quelques titres extraits de la bibliographie disponible <strong>à</strong> la Ligue :<br />

La préparation <strong>à</strong> la scolarité des enfants IMC.<br />

Stella Albitreccia - ANIMC 1969.<br />

L’intégration des enfants handicapés dans la classe.<br />

Pierre VAYER, Charles RONCIN. Edition ESF 1987.<br />

Les problèmes pédagogiques posés par les troubles cognitifs<br />

secondaires aux lésions cérébrales précoces.<br />

Le Courrier de Suresnes n° 50, 1989.<br />

L’accueil d’enfants porteurs de handicaps <strong>à</strong> l’école<br />

maternelle : Rôle des A.S.E.M.<br />

(agents spécialisés des écoles maternelles)<br />

Muriel GERMAIN, Sémaphores N° 15-16 de 1990.<br />

L’Association des Paralysés de France <strong>et</strong> l’Intégration.<br />

A.P.F. mai 1985.<br />

Des enfants handicapés moteurs <strong>à</strong> l’école de tous.<br />

Le Ligueur 23 août 1995.<br />

Interview sur le travail réalisé par le CAPH (Jambes).<br />

L’éducation - règle 6.<br />

Article extrait de Hélioscope - Hiver 1995 - n° 6.<br />

A L I R E :<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-35


L’intégration scolaire pour enfants handicapés.<br />

Murielle DECARPENTERIE.<br />

Rapport de stage du 24 octobre au 9 novembre 1994 au Québec.<br />

L’intégration : avis du Conseil des Parents d’élèves.<br />

de la Communauté Française relatif <strong>à</strong> l’avis n° 100<br />

du Conseil Supérieur de l’Enseignement Spécial.<br />

Juin 1995.<br />

Avis n° 100 - Intégration scolaire.<br />

Conseil Supérieur de l’Enseignement Spécial.<br />

suite...<br />

On ne peut conduire droit sur une route qui serpente.<br />

Article paru dans le périodique<br />

«Invitation <strong>à</strong> Mieux Communiquer»<br />

n° 40 - juin 1995 de la Ligue I.M.C.<br />

Intégration permanente dans l’enseignement ordinaire de<br />

certains élèves de l’enseignement spécial.<br />

Circulaire du 22 septembre 1994 de Philippe MAHOUX,<br />

Ministre de l’Education <strong>et</strong> de l’Audiovisuel.<br />

Pour information : Le Gouvernement de la Communauté<br />

Française a pris le 11 mars 1995 un arrêté relatif <strong>à</strong> l’intégration<br />

permanente des élèves dans l’enseignement ordinaire de<br />

certains élèves relevant de l’enseignement spécial.<br />

Moniteur belge 23 mars 1995.<br />

Journée d’évaluation <strong>et</strong> d’information relative au<br />

programme d’action communautaire Helios II.<br />

Communautés française <strong>et</strong> germanophone de Belgique<br />

le 19 janvier 1996.Helios II 1993 - 1996.<br />

Rapports 1995 - Secteur Education Intégrée.<br />

Peuvent également être compulsées les fardes documentaires<br />

de l’AWIPH <strong>et</strong> du Fonds bruxellois francophone pour<br />

l’intégration des personnes handicapées, qui traitent des<br />

interventions<br />

résiduaires de ces services en matière d’éducation scolaire.<br />

Pour une meilleure intégration des enfants IMC.<br />

Françoise de BARBOT, Claire MELJAC, Danièle TRUSCELLI,<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

A L I R E :<br />

2-36


2.5 L’école ... c’est pas mon truc !<br />

«L’enseignement spécial de la région ne dispense pas<br />

une formation qui convienne <strong>à</strong> <strong>notre</strong> fils. Tant pour lui<br />

que pour nous, il n’est pas question qu’il fréquente un<br />

internat !»<br />

«Je me rends bien compte que les cours théoriques ne<br />

sont pas <strong>à</strong> ma portée. Et pourtant, ce n’est pas<br />

ma légère hémiplégie qui m’empêchera de devenir<br />

pâtissier. Quand je fais des gâteaux <strong>à</strong> la maison, tout<br />

le monde se régale».<br />

La formation professionnelle s’acquiert de diverses<br />

manières.<br />

Par l’éducation scolaire ordinaire, comme tout le<br />

monde.<br />

Par l’enseignement spécial pour certains.<br />

Parfois, ce n’est pas le moyen le plus approprié... alors<br />

que les compétences <strong>et</strong> les capacités d’apprentissage<br />

existent réellement.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-37


Dans certains cas, la personne IMC peut suivre une<br />

formation dans un centre ouvert <strong>à</strong> l’ensemble de<br />

la population, bénéficier d’un contrat d’apprentissage<br />

«ordinaire» organisé par les Classes Moyennes,<br />

d’un contrat de formation dans un centre du Forem -<br />

Orbem.<br />

Pour d’autres, la nature même du handicap nécessite<br />

le recours <strong>à</strong> des filières spécialement adaptées :<br />

le contrat d’adaptation professionnelle en<br />

entreprise (qui perm<strong>et</strong> <strong>à</strong> la personne handicapée<br />

d’avoir un programme individuel de formation établi<br />

avec «sa» collaboration, en tenant compte <strong>à</strong> la fois<br />

de ses capacités <strong>et</strong> des exigences de l’employeur) ;<br />

le contrat de formation professionnelle dans un<br />

centre spécialisé pour personnes handicapées<br />

(peu de centres sont spécifiquement adaptés aux<br />

IMC).<br />

Ces deux types de contrat seront organisés avec<br />

l’aide de l’Agence Wallonne pour l’Intégration des<br />

Personnes Handicapées ou du Fonds Bruxellois<br />

Francophone pour l’Intégration Sociale <strong>et</strong><br />

Professionnelle des Personnes Handicapées.<br />

(Détails disponibles <strong>à</strong> la Ligue)<br />

Ces deux organismes pourront également (sous<br />

certaines conditions) octroyer des allocations <strong>et</strong><br />

compléments de rémunération, intervenir dans les<br />

charges sociales, les frais de déplacement, de séjour,<br />

de formation.<br />

Toutefois, nous sommes dans une période de<br />

réglementations «mouvantes». Au moment d’écrire<br />

ces lignes, la «régionalisation» se m<strong>et</strong> en place.<br />

On sait déj<strong>à</strong> que l’ AWIPH envisage le tutorat<br />

d’entreprise, formule intermédiaire aux types<br />

de contrats précités qui offrirait tout de même un<br />

accompagnement léger du stagiaire ainsi que le stage<br />

de découverte qui perm<strong>et</strong>trait de tester un emploi<br />

pendant une semaine chez un, voire plusieurs<br />

employeurs.<br />

A moyen terme, le lecteur devra s’assurer que les dites<br />

dispositions sont encore d’application.<br />

La Ligue l’ informera !<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-38


2.6 Trouver un boulot ... facile <strong>à</strong> dire !<br />

Comme pour tout jeune, la fin des études est un<br />

moment « stressant ».<br />

Trouverais - je un travail en concordance avec ma<br />

formation, avec mes capacités, avec mes attentes ?<br />

La présence d’un handicap renforce c<strong>et</strong>te inquiétude.<br />

Aurais-je le rendement requis ?<br />

Aurais-je un emploi proche de mon domicile qui a été<br />

adapté en fonction de mes difficultés de mobilité ?<br />

Sans compter le problème d’utilisation des transports<br />

en commun !<br />

Dans le public de la Ligue, nous connaissons des<br />

personnes qui ont trouvé un emploi « ordinaire » après<br />

avoir suivi un enseignement spécial.<br />

Il en est d’autres qui ont suivi l’enseignement ordinaire<br />

<strong>et</strong> ont opté pour un emploi en milieu « protégé ».<br />

Comme d’aucuns, certains font tout leur parcours<br />

(scolaire <strong>et</strong> professionnel) en milieu traditionnel.<br />

Certes, les freins <strong>à</strong> l’embauche peuvent venir d’une<br />

attitude patronale peu encline <strong>à</strong> tenter l’accueil de<br />

personnes handicapées, d’une situation économique<br />

où le chômage est important, du peu de soucis qu’on<br />

se fait de l’ergonomie, de l’adaptation du travail au<br />

handicap plutôt que de l’adaptation du handicapé au<br />

travail...<br />

Les freins sont également<br />

i n h é r e n t s a u x l i m i t e s<br />

personnelles du travailleur<br />

handicapé.<br />

En fonction de la diversité<br />

des pathologies, des situations<br />

variées se présentent.<br />

Parfoi s, aucun pr obl ème<br />

particulier ne se pose pour la<br />

recherche d’un travail ou pour le<br />

moins, la démarche <strong>et</strong> les<br />

difficultés n’ont rien de différent<br />

par rapport <strong>à</strong> un travailleur valide.<br />

Pour certains, la motricité sera suffisante, mais le<br />

niveau intellectuel limitera l’esprit d’initiative, le sens<br />

des responsabilités. Un encadrement plus important<br />

s’imposera.<br />

Pour d’autres, une motricité très défaillante empêchera<br />

de tirer profit d’un quotient intellectuel supérieur.<br />

En ce domaine, les technologies nouvelles ouvrent<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-39


2.6.1 La mise au travail dans le secteur traditionnel.<br />

Au même titre que pour tout demandeur d'emploi,<br />

les services de l'ORBEM <strong>et</strong> du FOREM sont <strong>à</strong> la<br />

disposition des personnes handicapées. Les mêmes<br />

primes <strong>et</strong> incitants peuvent être offerts aux employeurs<br />

qui engagent des jeunes, des chômeurs de longue<br />

durée, <strong>et</strong>c...<br />

Chaque déficience, chaque handicap n'entraîne pas<br />

nécessairement une inaptitude professionnelle ou une<br />

perte de rendement.<br />

D'aucuns utiliseront, sans autre formalité, la filière<br />

classique.<br />

D'autres doivent être aidés dans leur adaptation au<br />

travail, dans la compensation d'un rendement affaibli,<br />

dans l'aménagement de leur poste de travail, <strong>et</strong>c...<br />

Pour eux, existent des incitants de l'Agence<br />

Wallonne pour l'Intégration des Personnes<br />

Handicapées <strong>et</strong> du Fonds Bruxellois Francophone<br />

pour l'Intégration Socioprofessionnelle des<br />

Personnes Handicapées qui leur ouvriront, peut-être,<br />

plus facilement les portes d'un emploi.<br />

La convention 26 : <strong>à</strong> Bruxelles <strong>et</strong> en Wallonie.<br />

L'employeur peut bénéficier d'une intervention dans<br />

les charges sociales <strong>et</strong> salariales en compensation<br />

d'une perte de rendement du travailleur. C<strong>et</strong>te<br />

intervention va de 10 <strong>à</strong> 50%. <strong>et</strong> est reconduite - <strong>à</strong> la<br />

demande - chaque année, avec révision possible du<br />

pourcentage <strong>et</strong> sans limite dans le temps.<br />

L'AWIPH <strong>et</strong> le Fonds Bruxellois interviennent en<br />

concertation avec l'inspection des lois sociales<br />

La prime d'adaptation : en Wallonie.<br />

C<strong>et</strong>te prime se veut plus « temporaire ». Elle<br />

est octroyée sans calcul précis de la perte de<br />

rendement. C'est aussi un outil plus rapide, puisque<br />

l'AWIPH peut prendre une décision sans l'avis de<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-40


l'inspection des lois sociales. La prime est<br />

forfaitaire : 1/3 du coût salarial ; chaque année<br />

réduite de moitié <strong>et</strong> ainsi de suite jusqu'<strong>à</strong> un<br />

maximum de trois années.<br />

C<strong>et</strong>te prime peut tout autant être accordée lors<br />

d'une première embauche, que lors d'un<br />

changement d'emploi ou de l'aménagement d'un<br />

poste de travail.<br />

La prime d'insertion : <strong>à</strong> Bruxelles.<br />

D'application en 1997. Le Fonds Bruxellois peut<br />

agir seul (d'où décision plus rapide). Son<br />

intervention dans la rémunération n'excédera pas<br />

6 5 % .<br />

Accordée pour un an <strong>et</strong> prolongeable.<br />

La prime de compensation : en Wallonie.<br />

Octroyée uniquement dans le secteur public.<br />

Pas d'équivalent <strong>à</strong> Bruxelles.<br />

Certains estiment c<strong>et</strong>te intervention non fondée<br />

puisqu'il s'agit de toute manière des deniers publics<br />

e t<br />

que ces administrations devraient montrer<br />

l'exemple.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-41


Nota bene :<br />

La convention 26 (maintenue puisqu'il s'agissait<br />

d'une mesure «nationale») <strong>et</strong> les diverses primes<br />

précitées sont cumulables avec les primes de<br />

l'ORBEM/FOREM... mais il est toutefois tenu compte<br />

du coût salarial <strong>et</strong> les interventions de l'AWIPH <strong>et</strong> du<br />

Fonds Bruxellois sont donc résiduaires.<br />

L'aménagement des postes <strong>et</strong> instruments de<br />

travail <strong>à</strong> Bruxelles <strong>et</strong> en Wallonie.<br />

Le coût peut en être supporté par l' AWIPH ou le<br />

Fonds Bruxellois, tant dans le secteur privé que<br />

dans le secteur public. Il en va de même pour les<br />

frais de déplacement lorsque la nature du handicap<br />

empêche d'utiliser les transports en commun.<br />

Pour les travailleurs indépendants.<br />

Le Fonds Bruxellois peut accorder une prime<br />

d'installation (calculée en prenant en compte la<br />

perte de rendement) <strong>à</strong> la personne qui s'installe<br />

comme indépendant (ou reprend son activité après<br />

un accident ou une maladie) sur le territoire de la<br />

région de Bruxelles-Capitale.<br />

L'A.W.I.P.H. peut accorder des interventions dans le<br />

cas de «l'aide individuelle» pour l'aménagement du<br />

poste de travail (intervention donnée <strong>à</strong> la personne<br />

plutôt qu'<strong>à</strong> l'employeur).<br />

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2-42


2.6.2 La mise au travail dans le secteur adapté.<br />

«Ateliers protégés»... disait-on<br />

Aujourd'hui, on parle des ETA « entreprises de travail<br />

adapté ».<br />

Dans tous les cas, il s'agit d'offrir <strong>à</strong> la personne<br />

handicapée un travail rémunérateur <strong>et</strong> utile.<br />

Ces entreprises constituent une possibilité de travail<br />

pour les personnes qui auront toujours besoin d'un<br />

encadrement adapté.<br />

Ils assurent aussi un travail provisoire <strong>à</strong> certains<br />

auxquels ils doivent perm<strong>et</strong>tre de se perfectionner afin<br />

de se réinsérer dans le circuit de travail traditionnel.<br />

Les ateliers protégés ou entreprises de travail adaptés<br />

offrent des travaux de sous-traitance du secteur<br />

industriel, développent des activités dans le secteur<br />

«services» (bureau, informatique), gèrent des équipes<br />

de menuiserie, de jardinage...<br />

La liste des entreprises de travail adapté est <strong>à</strong><br />

votre disposition <strong>à</strong> la Ligue.<br />

Les travailleurs en entreprise de travail adapté sont<br />

assuj<strong>et</strong>tis <strong>à</strong> la sécurité sociale, bénéficient de leur<br />

propre mutuelle <strong>et</strong> cotisent au chômage.<br />

Le niveau des études <strong>et</strong> le diplôme obtenu n'ont<br />

aucune influence sur le montant du salaire.<br />

L' entreprise de travail adapté détermine les catégories<br />

en fonction de la «capacité professionnelle» du<br />

travailleur, établie sur base d'une grille d'évaluation<br />

avec des critères médicaux, sociaux <strong>et</strong> économiques.<br />

L'ouvrier handicapé doit être mis <strong>à</strong> un poste<br />

correspondant <strong>à</strong> ses possibilités propres.<br />

Les divers fonds interviennent dans la rémunération <strong>et</strong><br />

les charges sociales de ces travailleurs en tenant<br />

compte, notamment, de la nature de leur handicap<br />

<strong>et</strong> du degré de difficulté de travail qu'ils peuvent<br />

effectuer. Les travailleurs handicapés doivent<br />

représenter au moins 80% de la population totale de<br />

l'atelier.<br />

Au-del<strong>à</strong> de l'intervention dans le salaire <strong>et</strong> les charges<br />

sociales des travailleurs handicapés, les divers fonds<br />

peuvent accorder :<br />

des subventions au fonctionnement ;<br />

des subventions <strong>à</strong> la construction, <strong>à</strong> l'achat <strong>et</strong> <strong>à</strong> la<br />

transformation de bâtiments, <strong>à</strong> l'achat de terrains <strong>et</strong><br />

d'équipements ;<br />

une intervention dans la rémunération du personnel<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

2-43


de cadre ;<br />

une intervention dans le coût de la médecine du<br />

travail.<br />

Une commission paritaire compétente pour le secteur<br />

des ateliers protégés (CP327) a été installée le<br />

14 février 1992.<br />

Nota bene<br />

Les ETA peuvent créer, avec autorisation préalable,<br />

une section d’accueil <strong>et</strong> de formation destinée<br />

aux personnes qui, en raison de leur handicap, bien<br />

que possédant les aptitudes physiques, mentales <strong>et</strong><br />

professionnelles requises, nécessitent une période<br />

d'adaptation <strong>à</strong> l'emploi en entreprise de travail adapté<br />

pour atteindre un rendement suffisant.<br />

Ces personnes doivent :<br />

soit avoir fréquenté un enseignement spécial<br />

secondaire de forme 2 ;<br />

soit avoir fréquenté, dans les six mois précédant<br />

la date de signature du contrat, une institution<br />

d'accueil ou d'hébergement agréée par l'AWIPH.<br />

Dans la perspective d'occuper ensuite le travailleur<br />

sous contrat de travail en atelier, l' ETA m<strong>et</strong> en place<br />

un programme d'adaptation qui prend en compte :<br />

1. les besoins <strong>et</strong> les demandes ;<br />

2. la nature <strong>et</strong> la gravité du handicap ;<br />

3. les différentes aptitudes ;<br />

4. les possibilités de développement ;<br />

5. la qualification de la personne handicapée.<br />

Les personnes admises dans c<strong>et</strong>te section<br />

d'accueil sont engagées sous «contrat d'adaptation<br />

professionnelle».<br />

L'encadrement de ces personnes est assuré par un<br />

moniteur, un éducateur ou un ergothérapeute : un<br />

temps plein par groupe entier de six personnes ou un<br />

mi-temps par groupe de trois.<br />

Le nombre de travailleurs engagés sous contrat<br />

d'adaptation professionnelle (CAP) ne peut être<br />

supérieur <strong>à</strong> 10% du nombre total de travailleurs<br />

handicapés pour lesquels l'AWIPH octroie une<br />

subvention. Le nombre maximum de CAP qui peuvent<br />

être conclu est fixé <strong>à</strong> 100.<br />

Des interventions dans le salaire du personnel<br />

d'encadrement ont également été prévues.<br />

QUE CE SOIT POUR CHERCHER UN EMPLOI EN SECTEUR TRADITIONNEL OU EN MILIEU PROTEGE,<br />

LA « MARCHE A SUIVRE » PEUT VOUS ETRE DONNEE AVEC PLUS DE DETAILS A LA LIGUE<br />

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2-44


2.7 Occupations valorisantes.<br />

« Pour le peu d’intérêt que représente un travail <strong>à</strong><br />

peine lucratif..., je risque de perdre mes allocations de<br />

handicapé . Pas question ! »<br />

« Vous vous rendez compte de la route que je dois<br />

faire. Mon handicap me fatigue déj<strong>à</strong> tant. Chaque<br />

effort fourni, n’est pas une sinécure ! »<br />

« Je suis parfaitement conscient de mon rendement<br />

insuffisant. Aucun employeur ne m’accepterait.<br />

Pas même en atelier protégé. Et pourtant je peux<br />

réellement me rendre utile ».<br />

La nature du handicap, des circonstances<br />

économiques, la situation géographique, des raisons<br />

sociales <strong>et</strong> autres peuvent empêcher l’accès <strong>à</strong> un<br />

emploi traditionnel, voire même protégé.<br />

Si l’on n’est pas « mordu » d’activités récréatives,<br />

culturelles ou sportives... mais aussi si celles-ci<br />

n’occupent pas suffisamment la journée, d’autres<br />

ouvertures existent :<br />

la fréquentation d’un centre occupationnel<br />

(centre de jour pour adultes développant des<br />

activités parfois assez proches de celles des<br />

entreprises de travail adapté (ateliers protégés), des<br />

activités occupationnelles simples, voire même<br />

thérapeutiques...) ;<br />

la participation <strong>à</strong> des activités sociales comme<br />

bénévole dans une a.s.b.l. ou dans une<br />

administration communale (certains IMC adultes<br />

sont ainsi occupés <strong>à</strong> la ligue, mais ils peuvent aussi<br />

l’être dans des mouvements de jeunesse, des<br />

foyers culturels, des écoles des devoirs,<strong>et</strong>c...) ;<br />

la poursuite d’une formation (<strong>à</strong> l’autonomie, dans<br />

les services d’accompagnement... <strong>à</strong> l’informatique,<br />

dans certaines associations qui ont adapté<br />

l’enseignement <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te fin...).<br />

Il ne faut pas oublier la possibilité de faire plein<br />

d’autres choses utiles aux autres <strong>et</strong> valorisantes pour<br />

soi-même. Garder son p<strong>et</strong>it neveu, faire répéter les<br />

leçons <strong>à</strong> sa p<strong>et</strong>ite sœur, surveiller l’enfant de la voisine<br />

pendant qu’elle fait ses courses, rendre visite <strong>à</strong> une<br />

personne âgée.<br />

Si on cherche <strong>à</strong> s’occuper, on finira sans doute par<br />

trouver. Et si le handicap est vraiment trop important,<br />

offrir son sourire <strong>et</strong> sa gentillesse... c’est aussi se<br />

rendre utile.<br />

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2-45


Chapitre 3. DES BESOINS JOURNALIERS.<br />

Introduction<br />

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L’hygiène,<br />

L’habillage,<br />

L’alimentation,<br />

L’habitat privé,<br />

Des aides extérieures,<br />

Un autre habitat... mais un vrai lieu de vie.<br />

La déficience motrice n’entraine pas nécessairement une situation<br />

handicapante au niveau des activités de la vie quotidienne.<br />

Pour d’aucuns, il est tout <strong>à</strong> fait possible de vivre en logement standard, de<br />

pourvoir <strong>à</strong> ses besoins, de s’habiller <strong>et</strong> de manger..., moyennant seulement<br />

quelques p<strong>et</strong>ites «astuces».<br />

Ci-après nous n’envisagerons donc que des situations particulières où le<br />

recours <strong>à</strong> certaines adaptations paraît souhaitable.<br />

En premier lieu, il s’agira d’assurer l’ hygiène personnelle, l’instant du<br />

bain, l’accès aux sanitaires, la propr<strong>et</strong>é élémentaire, voire même la p<strong>et</strong>ite<br />

coqu<strong>et</strong>terie. (3.1).<br />

S’habiller, choisir ses vêtements <strong>et</strong> suivre un brin de mode... certes. (3.2)<br />

L’alimentation consiste <strong>à</strong> absorber ses repas, <strong>à</strong> préparer bonne chère ou<br />

un simple casse-croûte. Pour ce faire, il conviendra parfois d’adapter<br />

ses meubles de cuisine pour pouvoir y circuler sans obstacle... tout en<br />

respectant la sécurité. (3.3).<br />

Vivre en logement privé nécessitera parfois l’adaptation architecturale de<br />

son habitat <strong>et</strong> des aménagements intérieurs. Le logement devra aussi être<br />

entr<strong>et</strong>enu pour que les amis aient envie d’y revenir... (3.4).<br />

Malgré ces divers agencements, des besoins peuvent rester insatisfaits.<br />

Evoquons ici les apports possibles de la manutention, les services d’aide<br />

<strong>à</strong> la vie journalière (A.V.J.), la coordination de soins <strong>à</strong> domicile, la<br />

biotélévigilance, la domotique, les aides bénévoles ou <strong>à</strong> p<strong>et</strong>its prix, l’aide<br />

animalière... (3.5).<br />

Enfin, <strong>à</strong> défaut d’habitat indépendant, il reste possible de vivre de manière<br />

suffisamment privative en foyers résidentiels <strong>et</strong> de s’y créer un lieu bien <strong>à</strong><br />

soi (3.6).<br />

3-1


3.1 L’hygiène.<br />

3.1.1 L’instant du bain<br />

Comme chaque bébé... sur les coussins <strong>et</strong> tables <strong>à</strong><br />

langer.<br />

Parfois plus longtemps pour l’enfant IMC.<br />

Ses parents lui feront dans certains cas plus aisément<br />

la toil<strong>et</strong>te sur une table de soins que dans la baignoire.<br />

C<strong>et</strong>te table sera utilement munie d’attaches pour<br />

maintenir un enfant remuant.<br />

La table de soins est également une aide sérieuse si<br />

le logement ne dispose pas d’une salle de bains ou<br />

si celle-ci est difficilement adaptable en raison de<br />

l’architecture des lieux.<br />

Quoiqu’il en soit, des questions se poseront :<br />

«Comment transformer le temps du bain en moment<br />

de détente ?».<br />

«Comment arriver <strong>à</strong> ce que l’enfant se lave seul ?».<br />

«Comment faciliter l’intervention de la personne qui<br />

s’occupe de l’enfant, surtout lorsqu’il grandit <strong>et</strong><br />

augmente en poids ?».<br />

«Comment prévenir les maux de dos de<br />

l’intervenant ?».<br />

Que ce soit pour accroître l’autonomie de l’enfant ou<br />

pour assurer le confort de la personne qui le m<strong>et</strong> au<br />

bain, certaines aides pratiques sont envisageables,<br />

comme par exemple :<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

3-2


pour empêcher l’enfant de glisser... : un tapis<br />

antidérapant ;<br />

pour lui faciliter l’accès <strong>et</strong> la sortie du bain... : poser<br />

des barres de soutien aux endroits adéquats, s’il<br />

peut s’aider des membres supérieurs ;<br />

pour lui maintenir la tête hors de l’eau : glisser un<br />

repose-tête, lorsqu’il est en position couchée ;<br />

pour le sécuriser <strong>et</strong> le caler davantage dans la<br />

baignoire : utiliser un réducteur de bain ;<br />

pour une participation de l’enfant <strong>à</strong> sa toil<strong>et</strong>te... :<br />

installer un siège de bain.<br />

Il faut savoir qu’il existe aussi : ...<br />

des adaptations pour diminuer la profondeur de la<br />

baignoire ;<br />

des sièges <strong>et</strong> des dossiers de douches ;<br />

des sièges de bain pivotants ;<br />

des baignoires <strong>à</strong> porte ;<br />

des lavabos <strong>à</strong> hauteur variable ;<br />

des baignoires gonflables ;<br />

des soulève-personnes pour le transfert de la<br />

voitur<strong>et</strong>te <strong>à</strong> la baignoire...<br />

E n<br />

général, toutes ces adaptations sont fort bien<br />

pensées par les fabricants spécialisés.<br />

Il reste cependant fort utile d’en parler au<br />

kinésithérapeute afin de choisir celle qui offrira la<br />

p o s i t i o n<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

3-3


3.1.2 L’hygiène, c’est aussi les W.C.<br />

3.1.3 Mais c’est encore :<br />

la plus correcte, <strong>et</strong> <strong>à</strong> la fois la plus sûre, pour<br />

l’enfant IMC.<br />

De la même manière, les «bons p<strong>et</strong>its trucs du<br />

bricoleur» serviront <strong>à</strong> certains enfants. Comme par<br />

exemple une bouée dans le fond de la baignoire pour<br />

éviter de glisser, une ceinture de sécurité de voiture<br />

récupérée <strong>à</strong> la «casse».<br />

Enfin, si la toil<strong>et</strong>te est une affaire d’hygiène...<br />

elle doit rester un instant de plaisir. C’est ainsi<br />

notamment que l’on pourra faire «découvrir la joie de<br />

l’eau» en perm<strong>et</strong>tant <strong>à</strong> l’enfant d’y tremper les mains,<br />

s’il n’a pas l’occasion d’entrer dans une baignoire.<br />

Ceux-ci peuvent être surélevés, pourvus de barres<br />

d’appui, de réducteurs de lun<strong>et</strong>tes, complétés d’un<br />

châssis avec accoudoirs <strong>et</strong>/ou dossier, de douch<strong>et</strong>tesséchoirs...<br />

se coiffer...avec une brosse <strong>à</strong> manche ergonomique,<br />

rallongé, incurvé... ;<br />

se brosser le dos... avec une brosse <strong>à</strong> manche<br />

courbé, muni d’une poignée... ;<br />

se regarder dans le miroir... Le miroir du lavabo doit<br />

être posé <strong>à</strong> hauteur de voitur<strong>et</strong>te. A défaut, pourvoir<br />

celui-ci d’attaches perm<strong>et</strong>tant son inclinaison... ;<br />

s’essuyer... en fixant l’essuie de toil<strong>et</strong>te <strong>à</strong> une barre ;<br />

se n<strong>et</strong>toyer les ongles... en fixant la brosse par un<br />

système de ventouses ou d’autocollants.<br />

Les questions se posent aussi pour se couper<br />

les ongles, se laver entre les orteils, actionner les<br />

robin<strong>et</strong>s... des solutions existent.<br />

C’est enfin pour des personnes qui souffrent<br />

d’incontinence ou qui n’ont pas encore acquis la<br />

propr<strong>et</strong>é, songer aux langes de toutes tailles, aux<br />

a l è s e s ,<br />

aux récepteurs d’urine, aux coussins <strong>et</strong>/ou matelas<br />

anti-escarres ...<br />

L’on se perm<strong>et</strong>tra aussi de parler de «fesses<br />

délicates». Pour les personnes constamment en<br />

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3-4


3.2 L’habillage.<br />

Dès le plus jeune âge de l’enfant, le kinésithérapeute<br />

expliquera aux parents comment le tenir, le<br />

transporter... <strong>et</strong> comment le positionner lors de<br />

l’habillage <strong>et</strong> du déshabillage.<br />

En eff<strong>et</strong>, il faut parfois<br />

agir sur différents<br />

endroits du corps, pour<br />

éviter qu’ils «parasitent»<br />

l’habillage.<br />

Très vite, l’enfant aura<br />

peut-être envie de suivre<br />

la mode dans le domaine<br />

de l’habillement ...<br />

N’est-elle pas un moyen<br />

de communication <strong>et</strong> de<br />

reconnaissance... ?<br />

Selon les moments de la<br />

vie, chacun d’entre nous<br />

ne vise-t-il pas des buts<br />

divers comme :<br />

tout simplement avoir chaud ou être <strong>à</strong> l’aise ;<br />

entrer en communication ;<br />

attirer le regard, séduire ;<br />

être en conformité avec les normes vestimentaires ;<br />

rechercher un moyen d’expression ;<br />

satisfaire son envie de créativité...<br />

On peut donc simplement se vêtir, chercher davantage<br />

l’aspect pratique de son habillement... mais aussi<br />

vouloir s’inscrire dans le créneau de la mode<br />

La mode : goût d’un moment véhiculé par les autres...<br />

Sa mode, sa quête personnelle d’esthétisme, son goût<br />

de paraître, sa volonté de se sentir bien.<br />

La mode, certains s’en fichent ! D’autres n’y résistent<br />

pas... En finale «chacun son truc». La mode, la<br />

création, les stylistes, les commerçants, les<br />

mannequins, le marché publicitaire... certes ! Mais<br />

aussi, les personnes <strong>à</strong> habiller, qu’elles soient<br />

debout, assises ou couchées.<br />

En chaise roulante, n’est-il pas des moments où la<br />

veste vous encombre, où le fond de pantalon glisse, où<br />

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3-5


la jupe tourne ?<br />

Avec des difficultés manuelles, que penser des<br />

boutons, de l’enfilage des bas, des lac<strong>et</strong>s de<br />

chaussures... Et de ces foutues manches dans<br />

lesquelles il est malaisé de glisser un bras spastique !<br />

Sans oublier tout de même que Martine a bien envie<br />

de se parer pour la prochaine soirée de cyclo-danse <strong>et</strong><br />

que Georges souhaite sortir sa voitur<strong>et</strong>te «grand<br />

sport» même sous la pluie.<br />

Avant de songer <strong>à</strong> la notion de mode en tant que telle,<br />

ne faut-il pas déj<strong>à</strong> partir <strong>à</strong> la recherche d’aides<br />

techniques facilitant l’habillage proprement dit ?<br />

On trouve sur le marché :<br />

des «enfiloirs» de bas, de boutons de manches, de<br />

pantalons... ;<br />

des lac<strong>et</strong>s élastiques pour n’avoir qu’<strong>à</strong> serrer une<br />

fois ses chaussures ;<br />

des bandes «velcro» pour faciliter les ferm<strong>et</strong>ures.<br />

On peut imaginer l’adjonction de ruban ou de boucle<br />

pour prendre plus aisément le curseur d’une tir<strong>et</strong>te.<br />

Pour les boutons, on peut discrètement ajouter une<br />

pression <strong>à</strong> l’arrière, coudre une boucle en tissu pour<br />

maintenir le vêtement lorsqu’on le ferme...<br />

On peut préférer le poncho au manteau d’hiver, la<br />

veste <strong>à</strong> l’anorak.<br />

Vous trouverez<br />

égal ement de s<br />

solutions toutes<br />

f a i t e s p o u r<br />

les personnes <strong>à</strong><br />

mobilité réduite<br />

puisqu’une firme<br />

importe <strong>et</strong> vend des<br />

vêtements conçus<br />

p o u r l e s<br />

utilisateurs de<br />

chaise roulante.<br />

Dans tous les cas, il<br />

est intéressant de<br />

s’adresser <strong>à</strong> un<br />

ergothérapeute qui<br />

pourrait examiner<br />

avec vous les<br />

gestes nécessaires<br />

<strong>à</strong> l’habillage.<br />

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3-6


3.3 L’alimentation.<br />

3.3.1 Recevoir <strong>à</strong> manger.<br />

3.3.2 Manger seul.<br />

Comme nous l’avons vu dans le point 2.2.2.,<br />

le (la) logopède peut intervenir pour une bonne<br />

guidance nutritionnelle, pour améliorer les conduites<br />

alimentaires.<br />

Pour nourrir bébé, au biberon ou <strong>à</strong> la cuiller, il est<br />

parfois préférable d’asseoir l’enfant sur ses genoux,<br />

face <strong>à</strong> soi.<br />

Pour favoriser une bonne déglutition, il faut éviter que<br />

l’enfant soit en hyper-extension.<br />

Il faut parfois aider l’enfant <strong>à</strong> un meilleur contrôle de la<br />

mâchoire, au bon positionnement de l’épaule quand il<br />

se nourrit <strong>à</strong> table, <strong>et</strong>c...<br />

Votre kinésithérapeute peut vous conseiller des<br />

interventions personnelles pour faciliter la prise de<br />

nourriture de l’enfant.<br />

Vient le moment où<br />

l’enfant désire - autant que<br />

faire se peut - manger<br />

seul.<br />

Vous répondrez <strong>à</strong> son<br />

souci d’autonomie en<br />

r e c o u r a n t a u x<br />

s u g g e s t i o n s d e<br />

l’ergothérapeute pour<br />

trouver les trucs pratiques<br />

<strong>et</strong> les p<strong>et</strong>ites adaptations<br />

<strong>et</strong> / ou en ach<strong>et</strong>ant une<br />

vaisselle conçue pour<br />

les personnes avec<br />

déficiences physiques.<br />

Des couverts avec manches larges, incurvés, en<br />

forme de bracel<strong>et</strong>s se glissant autour de la main ou<br />

d’un seul doigt, des couverts <strong>à</strong> double fonction<br />

(fourch<strong>et</strong>te - couteau, pour droitier ou gaucher),<br />

munis d’une boule de préhension, pourvus de<br />

poignée, des fourch<strong>et</strong>tes avec attache pour assi<strong>et</strong>te<br />

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3-7


3.3.3 Préparer ses repas.<br />

pour les hémiplégiques (la fourch<strong>et</strong>te fixe la<br />

nourriture que l’on peut donc couper d’une main)...<br />

Des verres <strong>et</strong> gobel<strong>et</strong>s avec poignée(s), avec<br />

couvercle <strong>et</strong> paille incorporée, avec embouchure,<br />

incurvés au bord, avec grand pied large,... ainsi que<br />

des supports - verres pour ceux qui n’ont pas<br />

l’usage des mains...<br />

Des assi<strong>et</strong>tes avec butées incorporées (bords<br />

surélevés) ou des butées indépendantes, interchangeables<br />

<strong>et</strong> donc facilement transportables au<br />

restaurant...<br />

Mais aussi :<br />

des ventouses de table ;<br />

des antidérapants pour éviter le glissement de la<br />

vaisselle lorsqu’on a des gestes incoordonnés.<br />

Ils existent en s<strong>et</strong>s de table, mais aussi au<br />

mètre ;<br />

des supports fruits pour peler sans tenir ;<br />

des coqu<strong>et</strong>iers avec ventouse, clip, avec large<br />

base de stabilisation, <strong>et</strong>c...<br />

L’alimentation c’est aussi préparer un repas, faire<br />

sa cuisine, passer <strong>à</strong> table...<br />

L’apprentissage de son autonomie fait partie des<br />

objectifs permanents de la personne IMC. Elle aura<br />

appris <strong>à</strong> exploiter au mieux ses possibilités<br />

motrices, <strong>à</strong> inhiber les mouvements parasites, <strong>à</strong><br />

avoir une meilleure maîtrise de ses gestes.<br />

La personne handicapée peut aussi faire appel au<br />

commerce spécialisé, nonobstant les adaptations<br />

conçues par elle <strong>et</strong> avec elle.<br />

Elle y trouvera notamment :<br />

des planches de fixation avec rebords, munies de<br />

clous, de glissières, de leviers... pour découper,<br />

tartiner, emboiter un plat pour y faire une crème,<br />

maintenir une boîte... ;<br />

des éplucheurs de légumes ou de fruits <strong>à</strong> l’usage de<br />

personnes n’ayant qu’une main valide ;<br />

diverses gammes de socles inclinés ou inclinables<br />

pour maintenir les contenants <strong>et</strong> servir (sans<br />

transporter) café, thé, lait, jus de fruits... ;<br />

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3-8


des couteaux <strong>à</strong> éplucher, <strong>à</strong> découper... de la même<br />

manière que pour les couverts décrits plus haut ;<br />

des ouvre-boîtes, bouteilles, bocaux, conserves...<br />

utilisables d’une seule main <strong>et</strong> sans effort ;<br />

des brosses de vaisselle fixées par trois ventouses,<br />

<strong>et</strong>c...<br />

Une visite préalable <strong>à</strong> la Ligue vous perm<strong>et</strong>tra<br />

d’apprécier les services offerts par ces firmes<br />

spécialisées. N’hésitez pas <strong>à</strong> vous rendre aussi<br />

dans le circuit commercial classique. On y trouve<br />

bien souvent des astuces analogues... mais moins<br />

onéreuses !<br />

3.3.4 Préparer un repas, c’est aussi circuler dans sa cuisine.<br />

Pour des personnes <strong>à</strong> mobilité réduite <strong>et</strong> plus<br />

particulièrement pour les utilisateurs de chaise<br />

roulante, l’aménagement d’une cuisine devra tenir<br />

compte :<br />

des espaces nécessaires pour se mouvoir : de<br />

quel espace disposer pour avancer <strong>et</strong> reculer en<br />

voitur<strong>et</strong>te ? Comment effectuer une rotation ? ;<br />

des surfaces de travail. Tenir compte de sa<br />

hauteur pour avoir un plan de travail adéquat,<br />

prévoir des espaces libres pour les jambes de la<br />

personne en voitur<strong>et</strong>te ; il existe par exemple des<br />

planches de travail coulissantes <strong>et</strong> réglables en<br />

hauteur... ;<br />

des diverses installations nécessaires. Il est<br />

préférable d’avoir une cuisinière ou un réchaud avec<br />

une seule rangée de plaques de cuisson,<br />

un four <strong>à</strong> glissière <strong>et</strong> peut-être aussi un four <strong>à</strong> microondes.<br />

Il est indispensable de songer <strong>à</strong> la hauteur de l’évier,<br />

<strong>à</strong> son format (en largeur <strong>et</strong> en profondeur) pour les<br />

personnes en voitur<strong>et</strong>te.<br />

Il en va de même des robin<strong>et</strong>s. Au-del<strong>à</strong> de l’endroit<br />

même de leur installation, il faudra dans certains<br />

cas les pourvoir d’adaptations, placer des boutons de<br />

commande sur le bord de l’évier, avoir recours <strong>à</strong> la<br />

domotique...(voir page 3.19 ).<br />

Dans bon nombre de cas, la cuisine fait office de salle<br />

<strong>à</strong> manger <strong>et</strong> est aussi la pièce où on lave <strong>et</strong> repasse le<br />

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3-9


linge...<br />

Il est difficile de conseiller ici un plan type de cuisine.<br />

Tout dépendra des diverses fonctions<br />

complémentaires attribuées <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te pièce.<br />

Ce plan sera aussi différent selon que la personne<br />

handicapée est ou non la maîtresse du ménage,<br />

responsable tout <strong>à</strong> la fois des repas, de la lessive, de<br />

l’entr<strong>et</strong>ien... ou si elle ne s’y rend que pour réchauffer<br />

un plat préparé.<br />

3.3.5 En tous temps, il faut respecter la sécurité.<br />

Sécurité de la personne.<br />

Les interrupteurs <strong>et</strong> prises de courant doivent être<br />

placés de sorte qu’ils soient facilement accessibles<br />

aux personnes en voitur<strong>et</strong>te.<br />

L’usage d’une cuisinière <strong>à</strong> gaz n’est pas<br />

recommandé si la personne handicapée a des<br />

troubles de mémoire, des limites intellectuelles, une<br />

conscience insuffisante du danger...<br />

L’usage d’allum<strong>et</strong>tes est <strong>à</strong> proscrire pour les<br />

personnes ayant des mouvements maladroits...<br />

Sécurité du bâtiment.<br />

Pour éviter, par exemple, que des conduites soient<br />

endommagées par une chaise roulante, on les<br />

protègera, encastrera, ou on les disposera si<br />

possible en dehors de son aire de circulation.<br />

Nous pourrions aussi parler de la nécessité de<br />

protéger, contre la chaleur d’une plaque de cuisson,<br />

les personnes handicapées dont l’incoordination des<br />

gestes pourrait faire basculer un récipient d’eau ou<br />

de soupe chaude...<br />

Nous devrions également relire tous les bouquins de<br />

base relatifs aux risques d’accidents ménagers...<br />

Il va sans dire que ce facteur SECURITE doit<br />

IMPERATIVEMENT rester PRESENT A L’ESPRIT<br />

quand l’enfant IMC apprend les rudiments de l’art<br />

culinaire, lorsqu’on aménage la cuisine pour qu’il<br />

puisse y vivre de manière plus autonome...<br />

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3-10


3. 4 L’habitat privé.<br />

L’habitat est considéré ci-après comme le lieu de vie<br />

de la personne handicapée :<br />

habitat privé avec ses parents ou de manière<br />

autonome ;<br />

habitat collectif ;<br />

formules alternatives...<br />

Parce que c’est celui par lequel chacun passe, nous<br />

aborderons d’abord l’habitat privé.<br />

Au cours de la p<strong>et</strong>ite enfance, l’appartement ou la<br />

maison de l’enfant IMC nécessite peu d’ adaptation.<br />

Pour y circuler, il sera porté dans les bras de ses<br />

parents ou des plus grands ou se déplacera seul au<br />

niveau du sol...<br />

C’est l’époque où il convient néanmoins de songer <strong>à</strong><br />

la position <strong>et</strong> <strong>à</strong> l’orientation du mobilier.<br />

Comme pourra vous le dire votre kinésithérapeute<br />

spécialisé, il est tout aussi important de veiller au<br />

bon emplacement du berceau <strong>et</strong> du lit, qu’<strong>à</strong> la<br />

position même de l’enfant dans celui-ci.<br />

Que ce soit pour perm<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> l’enfant de garder la tête<br />

dans l’axe du corps, pour l’amener <strong>à</strong> s’étendre dans<br />

des positions variées, ou pour créer des stimulations<br />

diverses, l’orientation du lit par rapport <strong>à</strong> la fenêtre, <strong>à</strong><br />

la lampe de chev<strong>et</strong>, <strong>à</strong> la place des jou<strong>et</strong>s, <strong>à</strong> la porte<br />

que franchit maman (ou papa) est importante.<br />

Ceci n’est qu’un exemple <strong>et</strong> le thérapeute de votre<br />

enfant pourra vous donner des idées pour les autres<br />

endroits de la maison (cuisine, salle de jeux, <strong>et</strong>c...).<br />

En grandissant, l’enfant, l’adolescent <strong>et</strong> ensuite<br />

l’adulte IMC auront envie de maîtriser leur habitat.<br />

Certains auront acquis un niveau de développement<br />

neuro-moteur leur donnant libre accès <strong>à</strong> tous types de<br />

logement. Pour d’autres, la mobilité restera quelque<br />

peu déficiente ou plus franchement réduite.<br />

Quel sens cela aurait-il d’adapter l’intérieur d’une<br />

maison perchée en haut d’une volée d’escaliers ?<br />

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3-11


3.4.1 L’accessibilité architecturale.<br />

Nous évoquons successivement :<br />

3.4.1 l’accessibilité architecturale.<br />

3.4.2 les aménagements intérieurs.<br />

3.4.3 les aides techniques <strong>à</strong> l’entr<strong>et</strong>ien.<br />

Entrer <strong>et</strong> sortir de chez soi par ses propres moyens,<br />

circuler librement d’une pièce <strong>à</strong> l’autre, faciliter un<br />

déplacement rapide pour le confort <strong>et</strong> la sécurité...<br />

C’est un fait. Mais <strong>à</strong> quoi songer ?<br />

Des guides pratiques <strong>et</strong> utiles vous l’expliqueront avec<br />

force détails, croquis <strong>et</strong> graphiques <strong>à</strong> l’appui. Nous<br />

vous renvoyons en fin de chapitre, où vous trouverez<br />

une bibliographie.<br />

Sachez déj<strong>à</strong> les points essentiels <strong>à</strong> prendre en<br />

considération :<br />

pentes, rampes d’accès, plans inclinés pour<br />

accéder au seuil de chez soi. Le degré d’inclinaison<br />

de la rampe dépendra de sa longueur. Il conviendra<br />

de prévoir des mains courantes <strong>et</strong>/ou des gardefous<br />

pour assurer la facilité ou la sécurité de la<br />

personne qui circule en chaise roulante ;<br />

paliers de repos. Ces aires devront être prévues<br />

devant chaque porte, en fin de plan incliné ;<br />

hauteur <strong>et</strong> type de boîte aux l<strong>et</strong>tres. En eff<strong>et</strong>, quoi<br />

de plus naturel que de regarder si le facteur vous a<br />

apporté une bonne nouvelle ou une facture ! ;<br />

revêtement de sol. L<strong>à</strong> où une voitur<strong>et</strong>te circule, le<br />

sol doit être fait de matériaux durs, non glissants,<br />

sans obstacle <strong>à</strong> la roue <strong>et</strong> bien fixés ;<br />

En cas d’arêtes saillantes, les bords doivent être<br />

arrondis ou pourvus de chanfreins. Leur hauteur ne<br />

doit pas être supérieure <strong>à</strong> 2 cm ;<br />

espace nécessaire. Ne pas perdre de vue la<br />

largeur «utile» des portes, des couloirs <strong>et</strong> des<br />

locaux ;<br />

Il en est de même pour la circulation en ligne droite<br />

ainsi que pour assurer la rotation de la voitur<strong>et</strong>te.<br />

On peut certes prévoir une rotation de 360°, mais<br />

généralement 180° suffisent.<br />

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3-12


3.4.2 Les aménagements intérieurs.<br />

Toutes les pièces de l’habitat doivent être pensées<br />

en fonction de ces critères de «circulation».<br />

De la même manière, un ascenceur doit avoir au<br />

moins 100 cm de largeur <strong>et</strong> 120 cm de profondeur<br />

pour accueillir un fauteuil roulant ;<br />

hauteurs «variables». L’on considère que les<br />

interrupteurs, les boutons de sonnerie, d’ascenseur<br />

<strong>et</strong>c... ne devraient jamais se trouver <strong>à</strong> une hauteur<br />

supérieure <strong>à</strong> un mètre.<br />

Pour atteindre tiroirs <strong>et</strong> armoires, le handicapé en<br />

fauteuil roulant y aura accès entre 40 cm de hauteur<br />

minimale <strong>et</strong> 140 cm de hauteur maximale.<br />

Tout dépendra aussi de la mobilité possible<br />

des membres supérieurs. La hauteur intervient<br />

tout autant au niveau des fenêtres. La personne<br />

handicapée doit pouvoir voir <strong>à</strong> l’extérieur ;<br />

escaliers. Quand l’utilisation des escaliers est<br />

possible, il faut parfois que les marches ne soient<br />

pas en saillie, qu’une rampe soit installée de chaque<br />

côté <strong>et</strong> d’un profil facilitant sa préhension. Dans<br />

certains cas des demi-marches sont utiles, par<br />

exemple quand on dispose de suffisamment<br />

de place... ;<br />

l’ouverture des portes. En construisant du neuf, il<br />

faudra aussi veiller <strong>à</strong> ce que la personne<br />

handicapée puisse ouvrir les portes extérieures,<br />

i n t é r i e u r e s<br />

<strong>et</strong> portes-fenêtres: par un mouvement classique<br />

avant-arrière (par poignée, télécommande...) par un<br />

mouvement latéral coulissant.<br />

Les aménagements évoqués ci-après doivent être<br />

considérés comme éléments de remplacement <strong>à</strong> une<br />

accessibilité architecturale insuffisante.<br />

De manière quelque peu pêle-mêle, nous<br />

envisagerons certaines questions :<br />

Comment entrer chez soi <strong>et</strong> ouvrir <strong>à</strong> ceux qui<br />

arrivent ?<br />

«J’utilise mon bip-bip pour ouvrir ma porte <strong>à</strong><br />

deux mètres <strong>et</strong> me faufiler avec ma<br />

voitur<strong>et</strong>te. J’ai demandé au technicien que la<br />

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3-13


porte s’ouvre vers l’extérieur.» !<br />

Le «bip-bip» est aussi utile pour ouvrir aux visiteurs<br />

mais dans ce cas-ci, sauront-ils que la porte<br />

s’ouvrira vers eux.<br />

Il y a intérêt <strong>à</strong> ce que le mécanisme soit lent !<br />

Pour d’autres, on songera exclusivement <strong>à</strong><br />

l’aménagement des poignées, des accessoires<br />

facilitant le maniement des clefs (voir plus bas).<br />

«A ceux qui arrivent, je confie parfois mes<br />

clefs s’ils sont des intimes».<br />

Sans quoi, on peut faire installer un ouvre-porte<br />

classique ou recourir au vidéophone.<br />

«Ce vidéophone qui perm<strong>et</strong> de voir qui sonne <strong>à</strong><br />

ma porte. Je me sentirais quand même plus<br />

rassuré».<br />

Comment se rendre <strong>à</strong> l’étage ? Il existe des plateformes<br />

élévatrices verticales (d’intérieur<br />

ou d’extérieur) ou <strong>à</strong> trajectoire oblique (le long<br />

d’un escalier).<br />

Comment ouvrir ses portes ? Par un système<br />

automatique (infra-rouge, télécommande), par des<br />

aides techniques <strong>et</strong> gadg<strong>et</strong>s rallongeant les<br />

poignées initiales.<br />

Ces rallonge-clenches avec long levier réduisent<br />

l’effort pour abaisser la poignée.<br />

Pour tourner plus facilement la clef dans la serrure,<br />

il existe également des poignées, qui facilitent la<br />

rotation de la clef.<br />

Comment s’éclairer ? Nous vous parlerons plus<br />

loin de l’intérêt de la domotique pour maîtriser<br />

l’ensemble de son environnement... <strong>et</strong> notamment<br />

pour tout ce qui peut être relié <strong>à</strong> l’électricité.<br />

Sachez déj<strong>à</strong> qu’il existe des interrupteurs<br />

programmables, des man<strong>et</strong>tes perm<strong>et</strong>tant d’agripper<br />

les prises, de basculer les interrupteurs...<br />

Comment se coucher ?<br />

J’attends mon lit avec impatience. Après une<br />

si dure journée, mais...vais-je trouver mon<br />

sommeil ?<br />

Les peurs nocturnes de l’enfant, les cauchemars,<br />

les insomnies... cela se traite parfois avec l’aide d’un<br />

(e) psychologue, d’un médecin...<br />

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3-14


Les douleurs éventuelles entrainées par la position<br />

couchée s’examinent avec le thérapeute qui vous<br />

indiquera la position optimale ou le côté <strong>à</strong> privilégier.<br />

Dans certains cas, l’adjonction de coussins moulés<br />

est nécessaire. Une coque de soutien peut être<br />

envisagée.<br />

Le matelas doit être lui aussi mieux adapté.<br />

Chacun cherche la meilleure position pour trouver<br />

son sommeil. La personne IMC tout autant. Encore<br />

une fois, le thérapeute peut vous conseiller<br />

utilement.<br />

Ce qui pose souvent problème c’est le transfert, la<br />

mise au lit de la personne quadriplégique. Il existe<br />

des soulève-personnes fixes ou mobiles qui<br />

facilitent le passage de la voitur<strong>et</strong>te au lit (de même<br />

que celui de la voitur<strong>et</strong>te <strong>à</strong> la chaise, <strong>à</strong> la baignoire,<br />

<strong>à</strong> la voiture...).<br />

Des lits plus hauts, ou <strong>à</strong> hauteur variable peuvent<br />

faciliter le coucher, le lever <strong>et</strong> également le transfert.<br />

Pour éviter des chutes, des barres latérales peuvent<br />

être fixées.<br />

Pour se redresser plus aisément, songeons aussi<br />

aux dossiers inclinables, aux sangles fixées au<br />

pied du lit, aux poignées de lit latérales...<br />

Comment se meubler ? Nous avons déj<strong>à</strong> évoqué<br />

c<strong>et</strong>te question dans les rubriques relatives <strong>à</strong><br />

l’hygiène <strong>et</strong> <strong>à</strong> l’alimentation... ainsi qu’un peu plus<br />

haut en parlant des lits.<br />

Pour l’ensemble du mobilier il faut réfléchir au cas<br />

par cas <strong>et</strong> envisager simultanément l’aspect<br />

fonctionnel <strong>et</strong> esthétique.<br />

De nombreuses idées existent dans le commerce<br />

classique. Certaines firmes spécialisées ont<br />

également conçu des meubles adaptés qui<br />

s’intègrent dans l’ensemble du mobilier. Le coût est<br />

souvent élevé.<br />

Dans tous les cas, il faut songer aux armoires de<br />

rangement qui, d’une part doivent avoir une<br />

hauteur accessible <strong>et</strong>, d’autre part, des espaces<br />

creux pour les jambes des personnes se<br />

déplaçant en voitur<strong>et</strong>te.<br />

Pour ces personnes des tables <strong>à</strong> hauteur variable,<br />

inclinables ou avec découpe appropriée<br />

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3-15


existent.<br />

3.4.3 Les aides techniques <strong>à</strong> l’entr<strong>et</strong>ien.<br />

Passer de la position debout <strong>à</strong> assis n’est pas<br />

toujours aisé pour ceux qui rencontrent des<br />

difficultés d’équilibre. Des rehausseurs de pieds<br />

pour chaises <strong>et</strong> fauteuils sont disponibles.<br />

Lorsqu’on présente une mobilité réduite ou si on n’a<br />

pas l’usage des deux mains, faire son ménage n’est<br />

pas une mince affaire.<br />

Le n<strong>et</strong>toyage du sol <strong>et</strong> des carreaux, la lessive, la<br />

confection des repas (comme vu plus haut), effectuer<br />

quelques travaux de couture... eh oui ! Pas trop<br />

souvent, mais tout de même... Que de difficultés <strong>à</strong><br />

surmonter grâce <strong>à</strong> des aides techniques appropriées.<br />

Depuis de nombreuses années, la Croix Rouge anime<br />

un service d’aides techniques, qui a pas mal d’idées<br />

sur la question.<br />

Certaines firmes commerciales vendent des articles<br />

qui pourront vous faciliter la vie.<br />

Vivement les ramasse-mi<strong>et</strong>tes <strong>à</strong> long manche, les<br />

«tordeurs de torchon» qu’on peut utiliser <strong>à</strong> une main <strong>et</strong><br />

sans devoir se baisser, les supports ciseaux, les enfileaiguilles,<br />

<strong>et</strong>c...<br />

Il faut souvent faire preuve d’imagination <strong>et</strong> surtout<br />

consulter son ergothérapeute.<br />

Dès le plus jeune âge de la personne IMC, il (elle)<br />

pourra lui apprendre des gestes fonctionnels <strong>et</strong><br />

créer avec elle des p<strong>et</strong>its trucs qui lui seront ensuite,<br />

<strong>à</strong> l’âge adulte, utiles pour prendre un maximum<br />

d’autonomie.<br />

La Ligue<br />

aussi vous conseillera <strong>et</strong><br />

vous guidera<br />

pour trouver des solutions<br />

adaptées <strong>à</strong> vos besoins.<br />

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3-16


3.5 Des besoins non satisfaits ?<br />

Des aides extérieures !<br />

Comme on l’a vu en début de chapitre, certains<br />

n’ont pas besoin d’aménagements particuliers, ni<br />

d’aide technique. Pour d’autres, les adaptations<br />

mentionnées ci-dessus ne suffiront peut-être pas...<br />

ou devront être complétées, de façon provisoire ou<br />

permanente.<br />

N’est ce pas l’endroit pour évoquer quelques aides<br />

complémentaires, le recours <strong>à</strong> des tierces personnes<br />

ou <strong>à</strong> des aides matérielles?<br />

La manutention.<br />

Malgré toutes les aides citées, il arrive que la<br />

personne handicapée ne puisse pas sortir seule de<br />

son lit ou de sa voitur<strong>et</strong>te.<br />

Comment porter, soulever, déplacer une personne<br />

handicapée... en lui rendant la chose plus facile, en<br />

n’exigeant pas trop d’effort de sa part <strong>et</strong> en se<br />

préservant soi-même des maux de dos ?<br />

Des cours sont organisés (<strong>à</strong> l’école du dos !) <strong>à</strong><br />

l’attention des professionnels (personnel infirmier,<br />

éducateurs...) qui apprendront ainsi les techniques<br />

de manutention.<br />

Ils peuvent réexpliquer ces gestes aux parents ou <strong>à</strong><br />

la tierce personne aidante.<br />

La plupart du temps, les kinésithérapeutes<br />

spécialisés en IMC sauront expliquer les<br />

manutentions <strong>à</strong> la fois utiles <strong>à</strong> l’aidant, mais surtout<br />

correctes <strong>et</strong> non nuisibles <strong>à</strong> la personne IMC.<br />

L’ergothérapeute.<br />

L’ergothérapeute est un partenaire indispensable<br />

dans la prise d’autonomie de la personne<br />

handicapée.<br />

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3-17


Certes, il faut que celle-ci ait une indépendance<br />

psychique <strong>et</strong> une maturité qui lui donnent l’envie de<br />

«faire seule».<br />

Dans ce cas, l’ergothérapeute cheminera avec<br />

l’enfant IMC pour qu’il ait accès aux jeux, au<br />

dessin... <strong>et</strong> aussi <strong>à</strong> une toil<strong>et</strong>te, une alimentation<br />

autonome pour en arriver <strong>à</strong> l’habillement <strong>et</strong> aux<br />

autres besoins journaliers.<br />

Les services A.V.J.<br />

Autrement dit, les services d’aide <strong>à</strong> la vie<br />

journalière. Ces services inscrivent leur action dans<br />

u n<br />

ensemble de logements (sociaux) dont un certain<br />

nombre sont conçus <strong>et</strong> aménagés pour y accueillir<br />

des locataires handicapés moteurs.<br />

C<strong>et</strong>te aide AVJ est axée sur le handicap physique<br />

du demandeur, adaptée aux besoins personnels<br />

(aides au lever, coucher, aux repas, aux<br />

déplacements, ...) <strong>et</strong> assurée 24 heures sur 24.<br />

La coordination de soins <strong>à</strong> domicile.<br />

Le logement privatif n’est pas nécessairement<br />

incorporé dans un «ensemble» de logements.<br />

La variété des services offerts dépendra de la<br />

commune où vous résidez.<br />

Mais la coordination peut regrouper les services<br />

suivants : soins infirmiers <strong>et</strong> toil<strong>et</strong>te, aides familiales,<br />

livraison de repas <strong>à</strong> domicile, p<strong>et</strong>its travaux de<br />

plomberie, de menuiserie, coiffeur, kiné, pédicurie,<br />

voire même certains soins dentaires...<br />

Dans le cas où la coordination n’est pas organisée<br />

en tant que telle, il faudra solliciter <strong>à</strong> droite les<br />

repas, <strong>et</strong>... <strong>à</strong> gauche les soins infirmiers <strong>et</strong>c...<br />

L’aide animalière.<br />

Après les chiens-guides pour les non-voyants, un<br />

programme d’aide aux handicapés moteurs se<br />

développe.<br />

Le chien est dressé par un maître-chien en liaison<br />

constante avec le futur utilisateur qui sera ensuite<br />

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3-18


assisté dans les actes de la vie quotidienne.<br />

Dans d’autres cas, des p<strong>et</strong>its singes capucins sont<br />

destinés <strong>à</strong> compenser certains degrés de<br />

dépendance en terme de mouvement <strong>et</strong><br />

d’autonomie de leur maître. Ils seront les «mains de<br />

ceux qui en ont besoin».<br />

A côté des aides humaines <strong>et</strong> techniques, l’animal<br />

ne doit certes pas être oublié.<br />

Si ces programmes vous intéressent, contactez :<br />

pour les chiens :<br />

DYADIS,<br />

avenue Konkel,105-107<br />

1150 Bruxelles<br />

Tél : 02-772.30.12.<br />

pour les p<strong>et</strong>its singes :<br />

Département de Psychologie<br />

Faculté de Médecine des Facultés Universitaires<br />

Notre - Dame de la Paix <strong>à</strong> Namur<br />

Professeur M.Mercier<br />

Tél : 081-22 90 61 - ext : 2331.<br />

La biotélévigilance.<br />

Système d’alarme raccordé 24 heures sur 24 avec<br />

un service d’assistance. Il perm<strong>et</strong> de rassurer la<br />

personne handicapée qui vit seule <strong>et</strong> de garantir une<br />

intervention s’il y a urgence.<br />

Un p<strong>et</strong>it ém<strong>et</strong>teur portable vous donne la possibilité,<br />

sur simple pression, d’avertir le service qui<br />

déclenchera les procédures d’urgence adaptées.<br />

Ce système d’alarme existe dans des organismes<br />

dont la vocation essentielle est précisément la<br />

télévigilance... ainsi que dans des services qui<br />

assurent une coordination de soins <strong>à</strong> domicile.<br />

La domotique.<br />

Que de possibilités grâce <strong>à</strong> l’ ordinateur.<br />

Une installation électrique classique est suffisante...<br />

<strong>et</strong> tout ou presque peut être réalisé ! Du rêve ?<br />

Mais non.<br />

Aujourd’hui, il est possible d’enclencher votre<br />

chaudière, de fermer les vol<strong>et</strong>s, de faire couler l’eau<br />

du bain, ou de préparer son café le matin avec<br />

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3-19


une carte programmée.<br />

Et qui mieux est : que vous pouvez commander <strong>à</strong><br />

distance avant de rentrer chez vous. Tout en faisant<br />

surveiller votre maison pendant votre absence.<br />

Cher ? Parfois, pas toujours !<br />

Le bénévolat.<br />

Et pourquoi pas les gens du quartier ? Certes, on<br />

ne veut pas être constamment en situation de<br />

«demandeur».<br />

Mais parfois, les voisins se proposent... des<br />

contacts se créent, un réseau de relations sociales<br />

s’établit.<br />

P<strong>et</strong>its coups de mains ponctuels, courses chez le<br />

boucher d’en face, dépannages occasionnels.<br />

Des bénévoles se trouvent réunis dans des asbl<br />

comme «Le Volontariat» ou «Télé-service» par<br />

exemple. Mais aussi parfois <strong>à</strong> côté de chez vous.<br />

Parfois ils interviendront <strong>à</strong> titre gracieux, certains<br />

pourront vous demander le remboursement de leurs<br />

frais réels. Rien ne vous empêche aussi de prévoir<br />

spontanément votre contribution pour le service<br />

qu’ils vous rendent.<br />

En payant... comme tout le monde !<br />

Mais pas nécessairement plus cher.<br />

En eff<strong>et</strong>, nombre de magasins organisent<br />

maintenant des livraisons <strong>à</strong> domicile.<br />

Un catalogue de base, un p<strong>et</strong>it coup de fil... <strong>et</strong> les<br />

courses vous sont livrées. Pourquoi ne pas s’éviter<br />

la corvée d’une file aux caisses ? L’employée est<br />

sympa. D’accord. Mais le passage est exigu !<br />

Oui, mais je dois déménager.<br />

L’horreur... si mes moyens sont trop modestes<br />

pour recourir dans leur totalité aux services de<br />

déménageurs.<br />

De-ci, de-l<strong>à</strong>, il existe encore des a.s.b.l. comme<br />

«Les Compagnons Dépanneurs» ou services<br />

analogues susceptibles de vous aider. Le service<br />

social de votre commune pourra également vous<br />

renseigner.<br />

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3-20


Education <strong>à</strong> domicile de l’infirme moteur cérébral<br />

Nancie R. FINNIE.<br />

Editions Masson.<br />

<strong>Accès</strong> - Cible<br />

Sylvie MARTEL <strong>et</strong> Marthe DE SART.<br />

Institut de Réadaptation de Montréal.<br />

Editions Saint Martin.<br />

Accessibilité - Info ( <strong>et</strong> autres guides).<br />

Association Nationale pour le Logement des Handicapés<br />

(Bruxelles).<br />

Accessibilité - Aide Mémoire.<br />

Association des Paralysés de France (Paris).<br />

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A LIRE :<br />

3-21


3.6 Un autre habitat, mais un vrai lieu de vie.<br />

Dans les deux précédentes rubriques de ce chapitre,<br />

nous avons vu comment vivre chez soi ou chez<br />

ses parents moyennant, le cas échéant, quelques<br />

aménagements archirecturaux, aides techniques<br />

<strong>et</strong> / ou services.<br />

Nous vous renvoyons aussi <strong>à</strong> la lecture des<br />

informations relatives <strong>à</strong> l’hygiène, l’habillage <strong>et</strong><br />

l’alimentation qui sont, tout autant que le logement, des<br />

besoins journaliers.<br />

En raison de leur degré de dépendance <strong>et</strong> de<br />

l’assistance qu’elles requièrent, certaines personnes<br />

handicapées ne peuvent vivre de façon autonome.<br />

Il existe des foyers résidentiels pour adultes<br />

handicapés. Certes des structures d’hébergement<br />

existent aussi pour des enfants <strong>et</strong> adolescents.<br />

Mais l’orientation en internat sera alors liée <strong>à</strong> une<br />

situation familiale difficile, <strong>à</strong> l’absence d’école adaptée<br />

proche du domicile, <strong>à</strong> la fatigue ou l’état de santé des<br />

parents. Certains parents clairvoyants sachant que<br />

leur enfant aura besoin d’un encadrement permanent <strong>à</strong><br />

l’âge adulte le préparent <strong>et</strong> se préparent<br />

progressivement <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te situation.<br />

Ils savent qu’il existe souvent de longues listes<br />

d’attente pour pouvoir entrer dans une structure<br />

adaptée.<br />

On parlerait plutôt de lieu de résidence temporaire,<br />

puisque la famille reste très présente <strong>et</strong> que l’enfant y<br />

r<strong>et</strong>ourne fréquemment, voire chaque week-end <strong>et</strong> tout<br />

au long de la durée des vacances scolaires.<br />

C’est plus particulièrement dans le cas de personnes<br />

IMC adultes que le foyer deviendra leur logement<br />

<strong>et</strong> enfin leur réel lieu de vie.<br />

En eff<strong>et</strong>, au-del<strong>à</strong> de l’hébergement proprement dit,<br />

un accompagnement médical, social <strong>et</strong> éducatif y est<br />

généralement assuré.<br />

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3-22


Lorsqu’il s’agit de foyers pour handicapés adultes<br />

travailleurs, la plupart des résidents travaillent <strong>à</strong><br />

l’extérieur, en milieu protégé ou en circuit ordinaire.<br />

Dans le cas de foyers pour adultes nontravailleurs,<br />

des activités occupationnelles <strong>et</strong><br />

d’ergothérapie seront mises en place.<br />

Suivant qu’il s’agisse de homes occupationnels<br />

<strong>et</strong>/ou de homes de nursing qui reçoivent des<br />

personnes gravement dépendantes, les normes<br />

d’encadrement seront différentes.<br />

Dans chaque foyer, l’équipe veillera <strong>à</strong> maintenir les<br />

relations familiales <strong>et</strong> sociales préexistant <strong>à</strong><br />

l’hébergement, cherchera des occupations <strong>et</strong>/ou des<br />

l o i s i r s<br />

extérieurs <strong>et</strong> assurera une sorte d’accompagnement<br />

du (de la) résident (e).<br />

Des administrations régionales prennent <strong>à</strong> leur charge<br />

les frais de logement, d’entr<strong>et</strong>ien, de traitement<br />

<strong>et</strong> d’éducation des handicapés accueillis dans un<br />

établissement agréé.<br />

La personne handicapée paiera néanmoins une<br />

part contributive journalière.<br />

Vie chez soi, en famille, en foyer...<br />

Le type de logement sera parfois lié au choix<br />

personnel, dans d’autres cas aux besoins d’aide<br />

inhérents au handicap.<br />

Des alternatives existent.<br />

Elles nous semblent <strong>à</strong> ce point individuelles qu’il<br />

apparaît assez malaisé d’en faire pour chacune d’elles<br />

une rubrique <strong>à</strong> part entière :<br />

appartements supervisés ;<br />

familles d’accueil ;<br />

installation en senioreries.<br />

Certains de nos affiliés y ont (eu) recours.<br />

Sur simple demande, la Ligue peut vous répercuter<br />

leurs témoignages.<br />

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3-23


Chapitre 4. DU TEMPS LIBRE.<br />

Introduction<br />

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Jeux,<br />

Sports,<br />

Culture,<br />

Tourisme, vacances,<br />

Divers.<br />

Le loisir est le temps dont on peut disposer en dehors de ses activités<br />

habituelles. Tout <strong>à</strong> loisir, on se sent libre <strong>et</strong> désengagé !<br />

C’est donc aussi le temps où il ne faut pas se sentir prisonnier de sa<br />

déficience motrice.<br />

L’enfant, l’adolescent <strong>et</strong> l’adulte IMC sont des gens «ordinaires».<br />

Pourquoi dès lors, ne pas chercher des activités de loisirs ordinaires,<br />

dans les plaines de jeux, des mouvements de jeunesse, des clubs<br />

sportifs, des centres récréatifs ?<br />

Pas toujours simple, certes ! L’encadrement n’est pas toujours<br />

suffisant pour assurer les aides requises aux personnes <strong>à</strong> mobilité<br />

réduite ou les exigences sont trop fortes ou mal adaptées.<br />

Toutefois, ainsi que nous l’avons déj<strong>à</strong> évoqué dans la rubrique<br />

«2.4 L’école», s’il est important que l’enfant IMC puisse <strong>à</strong> la fois se<br />

reconnaître dans sa différence, il est bon qu’il rencontre des enfants<br />

valides afin d’apprendre <strong>à</strong> s’adapter <strong>à</strong> la société.<br />

Ainsi, la fréquentation d’un enseignement spécialisé n’entraîne pas<br />

nécessairement l’impossibilité de s’intégrer dans des loisirs ordinaires.<br />

Cependant l’enfant handicapé scolarisé en enseignement ordinaire<br />

aura parfois avantage <strong>à</strong> fréquenter un mouvement de jeunesse ou un<br />

club sportif spécialisés pour handicapés. Il réalisera qu’il n’est pas<br />

seul <strong>à</strong> avoir des difficultés, il pourra s’épanouir pleinement en ayant<br />

des loisirs où il est aussi performant que les autres.<br />

Vous trouverez quelques suggestions de loisirs adaptés dans<br />

le présent chapitre qui commencera par le jeu puisque, ainsi qu’on<br />

le dit... «tout est jeu pour l’enfant qui apprend en s’amusant» (4.1).<br />

N’oublions pas les activités du corps <strong>et</strong> de l’esprit que sont les sports<br />

(4.2), la culture <strong>et</strong> la créativité (4.3), ainsi que le tourisme <strong>et</strong> les séjours<br />

de vacances (4.4).<br />

Enfin, parce que l’on n’insiste jamais assez sur ce qui «perm<strong>et</strong>» les<br />

loisirs, nous parlerons de l’accessibilité des moyens de transport <strong>et</strong> du<br />

bon vieil argent de poche (4.6).<br />

4-1


4.1 Le Jeu.<br />

L’intérêt de jouer :<br />

Principalement pour l’enfant, mais aussi pour les<br />

plus grands, le jeu est un moyen de découvrir le<br />

monde, de tester ses capacités, d’accroître son<br />

intelligence.<br />

Dans le développement de chacun, le jeu perm<strong>et</strong> de<br />

s’équilibrer affectivement, de réguler ses émotions.<br />

Au travers de jeux d’imitation, l’enfant trouve place<br />

dans le monde des adultes <strong>et</strong> arrive ainsi<br />

progressivement <strong>à</strong> sa propre identification.<br />

L’épanouissement de l’enfant est lié <strong>à</strong> son<br />

développement sensori-moteur. Le bébé prend<br />

plaisir <strong>à</strong> jouer avec son corps, <strong>à</strong> bouger.<br />

C<strong>et</strong>te activité doit être encouragée par l’adulte.<br />

Très tôt, il est utile<br />

de stimuler l’intérêt de<br />

l’enfant par la découverte<br />

de ce qui l’entoure, en lui<br />

proposant des obj<strong>et</strong>s<br />

de formes, de couleurs<br />

<strong>et</strong> de textures variées<br />

(mobiles, hoch<strong>et</strong>s...).<br />

Le jeu stimule ses<br />

p o t e n t i a l i t é s<br />

i n t e l l e c t u e l l e s p a r<br />

l’expérience ludique (jeux<br />

d e c o n s t r u c t i o n ,<br />

d’encastrements, de<br />

puzzles...).<br />

Il acquiert des capacités<br />

d e r a i s o n n e m e n t ,<br />

d’abstraction, d’analyse.<br />

Les jeux de mouvement <strong>et</strong> de plein air ont une<br />

grande importance. Ils perm<strong>et</strong>tent <strong>à</strong> l’enfant<br />

d’investir l’espace, de dépenser son énergie,<br />

d’acquérir des notions essentielles (haut, bas,<br />

droite, gauche, <strong>et</strong>c...).<br />

Enfin, le jeu perm<strong>et</strong> de développer son imaginaire <strong>et</strong><br />

de structurer p<strong>et</strong>it <strong>à</strong> p<strong>et</strong>it sa personnalité.<br />

Le jeu favorise aussi l’adaptation aux exigences<br />

de la vie sociale. De manière non contraignante,<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

4-2


les règles collectives seront progressivement<br />

acceptées.<br />

Le choix du jeu :<br />

L’enfant qui, en raison de son handicap, est incapable<br />

de «manipuler» les pièces de jeux, ne doit cependant<br />

pas être privé de tout le plaisir ainsi que de l’apport<br />

pédagogique procurés par le jeu.<br />

Il est important que l’enfant puisse découvrir les<br />

grandeurs, les formes, les couleurs, en l’aidant <strong>à</strong><br />

prendre les pièces de jeu pour les enfiler sur la tige<br />

d’une pyramide, réaliser un encastrement, trier par<br />

couleurs, par formes...<br />

Les jeux qui correspondent au niveau de<br />

développement mental de l’enfant, doivent pouvoir être<br />

expérimentés par lui, même s’il a besoin d’une «aide<br />

motrice extérieure» pour réaliser le mouvement.<br />

Il développera ainsi ses perceptions <strong>et</strong> le fait de<br />

ressentir le mouvement <strong>à</strong> réaliser facilitera la<br />

commande personnelle de ce mouvement par la suite.<br />

Comme pour chaque enfant le jou<strong>et</strong> doit répondre <strong>à</strong><br />

des critères de maniabilité, stabilité, solidité,<br />

esthétique, sécurité, lavabilité... Pour l’enfant IMC le<br />

choix n’est pas toujours simple.<br />

Il découlera du désir d’offrir un bien-être pur <strong>et</strong><br />

simple <strong>à</strong> l’enfant <strong>et</strong> du souci des parents de ne pas<br />

négliger son développement moteur, mental <strong>et</strong><br />

psycho-affectif.<br />

A quoi être attentifs ? :<br />

<strong>à</strong> la bonne position de l’enfant face au jeu ;<br />

aux réactions associées éventuelles (certains<br />

gestes augmentent la spasticité) ;<br />

au contrôle global du corps, dont l’acquisition est<br />

indispensable pour que l’enfant ait accès <strong>à</strong> certains<br />

jeux ;<br />

<strong>à</strong> la préhension en symétrie.<br />

Pour les enfants qui ont peu de possibilités de<br />

manipulation, le recours <strong>à</strong> des jeux adaptés est<br />

parfois indipensable.<br />

Assurément le jeu doit rester source de plaisir.<br />

Et tout en tenant compte des conseils avisés des<br />

thérapeutes, il faut laisser <strong>à</strong> l’enfant le maximum de<br />

liberté :<br />

dans le choix de son jou<strong>et</strong> personnel ;<br />

dans son désir de participer <strong>à</strong> un jeu collectif,<br />

même s’il n’est pas «entièrement» adapté <strong>à</strong> sa<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

4-3


pathologie, mais où il découvrira les joies de la<br />

relation aux autres.<br />

Et pourquoi les parents n’auraient-ils pas plaisir <strong>à</strong><br />

partager les activités ludiques de leurs enfants?<br />

Cela les allègerait des tensions quotidiennes <strong>et</strong><br />

perm<strong>et</strong>trait aux autres enfants de voir qu’il est<br />

possible de s’amuser avec le p<strong>et</strong>it frère (ou soeur)<br />

IMC.<br />

De la même manière, les adultes IMC n’ont-ils pas<br />

envie d’organiser des jeux de société avec des<br />

personnes de leur âge, de prendre part aux jeux de<br />

leurs enfants, neveux ou<br />

nièces...?<br />

Comment trouver ces jeux ?<br />

Si le kinésithérapeute peut<br />

vous conseiller quant au bon<br />

positionnement de l’enfant IMC<br />

pendant le jeu, ce sont plus<br />

g é n é r a l e m e n t l e s<br />

ergothérapeutes, qui vous<br />

a i d e r o n t<br />

<strong>à</strong> trouver le jou<strong>et</strong> facilement<br />

manipulable ou <strong>à</strong> adapter le<br />

jeu classique trouvé dans le<br />

commerce.<br />

C’est parfois aussi le<br />

psychologue qui guidera<br />

votre choix pour stimuler<br />

l’éveil, le raisonnement... chez<br />

l’enfant.<br />

Les ludothèques, par un système de prêt, perm<strong>et</strong>tront<br />

<strong>à</strong> l’enfant ou au plus grand d’essayer le jou<strong>et</strong> qu’il<br />

convoite avant de bourse délier.<br />

Le Ligue est également <strong>à</strong> votre disposition pour vous<br />

guider.<br />

«Il est vrai qu’une ludothèque concourt notamment <strong>à</strong> rendre la vie plus<br />

agréable au sein des quartiers. Quelle structure, autre que la ludothèque,<br />

a des portes aussi faciles <strong>à</strong> pousser?<br />

Il n’est pas indispensable de savoir lire ou écrire, ni même marcher ou<br />

parler pour jouer ou partager un jeu.<br />

Par contre, jouer facilite ces apprentissages <strong>et</strong>, en même temps, perm<strong>et</strong><br />

des contacts qu’il est difficile, voire impossible, de nouer ailleurs.<br />

La ludothèque se définit comme un espace libre <strong>et</strong> ouvert, lieu<br />

d’animation autour du jeu où se pratique le prêt de jeux ou jou<strong>et</strong>s.<br />

De ce fait, il est un lieu d’apprentissage de la socialisation sur un mode<br />

ludique, non contraignant.<br />

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4-4


Il est, de plus, le vecteur privilégié de communication entre les<br />

générations <strong>et</strong> les cultures».<br />

Extrait de LUDO - n° 21 avril 1991.<br />

Bruxelles :<br />

Certaines ludothèques spécialisées dans la<br />

problématique des enfants ou adultes handicapés<br />

pourront vous aider <strong>à</strong> choisir les jeux convenant le<br />

mieux <strong>à</strong> l’état de développement <strong>et</strong> vous conseiller les<br />

aménagements rendant la manipulation plus aisée.<br />

En guise d’exemple, nous évoquerons les contacteurs<br />

adaptés connectés aux jou<strong>et</strong>s électriques qui<br />

perm<strong>et</strong>tent <strong>à</strong> l’enfant d’actionner lui-même son jou<strong>et</strong> (<strong>et</strong><br />

plus tard son ordinateur...).<br />

A titre indicatif, voici quelques modèles courants :<br />

bouton poussoir<br />

pédale<br />

La Lu.A.P.E., avenue Parmentier 19 <strong>à</strong> 1150 Bruxelles. Tél. 02 - 395 67 42.<br />

L’Oasis, chaussée de Waterloo 1504 <strong>à</strong> 1180 Bruxelles. Tél. 02 - 374 90 90.<br />

Liège :<br />

Centre Pouplin, rue Jonfosse 60 <strong>à</strong> 4000 Liège. Tél. 04 - 222 35 35.<br />

Spécialisé pour le handicap visuel.<br />

Le Tourbillon, rue des Beaux Arts 4 <strong>à</strong> 4200 Sclessin. Tél. 04 - 252 25 20.<br />

Namur :<br />

Bulle de Rêves, boulevard Melot 2 <strong>à</strong> 5000 Namur. Tél. 081 - 22 93 54.<br />

Stembert :<br />

La Ludoschtroumpf, rue de l’Eglise 8 <strong>à</strong> 4801 Stembert. Tél. 087 - 22 75 74.<br />

Tournai :<br />

Ludothèque ACIH, rue Saint Brice 44 <strong>à</strong> 7500 Tournai. Tél. 069 - 25 62 66.<br />

Charleroi :<br />

Vous trouverez des ludothèques spécialisées <strong>à</strong> :<br />

Souris, rue François Reconnu 50 bis <strong>à</strong> 6061 Charleroi.<br />

Tél. 071 - 31 27 19.<br />

Partenariat d’Horizon 2000 <strong>et</strong> de la Ligue d’Aide aux IMC.<br />

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4-5


joystick<br />

surface (magnétique)<br />

Il existe aussi des possibilités de commande <strong>à</strong> souffle,<br />

<strong>à</strong> infra-rouge (par simple interruption du faisceau<br />

lumineux)...<br />

Il existe aussi des firmes de jeux adaptés. Sur<br />

demande, la Ligue vous en fournira les coordonnées<br />

afin que vous sollicitiez leurs catalogues.<br />

Enfin, le groupe ECL-AIR (Elaboration d’une<br />

Classification Ludique- Adaptation,<br />

Information, Recherche) a édité un<br />

«Le jeu de l’enfant handicapé moteur».<br />

Rêve ou réalité.<br />

Marie-Renée AUFAUVRE.<br />

Publications du CTNERHI - Service Recherches.<br />

Diffusion P.U.F. - 1984.<br />

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A LIRE :<br />

g u i d e<br />

4-6


4.2 Le sport.<br />

La pratique sportive n’est pas une nouveauté pour les<br />

personnes handicapées.<br />

N’avez-vous pas vu lors d’émissions télévisées des<br />

événements sportifs tels que les Paralympics ou les<br />

Special Olympics ?<br />

Indépendamment de l’apprentissage sensori-moteur<br />

auquel il contribue, le sport est pour la personne IMC<br />

dépassement de soi <strong>et</strong> pour la société un facteur<br />

d’acceptation <strong>et</strong> d’intégration.<br />

Par ailleurs, l’activité sportive perm<strong>et</strong> d’améliorer<br />

l’attention, la coordination, l’autonomie, la résistance<br />

<strong>à</strong> l’effort...<br />

La pratique de disciplines<br />

sportives donne souvent<br />

l’occasion de rencontres<br />

amicales, d’une meilleure<br />

compréhension de l’autre <strong>et</strong><br />

de soi-même.<br />

Cependant, il ne faut pas<br />

perdre de vue qu’<strong>à</strong> côté<br />

du goût personnel pour telle<br />

ou telle discipline, il est<br />

nécessaire de prendre aussi<br />

en considération la(les)<br />

déficience(s) exacte(s) de<br />

l’intéressé <strong>et</strong> ses capacités<br />

<strong>à</strong> fournir les efforts<br />

physiques requis.<br />

En conclusion, la pratique du sport, nonobstant<br />

le plaisir <strong>et</strong> la satisfaction personnelle qu’elle peut<br />

apporter DOIT faire l’obj<strong>et</strong> d’une surveillance médicale<br />

<strong>et</strong> être consécutive <strong>à</strong> un bilan qui perm<strong>et</strong>tra de cerner<br />

les possibilités gestuelles, la somme d’efforts<br />

supportables, les adaptations requises pour l’exercice<br />

de tel ou tel sport.<br />

Parmi les principaux sports pratiqués par des<br />

personnes avec déficiences motrices, l’on trouve<br />

l’athlétisme, le bask<strong>et</strong> ball en voitur<strong>et</strong>te, la cyclo-danse,<br />

le mini-football, l’équitation, le volley-ball assis<br />

(sitz-ball), la natation, le tennis, le tennis de table, le tir<br />

assis <strong>à</strong> l’arc ou <strong>à</strong> air, <strong>et</strong> pourquoi pas le ski, sans<br />

oublier le vélo, le bowling, la quille, le boccia (pétanque<br />

adaptée) ou la voile !<br />

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4-7


Fédération Sportive Belge pour Handicapés.<br />

Ligue Francophone.<br />

Chaussée de Montignies 86 <strong>à</strong> 6060 GILLY.<br />

Tél : 071 - 48 99 90 - Fax : 071 - 42 16 12.<br />

Pour les grands adolescents <strong>et</strong><br />

les adultes, le choix est assez<br />

vaste. Pour les enfants, il s’agira<br />

plus généralement de clubs de<br />

natation ou d’hippothérapie.<br />

La plupart des clubs adhèrent<br />

<strong>à</strong> des fédérations, dont vous<br />

trouverez quelques adresses<br />

ci-après.<br />

Vous pouvez également<br />

contacter le Ligue pour obtenir<br />

les coordonnées d’activités près<br />

de chez vous.<br />

Fédérations Sportives :<br />

Fédération Sportive des Invalides <strong>et</strong> Handicapés.<br />

L’Essor.<br />

Rue de la Loi 121 <strong>à</strong> 1040 BRUXELLES.<br />

Tél : 02 - 237 42 26 - Fax : 02 - 237 33 10.<br />

Voici un p<strong>et</strong>it extrait du livre de Claudine RICHOZ<br />

«Profession : Infirme»,<br />

paru aux éditions D’EN-BAS,<br />

collection La Parole au Peuple, 1985 (Suisse).<br />

«Pendant l’hiver, j’aimais aller me luger. Ma mère<br />

m’avait ach<strong>et</strong>é une grande luge avec un p<strong>et</strong>it dossier<br />

en fer ; alors, ma mère <strong>et</strong> mon frère m’attachaient<br />

comme ils pouvaient dessus. Avec les enfants, on<br />

faisait le bob : on m<strong>et</strong>tait trois ou quatre luges<br />

appondues ; ils me m<strong>et</strong>taient toujours <strong>à</strong> la fin parce<br />

que la mienne était trop grande pour la m<strong>et</strong>tre au<br />

milieu. Evidemment, ils me perdaient en route <strong>et</strong><br />

j’atterrissais sur un tas de neige. Mais je<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

4-8


Sélection de quelques références extraites de la liste<br />

des documents disponibles dans <strong>notre</strong> bibliothèque.<br />

Handicaps moteurs <strong>et</strong> entrainement sportif.<br />

H. LEVARLET-JOYE <strong>et</strong> J.-CL. DE POTTER.<br />

Editions de l’Université de Bruxelles 1983.<br />

Institut Supérieur d’Education Physique <strong>et</strong> de Kinésithérapie.<br />

Activités aquatiques <strong>et</strong> polyhandicap.<br />

Une démarche pédagogique.<br />

X. BIED-CHARRENTON, C. GERMAIN, N. JEANVOINE,<br />

D. LAMOINE.<br />

Motricité cérébrale -<br />

Réadaptation-Neurologie du développement<br />

1983 - Tome 4-3<br />

Orientation des IMC vers les activités sportives.<br />

Docteur M. GAZEAU.<br />

Cahier du cercle de documentation <strong>et</strong> d’information<br />

pour la rééducation des IMC.<br />

N°. 74 - Janvier-Février-Mars 1978<br />

Contre-indication du sport chez l’ IMC.<br />

Docteur M. GAZEAU.<br />

Cahier du cercle de documentation <strong>et</strong> d’information<br />

pour la rééducation des IMC.<br />

N°. 75 - Avril-Mai-Juin 1978.<br />

Contrôle médico sportif des IMC.<br />

Docteur M. GAZEAU.<br />

Cahier du cercle de documentation <strong>et</strong> d’information<br />

pour la rééducation des IMC.<br />

N°. 75 - Avril-Mai-Juin 1978.<br />

La rééducation par l’équitation.<br />

Renée de LUBERSAC <strong>et</strong> Hubert LALLERY.<br />

Editions Crespin-Leblond. 1973.<br />

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A LIRE :<br />

4-9


4.3 Culture <strong>et</strong> activités artistiques.<br />

Les activités culturelles sont importantes pour<br />

l’enrichissement de la personne, pour la créativité <strong>et</strong><br />

pour l’accès aux notions d’esthétisme : cinéma,<br />

théâtre, concerts, expositions.<br />

L’expression artistique perm<strong>et</strong> aussi de libérer ses<br />

émotions, de développer son imaginaire <strong>et</strong> de sortir de<br />

son éventuel carcan. Tant de possibilités <strong>à</strong> développer<br />

chez tout un chacun !<br />

«Mais comment trouver le temps de donner accès<br />

<strong>à</strong> toutes ces richesses quand les traitements vous<br />

pompent tout votre temps ?»<br />

«Comment aller au spectacle si les transports ne sont<br />

pas davantage accessibles que les salles... ?»<br />

«Et comment lire quand le geste ne suit pas pour<br />

tourner les pages ?»<br />

Certes, des problèmes d’apprentissage peuvent limiter<br />

l’enfant IMC.<br />

Mais, nous avons rencontré des personnes n’ayant<br />

eu que trop peu, voire pas du tout, accès <strong>à</strong> la culture<br />

pour des raisons qui ne leur étaient pas strictement<br />

personnelles.<br />

Dès lors, essayons ensemble d’y arriver.<br />

Le voulez-vous ?<br />

La lecture.<br />

A l’aube de la vie, parents <strong>et</strong> enfant partagent les joies<br />

de la lecture.<br />

Au même titre que pour les chansons <strong>et</strong> histoires<br />

inventées en dernière seconde, les parents bercent<br />

l’enfant d’une voix tendre <strong>et</strong> leur font découvrir les<br />

illustrations.<br />

«Donner des livres <strong>à</strong> un bébé, c’est favoriser une relation intime<br />

<strong>et</strong> verbale entre l’adulte <strong>et</strong> lui, c’est l’aider <strong>à</strong> se construire, <strong>à</strong><br />

structurer le temps, <strong>à</strong> «conquérir» le langage.<br />

Les livres donnent aux parents l’occasion de vivre un moment<br />

différent, intense, un peu hors du temps avec leur(s) tout-p<strong>et</strong>it(s).<br />

Parents <strong>et</strong> enfants ouvrent ensemble la porte de l’imaginaire.»<br />

Extrait de LE LIGUEUR du 11 janvier 1995 page 32.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

4-10


La lecture <strong>à</strong> poursuivre seul dans le secr<strong>et</strong> de sa<br />

chambre ou de son salon n’est pas toujours intérêt ou<br />

passe-temps faciles <strong>à</strong> assouvir.<br />

Parfois, on est en fauteuil, les bras supportent mal le<br />

livre, la flexion de la tête est limitée, les mains sont<br />

malhabiles, le champ visuel est réduit...<br />

Des supports-livres <strong>et</strong> supports-journaux seront fort<br />

utiles.<br />

Passer <strong>à</strong> la page suivante peut être une vraie galère<br />

pour certains. Ils songeront alors aux tourne-pages<br />

manuel, buccal, <strong>à</strong> la tête ou électrique.<br />

D’autres astuces sont réalisables par des<br />

compagnons bricoleurs :<br />

un dé <strong>à</strong> coudre en caoutchouc fixé au bout d’un<br />

bâtonn<strong>et</strong> ou un crayon <strong>à</strong> gomme aideront ceux qui<br />

ont des doigts malhabiles ;<br />

<strong>à</strong> chaque page du livre, placer des trombonnes<br />

décalés <strong>et</strong> utiliser un aimant pour tourner les pages ;<br />

démonter entièrement le livre, placer chaque page<br />

sous chemise plastifiée coupée au format initial du<br />

livre, fixer une glissière en plastique solide au bord<br />

de la page pour la rigidifier <strong>et</strong> l’épaissir ;<br />

on rassemble toutes les pages entre elles par des<br />

lac<strong>et</strong>s... Bricolage valable pour des livres d’enfants<br />

avec peu de pages ! On peut aussi inclure les<br />

pages dans un classeur ;<br />

<strong>et</strong> pour maintenir le livre, glisser un antidérapant<br />

analogue <strong>à</strong> celui dont nous parlions pour la vaisselle<br />

en rubrique 3.3.<br />

Et pour ceux qui ne peuvent manipuler avec les aides<br />

précitées, il est toujours possible de lire sans<br />

bouquin !... au moyen d’audio-cass<strong>et</strong>tes ou de<br />

consulter un CD-Rom sur son ordinateur.<br />

Quelques adresses utiles :<br />

Le Livre Parlé, service de la Ligue Braille.<br />

Tél. : 02 - 533 32 11.<br />

Médiathèque de la Communauté Française.<br />

Tél. : 02 - 640 38 15.<br />

Editions Vander. Tél. : 02 - 762 98 04.<br />

Presses de Belgique. Tél. : 02 - 648 80 60.<br />

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4-11


L’écriture.<br />

Vous avez une âme de poète, de romancier, mais vos<br />

difficultés motrices coincent votre plume, votre crayon.<br />

Dans ce cas, passez <strong>à</strong> la rubrique 5.2. (communication<br />

orale <strong>et</strong> écrite ; méthodes compensatoires).<br />

Le dessin, la peinture.<br />

Sur papier, sur toile, sur soie... Pourquoi pas ?<br />

Marthe-Angèle peint <strong>à</strong> la bouche, le pinceau entre les<br />

dents.<br />

Daniel utilise ses orteils, je ne vous dis pas combien<br />

maman est heureuse des éclaboussures au sol <strong>et</strong> des<br />

pieds sales.<br />

Louise a un programme de dessin assisté sur son<br />

ordinateur. Eh oui !<br />

On peut découvrir ses possibilités <strong>à</strong> l’école, dans son<br />

p<strong>et</strong>it coin, ou en participant <strong>à</strong> des ateliers créatifs.<br />

L’a.s.b.l. ALINEA (Bruxelles) anime un atelier ouvert <strong>à</strong><br />

toute personne douée, ayant déj<strong>à</strong> des aptitudes<br />

en peinture. Elle a également le proj<strong>et</strong> d’ouvrir une<br />

galerie de peinture pour artistes handicapés <strong>et</strong> autres.<br />

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4-12


La musique.<br />

Pouvoir affectif <strong>et</strong> sensitif. Plaisir du son, du rythme.<br />

La musique est parfois outil auxiliaire de thérapie.<br />

Des travaux existent <strong>à</strong> ce propos (voir <strong>notre</strong><br />

bibliothèque).<br />

Ici, nous l’abordons exclusivement comme forme de<br />

détente ou d’accès <strong>à</strong> la mélodie.<br />

Donner sens <strong>à</strong> ce qu’on joue, donner sens <strong>à</strong> ce qu’on<br />

écoute.<br />

Les déficiences motrices n’empêchent pas d’ écouter<br />

la musique puisqu’il s’agit d’une démarche<br />

relativement passive.<br />

Quoique<br />

«Ecouter un violon, un saxo, du piano... oui, mais en<br />

concert dans une salle inaccessible ! ! !»<br />

«Ecouter un disque <strong>et</strong> ensuite r<strong>et</strong>ourner la platine...<br />

Vive la K7 ou le CD. C’est déj<strong>à</strong> mieux».<br />

La musique, c’est l’utilisation d’un instrument, parfois le<br />

porter, le déplacer... C’est également la musique<br />

électronique <strong>et</strong> le recours au synthétiseur.<br />

La culture, c’est aussi.<br />

L’expression théâtrale, la sculpture, la poterie.<br />

Mains malhabiles ? Peu importe !<br />

L’essentiel est de s’exprimer.<br />

C’est encore les musées, les expositions, le théâtre, le<br />

cinéma, les spectacles, <strong>à</strong> chacun selon son goût. Mais<br />

aussi en fonction des volées d’escaliers qui truffent<br />

certains bâtiments. Rendez-vous <strong>à</strong> la rubrique 5.3.4<br />

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4-13


4.4 Tourisme - Vacances.<br />

Partir en vacances... envie, nécessité, droit !<br />

«Oui, mais avec mes quatre roues motrices,<br />

croyez-vous qu’il soit simple d’aller n’importe où...<br />

<strong>et</strong> surtout de le faire en dehors d’un<br />

groupe spécialement organisé pour des<br />

personnes handicapées».<br />

«Visiter les villes de mon pays, voire même<br />

circuler dans la mienne, y faire un brin de<br />

shopping avant de me rendre au théâtre...<br />

Ce n’est pas nécessairement plus évident que<br />

d’aller <strong>à</strong> Amsterdam !»<br />

L’organisation des loisirs <strong>et</strong> des vacances pour<br />

personnes <strong>à</strong> mobilité réduite fait des progrès.<br />

Des lieux ont été rendus accessibles, des textes<br />

légaux ont été votés, des codes d’urbanisme<br />

promulgués. Des guides utiles sont périodiquement<br />

édités.<br />

A titre d’exemples, citons les publications des Affaires<br />

Sociales de la Communauté Française, de la Région<br />

Bruxelles Capitale, de l’asbl Gamah <strong>à</strong> propos de Liège.<br />

Le guide des gîtes de Wallonie.<br />

Le guide Rousseau <strong>et</strong> celui de l’APF pour la France...<br />

Et bien d’autres pour des pays plus lointains.<br />

Beaucoup peuvent être compulsés <strong>à</strong> la Ligue.<br />

Si c<strong>et</strong>te dernière n’est pas une agence spécialisée<br />

(loin s’en faut), elle détient néanmoins quelques pistes<br />

intéressantes.<br />

Il y a très peu d’agences de voyages spécialisées.<br />

Quelques unes du circuit traditionnel, commencent <strong>à</strong><br />

ouvrir leurs portes <strong>et</strong> adapter leurs programmes aux<br />

personnes moins valides !<br />

Au-del<strong>à</strong> de ces agences qui peuvent offrir des<br />

solutions de tourisme individuel <strong>et</strong>/ou collectif, il existe<br />

d e s<br />

organismes <strong>à</strong> caractère social (comme les mutuelles<br />

<strong>et</strong> certaines a.s.b.l.) qui organisent des séjours de<br />

vacances, en Belgique ou <strong>à</strong> l’étranger, pour des<br />

personnes handicapées inscrites isolément, en groupe<br />

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4-14


4.5 Divers.<br />

<strong>et</strong>/ou en famille.<br />

Si vous décidez de voyager sans faire appel <strong>à</strong> des<br />

agences ou <strong>à</strong> des organismes spécialisés, <strong>et</strong> au-del<strong>à</strong> de<br />

l’accessibilité sur place, il vous faudra également penser<br />

au moyen d’arriver <strong>à</strong> destination... par voiture, train,<br />

bateau ou avion.<br />

Nous vous renvoyons <strong>à</strong> la rubrique 5.3.3 (Les transports<br />

en commun).<br />

Enfin, si vous souhaitez lire quelques informations utiles<br />

complémentaires, prenez connaissance de l’article<br />

«I.M.C. <strong>et</strong> Tourisme», édité dans le périodique<br />

trimestriel de la Ligue (décembre 1994).<br />

Il y a encore bien d’autres manières d’occuper ses<br />

loisirs. L’essentiel avant tout est de prendre distance<br />

du quotidien.<br />

Se r<strong>et</strong>rouver en famille.<br />

Se r<strong>et</strong>rouver en famille n’est-ce pas déj<strong>à</strong> pour bien des<br />

élèves internes un moment privilégié, de rencontre<br />

avec leurs parents, frères <strong>et</strong> soeurs...?<br />

Lorsque l’enfant IMC ne peut s’activer effectivement, il<br />

peut sans nul doute participer affectivement <strong>à</strong> la vie<br />

familiale.<br />

Il peut «voir, être présent, vivre des émotions <strong>et</strong><br />

connaître des joies intenses».<br />

Faire une promenade avec ses parents, se rendre<br />

ensemble <strong>à</strong> la grande surface commerciale,<br />

encourager son frère aîné qui joue au foot,<br />

accompagner sa soeur cad<strong>et</strong>te au bac <strong>à</strong> sable... sont<br />

pour l’enfant IMC de multiples manières d’être<br />

associé <strong>à</strong> la vie.<br />

Se faire de nouveaux amis.<br />

Que ce soit l’enfant IMC qui fréquente un mouvement<br />

de jeunesse, l’adolescent ou l’adulte qui fait de<br />

la cyclo-danse, la rencontre avec d’autres est une<br />

nouvelle ouverture sur le monde.<br />

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4-15


Il en va de même des sorties <strong>à</strong> la «cafét’», <strong>à</strong> la «disco»<br />

au «resto» <strong>et</strong>c...<br />

En dehors de vos préférences pour la cuisine thai ou<br />

italienne, restera le problème de l’accessibilité si<br />

vous circulez en chaise roulante. Nous reviendrons<br />

sur la question dans la rubrique 5.3.4.<br />

Le plaisir du jardinage.<br />

Les jardins font partie intégrante de <strong>notre</strong> vie :<br />

espaces verts pour y découvrir des senteurs <strong>et</strong> faire<br />

des rencontres, jardins de communauté comme<br />

moyen thérapeutique, mais surtout dans la présente<br />

rubrique les jardins individuels <strong>et</strong> d’agrément.<br />

Comme tout autre jardinier amateur, la personne<br />

handicapée a envie d’être dans son jardin <strong>et</strong> de<br />

cultiver ses plantes.<br />

Pour répondre <strong>à</strong> ce double désir, <strong>et</strong> tout en<br />

sauvegardant l’harmonie des lieux, il convient :<br />

d’adapter le jardin ;<br />

de faire des choix ;<br />

de s’outiller adéquatement.<br />

La situation du jardin <strong>et</strong> la nature du terrain sont<br />

importantes. Lorsqu’on circule en fauteuil roulant, il<br />

y a lieu de niveler les surfaces, d’organiser l’espace<br />

<strong>et</strong> les diverses installations.<br />

La sécurité de l’usager doit être prévue.<br />

Les chemins seront construits en matière<br />

antidérapante <strong>et</strong> l’accès <strong>à</strong> une pièce d’eau éventuelle<br />

sera étudié soigneusement.<br />

De la même manière, il faut pouvoir ouvrir les portes<br />

<strong>et</strong> sortir de sa maison pour se rendre au jardin, dont<br />

l’accès sera donc facilité.<br />

Le choix des plantes est également essentiel.<br />

Il sera tenu compte des aptitudes mentales <strong>et</strong><br />

physiques du jardinier handicapé : sa force, son<br />

habil<strong>et</strong>é, la surface qu’il peut couvrir avec ses bras<br />

(largeur - hauteur).<br />

La taille <strong>et</strong> la flexibilité des plantes doivent dès lors<br />

être envisagées, de sorte que l’usager puisse les<br />

entr<strong>et</strong>enir.<br />

Au-del<strong>à</strong> de la sélection même des espèces, il faudra<br />

parfois surélever les plate-bandes ou avoir recours <strong>à</strong><br />

des tables de culture pour faciliter les manipulations.<br />

La personne handicapée peut être sensible aux<br />

conditions climatiques, le jardin peut être éloigné<br />

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4-16


de la maison... Dans ce cas, il est prudent d’installer<br />

un abri.<br />

Certaines personnes n’ont pas de terrain !<br />

Pourquoi ne s’aménageraient-elles pas un jardin<br />

vertical sur la terrasse ou sur le balcon?<br />

Pourquoi ne pas créer un patio <strong>à</strong> l’andalouse ? Des<br />

pots de fleurs fixés en hauteur..., c’est de la couleur<br />

<strong>et</strong> de la joie, aisément cultivables pour des<br />

personnes en voitur<strong>et</strong>te.<br />

L’outillage reste un point délicat.<br />

Après avoir parcouru attentivement les magasins<br />

spécialisés <strong>et</strong> s’il subsiste des difficultés, parlez-en <strong>à</strong><br />

votre ergothérapeute ou contactez la Ligue.<br />

Nous chercherons ensemble.<br />

Par exemple pour les fleurs: un sécateur <strong>à</strong> long<br />

manche, <strong>et</strong> pour les branches: un sécateur <strong>à</strong><br />

crémaillère.<br />

Une lecture intéressante :<br />

«Environnement <strong>et</strong> Handicap - les jardins dans la<br />

ville».<br />

Rencontre de Jouy-en-Josas, novembre 1987.<br />

Editions Academia,<br />

Grand’rue 21/115<br />

1348 Louvain-la-Neuve.<br />

Danser en voitur<strong>et</strong>te : la cyclo-danse.<br />

Parfois considérée comme un sport (nous l’avons<br />

d’ailleurs évoqué dans la rubrique 4.2) la cyclodanse<br />

est tout de même un loisir <strong>et</strong> une<br />

distraction <strong>à</strong> part entière .<br />

Pour vous en parler, le mieux est encore de vous<br />

reproduire ci-après un article qui reste pleinement<br />

d’actualité <strong>et</strong> qui fera peut-être de vous un nouvel<br />

adepte.<br />

Extrait de «EN MARCHE» - 15 novembre 1984 :<br />

«68» ne fut pas seulement une année importante pour la jeunesse<br />

française, mais elle fut également le départ d’une révolution, qui va<br />

peu <strong>à</strong> peu apporter aux handicapés la possibilité de goûter aux joies<br />

d’une pratique qui jusqu’ici n’était pas vraiment <strong>à</strong> leur portée. Il s’agit<br />

de la danse ou plus exactement de la cyclo-danse.<br />

Comment cela s’est-il passé ?<br />

En 1968 donc, un anglais George Hart est devenu<br />

handicapé.<br />

C’était un danseur de haut niveau <strong>et</strong> son nouvel état lui<br />

fit perdre son passe-temps favori. Il eut alors l’idée de contacter<br />

un kinésithérapeute, M.Edwards <strong>et</strong> ensemble, ils ont mis au point<br />

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4-17


les premières danses pour voitur<strong>et</strong>tes.<br />

En quelques années, ils créèrent une quarantaine de groupes en<br />

Angl<strong>et</strong>erre, qui chaque année se r<strong>et</strong>rouvent pour des compétitions de<br />

cyclo-danse.<br />

Ce n’est qu’en 1975, que c<strong>et</strong>te nouvelle activité a traversé la Manche<br />

en <strong>direct</strong>ion de la Hollande où Corrie van Hugten, assistante dans<br />

une école de danse de salon, connut une aventure comparable <strong>à</strong><br />

celle de George Hart, avec l’avantage que la technique de base<br />

existait déj<strong>à</strong>.<br />

Après avoir développé ce sport en Hollande, elle décida de le faire<br />

connaître dans d’autres pays.<br />

Corrie van Hugten se rend en août 1983 au congrès annuel de l’union<br />

Belge des Professeurs de Danse <strong>et</strong> de Maintien, où elle expose les<br />

possibilités de la Cyclo-Danse.<br />

Enthousiasmé par c<strong>et</strong>te démonstration, Dominique De Coster décida<br />

de faire naître en Belgique c<strong>et</strong>te nouvelle discipline. Il s’assura la<br />

collaboration de Josée de Fays <strong>et</strong> l’aide de l’Association Chrétienne<br />

des Invalides <strong>et</strong> Handicapés (ACIH). C’est ainsi que fut créé le<br />

premier club de Cyclo-Danse.<br />

Cela se passait en mai 1984 au centre sportif des Coquerées <strong>à</strong><br />

Ottignies - Louvain-la-Neuve.<br />

Danse poussée, assise, ou style Oslo.<br />

La Cyclo-Danse est une discipline qui se veut <strong>à</strong> la fois<br />

sportive <strong>et</strong> récréative <strong>et</strong> qui perm<strong>et</strong> aux handicapés de<br />

se mouvoir harmonieusement sur de la musique en<br />

respectant les caractéristiques dansantes qui sont<br />

propres <strong>à</strong> ladite musique.<br />

Trois possibilités de base sont offertes en fonction de<br />

la mobilité du danseur :<br />

la danse poussée. Il s’agit de la technique adaptée<br />

aux danseurs n’ayant pas l’usage de leurs bras. Le<br />

rythme <strong>et</strong> les figures sont dans ce cas conduits par<br />

un danseur qui se tient debout derrière la voitur<strong>et</strong>te ;<br />

la danse assise. Elle est praticable par tout<br />

danseur sachant se propulser. Les danses se font<br />

généralement par couples, qui évoluent le plus<br />

souvent côte <strong>à</strong> côte ou face <strong>à</strong> face ;<br />

le style Oslo. C<strong>et</strong>te technique est tout <strong>à</strong> fait<br />

particulière <strong>et</strong> nécessite une mobilité des hanches<br />

en plus de celle des bras. Elle se pratique <strong>à</strong> deux,<br />

l’un des danseurs étant debout <strong>et</strong> se tenant face <strong>à</strong><br />

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4-18


son partenaire voituré. C<strong>et</strong>te technique perm<strong>et</strong><br />

notamment la pratique du rock and roll.<br />

Les mouvements de jeunesse :<br />

scoutisme, patro <strong>et</strong> autres.<br />

Toutes <strong>et</strong> tous, vous connaissez !<br />

Ce que vous ignorez peut-être c’est que diverses<br />

unités accueillent des jeunes handicapés.<br />

Pour savoir s’il y a une section près de chez vous,<br />

contactez :<br />

Section Malgré-Tout des scouts <strong>et</strong> guides<br />

pluralistes.<br />

Avenue de la Porte de Hal 38 - 39<br />

1060 Bruxelles.<br />

Tél. : 02 - 539 23 19.<br />

Chef d’unité L.L.N. 291 eme :<br />

Dominique Destrebeck. Tél. : 010 - 41.35.01<br />

Chef d’unité Bruxelles<br />

Eric Danon. Tél. : 02 - 241.51.18<br />

Chef d’unité Liège<br />

Michel Guissard. Tél. : 04 - 365.63.00<br />

L’Equipe Nationale de Liaison,Scoutisme, <strong>et</strong><br />

Guidisme pour Handicapés de la fédération<br />

des scouts catholiques.<br />

Rue de Dublin 21<br />

1050 Bruxelles.<br />

Tél. : 02 - 512 46 91.<br />

La télévision.<br />

E n d e h o r s d e c e s<br />

mouvements de jeunesse<br />

q u i<br />

couvrent une grande partie<br />

du pays il existe des<br />

mouvements locaux.<br />

La Ligue pourra vous<br />

communiquer quelques<br />

adresses <strong>et</strong> vous m<strong>et</strong>tre en<br />

rapport avec des parents<br />

qui en ont fait l’expérience.<br />

Tant décriée par certains... la télévision perm<strong>et</strong>tra<br />

une certaine récupération physique. Tant de<br />

sollicitations <strong>à</strong> l’école <strong>et</strong> du coup une bonne fatigue<br />

mentale.<br />

Tant de dépense physique pour réussir sa<br />

rééducation, tant de force musculaire pour travailler.<br />

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4-19


4.6 Ne perdons pas de vue.<br />

les moyens de transport pour accéder aux loisirs,<br />

l’argent de poche.<br />

L’accès aux loisirs suppose aussi l’accès<br />

aux moyens de transport.<br />

Laissant provisoirement de côté l’épineux problème<br />

des transports en commun (pour lesquels nous vous<br />

renvoyons au chapitre 5), qu’il nous soit permis<br />

d’inviter les parents <strong>à</strong> penser le plus tôt possible<br />

<strong>à</strong> l’aménagement de leur véhicule.<br />

Certes, en fonction du choix de la voiture, cela peut<br />

entraîner des dépenses supplémentaires. Pourtant,<br />

l’investissement financier n’est pas nécessairement<br />

très lourd.<br />

Beaucoup de personnes ont recours <strong>à</strong> des<br />

aménagements sophistiqués de leur voiture<br />

particulière.<br />

D’autres achètent un modèle «camionn<strong>et</strong>te» ou<br />

«break» qui facilite l’accès <strong>direct</strong> de la voitur<strong>et</strong>te,<br />

avec un minimum d’adaptations (voir <strong>à</strong> ce suj<strong>et</strong> le<br />

chapitre 5).<br />

Sachez <strong>à</strong> quel point un véhicule adapté a pour<br />

avantages:<br />

d’éviter aux parents de fatigantes manipulations ;<br />

d’assurer le confort optimal de l’enfant ;<br />

<strong>et</strong> surtout de favoriser les évasions.<br />

L’argent de poche.<br />

Il faut des sous pour accéder aux loisirs... !<br />

Peut-être ! Il faut savoir gérer ses sous... !<br />

Sûrement !<br />

L’apprentissage de l’autonomie financière est<br />

important. Il entre dans le contexte général de<br />

l’indépendance intellectuelle <strong>et</strong> de la maturité de la<br />

personne.<br />

Plus tard, <strong>à</strong> l’âge adulte, gérer sa vie, c’est aussi<br />

gérer ses revenus <strong>et</strong> son patrimoine. C’est pouvoir<br />

penser, choisir <strong>et</strong> agir.<br />

Mais c’est aussi savoir ce qu’on fait, vers où on va...<br />

<strong>et</strong> avec combien d’argent disponible pour s’offrir telle<br />

ou telle chose.<br />

Au même titre que pour un enfant valide, gérer<br />

son argent de poche est important pour celui qui<br />

présente une limitation motrice.<br />

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4-20


Chapitre 5. DES COMMUNICATIONS UTILES.<br />

Introduction<br />

La communication est le fait d’établir une relation avec autrui.<br />

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Relation aux autres,<br />

Communication orale ou écrite,<br />

Moyens de communication.<br />

C’est l’indispensable besoin d’échanger, d’avoir des<br />

choses <strong>à</strong> se dire, de nouer des rencontres avec<br />

sa famille, d’autres personnes IMC, des valides...<br />

Mais, quel sera leur regard ?<br />

Comment élargir le dialogue ? De la même manière,<br />

chacun désirera accéder <strong>à</strong> l’information, recueillir l’avis<br />

de professionnels <strong>et</strong> construire avec eux un partenariat<br />

dynamique (5.1).<br />

C’est la recherche de formules compensatoires aux<br />

langages oral <strong>et</strong> écrit si ces derniers sont perturbés ou<br />

défaillants.<br />

Des «trucs» gestuels, expressifs, affectifs...<br />

Des méthodes ou des aides matérielles...<br />

Des nouvelles technologies... (5.2).<br />

C’est enfin un ensemble de moyens perm<strong>et</strong>tant<br />

d’ ém<strong>et</strong>tre ou de recevoir un message (téléphone, fax,<br />

réseau Intern<strong>et</strong>, Handyn<strong>et</strong>...) ou de faciliter le<br />

déplacement (adaptation de son véhicule privé,<br />

accessibilité des transports publics, circulation en ville,<br />

bâtiments publics...) (5.3).<br />

Donner la possibilité de communiquer <strong>à</strong> des personnes qui ont<br />

des difficultés, c’est élargir leur champ de relations <strong>et</strong>... par voie de<br />

conséquence optimaliser leur intégration sociale.<br />

5-1


5.1 Communication - Relation aux autres.<br />

« Dis-moi qui tu es ; je te dirai qui je suis ! »<br />

« Mais pourquoi donc me prend-il pour un homme saoul ?<br />

Je marche de travers ! Mais je sais clairement ce que je dis. »<br />

La communication n’est pas simple parce que :<br />

elle concerne deux partenaires « soi <strong>et</strong> l’autre »,<br />

avec leurs aptitudes émotionnelles, intellectuelles <strong>et</strong><br />

rationnelles ;<br />

elle s’établit dans un équilibre des relations où<br />

chacun doit pouvoir donner <strong>et</strong> recevoir.<br />

Pas question d’élaborer ici une approche<br />

psychanalytique <strong>et</strong> de décortiquer ce qui, au fin fond<br />

de <strong>notre</strong> inconscient, fait éventuel barrage au dialogue<br />

« handicapé - valide ».<br />

Plus simplement,... essayons de comprendre :<br />

ce qui se passe tant chez la personne handicapée<br />

que chez la personne valide ;<br />

ce qui risque d’occasionner des interférences dans<br />

la dite relation.<br />

La personne qui présente un handicap congénital<br />

(IMC) doit, dès l’enfance, organiser sa vie en<br />

conséquence puisqu’elle rencontrera (notamment pour<br />

des raisons de mobilité) des difficultés <strong>à</strong> participer <strong>à</strong> la<br />

vie sociale. Elle devra aussi apprendre <strong>à</strong> vivre avec<br />

les idées toutes faites que les « normaux » se font des<br />

personnes handicapées.<br />

Face <strong>à</strong> ces préjugés, elle pourrait progressivement<br />

perdre le sentiment de sa propre valeur, alors que,<br />

comme tout un chacun, elle a besoin d’être reconnue<br />

<strong>et</strong> appréciée.<br />

Il est vrai que, par la nature même de son handicap,<br />

la personne IMC est souvent dans un état de<br />

dépendance physique <strong>à</strong> l’autre. Ce qui ne facilite pas<br />

la réciprocité des échanges... alors qu’il y a plein de<br />

« niveaux » où elle peut se situer !<br />

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5-2


« A l’aide ponctuelle que je lui apporte pour couper sa<br />

viande au restaurant, il me r<strong>et</strong>ourne son sourire, son<br />

humour. Savez-vous que c’est formidable ! »<br />

En fauteuil roulant, la personne handicapée a du mal <strong>à</strong><br />

regarder son interlocuteur « debout ».<br />

Elle peut le cogner avec ses repose-pieds ?<br />

Parce qu’il ne peut pas toujours aussi aisément<br />

participer aux jeux des enfants de son âge, l’enfant<br />

IMC risque de manquer de contacts si ses parents ne<br />

les provoquent pas d’une certaine manière.<br />

S’il souffre d’athétose, son sourire peut ressembler <strong>à</strong><br />

un rictus. S’il parle, ce sera chaotique <strong>et</strong> difficilement<br />

compréhensible.<br />

Dans la plupart des cas (problèmes de mobilité ou de<br />

langage oral obligent), le facteur « rythme <strong>et</strong> temps »<br />

interviendra dans la relation. La personne IMC doit<br />

espérer la patience <strong>et</strong> l’écoute de son interlocuteur...<br />

La personne valide (même si elle n’a pas de<br />

préjugés) devra faire face <strong>à</strong> ses doutes, son anxiété,<br />

sa curiosité.<br />

Parfois, elle n’hésitera pas <strong>à</strong> faire des commentaires<br />

(désobligeants en certains cas) sur le comportement<br />

perçu comme « bizarre » dans le chef de la personne<br />

handicapée.<br />

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5-3


A d’autres moments, son excès de pitié sera tout<br />

autant « détesté » par la personne handicapée qu’un<br />

rej<strong>et</strong> manifeste.<br />

Alors, quels sont les moyens pour tenter de « vivre<br />

ensemble », de communiquer <strong>et</strong> d’établir la<br />

relation ?<br />

Il faut sans doute une connaissance réciproque :<br />

je suis IMC : « que se passe-t-il chez l’autre ? » ;<br />

je suis valide : « quelle est c<strong>et</strong>te personne derrière<br />

son handicap ? ».<br />

Il faut aussi de la part de la personne handicapée (<strong>et</strong><br />

initialement de sa famille) un souci de découverte du<br />

milieu social dans son ensemble <strong>et</strong> de la part de la<br />

personne valide un respect des différences.<br />

Ces tentatives de « rencontre » peuvent être facilitées<br />

par l’esprit d’ouverture des parents, par le jeu, le sport,<br />

les activités de loisirs,... par la réalisation de<br />

sensibilisations <strong>et</strong> de séances d’information du public :<br />

matériels videos, activités théâtrales, medias...<br />

« Apprendre <strong>à</strong> vivre ensemble ».<br />

Informations <strong>et</strong> pistes d’actions<br />

Handicaps - Info., Vol 6, n°3 1992.<br />

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A LIRE :<br />

5.4


5.2 Communication orale ou écrite.<br />

Des méthodes compensatoires.<br />

Le premier langage de l’enfant est la reconnaissance<br />

de l’interlocuteur privilégié par le bébé.<br />

P<strong>et</strong>it <strong>à</strong> p<strong>et</strong>it, il se rend compte que bruits<br />

<strong>et</strong> expressions faciales ont une<br />

signification.<br />

Il commence déj<strong>à</strong> <strong>à</strong> entrer en relation, <strong>à</strong><br />

prendre conscience qu’il détient le<br />

moyen d’obtenir quelque chose.<br />

Il entre donc «en communication»,<br />

avant même qu’il s’agisse de<br />

conversation ou de compréhension de<br />

mots familiers.<br />

Babillage, premiers mots, prononciation<br />

hési tante, développement d u<br />

vocabulaire, construction de phrases...<br />

Tout parent est passé par le plaisir de<br />

la découverte des premiers mots tant<br />

attendus.<br />

Dans bon nombre de cas, l’infirme<br />

moteur cérébral présente des difficultés<br />

de langage, qui peuvent aller de simples<br />

difficultés articulatoires jusqu’<strong>à</strong><br />

l’impossibilité d’ém<strong>et</strong>tre une parole.<br />

De la même manière que la déficience motrice peut<br />

gêner l’enfant dans les actes respiratoires <strong>et</strong><br />

nutritionnels, elle pourrait entraîner des déficits au<br />

niveau du langage oral, de la phonétique, de la voix.<br />

Or, il est important que la relation s’établisse, qu’il y<br />

ait «communication» entre lui <strong>et</strong> les autres, pour<br />

construire sa personnalité <strong>et</strong> pour que l’équilibre des<br />

échanges entre lui, ses parents <strong>et</strong> les autres existent.<br />

«Par ses mimiques, par ses gestes ou son<br />

regard, je comprends très bien Vincent», dit<br />

la maman <strong>à</strong> l’institutrice.<br />

«Certes, mais ce ne sera pas le cas du reste de son<br />

entourage», répond l’enseignante.<br />

«Si on essayait le C.A.P.? (Communiquer <strong>et</strong><br />

Apprendre par Pictogrammes )» ajoute-t-elle.<br />

Si la rééducation logopédique (voir 2.2.2.) ne résoud<br />

pas <strong>à</strong> suffisance les difficultés de langage oral de<br />

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5-5


5.2.1 Moyens auxiliaires ou prothèses de communication.<br />

les gestes ou signes adaptés : chez le jeune<br />

enfant <strong>et</strong> plus tard s’il persiste une difficulté<br />

intellectuelle qui rend la conceptualisation plus<br />

malaisée, la communication par gestes est souvent<br />

envisagée spontanément. La relation n’en sera que<br />

plus <strong>direct</strong>e.<br />

la méthode Sésame a certes comme point de<br />

départ les signes utilisés par les sourds mais est<br />

appliquée aux personnes qui ont des diffcultés<br />

d’expression verbale <strong>et</strong>/ou de compréhension.<br />

Le geste pratiqué par l’adulte est toujours<br />

accompagné de la parole, il peut susciter <strong>et</strong><br />

soutenir le langage verbal déficient de l’enfant.<br />

Seuls les mots les plus importants <strong>et</strong> les plus<br />

utiles au quotidien sont «signés».<br />

Il existe également un langage gestuel français :<br />

le Coghamo ; abréviation de «communication<br />

gestuelle pour handicapés moteurs».<br />

Tant Sésame que Coghamo perm<strong>et</strong>tent<br />

d’exprimer ses besoins <strong>et</strong> ses désirs immédiats,<br />

sans support quelconque (au contraire du Bliss<br />

ou du CAP dont on parle plus loin). On a d’une<br />

certaine manière «le matériel avec soi» : la main<br />

pour communiquer .<br />

Ces méthodes seront d’autant plus efficaces qu’elles<br />

seront utilisées au moment où ça se présente, comme<br />

par exemple faire les gestes de «boire» ou «manger»<br />

pendant les repas...<br />

De plus, les utilisateurs ont constaté que chez l’enfant<br />

IMC qui a plus difficilement l’occasion de bien vivre<br />

son corps, ces formes de communication gestuelle<br />

lui donnent la possibilité de réaliser des expériences<br />

motrices.<br />

les photographies, les images de situation,<br />

les pictogrammes (représentation écrite par le<br />

dessin) : la méthode CAP offre des solutions en<br />

rapport avec les besoins immédiats de l’enfant.<br />

les systèmes symboliques (idéogrammes) :<br />

la méthode Bliss perm<strong>et</strong> <strong>à</strong> la personne IMC de<br />

recourir <strong>à</strong> l’utilisation de signes graphiques pour<br />

exprimer également des besoins quotidiens, mais<br />

aussi des états affectifs, des concepts, des idées...<br />

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5-6


l’IMC, des méthodes<br />

c o m p e n s a t o i r e s<br />

existent <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent<br />

une communication<br />

non-verbale.<br />

C e s s y s t è m e s<br />

pictographiques ou<br />

symboliques sont<br />

développés sur des<br />

supports mobiles : un<br />

tableau, un livre où<br />

l’enfant pointe son<br />

m e s s a g e , d e s<br />

dominos, des tampons<br />

<strong>à</strong><br />

encastrer...<br />

Ils peuvent aussi être<br />

insérés dans un<br />

p r o g r a m m e<br />

d’ordinateur logiciel de<br />

communication), mis<br />

sur régl<strong>et</strong>tes, cubes,<br />

dans un cahier,<br />

classeur, sur un<br />

rouleau... <strong>et</strong> le cas<br />

échéant fixés <strong>à</strong> la table<br />

de travail d’une chaise<br />

roulante sous forme de<br />

grilles ou tableaux.<br />

«Rendre parlantes les lèvres assoupies»<br />

(Goeff Busby).<br />

Attention :<br />

Lorsque l’enfant peut accéder <strong>à</strong> la lecture <strong>et</strong> au<br />

message écrit, il ne faut pas se précipiter vers les<br />

systèmes développés ci-dessus. Certes, il ne faut pas<br />

les négliger mais il est bon de se souvenir que la<br />

lecture perm<strong>et</strong>tra aussi <strong>à</strong> l’enfant d’accroître sa<br />

culture générale.<br />

Si le graphisme reste malaisé, le recours <strong>à</strong> l’ordinateur<br />

s’indique. Ne parlons plus des machines <strong>à</strong> écrire qui<br />

vont rejoindre nos greniers.<br />

les synthèses vocales. Elles perm<strong>et</strong>tent de<br />

transposer un langage graphique <strong>et</strong> d’ém<strong>et</strong>tre un<br />

langage vocal électronique facilitant la<br />

communication des IMC présentant de gros troubles<br />

d’expression.<br />

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5-7


Dans tous les cas, avant le choix, il faudra s’assurer du niveau<br />

de compréhension, des capacités de concentration, d’orientation<br />

spatiale, de perception... de l’enfant.<br />

L’approche précoce <strong>et</strong> la mise <strong>à</strong> disposition d’un outil de<br />

communication non-verbale chez l’IMC lui perm<strong>et</strong>tra une familiarisation<br />

certes, mais aussi un meilleur profit dans la poursuite de sa scolarité,<br />

dans l’accès aux loisirs, <strong>et</strong>c...<br />

5.2.2 L’écriture.<br />

Les pré-requis de l’écriture, de l’orthographe, ont déj<strong>à</strong><br />

été évoqués en 2.4 (L’école).<br />

Il y a été question de l’intelligence, de la vision,<br />

de l’organisation spatio-temporelle, de la maîtrise<br />

du langage oral, des capacités d’attention <strong>et</strong> de<br />

mémoire...<br />

Mais l’écriture, c’est aussi un geste <strong>à</strong> réaliser <strong>et</strong> qui<br />

peut être entravé par la spasticité ou l’athétose trop<br />

importantes de l’enfant.<br />

«Si on se trouve en présence d’un enfant qui a des<br />

difficultés dans le maniement du crayon, il ne faut pas<br />

vouloir brûler les étapes, chacune ayant sa signification<br />

<strong>et</strong> son apport propre.<br />

En cas de difficulté d’écriture, il est utile de stimuler,<br />

sous forme de jeu, différents mouvements du stade de<br />

coordination manuelle auquel l’enfant se trouve, plutôt<br />

que de centrer les exercices de coordination manuelle<br />

uniquement sur l’écriture» ainsi l’explique Marie-Rose<br />

Sm<strong>et</strong>s.<br />

Pour faciliter l’écriture, des outils peuvent être fournis<br />

<strong>à</strong> l’enfant :<br />

on lestera le crayon pour que le poids stabilise le<br />

geste de l’enfant ;<br />

on fixera un embout en caoutchouc pour en<br />

facilter la préhension ;<br />

on glissera en dessous de la feuille un antidérapant<br />

si l’enfant a les gestes brusques ;<br />

on passait jadis <strong>à</strong> la machine <strong>à</strong> écrire, dont le<br />

clavier était élargi ou muni de guide-doigts, pour<br />

éviter de toucher plusieurs touches, quand il y a des<br />

mouvements incoordonnés.<br />

Il pouvait s’agir aussi d’un grand clavier avec<br />

boutons <strong>à</strong> tirer ou encore d’un clavier ordinaire<br />

qu’on commandait avec une licorne ;<br />

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5-8


5.3 Moyens de communication.<br />

certaines adaptations alors prévues pour les<br />

machines <strong>à</strong> écrire sont encore utilisées sur<br />

l’ordinateur qui est aujourd’hui un grand atout<br />

pour le jeune IMC.<br />

De la même manière que pour la maîtrise de son<br />

environnement (domotique), pour le jeu, le dessin... le<br />

matériel informatique est une aide <strong>à</strong> l’écriture.<br />

L’enfant pourra ainsi élaborer <strong>et</strong> restituer des données<br />

avec un minimum d’intervention humaine.<br />

Il pourra accéder <strong>à</strong> ces logiciels par des<br />

aménagements tels que joy-stick, contacteur, faisceau<br />

infra-rouge...<br />

Pour les synthèses vocales, l’enseignement assisté<br />

par ordinateur <strong>et</strong> les technologies nouvelles en<br />

général, il existe des a.s.b.l. qui peuvent très utilement<br />

vous conseiller, puisqu’elles regroupent souvent des<br />

i nformati ciens, des psycho-pédagogues,<br />

kinésithérapeutes, ergothérapeutes... spécialisés en<br />

i n f i r m i t é<br />

motrice cérébrale.<br />

Sur simple appel, la Ligue pourra vous renseigner<br />

ces lieux de consultations <strong>et</strong> de conseils.<br />

Prenez aussi l’ avis de votre kinésithérapeute.<br />

En pointant vos symboles sur tableau, en tenant le<br />

crayon lesté, en accédant <strong>à</strong> votre ordinateur... veillez<br />

au geste correct du bras <strong>et</strong> de la main, maintenez une<br />

bonne position assise.<br />

Votre thérapeute vous y aidera.<br />

5.3.1 Le téléphone, le facsimile <strong>et</strong> l’ordinateur avec modem.<br />

Dans l’utilisation du téléphone, les personnes IMC<br />

rencontrent parfois des difficultés de se mouvoir<br />

jusqu’<strong>à</strong> l’appareil, souffrent d’un manque de force pour<br />

le transporter, pour le stabiliser <strong>et</strong> éprouvent du mal<br />

<strong>à</strong> soulever <strong>et</strong> soutenir le combiné, <strong>à</strong> former le numéro<br />

d’appel <strong>et</strong>c...<br />

Des adaptations assez simples peuvent être<br />

effectuées : rallonge du cordon, installation de prises<br />

murales en divers endroits du logement, utilisation<br />

d’une table roulante, pose de l’appareil sur une surface<br />

antidérapante, adjonction de support-corn<strong>et</strong>...<br />

L’évolution des technologies perm<strong>et</strong> de se passer<br />

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5-9


de plus en plus de ces gadg<strong>et</strong>s.<br />

Un poste téléphonique «mains libres», avec ou sans<br />

mémoire est en circuit depuis de nombreuses années<br />

déj<strong>à</strong>. Ce poste, muni d’un simple amplificateur<br />

récepteur <strong>et</strong> d’un ém<strong>et</strong>teur, peut être utilisé sans tenir<br />

le corn<strong>et</strong>, par un système de touches <strong>à</strong> enfoncer pour<br />

former le numéro d’appel.<br />

De la même manière, lors de la réception d’une<br />

communication, il est possible de converser sans avoir<br />

<strong>à</strong><br />

décrocher.<br />

De surcroît, beaucoup de postes <strong>à</strong> mémoire offrent<br />

des touches de clavier plus sensibles <strong>et</strong> plus<br />

grandes que sur un téléphone simple.<br />

Ce qui perm<strong>et</strong> de sélectionner un numéro d’appel avec<br />

une main plus maladroite, le coude, le menton, un<br />

bâton.<br />

Bien qu’<strong>à</strong> ce jour on puisse craindre l’inverse <strong>et</strong><br />

regr<strong>et</strong>ter une extrême miniaturisation de certains<br />

modèles.<br />

Aujourd’hui, les réseaux de télécommunication offrent<br />

d’autres possibilités :<br />

le téléphone portable : généralement en connexion<br />

avec une unité fixé, il perm<strong>et</strong> une autonomie de<br />

50 m. <strong>à</strong> l’intérieur d’un bâtiment <strong>et</strong> de 300 m. en<br />

terrain dégagé ;<br />

le G.S.M. : mobilophone de la dernière génération.<br />

Précieux pour la personne <strong>à</strong> mobilité réduite dont<br />

(par ex.) la voiture tomberait en panne sur<br />

l’autoroute ;<br />

le sémaphone : offre la possibilité de recevoir des<br />

tonalités codées, des messages chiffrés ou écrits.<br />

Il vous faudra toutefois rappeler votre interlocuteur.<br />

Divers systèmes d’accès <strong>à</strong> des données <strong>et</strong>/ou <strong>à</strong> des<br />

opérations ont vu le jour.<br />

Quelques exemples :<br />

le home banking, par téléphone ou par ordinateur<br />

pour faire ses opérations bancaires sans sortir de<br />

chez soi ;<br />

Handyn<strong>et</strong> : voir page 7-4 ;<br />

Handitel : système informatique fonctionnant<br />

24 heures sur 24 <strong>et</strong> 7 jours sur 7, dans les trois<br />

langues nationales, mis <strong>à</strong> disposition par le<br />

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5-10


5.3.2 Le transport privé.<br />

5.3.2.1 Ma première voitur<strong>et</strong>te.<br />

Ministère de l’Intégration Sociale (anciennement<br />

Prévoyance Sociale) afin de perm<strong>et</strong>tre aux<br />

personnes handicapées de poser toutes questions<br />

sur le traitement de leur dossier « allocations ».<br />

Accessible par téléphone <strong>à</strong> touches ou par modem.<br />

Numéros d’appel :<br />

en français : 02 - 548. 08.00<br />

en allemand : 02 - 548.08.20<br />

en néerlandais : 02 548.08.10<br />

A moins de rechercher son brev<strong>et</strong> de pilote d’avion de<br />

tourisme, c’est habituellement de véhicule automobile<br />

dont il est question.<br />

Y accéder lorsqu’on est muni d’appareillage ou<br />

utilisateur d’une chaise roulante n’est pas toujours<br />

facile.<br />

En devenir plus tard le conducteur entraîne au<br />

préalable un cheminement certain.<br />

« Vous n’imaginez pas <strong>à</strong> quel point la démarche était difficile pour mes parents.<br />

Moi, j’avais déj<strong>à</strong> vu <strong>à</strong> l’école le super engin de Florian.<br />

J’en mourais d’envie, car depuis qu’il avait sa voitur<strong>et</strong>te tout le monde le regardait.<br />

Pour mes parents, c’était autre chose.<br />

Ils devaient se faire une raison : la marche était vraiment compromise. »<br />

Et c’est bien d’une nouvelle souffrance qu’il s’agit <strong>à</strong><br />

l’achat de la première voitur<strong>et</strong>te. Bien davantage que<br />

le choix que l’on doit opérer pour trouver le matériel le<br />

plus adapté.<br />

Il était encore possible de croire que c<strong>et</strong>te aptitude <strong>à</strong> la<br />

marche allait se développer ; pourtant, ce n’est pas le<br />

cas. Or, il faut garantir <strong>à</strong> <strong>notre</strong> enfant un maximum<br />

d’autonomie, lui perm<strong>et</strong>tre de se passer de nous pour<br />

se déplacer <strong>à</strong> l’école, dans la famille, dans le quartier...<br />

Il ira ainsi plus facilement vers les autres.<br />

Le choix d’un matériel adapté nécessitera néanmoins<br />

les conseils du kinésithérapeute de l’enfant <strong>et</strong> des<br />

firmes spécialisées.<br />

Ensemble, ils analyseront les besoins de la<br />

personne handicapée.<br />

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5-11


a-t-il la possibilité d’effectuer un transfert de la<br />

voitur<strong>et</strong>te au lit, de la voitur<strong>et</strong>te <strong>à</strong> la baignoire,... ?<br />

qui assurera son « apprentissage <strong>à</strong> la conduite », au<br />

maniement du modèle r<strong>et</strong>enu <strong>et</strong> plus principalement<br />

lorsqu’il s’agit d’une voitur<strong>et</strong>te électronique ?<br />

<strong>et</strong>c...<br />

Ensemble, ils rechercheront le matériel qui répond<br />

au mieux aux besoins <strong>et</strong> pourront proposer des<br />

essais.<br />

Le cas échéant, <strong>et</strong> même s’il y a une grande variété de<br />

produits, il faudra apporter des « modifications <strong>à</strong> la<br />

carte » afin que le matériel soit véritablement adapté <strong>à</strong><br />

la personne.<br />

La LIGUE peut vous renseigner des firmes disposées<br />

<strong>à</strong> étudier ces questions.<br />

5.3.2.2 Comment entrer dans la voiture de mes parents ?<br />

«Ce dimanche j’ai envie de rendre visite <strong>à</strong> tante<br />

Irma».<br />

«J’aimerais que mes parents me conduisent dans<br />

les Ardennes».<br />

Mais comment entrer dans la voiture de mes parents ?<br />

Certains parents donnent la préférence <strong>à</strong> l’achat de<br />

sièges coulissants ou pivotants pour installer l’enfant<br />

dans le véhicule avec la nécessité immédiate de replier<br />

la voitur<strong>et</strong>te dans le coffre <strong>et</strong> de prévoir des sangles de<br />

maintien de l’enfant.<br />

D’autres choisissent l’accès <strong>direct</strong> de la voitur<strong>et</strong>te dans<br />

le véhicule. Il est vrai que ce système «peut» entraîner<br />

un plus large sentiment d’autonomie chez l’enfant.<br />

Il se considèrera moins dépendant de l’intervention<br />

d’un tiers, pourra dans certains cas actionner lui-même<br />

l’adaptation <strong>et</strong> participera davantage <strong>à</strong> son installation<br />

<strong>à</strong> l’intérieur de l’habitacle.<br />

Dans ce cas, il est n<strong>et</strong>tement préférable d’ach<strong>et</strong>er<br />

un modèle break, camionn<strong>et</strong>te ou space wagon <strong>et</strong> d’ y<br />

prévoir les adaptations requises.<br />

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5-12


Une voiture de «tourisme» entraînerait souvent des<br />

frais supplémentaires, parfois considérables de<br />

surélévation du toit <strong>et</strong> des vitres.<br />

Effectivement, il va sans dire que la «hauteur<br />

intérieure» du véhicule est un élément important <strong>à</strong><br />

prendre en compte lors de l’achat.<br />

« Je n’osais pas trop insister pour partir <strong>à</strong> la mer.<br />

Papa suait <strong>à</strong> grosses gouttes quand il m’installait<br />

dans la voiture. Un jour, maman s’est fait mal en<br />

glissant ma voitur<strong>et</strong>te dans le coffre».<br />

Certaines firmes parlent d’une hauteur minimale<br />

de 1m 30 pour les enfants <strong>et</strong> de 1m 45 pour les adultes<br />

voiturés.<br />

D’autres font état d’environ 1m 85 dans la mesure où<br />

un adulte valide peut être amené <strong>à</strong> entrer <strong>à</strong> l’arrière du<br />

véhicule pour ajuster l’installation <strong>et</strong> de la fixation de la<br />

chaise roulante.<br />

Dès lors, les ach<strong>et</strong>eurs devront examiner parallèlement<br />

les possibilités de parking. Que prend en surface au<br />

sol une camionn<strong>et</strong>te que l’on veut garer en ville ?<br />

Que prend en hauteur extérieure un break que l’on<br />

souhaite caser dans son garage ?<br />

En plus des certificats de conformité <strong>et</strong> de l’inspection<br />

automobile (voir rubrique 5.3.2.3) il importera de veiller<br />

<strong>à</strong> la sécurité pendant le voyage.<br />

Soumise aux secousses, aux virages <strong>et</strong> aux coups de<br />

frein... la personne handicapée doit pouvoir voyager en<br />

toute tranquillité<br />

Dès lors, au-del<strong>à</strong> du choix que vous ferez pour<br />

résoudre le problème d’accès au véhicule, il faut<br />

songer aux points d’ancrage, de fixation de la chaise<br />

roulante au plancher de la voiture. Il en va de même<br />

pour les ceintures de sécurité, <strong>et</strong>c...<br />

Mais finalement, comment faire entrer la voitur<strong>et</strong>te<br />

<strong>à</strong> l’intérieur du véhicule que ce soit par l’arrière ou<br />

latéralement :<br />

par plan incliné rabattable, rails rétractables ;<br />

par plate-forme élévatrice hydraulique <strong>et</strong>/ou<br />

électrique...<br />

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5-13


Le choix se fera en fonction :<br />

de la taille <strong>et</strong> du poids de la personne transportée ;<br />

du modèle de voitur<strong>et</strong>te utilisée ;<br />

du type de handicap (possibilité ou non d’actionner<br />

les commandes ?) ;<br />

du nombre de personnes <strong>à</strong> transporter (au-del<strong>à</strong> de<br />

celle pour qui l’aménagement est prévu).<br />

Il est clair que prévoir un emplacement pour une<br />

voitur<strong>et</strong>te réduira l’espace réservé aux autres. Ce<br />

problème peut être résolu par la pose de banqu<strong>et</strong>tes<br />

latérales ou rabattables ;<br />

de l’usage qu’on en fait. S’agit-il de faire deux<br />

allers-r<strong>et</strong>ours quotidiens pour les transports<br />

scolaires, de traj<strong>et</strong>s hebdomadaires pour le r<strong>et</strong>our<br />

de l’internat ou de ballades plus épisodiques ? ;<br />

du temps de manoeuvre dont on peut disposer.<br />

Une visite auprès de firmes spécialisées s’imposera<br />

<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tra de se faire une idée plus juste du<br />

maniement de rails rétractables par rapport <strong>à</strong> celui<br />

d’un lift hydraulique, par exemple ;<br />

de la marque de la voiture <strong>et</strong> du modèle requis pour<br />

l’un ou l’autre aménagement ;<br />

du budg<strong>et</strong> dont on dispose.<br />

Eh oui, les sous <strong>à</strong> sortir <strong>et</strong> ceux <strong>à</strong> se faire<br />

éventuellement rembourser, nous en parlerons plus<br />

l o i n<br />

(voir chapitre 7).<br />

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5-14


5.3.2.3 Je conduis mon véhicule.<br />

En connaissez-vous beaucoup qui ne rêvent pas de<br />

recevoir leur première voiture le jour même de leur<br />

majorité ?<br />

Ou plus modestement de pouvoir conduire celle<br />

des parents. Il en va de même, <strong>et</strong> <strong>à</strong> juste titre, des<br />

personnes handicapées pour lesquelles toutefois<br />

certaines précautions s’imposent.<br />

«Au C.A.R.A., ils ont été sympas. Ils<br />

ont vérifié si j’avais de bons réflexes, si<br />

je maîtrisais bien le véhicule. Ils ont même<br />

cherché avec moi ce qu’il me faudrait comme<br />

adaptations».”<br />

Faites vérifier votre aptitude <strong>à</strong> la conduite :<br />

en passant des tests psycho-techniques auprès du<br />

Centre d’Adaptation <strong>à</strong> la Route pour Automobilistes<br />

Handicapés (C.A.R.A.), <strong>et</strong> en requérant l’avis de<br />

votre médecin spécialiste <strong>et</strong> de vos thérapeutes<br />

habituels.<br />

«Pour moi, ils n’ont rien voulu savoir. Ils ont<br />

trouvé que c’était trop risqué. J’ai râlé, puis je me<br />

suis rendu <strong>à</strong> l’évidence ! J’utiliserai les transports<br />

en commun».<br />

Recherchez les adaptations :<br />

Le CARA étudiera également avec vous s’il convient<br />

d’équiper votre véhicule d’adaptations particulières.<br />

Parmi celles-ci on trouve notamment : embrayage<br />

automatique, frein <strong>et</strong> accélérateur au volant, matériel<br />

de fixation de chaises roulantes, plate-forme<br />

d’accès, siège pivotant <strong>et</strong> sortant, lift hydraulique,<br />

pédale d’accélérateur <strong>et</strong> frein combiné, poignée au<br />

volant, abaissement du chassis <strong>et</strong> du plancher du<br />

véhicule, porte coulissante, ébauches de commande<br />

<strong>à</strong> la voix pour les fonctions électriques, <strong>et</strong>c...<br />

Certaines de ces adaptations sont particulièrement<br />

onéreuses <strong>et</strong> pas nécessairement remboursables. Il<br />

est donc utile de s’informer, de comparer...<br />

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5-15


Appropriez vos leçons de conduite :<br />

Les adaptations requises par la nature même de vos<br />

troubles moteurs vont très vraisemblablement vous<br />

obliger <strong>à</strong> vous familiariser <strong>à</strong> une autre manière de<br />

conduire.<br />

L’école de conduite de votre choix peut introduire<br />

auprès du CARA une demande d’emprunt d’un<br />

véhicule adapté <strong>à</strong> vos besoins.<br />

Faites confirmer par votre médecin :<br />

Il est prudent, d’une part de joindre <strong>à</strong> son permis<br />

de conduire <strong>et</strong> d’autre part de transm<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> son<br />

assurance une attestation médicale confirmant votre<br />

aptitude <strong>à</strong> la conduite.<br />

Demandez le permis BF :<br />

Dans la mesure où des adaptations doivent être<br />

apportées <strong>à</strong> votre véhicule <strong>et</strong> afin d’obtenir un<br />

permis de conduire de la catégorie BF il y a lieu<br />

de rem<strong>et</strong>tre une «Demande de Permis de Conduire»<br />

(modèle A) complétée <strong>et</strong> signée par le médecin de<br />

votre choix, <strong>à</strong> :<br />

L’ADMINISTRATION COMMUNALE<br />

Service permis de conduire.<br />

N’oubliez pas<br />

«l’inspection technique automobile» :<br />

Lorsque les adaptations nécessaires auront été<br />

apportées <strong>à</strong> votre véhicule, celles-ci devront être<br />

approuvées par c<strong>et</strong> organisme.<br />

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5-16


UN TEST D’APTITUDE A LA CONDUITE PEUT<br />

ETRE REALISE AU C.A.R.A.<br />

(Centre d’adaptation <strong>à</strong> la route pour automobilistes<br />

handicapés ) :<br />

Lieux de rendez-vous...<br />

Tous les rendez-vous pour passer un examen d’aptitude <strong>à</strong> la<br />

conduite sont centralisés <strong>à</strong> Bruxelles. En fonction du<br />

problème, un rendez-vous sera proposé au siège central ou<br />

dans un des sièges provinciaux. (Hainaut, Namur, Liège,<br />

Luxembourg).<br />

Bureau Central (<strong>et</strong> Brabant).<br />

CARA,<br />

Chaussée de Haecht,1405<br />

1130 Bruxelles.<br />

Tél. : 02 - 244 15 52<br />

Fax : 02 - 216 43 42.<br />

A c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, il convient de vous adresser <strong>à</strong> une<br />

station de contrôle technique de votre choix.<br />

Certaines firmes délivrent automatiquement les<br />

certificats de conformité.<br />

Il s’avère d’ailleurs n<strong>et</strong>tement plus prudent de s’en<br />

assurer au préalable que de s’entendre dire par la<br />

suite que les adaptations sont non conformes !<br />

Attention... assurances...<br />

Comme nous vous le disions plus haut, il est utile<br />

de rem<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> votre compagnie d’assurance une<br />

attestation médicale <strong>et</strong> l’avis d’aptitude <strong>à</strong> la<br />

conduite (d’un véhicule adapté ou pas) établi par<br />

le CARA.<br />

Il ne faudrait pas qu’au moment d’un accident...,<br />

votre capacité de conducteur soit mise en doute <strong>et</strong><br />

par voie de conséquence votre «assurabilité».<br />

LE CARA.<br />

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5-17


Où obtenir de la documentation relative aux adaptations ?<br />

Atelier 117 (uniquement embrayages),<br />

rue des Carmelites 159<br />

1180 Bruxelles.<br />

Tél : 02 - 345 04 98 - Fax : 02 - 343.90.02<br />

Kempf Benelux,<br />

Vuurberg 44<br />

1831 Diegem.<br />

Tél : 02 - 721 42 37 - Fax : 02 - 721.94.30<br />

Amigo Paramedica,<br />

Diegemstraat 178<br />

1930 Zaventem.<br />

Tél : 02 - 721 11 60 - Fax : 02 - 721.29.75<br />

Trapman n.v.<br />

Merksemsesteenweg 183<br />

2100 Deurne.<br />

Tél : 03 - 326 13 07 - Fax : 03 - 326.11.36<br />

A.A.M.<br />

Staatsbaan 8<br />

3460 Assent-Bekkevoort.<br />

Tél - Fax : 013 - 31 37 28.<br />

Adaptcar,<br />

Rue Reynier 42<br />

4000 Liège.<br />

Tél : 04 - 222 43 91 - Fax : 04 - 221.22.40<br />

Mees,<br />

Gentsesteenweg 363<br />

9160 Lokeren.<br />

Tél : 09 - 355 57 59 - Fax : 09 - 355.80.32<br />

Adresses utiles :<br />

ou en prenant contact avec le service social de la Ligue.<br />

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5-18


5.3.3 Les transports en commun.<br />

« J’ai encore une place dans ma voitur<strong>et</strong>te. Il suffit de vous m<strong>et</strong>tre sur mes genoux.<br />

On fera un bout de chemin ensemble » dit-il.<br />

« Je vous en remercie. J’avais subitement envie d’aller au cinéma.<br />

Mais les minibus me demandent de réserver 48H. <strong>à</strong> l’avance !<br />

Sans vous, je devrais m’offrir un taxi. » répond-elle.<br />

Les transports en commun sont tout <strong>à</strong> la fois utiles<br />

pour se rendre <strong>à</strong> son école, au boulot dans un coin<br />

éloigné de la ville, chez un ami dans une région<br />

voisine, en vacances beaucoup plus loin... <strong>et</strong>, pourquoi<br />

pas, pour pouvoir circuler sans ses parents <strong>et</strong> les<br />

libérer de l’obligation de nous emmener en voiture.<br />

Ils concernent donc les bus, trams, métros... mais<br />

aussi les trains, les bateaux, les avions.<br />

Les métros ne sont pas particulièrement adaptés<br />

aux personnes circulant en chaise roulante. Même si<br />

certaines stations sont aménagées, il faut parfois se<br />

contenter d’un traj<strong>et</strong> circulaire d’une station <strong>à</strong> l’autre,<br />

sans sortir !<br />

Nous connaissons certaines personnes qui se sentent<br />

une âme de cascadeur <strong>et</strong> osent emprunter <strong>à</strong> force de<br />

biceps ( ! ) les escalators qui les mènent aux quais.<br />

Certaines lignes de tramways bruxellois sont<br />

pourvues de véhicules au plancher surbaissé facilitant<br />

l’accès. Mais cela ne convient pas nécessairement<br />

<strong>à</strong> toutes les personnes IMC<br />

Depuis 1978, des minibus adaptés de la STIB<br />

circulent en région bruxelloise. Les personnes qui<br />

remplissent les conditions d’utilisation de ce réseau<br />

parallèle doivent réserver une semaine <strong>à</strong> l’avance.<br />

Les véhicules circulent de 6 H 30 <strong>à</strong> 22 H 30 les jours<br />

de semaine uniquement. Le prix actuel est de 50F<br />

pour la personne handicapée <strong>et</strong> de 50F pour l’éventuel<br />

accompagnateur.<br />

A Liège, la « STIL » reprise par le TEC a depuis lors<br />

prévu des bus aménagés sur la ligne 4 <strong>à</strong> la fréquence<br />

d’un véhicule <strong>à</strong> l’heure.<br />

Le réseau TEC dispose depuis avril 1996 de bus<br />

adaptés avec élévateur pour les personnes<br />

handicapées qui veulent se déplacer dans le cadre de<br />

leur emploi, pour aller suivre un traitement... Ce<br />

service fonctionne du lundi au vendredi de 06 H 30 <strong>à</strong><br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

5-19


19 H 30 <strong>et</strong> concerne les zones de Charleroi -<br />

Andenne - Liège - La Louvière - Tournai - Mons -<br />

Brabant Wallon <strong>et</strong> Namur - Luxembourg.<br />

Le prix de ce transport est de 50F par traj<strong>et</strong>. Les<br />

personnes handicapées qui doivent être<br />

accompagnées d’une tierce personne pourront<br />

introduire une demande auprès de l’AWIPH afin de<br />

recevoir une carte leur perm<strong>et</strong>tant d’être accompagnée<br />

gratuitement.<br />

C<strong>et</strong>te carte sera établie au nom de la personne<br />

handicapée <strong>et</strong> non <strong>à</strong> celui de l’accompagnateur.<br />

Les personnes qui utilisent ce service régulièrement<br />

doivent introduire une demande mensuelle avant le 20<br />

de chaque mois. Dans le cas d’une utilisation<br />

occasionnelle, les personnes introduisent leur<br />

demande dans les sept jours ouvrables avant la date<br />

désirée.<br />

Il est toujours possible d’introduire une demande deux<br />

jours ouvrables avant la date désirée, le service leur<br />

donnera satisfaction selon la disponibilité des<br />

véhicules.<br />

Réservation : Formez le numéro de téléphone 105 qui<br />

est celui de la Croix Rouge locale.<br />

Le train <strong>et</strong> vous !<br />

Hormis le fait qu’ils<br />

peuvent assurer l’accueil<br />

(souvent très chaleureux<br />

d u p e r s o n n e l ) e t<br />

l’accompagnement dans<br />

les gares de départ <strong>et</strong><br />

d’arrivée, les « chemins<br />

de fer » offrent certains<br />

tarifs préférentiels, des<br />

réductions ou des<br />

gratuités pour lesquels<br />

des renseignements<br />

complémentaires peuvent<br />

être obtenus auprès du<br />

s e r v i c e<br />

social de la Ligue.<br />

Ce qui importe surtout pour les voyageurs, c’est de<br />

savoir si l’accessibilité aux voitur<strong>et</strong>tes est prévue<br />

dans les trains <strong>et</strong> si des possibilités<br />

d’accompagnement existent.<br />

Gratuité pour l’accompagnateur :<br />

Les personnes handicapées qui ont perdu<br />

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5-20


définitivement l’usage des deux bras ou des deux<br />

j a m b e s<br />

peuvent obtenir une autorisation spéciale octroyée par<br />

la SNCB.<br />

C<strong>et</strong>te « carte » délivrée pour une période de deux ans<br />

leur perm<strong>et</strong> de voyager avec une tierce personne,<br />

moyennant paiement d’un seul titre de transport. Ceci<br />

est valable pour les bill<strong>et</strong>s ou abonnements <strong>à</strong> prix plein<br />

<strong>et</strong> pour les bill<strong>et</strong>s avec réduction commerciale.<br />

Les gares :<br />

Une liste des gares, avec leurs facilités d’accès peut<br />

être obtenue auprès des représentations commerciales<br />

de la SNCB <strong>et</strong> dans toutes les gares.<br />

Y figurent notamment les stations disposant :<br />

d’un fauteuil roulant mis gratuitement <strong>à</strong> la disposition<br />

du voyageur ;<br />

d’une rampe d’accès mobile perm<strong>et</strong>tant le<br />

chargement aisé du fauteuil roulant dans le train ;<br />

d’un ou de plusieurs emplacements de parking<br />

SNCB réservés aux personnes titulaires de la carte<br />

de stationnement sans limitation de durée ;<br />

de quais <strong>à</strong> niveau mieux adapté aux voitur<strong>et</strong>tes ;<br />

d’ascenseur(s) ;<br />

de WC réservé(s).<br />

Facilité d’accès aux trains pour les personnes se<br />

déplaçant en voitur<strong>et</strong>te :<br />

Les détenteurs de la carte spéciale d’autorisation (dont<br />

il est question plus haut) peuvent donc être aidés <strong>à</strong><br />

l’accueil, lors d’une correspondance ainsi qu’<strong>à</strong> leur<br />

descente du train.<br />

C<strong>et</strong>te autorisation offre aussi la possibilité d’utiliser<br />

les traversées de service, les monte-charges... <strong>et</strong> de<br />

voyager sur les plates-formes des trains (quand il n’y a<br />

pas de place spécifique réservée aux handicapés).<br />

Ces facilités sont accordées <strong>à</strong> la condition de prévenir<br />

le service de police des gares ou le chef de gare, au<br />

moins 24 H. avant le départ.<br />

Toutefois, l’on constate que voyager aux heures de<br />

pointe n’est pas évident <strong>et</strong> que les facilités seront donc<br />

accordées dans la mesure du possible.<br />

A noter qu’il est également possible d’obtenir une carte<br />

spéciale de priorité pour l’occupation d’une place<br />

assise.<br />

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5-21


Formalités <strong>et</strong> renseignements auprès de l’Agence<br />

Commerciale SNCB de sa région ou de la gare la plus<br />

proche.<br />

Les trains :<br />

Qu’en est-il du matériel roulant plus vétuste encore en<br />

circulation ?<br />

La poignée centrale de l’entrée plate-forme a été<br />

enlevée ou rendue amovible. La suppression de c<strong>et</strong>te<br />

barre verticale sur le palier de la voiture perm<strong>et</strong> l’accès<br />

au train... mais dans des conditions qui nous semblent<br />

peu confortables.<br />

Sur chaque train, la(les) plate(s)-forme(s) accessible(s)<br />

aux fauteuils roulant portent <strong>à</strong> côté de la porte d’accès<br />

le sigle international d’accessibilité.<br />

Dans les voitures <strong>à</strong> deux niveaux de type M5 - BDX,<br />

des places pour moins-valides sont prévues.<br />

Sur les voitures « L 10 » existe une banqu<strong>et</strong>te<br />

escamotable libérant une place pour une personne en<br />

voitur<strong>et</strong>te.<br />

Sur les voitures « L 11 », prévues sur le tronçon Liège-<br />

Ostende, une place réservée <strong>et</strong> un WC adapté sont<br />

prévus dans la « voiture pilote » (celle du chef garde).<br />

Encore en construction, nous les espérons pour début<br />

1997 !<br />

« Oui, mais j’ai envie de<br />

partir avec mes copains de<br />

l’institution... !<br />

Eh ben ! Installez-vous<br />

ensemble sur la plateforme<br />

! ! ! »<br />

Aujourd’hui encore, les<br />

anciennes voitures du type<br />

« international » (avec<br />

c o m p a r t i m e n t s ) n e<br />

perm<strong>et</strong>tent pas de recevoir<br />

l e s p e r s o n n e s s e<br />

d é p l a ç a n t e n<br />

voitur<strong>et</strong>te.<br />

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5-22


Les transports aériens <strong>et</strong> maritimes<br />

Pour être accueilli <strong>à</strong> l’aéroport (de Zaventem <strong>et</strong><br />

<strong>à</strong> destination) <strong>et</strong> assisté dans l’avion, il convient de<br />

prévenir Special Assistance au 02 - 723.63.81, quand<br />

il s’agit d’un traj<strong>et</strong> SABENA.<br />

Les mêmes précautions s’imposent quand il y a<br />

voyage en groupe. Le nombre de personnes<br />

h a n d i c a p é e s<br />

<strong>et</strong> d’accompagnateurs doit être signalé <strong>à</strong> Spécial<br />

Assitance qui étudiera les conditions de vol avec le<br />

commandant de bord.<br />

Pour les vols effectués par d’autres compagnies, il<br />

y a tout intérêt de vérifier ce qui est offert comme<br />

assistance par les autres sociétés <strong>et</strong> dans l’aérogare<br />

d’arrivée.<br />

La voitur<strong>et</strong>te <strong>et</strong> les appareillages indispensables ne<br />

sont pas considérés comme bagages <strong>et</strong> ne feront pas<br />

l’obj<strong>et</strong> d’une surtaxe en cas d’excédent de poids.<br />

En bateau, <strong>et</strong> depuis longtemps, la Société Townsend<br />

Thorensen <strong>et</strong> la Régie des Transports Maritimes<br />

Sealink disposaient de bateaux équipés de grands<br />

ascenseurs donnant accès aux ponts : 3 mètres de<br />

hauteur <strong>et</strong> 6 mètres de longueur.<br />

La première société n’existe plus depuis longtemps ; la<br />

seconde a été reprise par une firme privée anglaise :<br />

HOLYMAN SALLY FERRY.<br />

Les mêmes facilités seront réservées aux personnes<br />

allant vers Douvres (Ramsgate).<br />

Dans l’immédiat, tout renseignement utile peut être<br />

obtenu <strong>à</strong> Ostende : 059 - 55 99 55.<br />

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5-23


Quand les transports en commun<br />

« officiels » ne suffisent pas :<br />

Parfois, les transports publics ne répondent pas <strong>à</strong> la<br />

demande de la personne handicapée : il n’y a plus de<br />

disponibilité, il ne s’agit pas d’une nécessité prioritaire,<br />

l’endroit où l’on voudrait se rendre n’est pas desservi<br />

par la STIB ou le TEC...<br />

Certaines associations ou services travaillant au forfait<br />

ou au kilométrage m<strong>et</strong>tent toutefois <strong>à</strong> disposition des<br />

véhicules aménagés, comme par exemple :<br />

BRUXELLES HOME SERVICE<br />

02 - 527.16.72<br />

HENDRIKS<br />

02 - 752.98.00<br />

TELE SERVICE<br />

Rive Droite<br />

Liège<br />

04 - 342.03.47.<br />

BON PIED BON ŒIL<br />

Région Hannut, Huy, Waremme<br />

019 - 51.32.70.<br />

HANDICAP ET MOBILITE<br />

Namur<br />

081 - 21.21.01.<br />

CROIX ROUGE DE MALMEDY<br />

SERVICE GOELANDS<br />

080 - 77.09.77<br />

ETC...<br />

Certains proj<strong>et</strong>s sont <strong>à</strong> l’étude ; ils prévoient des<br />

subventions aux aménagements <strong>et</strong> <strong>à</strong> l’achat de<br />

véhicules adaptés par ces sociétés, de sorte que le<br />

client paie le même tarif que les autres.<br />

A suivre...<br />

Au cours de l’année 1985, un groupe composé de cinq personnes<br />

IMC <strong>et</strong> des deux assistants sociaux de la Ligue a mené<br />

une réflexion sur la problématique des transports en commun,<br />

examinant la situation existant alors en Belgique, faisant<br />

des comparaisons avec des pays étrangers <strong>et</strong> ém<strong>et</strong>tant des<br />

suggestions quant aux solutions réalisables.<br />

La synthèse de leur travail compte 19 pages <strong>et</strong> a été éditée dans<br />

<strong>notre</strong> périodique trimestriel de juill<strong>et</strong> 1986.<br />

Une copie peut être obtenue sur demande.<br />

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A LIRE :<br />

5-24


5.3.4 Circuler <strong>et</strong> vivre en ville.<br />

« Je voudrais vous voir tendre votre bordereau <strong>à</strong> la<br />

guich<strong>et</strong>ière du fin fond de votre voitur<strong>et</strong>te !»<br />

Adapter les moyens de transport aux difficultés<br />

spécifiques des handicapés moteurs n’a de sens réel<br />

que si, conjointement, l’ensemble des bâtiments<br />

ouverts au public, les voies piétonnes <strong>et</strong> les trottoirs<br />

sont aussi rendus accessibles.<br />

Il existe en Belgique divers règlements relatifs<br />

aux normes architecturales <strong>et</strong> techniques touchant<br />

les voies d’accès, les divers équipements, la<br />

circulation interne... <strong>à</strong> prévoir dans de nouvelles<br />

constructions ou lors de transformations de<br />

homes, hôpitaux, écoles, bâtiments pour activités socio<br />

culturelles <strong>et</strong> sportives, tribunaux, banques, toil<strong>et</strong>tes<br />

publiques, bureaux de postes, bâtiments réservés <strong>à</strong><br />

l’exercice d’un culte, établissements pénitentiaires,<br />

gares, parkings, hôtels, <strong>et</strong>c...<br />

Ces règlements sont :<br />

l’arrêté royal du 09.05.1977 (loi du 17.7.75) <strong>et</strong><br />

l’arrêté ministériel du 10.06.1977 applicables en<br />

régions flamande <strong>et</strong> bruxelloise ;<br />

l’arrêté de l’Exécutif régional wallon du 19.12.1984<br />

(MB 20.3.85) applicable en Région wallonne ;<br />

le règlement communal sur les bâtisses applicable <strong>à</strong><br />

Liège depuis octobre 1985.<br />

Le texte de ces arrêtés peuvent être obtenus sur<br />

simple demande au service social de la Ligue :<br />

02 - 343.91.05<br />

Nombreux sont nos lecteurs qui ont lu dans les médias<br />

diverses actions entreprises par des groupes de<br />

pression ou des personnes <strong>à</strong> titre individuel (procès<br />

contre une salle de cinéma liégeoise, un tribunal qui a<br />

siégé dans la cour du palais de justice en Flandre!...). !<br />

Aujourd’hui encore, maints endroits publics ne sont<br />

pas accessibles.<br />

Et pourtant, la délivrance d’un permis de bâtir ne<br />

peut « théoriquement » se faire que si les normes<br />

d’accessibilité sont assurées !<br />

Certes, des améliorations sont fréquemment<br />

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5-25


constatées.<br />

Les voies piétonnes se font plus nombreuses, mais<br />

sont parfois obstruées de décorations florales<br />

encombrantes qui rendent le passage difficile vers une<br />

vitrine de magasin...<br />

Des trottoirs sont biseautés... mais encore faut-il qu’un<br />

automobiliste ne se gare pas devant, ou que l’espace<br />

trottoir auquel on a pu accéder ne soit pas<br />

anormalement réduit quelques mètres plus loin par un<br />

poteau de signalisation qui empêche le passage de la<br />

voitur<strong>et</strong>te.<br />

En cherchant bien on peut même trouver quelques<br />

cabines téléphoniques adaptées <strong>et</strong> des distributeurs de<br />

bill<strong>et</strong>s accessibles.<br />

Lors d’une réunion de jeunes adultes IMC, nous avons<br />

imaginé de faire « le grand album photos des lieux<br />

inaccessibles » (un peu comme le grand livre des<br />

travaux inutiles !)<br />

Mais, malgré la rage qui envahit encore quelques<br />

personnes qui se sentent contraintes de rester chez<br />

elles ou de dépendre des autres, bon nombre estiment<br />

que la ville devient plus accueillante <strong>et</strong> mieux<br />

adaptée, leur perm<strong>et</strong>tant ainsi une plus grande<br />

autonomie <strong>et</strong> une participation plus active <strong>à</strong> la vie<br />

sociale.<br />

Les villes... c’est aussi le tourisme !<br />

Nous en avons parlé dans le chapitre 4 relatif au<br />

«Temps Libre».<br />

L’asbl GAMAH a édité une brochure reprenant les<br />

endroits accessibles <strong>et</strong> une carte proposant des<br />

itinéraires adaptés <strong>à</strong> Liège. HORIZON 2000 est sur le<br />

point d’en faire de même pour Charleroi.<br />

Des villes comme Montpellier, Paris, Vérone, <strong>et</strong>c... ont<br />

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5-26


Accessibilité aux personnes handicapées des<br />

bâtiments ouverts au public.<br />

asbl GAMAH.<br />

Rue Soh<strong>et</strong>, 19<br />

4000 LIEGE<br />

Tél. : 04 - 252.18.14.<br />

L’accessibilité aux lieux publics pour les personnes <strong>à</strong><br />

mobilité réduite.<br />

asbl ANLH.<br />

Rue de la Fleur d’Oranger,1 Bte 213<br />

1150 BRUXELLES<br />

Tél. : 02 - 772.18.95.<br />

Les personnes <strong>à</strong> mobilité réduite dans la ville.<br />

Fondation Roi Baudouin.<br />

Rue Bréderode, 21<br />

1000 BRUXELLES<br />

Tél. : 02 - 511.18.40.<br />

A chaque destination, n’hésitez donc pas <strong>à</strong> prendre<br />

contact avec la commune, la mairie... ou<br />

l’administration locale.<br />

D’autres initiatives existent ; nous ne pouvons les citer<br />

toutes dans la présente rubrique.<br />

Restez attentifs <strong>à</strong> la parution de nouveaux guides.<br />

Les villes... c’est aussi l’affaire de tous !<br />

Et si elles sont rendues accessibles aux personnes<br />

IMC, elles le seront pour tous ceux qui ont une<br />

mobilité réduite : les personnes âgées, les parents<br />

avec une pouss<strong>et</strong>te d’enfants, certains livreurs de<br />

magasins, <strong>et</strong>c...<br />

C<strong>et</strong>te brochure n’est plus disponible <strong>à</strong> la Fondation, mais<br />

peut être consultée <strong>à</strong> la Bibliothèque Royale Albert 1 er<br />

ou <strong>à</strong> la Ligue.<br />

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A LIRE :<br />

5-27


Chapitre 6. DES PROTECTIONS NECESSAIRES.<br />

Introduction<br />

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La tête ? Ca va !,<br />

Gérer <strong>et</strong> protéger ses biens,<br />

Gouverner sa personne,<br />

Se garantir un maximun d’autonomie,<br />

S’assurer contre les risques.<br />

Gérer ses biens, lorsqu’on est entravé dans ses<br />

mouvements est parfois malaisé. (6.2).<br />

Gouverner sa personne <strong>et</strong> se prémunir d’actes<br />

malveillants <strong>à</strong> son endroit peuvent être rendus<br />

difficiles par la présence d’un r<strong>et</strong>ard intellectuel<br />

associé <strong>à</strong> la déficience motrice. (6.3).<br />

Mener au quotidien une existence avec un<br />

maximum d’autonomie, de sécurité, de sympathie<br />

peut être facilité par le recours <strong>à</strong> des services<br />

d’accompagnement, <strong>à</strong> l’amitié des voisins,... (6.4).<br />

Assurer sa voitur<strong>et</strong>te du vol, s’assurer contre<br />

les accidents qu’on pourrait provoquer, assurer<br />

sa santé... <strong>et</strong> tant d’autres choses pour se prémunir<br />

des risques. (6.5).<br />

C’est en ces quatre rubriques, que nous vous<br />

invitons <strong>à</strong> prendre les «protections nécessaires».<br />

6-1


6.1 La tête ? Ca va !<br />

« E n’est pas... pâââ que...e pa’le mal que.eee n’ai<br />

ien dans la tête »<br />

Ce n’est pas parce que je parle mal, que je n’ai rien<br />

dans la tête.<br />

« Eh oui, il ne faut pas se fier aux apparences ».<br />

« Ce n’est pas parce que je marche de guingois que<br />

mon quotient intellectuel s’en ressent ».<br />

« Je suis certes emprisonné dans les barreaux de mon<br />

corps, mais pas dans ma tête.<br />

Je cherche dès lors des soutiens logistiques <strong>et</strong> des<br />

aides techniques.<br />

Mais j’ai mon libre arbitre, je peux gérer ma vie <strong>et</strong><br />

prendre mes décisions sans la moindre intervention<br />

d’un tiers ».<br />

« Je n’ignore pas que, parmi mes amis IMC, certains<br />

auront réellement besoin d’être assistés dans certains<br />

des actes dont il sera question dans les rubriques<br />

suivantes ».<br />

« Mais, tout de même... songeons <strong>à</strong> ceux qui<br />

comme moi n’ont vraiment pas besoin qu’on<br />

décide avec eux...<br />

<strong>et</strong> encore moins « <strong>à</strong> leur place » ! ».<br />

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6-2


6.2 Gérer <strong>et</strong> protéger ses biens.<br />

Certes, pour une gestion courante <strong>et</strong> dans le cas où<br />

il s’agit seulement de résoudre des problèmes de<br />

mobilité, on peut utiliser une procuration ou le<br />

phone-banking, qui devient courant.<br />

Mais parfois des difficultés d’expression<br />

orale peuvent coexister avec un éventuel<br />

r<strong>et</strong>ard mental.<br />

Dans ces cas les conseils éclairés d’un<br />

tiers peuvent se justifier. Il en va de même<br />

si la motricité est trop défaillante.<br />

Depuis la loi du 18 juill<strong>et</strong> 1991<br />

(M.B. 26/7/1991), les personnes majeures<br />

qui en raison de l’altération, même<br />

temporaire, de leurs facultés mentales ou<br />

physiques sont totalement ou partiellement<br />

incapables de gérer leurs biens, pourront<br />

être assistées par un administrateur<br />

provisoire désigné par le juge de paix.<br />

Avec un certificat médical ne datant pas de<br />

plus de quinze jours, quiconque peut introduire une<br />

requête écrite auprès du juge de paix.<br />

Ce dernier avertira la personne <strong>à</strong> protéger, de sorte<br />

qu’elle puisse se faire assister par un avocat, si elle le<br />

souhaite.<br />

Avant de désigner un administrateur provisoire, le juge<br />

rassemblera tous les éléments relatifs <strong>à</strong> l’état de la<br />

personne, <strong>à</strong> sa situation familiale <strong>et</strong> <strong>à</strong> la nature de son<br />

patrimoine.<br />

Il désignera le cas échéant un médecin-expert.<br />

Eclairé, le juge peut prendre une décision<br />

«modulée» <strong>et</strong> prescrire une gestion sur mesure après<br />

avoir délimité les actes de gestion que la personne<br />

pourra poser ou non.<br />

Au début de sa mission, l’administrateur provisoire doit<br />

dresser un inventaire du contenu <strong>et</strong> de l’origine des<br />

biens <strong>à</strong> gérer.<br />

Il informera la personne protégée des actes qu’il<br />

accomplit. (dispenses possibles selon l’état de la<br />

personne).<br />

Annuellement <strong>et</strong> <strong>à</strong> la fin de son mandat, il rendra<br />

compte de sa gestion, tant <strong>à</strong> la personne handicapée<br />

qu’au juge de paix.<br />

Le juge décidera de la nécessité des mesures<br />

de publicité (un extrait de la décision au moniteur,<br />

information au bourgmestre...).<br />

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6-3


Les mots <strong>à</strong> se dire :<br />

Qui sera l’administrateur provisoire ?<br />

Le juge donnera sa préférence <strong>à</strong> un membre de la<br />

famille ou <strong>à</strong> un proche, en tenant compte bien sûr de la<br />

compétence intellectuelle de ceux-ci.<br />

Si tel n’est pas le cas ou s’il doute de leur intégrité, il<br />

peut désigner un avocat ou un notaire.<br />

En aucun cas, l’administrateur provisoire ne peut<br />

faire partie de l’administration, de la <strong>direct</strong>ion ou du<br />

personnel de l’institution où la personne est hébergée.<br />

L’administrateur provisoire sera toujours une personne<br />

«privée», jamais une personne «civile». (Par exemple :<br />

sociétés, fonds, associations...).<br />

Remarques utiles :<br />

1 L’administrateur n’étant pas tenu d’accepter, il<br />

est prudent de lui demander son accord avant la<br />

procédure.<br />

2 Pour certaines démarches en justice, pour aliéner<br />

ou hypothéquer des biens, accepter un héritage<br />

ou pour d’autres actes spécifiques, l’administrateur<br />

devra solliciter une autorisation spéciale du juge<br />

de paix.<br />

3 A concurrence maximale de 3% des revenus,<br />

l’administrateur peut prétendre <strong>à</strong> une rémunération.<br />

Preuves <strong>à</strong> l’appui, il pourra dans certains cas, se<br />

faire indemniser pour des frais particuliers.<br />

4 La réglementation est précise. C<strong>et</strong>te loi vise<br />

exclusivement la gestion des biens <strong>et</strong> nullement la<br />

tutelle de la personne.<br />

Gérer au mieux les revenus de la<br />

personne handicapée dans le souci<br />

de lui assurer son bien-être <strong>et</strong> non<br />

de sauvegarder son patrimoine au<br />

profit ultérieur d’éventuels héritiers.<br />

La gestion doit être prudente <strong>et</strong><br />

clairvoyante. Elle ne doit pas<br />

être faite <strong>à</strong> l’économie de façon<br />

outrancière <strong>et</strong> priver la personne<br />

handicapée de ce qu’elle peut<br />

réaliser financièrement.<br />

Il faut éviter tous conflits d’ intérêts<br />

entre l’administrateur <strong>et</strong> la personne<br />

administrée.<br />

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6-4


6.3 Gouverner sa personne.<br />

Dans le cas d’un important problème de r<strong>et</strong>ard<br />

intellectuel, la personne n’est pas davantage capable<br />

de «gouverner sa personne» que de gérer ses biens.<br />

Sa mise sous statut de minorité prolongée lui<br />

assurera une tutelle complète.<br />

La loi du 20 juin 1973 vise le mineur ou le majeur<br />

qui, en raison de son arriération mentale grave est<br />

incapable de gouverner sa personne <strong>et</strong> d’administrer<br />

ses biens.<br />

L’arriération mentale doit être congénitale ou avoir<br />

débuté au cours de la p<strong>et</strong>ite enfance.<br />

Elle doit se caractériser par un manque de<br />

développement de l’ensemble des facultés<br />

(intelligence, affectivité <strong>et</strong> volonté).<br />

Qui peut demander la mise sous statut de minorité<br />

prolongée ?<br />

Si la personne visée est mineure, la requête est<br />

signée par ses père <strong>et</strong> mère, ou l’un d’eux; par le<br />

tuteur ou, <strong>à</strong> défaut d’initiative de ceux-ci, par le<br />

procureur du roi.<br />

S’il s’agit d’un majeur, la requête est signée par tout<br />

parent, par le tuteur du majeur interdit ou par le<br />

procureur du roi.<br />

Comment introduire la demande ?<br />

Les personnes susvisées présentent une requête au<br />

Tribunal de Première Instance du lieu du domicile.<br />

Cela peut être une simple l<strong>et</strong>tre expédiée par<br />

recommandé. Elles y joignent un extrait d’acte de<br />

naissance avec filiation <strong>et</strong> un certificat médical<br />

s t i p u l a n t<br />

l’ensemble des points justifiant l’arriération mentale.<br />

Ce certificat ne peut dater de plus de quinze jours au<br />

moment du dépôt de la demande.<br />

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6-5


Faut-il se faire assister par un avocat ?<br />

Pour les parents ou autres requérants, il n’est pas<br />

indispensable de se faire assister.<br />

Cela l’est par contre pour la personne handicapée. Si<br />

les parents connaissent un avocat, ils en font mention<br />

dans leur demande.<br />

Sinon, ils peuvent demander qu’un avocat soit désigné<br />

d’office. Dans certains cas, l’assistance judiciaire<br />

gratuite peut être obtenue.<br />

Si les parents, de leur côté, veulent se faire assiter par<br />

un avocat, cela ne peut pas être le même que celui<br />

désigné pour leur enfant.<br />

Comment se déroule la procédure ?<br />

Le tribunal adresse une convocation aux intéressés,<br />

afin d’entendre en Chambre du Conseil, en présence<br />

du Procureur du Roi, les parents, l’enfant <strong>et</strong> son<br />

avocat.<br />

Si la personne handicapée ne peut se déplacer, il<br />

faut le mentionner préalablement dans la requête.<br />

Le tribunal se rendra sur le lieu où elle se trouve.<br />

Outre le Procureur du Roi, le tribunal est composé de<br />

trois personnes. En rencontrant le handicapé, il pourra<br />

avoir la conviction qu’il s’agit bien d’une personne<br />

souffrant d’un r<strong>et</strong>ard mental important.<br />

S’il n’en est pas convaincu, il demandera une expertise<br />

médicale complémentaire. Il est dressé un procèsverbal<br />

de l’audition <strong>et</strong> le jugement est prononcé en<br />

audience publique.<br />

La décision judiciaire est mentionnée au registre de la<br />

population de la commune <strong>et</strong> sur la carte d’identité du<br />

handicapé.<br />

Eff<strong>et</strong>s sur la personne handicapée placée sous ce<br />

statut.<br />

Celui qui se trouve sous statut de minorité<br />

prolongée est, quant <strong>à</strong> sa personne <strong>et</strong> ses biens,<br />

assimilé <strong>à</strong> un mineur de moins de quinze ans.<br />

En raison de son incapacité juridique complète, il ne<br />

pourra contracter des d<strong>et</strong>tes, ach<strong>et</strong>er des immeubles,<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

6-6


se marier (sauf mainlevée), faire un testament, poser<br />

aucun acte juridique...<br />

Sa signature n’étant pas valable, il faudra avoir<br />

recours <strong>à</strong> son tuteur légal.<br />

Par application des principes généraux, les parents, de<br />

leur vivant, seront responsables, comme ils le seraient<br />

des faits posés par un enfant en bas âge.<br />

Dans certains cas, c’est l’âge réel du «prolongé»<br />

qui déterminera la responsabilité (voir nota bene).<br />

Si l’intéressé est confié <strong>à</strong> la garde d’un tiers, ce dernier<br />

pourrait être poursuivi sur la base d’une faute<br />

personnelle dans la garde.<br />

Du vivant des père <strong>et</strong> mère, la personne mise<br />

sous tutelle prolongée reste soumise <strong>à</strong> la puissance<br />

parentale. Des cas particuliers existent en cas de<br />

divorce ou de séparation (voir nota bene).<br />

Si l’un d’eux vient <strong>à</strong> décéder, il y a ouverture de la<br />

tutelle des mineurs en vertu du droit commun (conseil<br />

de famille).<br />

La tutelle n’est jamais déférée <strong>à</strong> une personne<br />

attachée <strong>à</strong> l’établissement où le déficient mental est<br />

hébergé.<br />

Les père <strong>et</strong> mère sont autorisés <strong>à</strong> présenter une<br />

proposition conjointe quant au choix du tuteur ou du<br />

subrogé tuteur.<br />

Le tribunal y aura égard, sans être cependant lié par<br />

c<strong>et</strong>te proposition.<br />

Nota Bene.<br />

Nous n’avons pas souhaité entrer dans la complexité<br />

juridique <strong>et</strong> avons surtout effleuré les principes<br />

généraux de la minorité prolongée.<br />

A la demande des personnes <strong>direct</strong>ement<br />

concernées, nous transm<strong>et</strong>trons le périodique de<br />

la Ligue d’octobre 1989, qui a été entièrement<br />

consacré <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te<br />

matière, ainsi qu’au<br />

legs «de residuo».<br />

Enfin, dans la mesure<br />

où la personne<br />

handicapée ne justifie<br />

pas de manière<br />

impérieuse d’une<br />

tutelle, le recours <strong>à</strong><br />

u n e<br />

a d m i n i s t r a t i o n<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

6-7


6.4 Se garantir un maximum d’autonomie.<br />

Pour les personnes handicapées séjournant en foyer,<br />

l’environnement humain <strong>et</strong> matériel a été conçu en<br />

fonction de leurs aptitudes <strong>et</strong> de leurs limitations.<br />

Pour celles qui vivent seules, l’autonomie peut être<br />

entravée par des déficiences motrices. Nous<br />

renvoyons le lecteur au chapitre 3. (Des besoins<br />

journaliers).<br />

Dans certains cas, un manque de préparation <strong>à</strong> la vie,<br />

une maturité insuffisante, des difficultés relationnelles<br />

ou intellectuelles peuvent rendre plus malaisés<br />

l’apprentissage <strong>et</strong> l’accès <strong>à</strong> une autonomie plus<br />

complète.<br />

Selon l’endroit où on habite, selon la disponibilité des<br />

autres, l’on peut parfois s’assurer un environnement<br />

sympathique <strong>et</strong> participatif.<br />

L’épicier du quartier, le facteur, le voisin expertcomptable,<br />

la voisine prépensionnée... tant de<br />

personnes qui peuvent donner le coup de main<br />

pour gérer ses achats, remplir ses papiers, vérifier<br />

les factures...<br />

Parfois, on ne trouve pas c<strong>et</strong>te aide ou on souhaite<br />

aller plus loin <strong>et</strong> poursuivre son apprentissage.<br />

Comment chercher un logement, un emploi, des<br />

loisirs ?<br />

Comment gérer son argent, négocier un contrat ?<br />

Comment préparer un repas, entr<strong>et</strong>enir son habitat,<br />

faire des courses ?<br />

En bref, comment vivre seul chez soi ?<br />

Des services se sont spécialisés dans<br />

«l’ accompagnement» de personnes handicapées<br />

adultes.<br />

Ils ont pour mission de développer l’autonomie<br />

personnelle <strong>et</strong> la participation de la personne<br />

handicapée dans la société.<br />

Certains infirmes moteurs cérébraux adultes ont<br />

recours <strong>à</strong> la Ligue pour ce type d’interventions.<br />

6.5 S’assurer contre les risques.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

6-8


Ainsi que nous le disions en introduction, nous<br />

souhaitons aborder la manière de se prémunir des<br />

risques <strong>et</strong> donc examiner ensemble quelles sont les<br />

couvertures offertes par les compagnies d’assurance.<br />

Ce n’est pas simple car plusieurs questions sont de<br />

nature commerciale <strong>et</strong> leurs solutions dépendront des<br />

attitudes adoptées par chacune de ces compagnies.<br />

Grâce aux conseils de l ’UPEA (Union<br />

Professionnelle des Entreprises d’Assurances que<br />

n o u s<br />

remercions tout particulièrement) <strong>et</strong> de certaines<br />

compagnies, nous tenterons de répondre aux quelques<br />

questions habituellement relevées par nos affiliés :<br />

«Je suis passager dans une voiture automobile. Je<br />

dois rester installé dans ma voitur<strong>et</strong>te.<br />

En cas d’accident, aurais-je la même protection<br />

qu’un passager valide ? Y a-t-il des<br />

dispositions particulières ? »<br />

Depuis 1995, la loi a<br />

étendu aux passagers<br />

des véhicules <strong>à</strong> moteur la<br />

protection spéciale dont<br />

bénéficiaient déj<strong>à</strong> les<br />

piétons <strong>et</strong> les cyclistes<br />

en leur qualité d’usager<br />

faible. Ceci signifie que<br />

les lésions corporelles<br />

subies - y compris les<br />

frais de traitements, le<br />

revenu de remplacement<br />

<strong>et</strong> le dommage moral -<br />

comme passager sont<br />

intégralement couverts<br />

par l’assurance du<br />

véhicule concerné.<br />

Pour les dommages<br />

matériels (<strong>à</strong> la voitur<strong>et</strong>te par exemple), c’est le droit<br />

c o m m u n d e l a r e s p o n s a b i l i t é<br />

qui s’applique <strong>et</strong> la victime aura donc <strong>à</strong> prouver les<br />

torts de l’une des parties impliquées dans l’accident<br />

pour obtenir indemnisation.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

6-9


L’UPEA recommande aux personnes prenant de<br />

manière plus ou moins régulière <strong>à</strong> leur bord des<br />

personnes handicapées installées dans une voitur<strong>et</strong>te<br />

d’en informer leur assureur, en particulier s’il s’agit d’un<br />

transport rémunéré. C<strong>et</strong>te dernière notion s’interprète<br />

en ce sens que l’on va au-del<strong>à</strong> d’une participation<br />

modique aux frais.<br />

«Je suis conducteur. Du fait de mon handicap,<br />

dois-je exclusivement fournir un certificat<br />

d’aptitude <strong>à</strong> la conduite délivré par le CARA<br />

(voir rubrique 5.3.2.3) pour que ma couverture ne<br />

soit pas mise en cause ? »<br />

Selon la loi, le preneur a l’obligation de communiquer<br />

<strong>à</strong> l’assureur toutes les circonstances connues de lui<br />

<strong>et</strong> qu’il doit raisonnablement considérer comme<br />

constituant pour l’assureur des éléments d’appréciation<br />

du risque.<br />

Selon le cas, le certificat du CARA sera suffisant<br />

ou devra être complété d’autres renseignements.<br />

Si les informations ne semblent pas suffisantes pour<br />

perm<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> l’assureur de connaître <strong>et</strong> de bien<br />

comprendre les particularités du risque, il est bon de<br />

consulter la compagnie pour convenir des documents<br />

<strong>à</strong> présenter.<br />

«En raison d’un déficit intellectuel, je reste soumis<br />

<strong>à</strong> la tutelle de mes parents, malgré<br />

l’âge adulte. Je suis sous statut de minorité<br />

prolongée.<br />

Mes parents ont-ils une responsabilité civile <strong>à</strong><br />

l’égard des tiers ?<br />

Peuvent-ils contracter une assurance familiale au<br />

même titre que pour leurs autres enfants en bas<br />

âge ? »<br />

L’UPEA précise qu’en assurance familiale, la loi<br />

impose aux compagnies de couvrir les responsabilités<br />

de toutes les personnes vivant au foyer du preneur.<br />

L’assurance couvre tant les personnes qui doivent<br />

répondre du fait d’autrui - comme les parents doivent<br />

répondre du fait de leurs enfants - que les<br />

responsabilités personnelles de tous les membres du<br />

ménage. L’assurance couvre de même la<br />

r e s p o n s a b i l i t é<br />

des personnes qui en raison de déficiences mentales<br />

n’ont pas le contrôle de leurs actes (art.1386 bis<br />

du Code Civil).<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

6-10


Même si les compagnies peuvent accorder des<br />

garanties allant au-del<strong>à</strong> de ce que la loi prescrit, on<br />

sera particulièrement attentif <strong>à</strong> ce que la responsabilité<br />

des personnes ne vivant plus dans le foyer d’un<br />

ménage assuré, par exemple ceux qui vivent dans<br />

une institution d’accueil, soit néanmoins couverte par<br />

l’assurance.<br />

Il est des domaines où une réponse « définitive <strong>et</strong><br />

ferme » s’avère difficile.<br />

Ainsi, en matière d’assurance soins de santé -<br />

hospitalisation, certaines compagnies refusent<br />

catégoriquement. D’autres sont favorables... tout en<br />

précisant bien dans le contrat que ne seront pas pris<br />

en compte les risques <strong>direct</strong>ement liés au handicap<br />

initial.<br />

Assurer sa voitur<strong>et</strong>te est encore une autre affaire !<br />

Lorsqu’il s’agit d’un modèle « mécanique » l’assurer<br />

contre le vol est quasi impossible parce qu’elle est<br />

trop susceptible d’être volée.<br />

Lorsqu’il s’agit d’un modèle électrique considéré<br />

alors comme véhicule automoteur, les primes sont<br />

souvent élevées.<br />

Par contre, l’assurer en responsabilité civile est<br />

possible <strong>et</strong> conseillé voir même obligatoire.<br />

Certaines compagnies assimilent alors la voitur<strong>et</strong>te<br />

électronique ou électrique <strong>à</strong> un cyclomoteur, mais<br />

il convient de faire notifier dans le contrat qu’il<br />

s’agit bien d’une voitur<strong>et</strong>te ne dépassant pas<br />

« X » Km par heures.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

6-11


DEPANNAGE VOITURE - VOITURETTE.<br />

TOURING SECOURS PROPOSE :<br />

Touring Secours accorde une réduction de TVA sur<br />

le montant de la cotisation Touring Secours aux<br />

personnes handicapées.<br />

On applique 6% de TVA au lieu de 21,5%<br />

La personne handicapée paiera (tarif au 1 juin 1997) :<br />

2155 F pour l’affiliation T.S.simple<br />

3195 F pour l’affiliation T.S.PLUS<br />

(rapatriement de la personne handicapée <strong>et</strong> de la<br />

voitur<strong>et</strong>te inclus).<br />

Pour bénéficier de l’affiliation <strong>à</strong> taux réduit, il y a<br />

lieu d’adresser <strong>à</strong> Touring Secours une photocopie de<br />

la l<strong>et</strong>tre délivrée par la Direction Régionale<br />

des Contributions dont dépend la personne<br />

handicapée, attestation qui accorde l’exonération<br />

du paiement de la taxe de circulation pour le<br />

véhicule concerné (c’est le seul document pris en<br />

considération !).<br />

Les services proposés dans le cadre de l’affiliation<br />

invalide sont exactement les mêmes que ceux<br />

proposés aux autres automobilistes par l’affiliation <strong>à</strong><br />

prix plein.<br />

C<strong>et</strong>te affiliation peut être prise pour n’importe quel<br />

véhicule, qu’il s’agisse d’une voiture ou d’une voitur<strong>et</strong>te<br />

spéciale pour handicapé.<br />

Si la personne concernée possède une voiture <strong>et</strong> une<br />

chaise roulante, c<strong>et</strong>te dernière entrera dans la<br />

couverture de la voiture. Il n’y a pas de supplément<br />

particulier <strong>à</strong> prévoir <strong>à</strong> la cotisation Touring Secours.<br />

Remarques :<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

6-12


Si la personne handicapée possède uniquement<br />

une voitur<strong>et</strong>te spéciale ou chaise roulante, elle peut<br />

prendre une affiliation Touring Secours comme<br />

mentionné ci-avant en bénéficiant de la réduction de<br />

cotisation.<br />

Dans le cas d’une voitur<strong>et</strong>te unique, il n’est bien<br />

entendu pas possible de fournir une attestation<br />

d’exonération de la taxe de circulation délivrée par<br />

le Ministère des Finances.<br />

Dans ce cas, Touring Secours peut prendre en<br />

considération une photocopie de l’attestation<br />

d’invalidité délivrée par le Ministère de la<br />

Prévoyance Sociale, accompagnée si possible<br />

d ’ u n e p r e u v e<br />

de l’utilisation d’une chaise roulante adaptée pour<br />

a circulation sur la voie publique (facture d’achat de<br />

la voitur<strong>et</strong>te, photocopie du contrat d’assurance<br />

si une assurance RC est nécessaire pour ce type<br />

de véhicule).<br />

Toute personne handicapée peut également obtenir<br />

le carn<strong>et</strong> Touring Assistance pour l’étranger au prix<br />

normal.<br />

Ce carn<strong>et</strong> ne peut être groupé dans une formule<br />

« combinée ».<br />

Renseignements complémentaires :<br />

Personne de contact : Madame Derbaix.<br />

Service Affiliations.<br />

Touring Secours.<br />

Rue de la Loi, 44<br />

1040 Bruxelles<br />

Téléphone : 02 - 233.23.71.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

6-13


Chapitre 7. DES MESURES LEGISLATIVES.<br />

7.1 Des matières fédérales,<br />

communautaires <strong>et</strong> régionales.<br />

« Peut-être les jeunes s‘y r<strong>et</strong>rouveront-ils car ils ont<br />

toujours été habitués <strong>à</strong> la nouvelle constitution fédérale<br />

de la Belgique... ! Mais, moi, <strong>à</strong> 40 piges, comment<br />

voulez-vous que je comprenne quelque chose.<br />

L’on m’a dit « les allocations, c’est du<br />

fédéral »...« l’enseignement spécial c’est du<br />

communautaire »... « le remboursement de mon<br />

monolift, c’est du régional ».<br />

« Dans mon quartier, je<br />

connais un handicapé qui<br />

continue <strong>à</strong> toucher ses<br />

allocations familiales alors<br />

qu’il perçoit des allocations<br />

de la Prévoyance Sociale.<br />

Pour moi, les allocations<br />

familiales ont été arrêtées <strong>à</strong><br />

21 ans. L’assistante sociale<br />

de la commune m’a dit que<br />

je dépendais du « nouveau<br />

régime ». Ne me dites pas<br />

que c’est clair ! ».<br />

Des guides reprenant la<br />

législation spécifique au<br />

domaine du handicap<br />

existent.<br />

Quand on parle d’un document succinct, il ne compte<br />

pas moins de 250 pages. Lorsqu’on prend en<br />

considération les documents détaillés, éditant même<br />

les arrêtés <strong>et</strong> décr<strong>et</strong>s divers parus au moniteur belge<br />

ou faisant l’obj<strong>et</strong> de circulaires ministérielles, parler de<br />

milliers de pages n’est pas exagéré !<br />

Appeler la Ligue au fur <strong>et</strong> <strong>à</strong> mesure de vos<br />

questions est peut-être encore la meilleure<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

7-1


formule.<br />

Mais reprenons toutefois quelques points essentiels<br />

des diverses allocations, interventions, exonérations,<br />

réductions... accordées aux personnes handicapées<br />

afin que vous ayez, dans ces cas-l<strong>à</strong> au moins, le<br />

« réflexe de nous contacter » <strong>et</strong> de nous demander les<br />

conditions d’obtention :<br />

DES ALLOCATIONS :<br />

majoration des allocations familiales pour la<br />

personne handicapée ;<br />

majoration des allocations familiales pour les<br />

enfants <strong>à</strong> charge d’une personne handicapée ;<br />

allocation de remplacement de revenus <strong>et</strong> / ou<br />

allocation d’intégration pour les personnes<br />

handicapées de plus de 21 ans ;<br />

allocation pour l’aide aux personnes âgées ;<br />

allocations de déménagement, d’installation, de<br />

loyer.<br />

DES REDUCTIONS :<br />

la réduction d’impôts sur les revenus ;<br />

la réduction du précompte immobilier ;<br />

le tarif téléphonique social ;<br />

le tarif social électricité <strong>et</strong> gaz ;<br />

des réductions sur les transports en commun <strong>et</strong>/ou<br />

la gratuité pour l’accompagnant ;<br />

des réductions en matière de logement social.<br />

DES EXONERATIONS :<br />

les exonérations de taxes sur les voitures<br />

automobiles ;<br />

l’exonération des redevances radio-télévision.<br />

DES INTERVENTIONS, DES REMBOURSEMENTS :<br />

le remboursement des soins de santé, des<br />

prestations de réadaptation <strong>et</strong> de rééducation<br />

fonctionnelle ;<br />

des interventions dans l’achat d’appareillages<br />

orthopédiques, de voitur<strong>et</strong>tes... ;<br />

le remboursement des transports scolaires ;<br />

les interventions en matière d’adaptation de<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

7-2


logement ;<br />

les interventions du Fonds Bruxellois Francophone<br />

pour l’Intégration sociale <strong>et</strong> professionnelle des<br />

personnes handicapées, de l’Agence Wallonne<br />

pour l’Intégration des Personnes Handicapées (ou<br />

des fonds flamand <strong>et</strong> germanophone) en matière<br />

d’orientation scolaire <strong>et</strong> professionnelle, d’éducation<br />

scolaire, de formation professionnelle <strong>et</strong> de mise au<br />

travail (voir aussi rubrique 2.6. ». Trouver un boulot,<br />

facile <strong>à</strong> dire ! ») ;<br />

les aides de ces mêmes organismes dans des<br />

domaines tels que : l’adaptation d’un véhicule,<br />

l’apprentissage <strong>à</strong> la conduite, les machines <strong>à</strong> écrire<br />

<strong>et</strong> appareils de communication, les aménagements<br />

mobiliers <strong>et</strong> immobiliers, certains dispositifs visant<br />

<strong>à</strong> l’autonomie, les ouates cellulosiques, les culottes<br />

en plastique, coussins anti-escarres, <strong>et</strong>c...<br />

DIVERS :<br />

des conditions particulières d’affiliation mutualiste<br />

pour certains handicapés ;<br />

la carte spéciale de libre-stationnement ;<br />

les transports pour personnes <strong>à</strong> mobilité réduite<br />

(minibus de la STIB <strong>à</strong> Bruxelles, le TEC en région<br />

wallonne) ;<br />

les dérogations aux normes de construction ;<br />

les mesures juridiques protégeant les biens <strong>et</strong>/ou<br />

la personne du handicapé adulte (voir en détails :<br />

chapitre « protections ») ;<br />

la contribution des personnes handicapées dans les<br />

frais de leur séjour en institut médico-pédagogique,<br />

en semi-internat, en centre de jour, en foyer pour<br />

adultes.<br />

Demandez<br />

LE GUIDE DE LA PERSONNE HANDICAPEE<br />

en écrivant au<br />

SERVICE DE LA POLITIQUE DES HANDICAPES<br />

MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA<br />

SANTE PUBLIQUE ET DE L’ENVIRONNEMENT<br />

Rue de la Vierge Noire, 3C<br />

1000 Bruxelles.<br />

Et si vous n’y trouvez pas réponse <strong>à</strong> des questions plus particulières,<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

7-3


CONTACTEZ LA LIGUE.<br />

7.2 Des matières européennes.<br />

HANDYNET<br />

Extrait du Guide de la Personne Handicapée édité par<br />

le Ministère des Affaires sociales, de la Santé publique<br />

<strong>et</strong> de l’Environnement - Service de la politique des<br />

handicapés - 1996<br />

L’objectif principal du système Handyn<strong>et</strong> est de<br />

perm<strong>et</strong>tre aux personnes handicapées l’accès au<br />

niveau européen dans les différentes langues de la<br />

Communauté <strong>à</strong> l’information relative aux aspects<br />

économiques, sociaux <strong>et</strong> culturels de l’intégration des<br />

personnes handicapées.<br />

C<strong>et</strong>te information conduit <strong>à</strong> une européanisation du<br />

marché <strong>et</strong> constitue un stimulant pour la coopération<br />

tant des personnes que des organisations impliquées<br />

dans les différentes étapes du processus d’intégration<br />

des personnes handicapées.<br />

HANDYNET est donc une aide <strong>à</strong> l’information, la<br />

communication, la coopération au profit des personnes<br />

handicapées <strong>et</strong> des professionnels qui s’occupent de<br />

leur intégration économique <strong>et</strong> sociale.<br />

QUELLE AIDE ?<br />

une banque de données : c<strong>et</strong>te banque a pour<br />

mission de recueillir toutes les données sur les<br />

produits ou services en Europe, sur les<br />

organisations commerciales <strong>et</strong> non commerciales<br />

qui s’occupent de ces produits ou services <strong>et</strong> sur les<br />

procédures réglementaires en vigueur dans les<br />

différents Etats membres ;<br />

un journal électronique complète c<strong>et</strong>te banque de<br />

données <strong>et</strong> offre au lecteur une information récente<br />

sur des événements importants en Europe <strong>et</strong> sur les<br />

nouveautés, tant pour les produits, les services <strong>et</strong><br />

les organisations que pour les réglementations.<br />

Dans ce journal, des p<strong>et</strong>ites annonces peuvent être<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

7-4


placées ou consultées ;<br />

une poste électronique est <strong>à</strong> la disposition<br />

des partenaires actifs du système, dans le but de<br />

garantir la qualité de l’information recueillie <strong>et</strong> de<br />

promouvoir la coopération entre les Etats membres.<br />

Toutes ces aides peuvent être utilisées pour les<br />

différents modules.<br />

MODULES :<br />

Dans le système européen Handyn<strong>et</strong>, différents<br />

aspects de l’intégration des personnes handicapées<br />

sont traités :<br />

les moyens techniques perm<strong>et</strong>tant aux personnes<br />

handicapées de compenser leur déficit fonctionnel,<br />

moteur, sensoriel ou cognitif ;<br />

la formation professionnelle, possibilité de<br />

qualification facilitant l’intégration sociale <strong>et</strong><br />

professionnelle ;<br />

le travail, condition primordiale pour l’autonomie ;<br />

l’accessibilité aux bâtiments <strong>et</strong> aux transports en<br />

commun pour une plus grande mobilité ;<br />

le tourisme, les sports, les loisirs <strong>et</strong> la créativité.<br />

HANDYNET<br />

EST EGALEMENT DISPONIBLE SUR CD-ROM,<br />

avec des images.<br />

Pour la Communauté française, le SERVICE DES<br />

AIDES AUX PERSONNES HANDICAPEES (SAPH)<br />

intervient comme centre pour le recueil des données <strong>et</strong><br />

la diffusion de l’information.<br />

Nota bene : Handyn<strong>et</strong> dépendait du programme<br />

HELIOS qui a pris fin en décembre<br />

1996.<br />

Un nouveau proj<strong>et</strong> est <strong>à</strong> l’étude.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

7-5


A suivre...<br />

Chapitre 8. FAUT-IL LE RAPPELER ?<br />

Introduction<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

Un vécu, un regard,<br />

Des portraits,des témoignages.<br />

Il s’agit ici d’un chapitre « ouvert » où chaque lecteur peut<br />

se laisser glisser librement dans ses pensées, dans ses<br />

réflexions, où il pourra insérer l’une ou l’autre indication plus<br />

personnelle, plus philosophique, plus éthique <strong>et</strong> où nous<br />

invitons chacun <strong>à</strong> nous transm<strong>et</strong>tre des témoignages pour<br />

venir étoffer ceux qui y figurent aujourd’hui.<br />

Pour l’avoir parfois expérimenté elles-mêmes, les personnes<br />

IMC savent <strong>à</strong> quel point il est parfois difficile d’être reconnu<br />

comme « être » pensant <strong>et</strong> donc comme citoyen <strong>à</strong> part<br />

entière.<br />

« Je suis allée chez le médecin<br />

inspecteur pour calculer mon<br />

taux d’invalidité. Je parle avec<br />

difficultés. Ce médecin n’a pas<br />

identifié clairement mon<br />

handicap <strong>et</strong> m’a suggéré de<br />

prendre un sirop pour la<br />

gorge... ! Evidemment, il<br />

n’était pas inscrit sur mon front<br />

que si j’ai de gros troubles<br />

d’élocution, j’ai toutefois<br />

t e r m i n é u n e l i c e n c e<br />

universitaire ».<br />

« Nous nous sommes présentés <strong>à</strong> la consultation, mon père<br />

<strong>et</strong> moi. Papa m’avait tout simplement véhiculé jusqu’au<br />

rendez-vous. Dès le départ, le médecin s’est adressé <strong>à</strong><br />

mon père pour réaliser l’interview qui précédait l’examen<br />

proprement dit. Vertement, je lui ai fait remarquer que je<br />

connaissais tout de mes antécédents <strong>et</strong> que c’était<br />

8-1


uniquement moi son interlocuteur ».<br />

« J’ai demandé si le bureau de vote était accessible.<br />

Maman m’a dit qu’elle l’ignorait, mais que je n’avais qu’<strong>à</strong><br />

obtenir un certificat médical pour ne pas voter. Je n’ai pas<br />

vraiment compris. Il me semble que je suis tout de même<br />

électeur »<br />

« Au moment où j’ai demandé <strong>à</strong> mon éducatrice de me<br />

débloquer un peu d’argent de poche pour aller <strong>à</strong> une activité<br />

récréative, elle a d’abord téléphoné <strong>à</strong> mes parents pour voir<br />

ce qu’ils en pensaient. Ils sont super chou<strong>et</strong>tes puisqu’ils lui<br />

ont dit de s’adresser <strong>à</strong> moi. Je suis adulte <strong>et</strong> j’ai une<br />

intelligence normale. Ce n’est pas parce que je dépends<br />

des éducateurs pour mes soins, que je ne sais pas gérer<br />

mon argent ! »<br />

Alors qu’elles présentent souvent une intelligence vive,<br />

les personnes IMC peuvent être agitées de mouvements<br />

désordonnés, contorsionner leurs membres, parler de<br />

manière hachée mal compréhensible. Leur apparence<br />

corporelle inquiète parfois les non-initiés. Sans doute.<br />

Mais cela devrait-il poser problème en famille ou chez<br />

les professionnels qui les entourent ? !<br />

Parfois, un déficit intellectuel s’ajoute aux déficiences<br />

motrices. Comment faire comprendre que si c<strong>et</strong> enfant est<br />

freiné dans ses apprentissages scolaires, il peut développer<br />

des acquis sur le plan social <strong>et</strong> accroître son autonomie ?<br />

L’affectivité de ces enfants est parfois mal respectée ; l’on<br />

parle devant eux comme s’ils ne pouvaient de toute manière<br />

pas comprendre.<br />

Il s’agit l<strong>à</strong> d’une forme de violence <strong>à</strong> leur endroit.<br />

Dans d’autres situations, on ne prend pas en compte la<br />

souffrance des parents. On les bombarde de conseils, on<br />

les guide, on les documente... mais on ne les « entend »<br />

pas !<br />

Nous pourrions <strong>à</strong> l’infini vous citer des exemples où la<br />

valeur même de la personne est massacrée au nom de<br />

sacro-saints préjugés, au nom du savoir, au nom de<br />

l’expérience.<br />

Suivent quelques témoignages.<br />

Mais r<strong>et</strong>enez que ce chapitre est une invitation <strong>à</strong> la réflexion<br />

<strong>et</strong> au respect mutuel de nos conditions d’êtres :<br />

personnes handicapées <strong>et</strong> personnes valides (parents,<br />

professionnels <strong>et</strong> autres).<br />

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8-2


8.1 Glané pour vous !<br />

8.1.1 Des mots d’adultes.<br />

Depuis 1985, la Ligue édite un périodique trimestriel.<br />

Des personnes IMC, des parents y ont parfois écrit<br />

quelques témoignages. Nous en avons r<strong>et</strong>iré quelques<br />

très courts extraits significatifs.<br />

« L’écriture m’est devenue indispensable. C’est ma<br />

façon <strong>à</strong> moi de communiquer, d’être en contact<br />

avec les autres <strong>et</strong> de prouver, si nécessaire, que les<br />

handicapés peuvent - eux aussi - avoir une sensibilité,<br />

une richesse intérieure digne d’intérêt ».<br />

«Je dois également souligner que si mes antécédents<br />

font que je suis considéré comme IMC, je me sens<br />

personnellement un jeune homme comme les autres,<br />

la seule différence étant les semelles orthopédiques<br />

que je porte dans mes souliers ».<br />

« Il est urgent d’améliorer le régime de détention dans<br />

la prison que constitue <strong>notre</strong> corps <strong>et</strong> dont il<br />

« suffirait » de scier quelques barreaux ».<br />

« Le handicap introduit une modification dans la vie de<br />

quelqu’un... mais celle-ci ne se réduit pas, ne s’identifie<br />

pas <strong>à</strong> ce handicap ».<br />

« A nous, IMC, de nous faire connaître, de donner le<br />

meilleur de nous-mêmes... <strong>à</strong> la société de faire tout<br />

le reste ! ».<br />

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8-3


8.1.2 Le sentiment d’une maman.<br />

« Après une naissance d’enfant handicapé, je crois<br />

pouvoir dire que, s’ajoutant <strong>à</strong> <strong>notre</strong> chagrin <strong>et</strong> <strong>notre</strong><br />

angoisse pour l’avenir, nous éprouvons un sentiment<br />

d’échec.<br />

Ce sentiment d’échec est parfois renforcé par<br />

l’entourage (belle-famille voyant l<strong>à</strong> la preuve que<br />

« l’intruse » est décidément une incapable ou qu’elle a<br />

« pollué » le sang familial). On pensera peut-être que<br />

je romance ici, mais il se passe tant de choses dans<br />

<strong>notre</strong> mémoire collective <strong>et</strong> le temps n’est pas si<br />

éloigné où le paterfamilias conseillait <strong>à</strong> ses fils de se<br />

choisir de bonnes épouses, travailleuses,<br />

respectueuses des parents <strong>et</strong> capables de leur faire de<br />

beaux enfants.<br />

Il est donc important, pour nous-mêmes <strong>et</strong> <strong>notre</strong><br />

entourage familial, de prouver que nous pouvons<br />

« faire de beaux enfants ».<br />

Une fois c<strong>et</strong>te preuve administrée, je crois que l’on<br />

peut dire que le bénéfice se marque également au<br />

niveau du couple.<br />

Car, si j’ai parlé précédemment de l’attitude de la bellefamille<br />

de la mère, il est juste de dire que le père peut,<br />

lui aussi, faire l’obj<strong>et</strong> des mêmes critiques de la part<br />

des parents de son épouse.<br />

Le bénéfice au niveau du couple se marque également<br />

d’une autre manière : nos préoccupations ne sont pas<br />

exclusivement centrées sur <strong>notre</strong> enfant IMC <strong>et</strong> son<br />

handicap. Nous avons dû procéder <strong>à</strong> des inscriptions<br />

dans une école primaire comme les autres ; il y a eu<br />

des pantalons troués par des parties de foot,<br />

entreprises de surcroît avec les chaussures ach<strong>et</strong>ées<br />

la veille, des insuffisances en maths, des accrochages<br />

pour des r<strong>et</strong>ours au-del<strong>à</strong> de l’heure assignée, bref, la<br />

vie de tous les « autres » parents.<br />

En somme, nous n’avons pas été irrémédiablement<br />

marginalisés.<br />

Certes, l’organisation familiale n’a pas été facile,<br />

d’autant que j’ai continué <strong>à</strong> exercer ma profession <strong>à</strong><br />

plein temps (autre élément d’équilibre, <strong>à</strong> mon avis) ;<br />

certes, nous avons dû consacrer moins de temps <strong>à</strong><br />

<strong>notre</strong> fils handicapé mais en a-t-il vraiment pâti ? Estce<br />

que « moins de temps <strong>et</strong> plus d’équilibre » constitue<br />

forcément une mauvaise équation ? D’autant que<br />

<strong>notre</strong> éventuelle « déficience » était compensée par la<br />

présence de frères plus jeunes, ce qui m’amène <strong>à</strong> mon<br />

deuxième point : le bénéfice r<strong>et</strong>iré par l’enfant<br />

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8-4


8.2 Témoignages.<br />

8.2.1 Le message de Joëlle.<br />

handicapé d’être inclus dans une fratrie. »<br />

En 1991, lors de la naissance de <strong>notre</strong> fille, le médecin<br />

devait me la provoquer... J’ai dû m<strong>et</strong>tre mes deux<br />

garçons chez une gardienne <strong>et</strong> mon mari rigolait de me<br />

voir pleurer... Revenu dans l’auto pour<br />

l’accouchement, il me dit « chou, ça va aller, ce n’est<br />

pas ton premier. Pourquoi pleures-tu ? ». Je lui ai<br />

alors dit « Je ne vis pas c<strong>et</strong> accouchement comme les<br />

autres. J’ai des appréhensions négatives ».<br />

Nous voici <strong>à</strong> l’hôpital, on me prépare <strong>et</strong> on n’arrive pas<br />

<strong>à</strong> avoir le cœur du bébé sur le monitoring... ! ! !<br />

Après une échographie, on voit que le bébé ne vit pas.<br />

Notre fille était étouffée, d’où mes appréhensions.<br />

Six mois après, je me r<strong>et</strong>rouve enceinte. On me<br />

surveille trois fois mieux <strong>et</strong> la panique nous a<br />

accompagnés tout au long de la grossesse. Le<br />

moment venu, bébé a décidé de passer les pieds au<br />

lieu de la tête... Salle d’opération <strong>et</strong> allons y pour la<br />

c é s a r i e n n e !<br />

Heureusement que j’avais demandé une péridurale...<br />

Lorsque j’ai entendu mon fils, j’ai dit au médecin<br />

« vous pouvez ligaturer, il est vivant ». Notre Jimmy<br />

avait alors 3 kg. 200 <strong>et</strong> se portait comme un charme.<br />

Puis, le 2 février 93, alors que Jimmy avait quatre<br />

mois, il a fait une infection virale appelée<br />

« encéphalite ». Après cinq semaines d’hôpital, Jimmy<br />

est sorti aveugle <strong>et</strong> inerte.<br />

Mon mari <strong>et</strong> mes enfants faisaient ce qu’ils pouvaient<br />

pour m’aider, mais tenir le doigt de son enfant jour <strong>et</strong><br />

nuit afin qu’il sente votre présence n’est pas évident <strong>et</strong><br />

croyez-moi, lorsque mon mari me remplaçait après son<br />

travail, cela me soulageait beaucoup.<br />

Lorsque cela arrive, on croit que le ciel nous tombe<br />

sur la tête, on croit qu’on est seul au monde, on<br />

doit replanifier sa vie, on doit aider l’enfant tout en<br />

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8-5


ne défavorisant pas les deux autres <strong>et</strong> se garder de<br />

temps en temps une heure pour respirer <strong>et</strong> continuer <strong>à</strong><br />

se battre pour son enfant qui n’a rien demandé ! On<br />

se culpabilise, on a d’autres valeurs de la vie...<br />

Les médecins nous avaient dit que c’était grave, que<br />

Jimmy resterait <strong>à</strong> 90% aveugle <strong>et</strong> inerte. Puis, j’ai<br />

senti peu <strong>à</strong> peu ses doigts bouger. Lorsqu’il était dans<br />

une pièce sombre, il réagissait en sursautant lorsqu’on<br />

ouvrait les rideaux.<br />

Mon mari <strong>et</strong> moi avons dès lors beaucoup joué avec<br />

des jeux <strong>à</strong> lumière gyrophare, lampe de poche ; puis<br />

nous avions la télévision allumée tout le temps afin<br />

qu’il entende des sons. Son ouïe s’est très bien<br />

développée <strong>et</strong> la vue est revenue <strong>à</strong> moitié par étapes,<br />

environ quatre mois après sa sortie d’hôpital.<br />

Se r<strong>et</strong>rouver nez <strong>à</strong> nez avec le « handicap » est très<br />

dur, aussi bien mentalement que physiquement. Des<br />

copains nous ont fait la remarque « t’as de la chance<br />

de toucher des allocations complémentaires pour ton<br />

fils ! ». Je n’ai pas réagi tout de suite, mais je l’ai<br />

subtilement invité un jour pour lui montrer ce que c’est.<br />

Il s’est excusé <strong>et</strong> a compris.<br />

Depuis le problème de Jimmy, nous comptons<br />

nos amis sur les doigts d’une main. Par contre, je dois<br />

vous dire que les liens des amis qui sont restés sont<br />

plus solides <strong>et</strong> surtout plus riches. Il y a des valeurs<br />

qu’on ne connaissait pas avant <strong>et</strong> que nous avons<br />

découvertes depuis son handicap.<br />

Après tout, il s’agit de nos enfants ! Même lorsqu’ils<br />

sont « normaux », on se bat. Alors, lorsqu’ils sont<br />

comme Jimmy, on se bat mais on se sacrifie aussi<br />

pour leur apporter un peu de soleil <strong>et</strong> c<strong>et</strong> amour qu’ils<br />

dégagent donne tellement de chaleur que vous ne<br />

pouvez pas faire autrement.<br />

Toujours est-il que, outre le problème de Jimmy, il a<br />

fallu se battre pour les questions administratives <strong>et</strong> lui<br />

trouver sa place dans c<strong>et</strong>te vie déj<strong>à</strong> dure pour nous.<br />

Alors, pour eux, quel avenir ?<br />

J’ai eu une chance énorme, c’est d’avoir pris contact<br />

avec deux associations <strong>à</strong> Bruxelles, alors qu’<strong>à</strong><br />

l’époque nous habitions l’Allemagne. Faire 200<br />

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8-6


kilomètres(aller) pour avoir des renseignements pour<br />

son fils, c’est quand même que nous avions besoin<br />

d’être épaulés, aidés... Oh, ce n’est pas pour dire mais<br />

<strong>à</strong> la rue Stanley, devant Janine, j’ai raconté... j’ai<br />

pleuré.. j’ai rigolé. Mais deux heures après, Janine a<br />

su être <strong>à</strong> l’écoute, elle a su me consoler, elle a su<br />

m’aider avec des conseils pratiques. En fait, Janine<br />

m’avait sans le savoir, rendu <strong>à</strong> l’évidence que si je ne<br />

bougeais pas, personne ne bougerait pour moi !<br />

C’est alors que j’ai décidé de faire le maximum pour<br />

mon enfant <strong>et</strong> par la même occasion de tendre mes<br />

mains <strong>et</strong> être <strong>à</strong> mon tour <strong>à</strong> l’écoute des autres.<br />

C’est très important d’écouter les autres, car vous<br />

pouvez aussi leur apporter c<strong>et</strong>te chaleur <strong>et</strong> leur faire<br />

comprendre qu’ils ne sont pas seuls.<br />

Un jour, en lisant un magazine, j’ai vu qu’une maman<br />

désespérée cherchait <strong>à</strong> comprendre pourquoi son fils<br />

était mort, alors que né <strong>à</strong> six mois de grossesse, il se<br />

battait depuis deux mois avec les médecins qui n’ont<br />

pas hésité <strong>à</strong> faire le maximum. C<strong>et</strong>te maman allait voir<br />

son fils tous les jours espérant que ses souffrances<br />

seraient finies, mais chaque jour un nouveau tuyau...<br />

Elle lisait sur le visage de son enfant qu’il souffrait <strong>et</strong><br />

puis Marco s’est éteint avec un visage si serein. Sa<br />

mère ne savait plus que faire. Nous avons<br />

correspondu <strong>et</strong> par quinzaine de pages... Puis, un<br />

jour, je l’ai invitée chez moi. Elle a vu <strong>notre</strong> p<strong>et</strong>it bout<br />

<strong>et</strong> le temps qu’il nous prenait tous les jours : plus de<br />

resto, plus de ciné, se lever <strong>à</strong> 6h du matin, m’occuper<br />

des enfants, du mari, faire ma journée au boulot,<br />

revenir pour les devoirs, le souper, m’occuper des<br />

enfants <strong>et</strong> lorsqu’ils sont tous au lit, faire le ménage<br />

jusqu'<strong>à</strong> près de 23h. puis salle de bain <strong>et</strong> enfin dodo !<br />

Je n’ai pas eu besoin de lui faire comprendre que -<br />

quelque part - son fils était heureux maintenant, qu’il<br />

ne souffrait plus <strong>et</strong> que les parents pourraient toujours<br />

recommencer. Un an après, ils ont eu un beau p<strong>et</strong>it<br />

garçon, en bonne santé, le chagrin s’est calmé, mais<br />

elle n’oubliera jamais... Depuis, on s’écrit une fois par<br />

an. C’est la preuve qu’ils s’en sont sortis tous les<br />

deux.<br />

Aujourd’hui, ayant perdu mon emploi vu <strong>notre</strong> r<strong>et</strong>our en<br />

Belgique pour que <strong>notre</strong> fils puisse avoir la chance<br />

d’aller dans une école où on lui apprend ce que je ne<br />

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8-7


sais pas lui donner, je passe mon temps <strong>à</strong> aider les<br />

enfants IMC par le biais de l’école.<br />

Je voudrais que les autres enfants, ceux qui n’ont pas<br />

eu la chance comme Jimmy d’être soutenu, aidé...<br />

ceux dont les parents parfois divorcent faute de ne<br />

savoir faire face <strong>à</strong> c<strong>et</strong> énorme problème qu’est le<br />

handicap ! Ils doivent pourtant avoir de la chance<br />

aussi. Alors, je travaille pour que c<strong>et</strong>te école puisse<br />

aider tous les enfants de la même manière.<br />

Il faut savoir qu’un enfant stimulé tôt a peut-être<br />

une chance de devenir plus indépendant dans la<br />

société... N’est-ce pas génial ? Oh, je peux en parler<br />

car aujourd’hui, Jimmy revoit <strong>et</strong> il essaie de parler, de<br />

marcher, de manger, il devient très sociable...<br />

Je suis de plus en plus convaincue que nos enfants<br />

ont besoin de s’évader de temps en temps <strong>et</strong> que la<br />

solution des centres de plein air, centre de vacances<br />

ne peut que leur être profitable.<br />

Ne me demandez pas où je vais chercher ce<br />

courage... c’est c<strong>et</strong> amour que mon enfant m’apporte,<br />

par ce sourire que chaque matin il me donne, par ses<br />

évolutions de chaque jour, par ce regard qui nous fait<br />

craquer.<br />

Par ce témoignage, je voudrais vous dire que s’il vous<br />

faut du courage, c’est au fond de vous que vous<br />

le trouverez, c’est en parlant autour de vous, en<br />

montrant votre enfant <strong>et</strong> en l’associant <strong>à</strong> votre<br />

voisinage que vous pourrez l’aider. Que tendre<br />

la main vers les autres peut vous apporter<br />

énormément de choses <strong>et</strong> le bien-être de savoir<br />

que malgré vos problèmes, vous n’êtes pas inutile.<br />

Alors, n’hésitez pas, si ce n’est pas pour vous, faites le<br />

au moins pour votre enfant.<br />

Ne perdez jamais espoir <strong>et</strong> construisez lui un avenir.<br />

Prévoyez le pire comme le meilleur afin d’avoir votre<br />

équilibre de vie <strong>et</strong> vous verrez que les oiseaux<br />

chantent <strong>et</strong> que le ciel est bleu... Vous apprécierez le<br />

vent dans les feuilles, le rayon du soleil dans<br />

l’ouverture d’un rideau...<br />

La force de mon combat de tous les jours, je pense<br />

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8-8


l’avoir aussi du fait qu’on est croyant, que c<strong>et</strong>te foi<br />

nous a fait déplacer des montagnes pour <strong>notre</strong> fils.<br />

C<strong>et</strong>te épreuve a permis <strong>à</strong> <strong>notre</strong> couple de<br />

s’épanouir <strong>et</strong> d’avoir un immense respect de<br />

l’autre.<br />

Nous pouvons compter aussi sur nos deux autres fils<br />

qui nous aident tous les jours dans <strong>notre</strong> combat <strong>et</strong><br />

qui, sans le vouloir, sont des thérapeutes<br />

incroyables pour Jimmy.<br />

Dans ma vie aujourd’hui, je m’adresse <strong>à</strong> tous les gens<br />

qui ne connaissent pas le handicap <strong>et</strong> qui devraient<br />

ouvrir leur porte <strong>à</strong> <strong>notre</strong> expérience afin de mieux<br />

savoir épauler les nouveaux cas. Perm<strong>et</strong>tre <strong>à</strong> nos<br />

p<strong>et</strong>its de trois <strong>à</strong> huit ans de bénéficier d’un centre de<br />

plein air car il n’y a rien de prévu pour eux pendant les<br />

vacances scolaires.<br />

Puis aussi... la sécurité sur les transports scolaires, la<br />

réception de lots pour l’école afin de payer du matériel<br />

spécialisé, des jou<strong>et</strong>s, un micro-ondes pour chauffer la<br />

nourriture des p<strong>et</strong>its qui ont des problèmes de<br />

déglutition, une radiocass<strong>et</strong>te pour la classe<br />

maternelle, un appareil photo pour que les parents<br />

aient un souvenir de classe... <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te année, j’ai pu<br />

avoir un sponsor qui nous a permis d’offrir une TV <strong>et</strong><br />

un vidéo toujours pour les p<strong>et</strong>its qui n’ont pas<br />

l’occasion de prendre des jou<strong>et</strong>s avec leur mains.<br />

J’espère de tout coeur que mon message pourra-vous<br />

être utile quelque part <strong>et</strong> que vous garderez tous un<br />

immense espoir.<br />

La maman de Jimmy qui aime sa vie avec ses<br />

hauts <strong>et</strong> ses bas, mais qui prend le temps de vivre !<br />

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Joëlle<br />

P.S. Je voudrais aussi profiter de l’occasion qui m’est<br />

donnée pour demander aux personnes ayant vécu ou<br />

qui vivent un problème d’encéphalite de m’aider <strong>à</strong><br />

mieux connaître la maladie, ses dégâts <strong>et</strong> ses espoirs.<br />

Je recherche des témoignages. Aidez-moi !<br />

Vous pouvez me contacter par l’intermédiaire de<br />

8-9


8.2.2 Une vie <strong>à</strong> deux.<br />

Ma p<strong>et</strong>ite Louise a vu le jour il y a 47 ans.<br />

L’accouchement par forceps a entraîné des séquelles<br />

tant physiques qu’intellectuelles. Elle a pu fréquenter<br />

un jardin d’enfants ordinaire, mais est allée ensuite en<br />

enseignement spécial jusqu'<strong>à</strong> dix-sept ans.<br />

Elle n’avait que huit ans lorsque son papa est décédé.<br />

Nous avions eu entr<strong>et</strong>emps une autre fille de trois ans<br />

sa cad<strong>et</strong>te.<br />

Sa sœur a fondé une famille, vit dans une autre ville,<br />

mais nous prenons plaisir <strong>à</strong> nous r<strong>et</strong>rouver.<br />

Si je vous ai écrit ces quelques mots d’introduction,<br />

c’est surtout pour que vous compreniez que Louise <strong>et</strong><br />

moi nous nous sommes très vite créé une bonne p<strong>et</strong>ite<br />

vie <strong>à</strong> deux.<br />

Nous ne voulions pas quitter <strong>notre</strong> coin des Ardennes<br />

bien qu’il n’y ait pas d’atelier protégé ou de centre<br />

occupationnel tout proches.<br />

Mais, on ne s’ennuie jamais.<br />

La maison est agréable <strong>et</strong> nous disposons d’un jardin.<br />

Louise aime dessiner <strong>et</strong> m’aide dans les tâches<br />

ménagères.<br />

Nous avons installé un monte-escaliers <strong>et</strong> aménagé la<br />

douche avec un siège rabattable <strong>et</strong> des barres.<br />

Tout est conçu pour que Louise ait une indépendance<br />

maximale.<br />

Il ne faut pas croire que nous restons dans <strong>notre</strong> p<strong>et</strong>it<br />

havre de paix <strong>et</strong> qu’<strong>à</strong> part le ménage, l’infirmière qui<br />

passe faire sa toil<strong>et</strong>te, la kiné , le dessin <strong>et</strong> le jardin,<br />

nous ne bougeons pas.<br />

Nous nous sommes offert des vacances <strong>et</strong> aussi très<br />

souvent une escapade <strong>à</strong> « Ville 2 » <strong>à</strong> Charleroi. Nous<br />

nous rendons <strong>à</strong> ce centre commercial avec la<br />

complicité de « Handicap <strong>et</strong> Mobilité » , une asbl qui<br />

dispose de minibus accessibles en voitur<strong>et</strong>te.<br />

Quand je dois m’absenter quelques heures, une<br />

voisine vient tenir compagnie <strong>à</strong> Louise. Cela ne pose<br />

pas de problèmes mais il faut dire que j’ai toujours<br />

essayé d’être en entente cordiale avec tout le monde.<br />

Ce que je voulais surtout vous dire c’est qu’il n’a pas<br />

toujours été facile d’accepter la séparation d’avec<br />

Louise quand elle a été en centre spécialisé, qu’il n’est<br />

pas toujours simple de trouver des solutions<br />

pour rendre la maison plus confortable, pour organiser<br />

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8-10


8.2.3 Pour ne plus lutter seuls.<br />

les soins, pour s’assurer des distractions... <strong>et</strong> cela sans<br />

avoir jamais reçu la moindre aide de <strong>notre</strong> entourage<br />

familial.<br />

L’important, c’est de le vouloir, de ne pas s’appesantir<br />

sur ses difficultés, de regarder droit devant soi <strong>et</strong> d’aller<br />

de l’avant.<br />

Douze mois pour ne rien savoir.<br />

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Madame D.<br />

M. a 7 <strong>et</strong> demi mois de grossesse. Naissance<br />

prématurée d'un bébé de tout de même 2 kg 700, mais<br />

accouchement très long <strong>et</strong> difficile. Le bébé se<br />

présentait visage en avant, donc dans la plus grande<br />

largeur (pire qu'un siège paraît-il) <strong>et</strong> trop engagé pour<br />

tenter une césarienne.<br />

Après plusieurs heures d'efforts, <strong>à</strong> sa naissance:<br />

silence... claques, aspersions. Il se m<strong>et</strong> enfin <strong>à</strong> crier,<br />

mais des minutes se sont écoulées : une, deux... plus,<br />

je ne sais pas.<br />

Couveuse pendant quelques semaines, puis on me le<br />

rend sans dire grand chose. A mesure que les<br />

semaines passent, il se développe bien, mais a du mal<br />

<strong>à</strong> tenir sa tête, plutôt grosse il faut dire.<br />

Comme c'est mon premier enfant, je n'ai point de<br />

comparaison. Puis il a du mal <strong>à</strong> se tenir assis, il<br />

préfère ramper <strong>et</strong> l'inquiétude monte. Nous nous<br />

rendons compte qu'il se passe quelque chose, mais<br />

nous ne savons pas bien quoi.<br />

On nous avait dit : «Votre fils est prématuré, d'où un<br />

r<strong>et</strong>ard qu'il m<strong>et</strong>tra un peu de temps <strong>à</strong> rattraper».<br />

Finalement, sur le conseil d'un pédiatre, nous<br />

l'emmenons vers onze mois <strong>à</strong> Leuven chez un «grand<br />

ponte», qui l'hospitalise pour observation !<br />

Quelques jours après, revisite pour la sortie, mais nous<br />

n'apprenons pas grand chose <strong>et</strong> ne recevons guère de<br />

conseils, sinon une inquiétude manifeste <strong>à</strong> la vue d'une<br />

deuxième grossesse évidente <strong>et</strong> un souci de savoir<br />

comment serait le deuxième bébé.<br />

Je me demande encore <strong>à</strong> quoi ces examens ont servi,<br />

sinon <strong>à</strong> alimenter, peut-être, les statistiques du service.<br />

8-11


Son courage face <strong>à</strong> la différence.<br />

Un an <strong>et</strong> demi plus tard, M. a 2 ans <strong>et</strong> demi, une bellesoeur<br />

me donne les coordonnées d'un médecin <strong>à</strong><br />

Bruxelles, spécialiste des IMC. Elle avait rencontré<br />

dans l'ascenceur une maman accompagnée d'un bébé,<br />

qui lui semblait présenter certaines caractéristiques de<br />

<strong>notre</strong> fils (le bouche-<strong>à</strong>-oreilles, quoi).<br />

La kiné peut alors commencer. C'est moi, qui la fais,<br />

d'après les conseils d'un kiné des environs, que nous<br />

voyons de loin en loin. Cela fait du bien <strong>à</strong> M. mais il<br />

aurait été bien préférable de la commencer plus tôt.<br />

Si seulement nous avions été bien orientés dès le<br />

départ.<br />

Peu <strong>à</strong> peu, M., se débrouille pour marcher. Il a, bien<br />

sûr, des bottines orthopédiques, a peu d'équilibre,<br />

tombe souvent <strong>et</strong> ses mouvements sont assez<br />

désordonnés.<br />

C'est un p<strong>et</strong>it garçon volontaire, courageux, éveillé,<br />

ouvert <strong>et</strong> sans complexe. Il se sait différent de ses<br />

frères plus jeunes, mais ne semble pas en souffrir. Il<br />

calcule vite <strong>et</strong> bien, apprend <strong>à</strong> lire <strong>et</strong> <strong>à</strong> écrire, malgré<br />

des difficultés réelles de coordination <strong>et</strong> l'effort<br />

musculaire que cela lui demande (il se raidit depuis<br />

l'épaule). Il ose beaucoup de choses <strong>et</strong> s'acharne pour<br />

réussir. La présence des autres le stimule sûrement.<br />

Comment trouver le temps de vivre.<br />

Quand il a maintenant 7 ans <strong>et</strong> demi nous décidons de<br />

le confier <strong>à</strong> un centre de rééducation spécialisée,<br />

en internat, car nous habitons la province. L'année<br />

précédente, il avait été tiraillé entre une institutrice <strong>à</strong><br />

domicile, une école de type xyz (pour handicapés<br />

mentaux) <strong>à</strong> mi-temps pour le socialiser, la kiné, la<br />

logo... chacun voulait obtenir le maximum de lui.<br />

Cela marchait, mais nous semblait épuisant, il n'avait<br />

plus le temps de vivre, de jouer. Bref, le voil<strong>à</strong> <strong>à</strong><br />

Bruxelles !<br />

Nous avions essayé de le préparer, de lui expliquer les<br />

raisons, mais <strong>à</strong> peine arrivé, un de ses camarades lui<br />

assène : «Tu es ici parce que tu es handicapé, tu le<br />

resteras toujours...».<br />

Le groupe d'enfants avec qui il est en classe est d'un<br />

niveau plus faible... <strong>et</strong> il s'endort, cesse de progresser<br />

au niveau scolaire.<br />

Il ne sera plus jamais motivé pour apprendre <strong>et</strong><br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

8-12


souffrira peu <strong>à</strong> peu d'un complexe d'ignorance par<br />

rapport <strong>à</strong> ses frères.<br />

De plus, on nous reproche d’avoir tout fait pour qu'il<br />

marche, cela aurait mis en branle des mauvaises<br />

attitudes du dos ou de la tête. La kiné devait donc<br />

revenir en arrière !<br />

Et nous qui étions si heureux qu'il ait réussi <strong>à</strong> se<br />

déplacer seul <strong>et</strong> même <strong>à</strong> faire du vélo, sans aide<br />

aucune.<br />

Malgré tout, M. semble plus détendu, il a de bons<br />

copains. Le dosage nous semble plus équilibré entre<br />

les différents activités.<br />

L'équipe paramédicale est sûrement excellente <strong>et</strong><br />

M. restera 8 ans dans ce centre.<br />

Nous continuons <strong>à</strong> le faire suivre par <strong>notre</strong> orthopédiste<br />

du début. Il échappera ainsi aux nombreuses<br />

opérations que subissent ses camarades.<br />

Faire adm<strong>et</strong>tre ses capacités.<br />

Quand il a 14 ans, installés <strong>à</strong> Bruxelles, nous trouvons<br />

que ses primaires s'éternisent. Il nous faudra encore<br />

un an <strong>et</strong> des démarches difficiles pour parvenir <strong>à</strong> le<br />

faire sortir de ce centre, où il plafonne <strong>à</strong> tous les points<br />

de vue, selon nous.<br />

Lorsque nous nous en plaignons, nous nous entendons<br />

répondre : «Laissez-le donc. C'est seulement ici, <strong>à</strong><br />

c<strong>et</strong>te période de leur vie que ces enfants peuvent être<br />

heureux». Belle préparation <strong>à</strong> affronter la vie adulte, <strong>à</strong><br />

l'extérieur !<br />

A 16 ans <strong>et</strong> demi, enfin, M. quitte le centre de<br />

rééducation son diplôme de primaires en poche.<br />

Après beaucoup de recherches <strong>et</strong> d'entrevues, nous<br />

trouvons, grâce a un médecin un peu charismatique,<br />

un établissement qui acceptera M. avec ses difficultés<br />

<strong>et</strong> ses limites <strong>et</strong> où il suivra avec succès des cours<br />

d'enseignement professionnel en travaux de bureau.<br />

Bien prévenue par le <strong>direct</strong>eur lui-même, l'école<br />

tout entière l'acceptera parfaitement <strong>et</strong> il y sera<br />

bien intégré.<br />

Leçon de toute c<strong>et</strong>te histoire.<br />

Nous n'avons jamais pu bénéficier d'un bon «fichier<br />

d'adresses». A chaque étape, il a fallu nous<br />

«décarcasser» par nous-mêmes <strong>et</strong> trouver des<br />

pistes... souvent grâce <strong>à</strong> <strong>notre</strong> entourage <strong>et</strong> au bouche<strong>à</strong>-oreilles.<br />

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8-13


C'est pourquoi nous insistons pour que :<br />

8.2.4 La reconnaître dans ses capacités.<br />

1 les pédiatres soient capables de diagnostiquer<br />

le handicap le plus tôt possible, d'en avertir les<br />

parents avec clarté <strong>et</strong> d'aiguiller ceux-ci vers des<br />

organismes spécialisés qui sont équipés pour les<br />

aider efficacement;<br />

2 dès que le handicap est identifié, les familles<br />

s'adressent a un organisme tel la Ligue, qui pourra<br />

le mieux les conseiller <strong>et</strong> les orienter vers des<br />

spécialistes compétents.<br />

Jusqu'<strong>à</strong> ses huit ans, je n’ai jamais voulu accepter que<br />

ma fille ne se décide pas <strong>à</strong> marcher.<br />

Elle tenait debout soutenue <strong>et</strong> bougeait les jambes.<br />

Comme nous habitions une p<strong>et</strong>ite localité très isolée <strong>et</strong><br />

que nous n’avions pas trouvé un thérapeute spécialisé,<br />

nous avons préféré avec mon mari l’orienter vers un<br />

centre <strong>à</strong> Bruxelles dès ses quatre ans. C<strong>et</strong>te<br />

séparation fut fort dure, mais nous acceptions l’internat<br />

où il y avait de la kiné chaque jour.<br />

L’apprentissage de la marche allait être effectué.<br />

Nous reprenions Catherine du vendredi 16 heures au<br />

lundi matin, chaque week-end. J’ai décidé ensuite de<br />

la reprendre chaque quinzaine estimant qu’elle ne<br />

faisait pas preuve de bonne volonté. Mais j’écrivais<br />

tous les trois jours <strong>à</strong> Catherine lui disant qu’elle<br />

rentrerait <strong>à</strong> la maison dès qu’elle saurait marcher<br />

seule.<br />

L’assistante sociale de l’école m’a contactée. Elle m’a<br />

proposé de rencontrer l’équipe. En essayant de savoir<br />

où elle voulait réellement en venir, elle m’a laissé<br />

entendre que Catherine avait de réelles capacités<br />

de créativité, d’apprentissage scolaire, que son<br />

intelligence était tout <strong>à</strong> fait normale <strong>et</strong> qu’elle pouvait se<br />

développer comme un autre enfant... mais qu’elle avait<br />

tendance <strong>à</strong> se replier sur elle-même car elle<br />

avait conscience qu’elle ne pourrait pas remplir le<br />

contrat demandé par sa maman : marcher pour revenir<br />

<strong>à</strong> la maison.<br />

A c<strong>et</strong>te époque j’ai pensé : « la kiné de l’école n’est pas<br />

compétente <strong>et</strong> on essaye de me donner de fausses<br />

explications. Cela fait trois ans que ma fille s’y trouve<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

8-14


<strong>et</strong> ils ne sont arrivés <strong>à</strong> aucun résultat ».<br />

8.2.5 Vie de famille... Rêve ou réalité ?<br />

Dans les semaines qui ont suivi, j’ai dû me présenter<br />

chez un notaire pour une succession.<br />

Ce notaire était une dame, handicapée de naissance,<br />

en voitur<strong>et</strong>te, mariée depuis de nombreuses années.<br />

J’ai été soufflée !<br />

Ce n’est qu’après c<strong>et</strong>te entrevue que j’ai trouvé<br />

une explication <strong>à</strong> une phrase que j’avais noté un<br />

peu plus tôt : « A s’obstiner contre les déficiences,<br />

on augmente souvent le handicap».<br />

(De Bernard MOTTEZ, Coup d’Oeil 1984).<br />

Avec mon entêtement, en raison du fait que je voulais<br />

pas accepter le handicap de ma fille, allais-je la priver<br />

de développer ses capacités intellectuelles, l’empêcher<br />

d’être épanouie <strong>et</strong> créer un handicap (scolaire <strong>et</strong><br />

social) l<strong>à</strong> où il n’y en avait pas.<br />

Nous avons pu - enfin - repartir avec de vrais proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong><br />

Catherine vient de terminer brillamment ses humanités.<br />

Une maman <strong>à</strong> sa fille<br />

Je me suis souvent demandé comment faire partager<br />

aux autres personnes handicapées, le bonheur d'un<br />

mariage, d'une vie de famille avec la personne de votre<br />

choix. En 1981 j'ai épousé pour le meilleur <strong>et</strong> pour<br />

le pire, une personne qui était <strong>et</strong> reste le bonheur<br />

tant recherché. Pour moi c'était le bonheur, pour ma<br />

famille l'inquiétude de me voir épouser une personne<br />

handicapée <strong>et</strong> de ne pas savoir faire face aux<br />

difficultés que j'allais rencontrer.<br />

Je ne vais pas dire que cela fut, <strong>et</strong> reste chose facile,<br />

car comme pour n'importe quel couple il faut savoir<br />

s'adapter chacun vis-<strong>à</strong>-vis e l'autre. Rien n'est facile<br />

dans une vie, chaque brique a sa place dans l'édifice<br />

d'un couple. Il ne suffit pas de le vouloir, il faut le<br />

construire.<br />

La vie de couple, même avec une personne valide,<br />

n'est pas facile. Avec une personne handicapée les<br />

difficultés sont souvent d'ordre technique (comment<br />

faire ceci ou faire cela) <strong>et</strong> affective, il est parfois bien<br />

difficile de ne pas faire de gaffe surtout au début du<br />

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8-15


mariage.<br />

Attendez-vous, candidat au mariage, <strong>à</strong> votre lot de<br />

bêtises, dites sans méchanc<strong>et</strong>é mais dites tout<br />

de même. Nous avons eu nos bagarres comme<br />

n'importe quel ménage (les casseroles n'ont pas volé),<br />

nos soucis : matériels <strong>et</strong> autres, surtout administratifs;<br />

les institutions de <strong>notre</strong> pays ne sont pas habituées <strong>à</strong><br />

voir une personne handicapée mariée, travaillant <strong>et</strong><br />

ayant charge de famille, celles-ci en sont encore au<br />

début de <strong>notre</strong> 20ème siècle.<br />

Nos bonheurs : ceux-ci furent nombreux, des p<strong>et</strong>its,<br />

comme des grands, <strong>et</strong> le plus grand dans tout cela fut<br />

la naissance en 1985 de <strong>notre</strong> fille Audrey, p<strong>et</strong>ite chose<br />

magique qui mit fin <strong>à</strong> l'inquiétude bien légitime de mon<br />

mari (<strong>et</strong> ce malgré les tests) d'avoir lui aussi un enfant<br />

handicapé. Mais, quel n'est pas le couple, même bien<br />

portant qui aujourd'hui ne panique pas pendant les<br />

neuf mois que dure une grossesse. Trop de choses<br />

sont dites, bien ou mal je n'ai pas <strong>à</strong> juger.<br />

Audrey est née, p<strong>et</strong>it bout de femme de 3,5 Kg tout <strong>à</strong><br />

fait norrnale avec deux bras, deux jambes <strong>et</strong> pas mal<br />

d'intelligence (paraît-il).<br />

Elle fut pour nous source d'inspirations <strong>et</strong> nous donna<br />

des ailes pour lui construire un avenir qui ne pouvait<br />

être terni par nos difficultés. Il fallut apprendre <strong>à</strong> nous<br />

fâcher quand elle faisait quelque chose de travers, il<br />

fallut aussi qu'elle s'adapte au fait que papa ne pouvait<br />

pas toujours faire ce qu'elle faisait, elle! Et surtout<br />

papa sut le bonheur d'avoir des enfants lui qui comme<br />

beaucoup ne croyait pas avoir un jour ce bonheur l<strong>à</strong>,<br />

le bonheur de la prendre dans ses bras <strong>et</strong> de la remplir<br />

de bisous.<br />

Le seul problème majeur que nous ayons eu est : «le<br />

quand dira t'on». Ce sont ces gens bien intentionnés<br />

qui ne savent pas de quoi ils parlent la plupart du<br />

temps, ceux-ci sont bêtes, <strong>et</strong> la bêtise engendre<br />

souvent la méchanc<strong>et</strong>é gratuite tout le monde le sait.<br />

Nous en avons pris <strong>notre</strong> parti, nous vivons très bien<br />

sans eux.<br />

A chacun d'entre vous qui désirez vous marier, qui<br />

avez l'opportunité de vivre une vie de couple, je dis<br />

allez-y, pour autant que votre partenaire accepte toutes<br />

les difficultés, mais surtout tous les bonheurs qui en<br />

résultent.<br />

Je vous souhaite autant de bonheur que celui que nous<br />

vivons.<br />

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8-16


8.3 Recommandations.<br />

8.3.1 Laissez libre s.v.p.!<br />

Janine Gerard.<br />

Cheminement de pensée ...<br />

«Laissez libre s.v.p !»... autrement dit : «Veuillez ne<br />

pas occuper c<strong>et</strong> emplacement réservé <strong>à</strong> une<br />

PARKING RESERVE<br />

LAISSER LIBRE S.V.P<br />

automobi li ste handi capée,<br />

tributaire d’une voitur<strong>et</strong>te».<br />

BDN 946<br />

C<strong>et</strong> avis impératif de Marthe-Angèle, qui demande que<br />

son emplacement de parking reste disponible,<br />

m’entraine dans une réflexion personnelle, qui resitue<br />

ces trois mots dans le contexte des relations qui<br />

devraient idéalement exister entre valides <strong>et</strong><br />

handicapés.<br />

Qu’attendent-ils de la société ?<br />

Dans ce cas précis, utiliser le dictionnaire pour définir<br />

ces trois mots clefs, apporte, me semble-t-il, une<br />

réponse <strong>à</strong> la question.<br />

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8-17


«Laissez» :<br />

ne pas intervenir ;<br />

ne pas empêcher.<br />

«Libre» :<br />

qui n’est pas privé de sa liberté ;<br />

qui a le pouvoir de décider, d’agir par soi-même.<br />

«S’il vous plait» :<br />

formule de politesse, dans une demande, un<br />

conseil, un ordre.<br />

Bien sûr, il importe de rester réaliste dans sa réflexion<br />

<strong>et</strong> d’adm<strong>et</strong>tre que certaines entraves <strong>à</strong> la liberté sont<br />

liées <strong>à</strong> la nature même <strong>et</strong> <strong>à</strong> la gravité du handicap.<br />

Néanmoins, ne faut-il pas organiser la société <strong>à</strong> la<br />

lumière de ce qui précède ?<br />

Améliorer l’infrastructure, élargir les normes<br />

d’accessibilité, faire basculer l’optique d’assistance que<br />

certains adoptent encore... perm<strong>et</strong>traient aux<br />

personnes handicapées d’atteindre le maximum de<br />

liberté que leur seuil optimal d’autonomie psychomotrice<br />

leur autorise.<br />

En eff<strong>et</strong>, le seul fait d’être, notamment, immobilisé<br />

dans une voitur<strong>et</strong>te, ne doit pas priver le handicapé<br />

de son pouvoir de décision.<br />

Mais comment peut-il décider si une infrastructure<br />

carentielle ne lui en laisse pas le choix ? Comment<br />

peut-il être libre s’il est constamment surprotégé,<br />

assisté <strong>et</strong> entraîné malgré lui vers des décisions<br />

«prises <strong>à</strong> sa place» pour son soi-disant bien-être ?<br />

Se croyant humainement charitable, se persuadant<br />

d’une compétence quelconque, le valide - qu’il soit le<br />

parent, le voisin, l’ami, le thérapeute, l’assistant social,<br />

<strong>et</strong>c... - ne doit pas pour autant se substituer<br />

automatiquement <strong>à</strong> la personne handicapée.<br />

L’aide fournie par le valide doit être dépourvue de tout<br />

caractère caritatif, doit être spontanée <strong>et</strong> répondre <strong>à</strong><br />

une nécessité concrète <strong>et</strong> <strong>à</strong> un appel réel de la<br />

personne handicapée.<br />

C<strong>et</strong>te aide doit se matérialiser dans un contexte<br />

de relations égalitaires <strong>et</strong> non hiérarchisées<br />

d’ «aidant» <strong>à</strong> «aidé».<br />

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8-18


8.3.2 L’arbre du temps, l’ arbre de vie.<br />

Répondre <strong>à</strong> l’appel des handicapés ne veut cependant<br />

pas dire qu’il convient d’attendre qu’ils vous<br />

implorent...<br />

Certaines formes de souhaits s’expriment sans<br />

paroles !<br />

En conclusion, il me paraît indispensable de<br />

considérer ce qui précède comme un postulat.<br />

Vous gagnez du temps... :<br />

quand vous recourez <strong>à</strong> l’aide éducative précoce,<br />

aux thérapeutes spécialisés, <strong>à</strong> une orientation<br />

scolaire adéquate... ;<br />

quand vous créez un environnement stimulant pour<br />

votre enfant.<br />

Vous perdez du temps... :<br />

quand vous ne cherchez pas de solution ;<br />

quand vous vous contentez d’une réponse<br />

incomplète ;<br />

quand vous vous dispersez ;<br />

quand vous n’espérez pas assez.<br />

Prenez le temps... :<br />

de vivre ensemble, d’écouter, de participer, de<br />

collaborer, de vous unir ;<br />

de chercher <strong>à</strong> vous améliorer, de lutter ;<br />

de ne pas vous arrêter ;<br />

d’aller de l’avant...<br />

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8-19


En attendant des témoignages nouveaux, pourquoi ne pas vous<br />

proposer quelques lectures, quelques biographies. Même<br />

anciennes, la plupart d’entre elles témoignent de la combativité<br />

des personnes IMC <strong>et</strong> de leur entourage.<br />

« Moi aussi je vis » de Rikke STEENBUCH,<br />

Editions du Temps - 4 ème trimestre 1960<br />

Témoignage d’une jeune fille IMC norvégienne sur ses joies,<br />

ses soucis, ses goûts, ses questions sur l’avenir...<br />

Préface du Docteur Guy Tardieu.<br />

« Faire face » de Jean COURBEYRE,<br />

Editions Robert Laffont - 1962<br />

Biographie d’un IMC. Le triomphe de l’énergie.<br />

« Every eight hours » de Richard DIMBLEBY,<br />

Editions Hodder and Stoughton - 1964<br />

A spastic child is born. The story of the spastics soci<strong>et</strong>y.<br />

« Je suis né comme ça » de Earl R. CARLSON,<br />

Fondation Gustave <strong>et</strong> Louise PFEIFFER<br />

Titre original « Born that way »<br />

Traduit aussi en néerlandais « Zo ben ik geboren »<br />

Van Gorcum-Assen - 1957<br />

A LIRE :<br />

« Le succès ou la faillite de <strong>notre</strong> vie ne sont pas déterminés<br />

par les insuffisances de <strong>notre</strong> être, mais plutôt par le degré<br />

d’utilisation des facultés <strong>et</strong> des qualités que nous possédons » :<br />

c’est ce que le Docteur Carlson, lui-même spastique de<br />

naissance, nous démontre.<br />

« Ouverture sur le monde » de Roger PARREL,<br />

Editions Beauchesne - 1966<br />

Comment briser le mur de l’indépendance <strong>et</strong> considérer la vie ?<br />

Découvertes exhaltantes <strong>et</strong> vitalité.<br />

« Profession : infirme » de Claudine RICHOZ,<br />

Editions d’en bas - Collection « la parole au peuple » - 1985<br />

Volonté de vivre, d’apprendre, de ne pas se laisser enfermer<br />

par l’étiqu<strong>et</strong>te « handicapé » <strong>et</strong> de prouver son identité de<br />

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8-20


femme.<br />

«Naître ou devenir handicapé»<br />

Charles GARDOU <strong>et</strong> collaborateurs<br />

Collection : Connaissances de l’éducation<br />

Editions : Erès 1996<br />

203 pages articulées autour des thèmes suivants :<br />

arracher les masques ;<br />

vivre entre révolte <strong>et</strong> soumission ;<br />

forger son identité ;<br />

exister avec la « chose » ;<br />

revendiquer sa place ;<br />

préserver sa féminité ;<br />

s’édifier autrement ;<br />

faire choir les barrières ;<br />

survivre au milieu du troupeau ;<br />

être soi-même avec les autres ;<br />

conquérir sa liberté ;<br />

repousser les frontières ;<br />

transformer le handicap en moteur ;<br />

parfaire <strong>notre</strong> humanitude.<br />

« Parents d’enfant handicapé »<br />

Charles GARDOU (docteur ès l<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> sciences humaines)<br />

<strong>et</strong> collaborateurs<br />

Collection : Connaissances de l’éducation<br />

Editions : Erès 1996<br />

185 pages :<br />

vivre malgré <strong>et</strong> avec le handicap de son enfant ;<br />

chercher le rayon vert ;<br />

un regard pour revivre ;<br />

apprivoiser la peur <strong>et</strong> la souffrance ;<br />

reconnaître la différence <strong>et</strong> lutter contre l’exclusion ;<br />

redistribuer les places ;<br />

accéder <strong>à</strong> une autre dimension d’être ;<br />

accompagner l’autonomie ;<br />

marcher <strong>à</strong> l’envers pour mieux voir le monde ;<br />

conquérir le droit <strong>à</strong> la communication ;<br />

affirmer ses droits <strong>et</strong> reconnaître ses devoirs ;<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

A LIRE :<br />

suite<br />

8-21


unir parents <strong>et</strong> professionnels ;<br />

comprendre pour donner un visage.<br />

Dans la même collection :<br />

Frères <strong>et</strong> soeurs de personnes handicapées.<br />

Accompagner les personnes handicapées.<br />

« Sous l’œil de l’horloge » de Christopher NOLAN<br />

traduit de l’anglais - Editions Balland - 1988<br />

Ses yeux laissent entrevoir la grande intelligence prisonnière<br />

d’un corps paralysé. Rien n’arrêtera son fauteuil roulant...<br />

« Déficiences motrices <strong>et</strong> handicaps »<br />

Association des Paralysés de France 1996<br />

Editions Vuibert.<br />

505 pages<br />

aspects sociaux,<br />

psychologiques,<br />

médicaux,<br />

techniques <strong>et</strong><br />

législatifs,<br />

troubles associés.<br />

«Rien que les yeux pour parler».<br />

Ruth SIENKIEWICZ-MERCER<br />

Steven B. KAPLAN<br />

Editions France Loisirs.<br />

«Celui qui regardait passer les jours»<br />

Christy BROWN<br />

Editions du Seuil 1971.<br />

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A LIRE :<br />

Sans oublier les témoignages qui perm<strong>et</strong>tent de parler du<br />

handicap aux enfants...<br />

Voir <strong>notre</strong> bibliographie en page 1-28.<br />

Sachez enfin que des personnes IMC,connues de la Ligue,se<br />

suite<br />

8-22


Chapitre 9. INFORMATIONS GÉNÉRALES.<br />

Après avoir parcouru ensemble divers moments de<br />

la vie d’une personne IMC, après avoir entremêlé<br />

vos histoires singulières, quelques mots sur votre<br />

association...<br />

Celle qui est présente aux côtés des anciens depuis<br />

1954, celle que vous pouvez solliciter dès demain...<br />

mais aussi celle dans laquelle vous pourriez prendre<br />

une part plus active si vous le souhaitez.<br />

9.1 Historique de la ligue :<br />

son origine <strong>et</strong> quelques unes de ses actions.<br />

23 octobre 1954 : Acte constitutif de la LIGUE<br />

NATIONALE BELGE D’AIDE AUX PARALYSES<br />

CEREBRAUX.<br />

A l’origine de ce vaste mouvement national : la révolte<br />

d’une maman concernée, Evelyn DRORY- van den<br />

EYNDE<br />

1956 : Création des premières classes d’enseignement<br />

spécialisé pour IMC annexées <strong>à</strong> des établissements<br />

d’enseignement ordinaire.<br />

1957 : Obtention de la toute première intervention,<br />

accordée par le Ministère de la Santé Publique, dans<br />

le prix de la journée d’entr<strong>et</strong>ien des enfants IMC<br />

fréquentant un centre de rééducation spécialisée.<br />

Introduction en Belgique de la méthode Bobath grâce <strong>à</strong><br />

la collaboration de Marie-Rose SMETS, thérapeute du<br />

développement.<br />

1958 : Installation <strong>à</strong> la Ligue des premières<br />

c o n s u l t a t i o n s p s y c h o - m é d i c o - s o c i a l e s<br />

pluridisciplinaires (dépistage, orientation <strong>et</strong><br />

guidance...).<br />

Ouverture <strong>à</strong> Léopoldville d’un centre de rééducation<br />

pour enfants IMC sous le patronage de la Ligue.<br />

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9-1


1959 : Organisation d’une journée médicale présidée<br />

par le Docteur Ludo van Bogaert <strong>et</strong> placée sous le<br />

patronage du Secrétaire Général du Ministère de la<br />

Santé Publique.<br />

Communications scientifiques de deux chirurgiens<br />

(Dr Lecoeur, Paris <strong>et</strong> Dr Pollok, Edimbourg) spécialisés<br />

en orthopédie.<br />

1963 : Ouverture <strong>à</strong> Bienne-lez-Happart du Centre<br />

Arthur Regniers, centre d’accueil, de formation<br />

professionnelle <strong>et</strong> de traitement pour adolescents <strong>et</strong><br />

adultes IMC.<br />

1974 : Pour son vingtième anniversaire, la Ligue<br />

organise un colloque médico-social sur le thème :<br />

Prévention, Dépistage, Diagnostic <strong>et</strong> Traitement<br />

précoce de l’IMC.<br />

1978 : Promotion de la Belgian Bobath Soci<strong>et</strong>y.<br />

1979 : L<strong>et</strong>tre ouverte <strong>à</strong> 20.000 médecins avec l’appui<br />

de la Santé Publique.<br />

1980 : Animation des « Copains d’abord », groupe<br />

de jeunes adultes IMC dans la perspective de<br />

leur pleine participation <strong>à</strong> des activités de formation<br />

socio-culturelle <strong>et</strong> de loisirs.<br />

Réalisation avec ces adultes d’un vidéogramme<br />

de support didactique aux activités d’éducation<br />

permanente.<br />

1981 : Etant donné la réforme institutionnelle du 8<br />

août 1980 <strong>et</strong> la notification de l’article 59 bis<br />

de la Constitution qui statue sur les matières<br />

personnalisables <strong>et</strong> qui nous fait désormais dépendre<br />

de l’Exécutif de la Communauté Française, les<br />

membres présents <strong>à</strong> l’assemblée générale du 25 mai<br />

1981 décident de modifier la dénomination sociale<br />

en : LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS<br />

CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE<br />

DE BELGIQUE.<br />

1988 : Décès, le 31mars 1988, de la Secrétaire<br />

Générale - Fondatrice, Evelyn DRORY- van den<br />

EYNDE, anoblie au rang de Baronne en 1982 pour son<br />

action sociale en faveur des handicapés.<br />

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9-2


Présentation du film « Gaby » au Centre Culturel<br />

d’Auderghem.<br />

Portes ouvertes <strong>à</strong> la Ligue : sept journées<br />

d’expositions, d’animations, de rencontres, de<br />

réflexions...<br />

1991 : Organisation de séminaires <strong>à</strong> Liège <strong>et</strong> <strong>à</strong><br />

Bruxelles sur les thèmes du diagnostic, du jeu, du<br />

langage, de l’intégration scolaire, de l’autonomie.<br />

1993 : Année « charnière » au cours de laquelle la<br />

Ligue envisage sa restructuration, tout en maintenant<br />

ses activités d’éducation permanente, d’aide <strong>et</strong> de<br />

politique sociales.<br />

1994 : Désignation d’un administrateur comme<br />

représentant la Ligue au Conseil Consultatif Wallon<br />

d e s<br />

Personnes Handicapées.<br />

Mise en place d’un cycle de conférences trimestrielles<br />

sur l’éducation neuro-sensori-motrice des IMC <strong>et</strong> sur la<br />

rééducation respiratoire.<br />

1995 : Animation de deux groupes de travail <strong>et</strong> de<br />

réflexion sur :<br />

« le vieillissement de la personne IMC »;<br />

« la fréquentation d’une école ordinaire ».<br />

1996-1998 : La Ligue devient membre fondateur :<br />

le 22 juin 1996 de la Ligue d’Aide aux Infimes<br />

Moteurs Cérébraux de la Région Wallonne.<br />

le 2 juill<strong>et</strong> 1996 de la Ligue d’Aide aux Infirmes<br />

Moteurs Cérébraux de la Région de Bruxelles<br />

Capitale.<br />

La Ligue « communautaire » organise un cycle<br />

thématique sur « l’emploi des personnes présentant<br />

d e s<br />

déficiences motrices ».<br />

Elle prend la parole <strong>à</strong> des colloques sur la femme<br />

handicapée, l’intégration scolaire, l’accessibilité des<br />

villes <strong>et</strong> des transports...<br />

La Ligue « wallonne » participe <strong>à</strong> la création de<br />

CAP 4, réseau européen d’intégration des personnes<br />

handicapées.<br />

La Ligue « bruxelloise » <strong>et</strong> la ligue «communautaire»<br />

sont membres du Conseil Consultatif Bruxellois<br />

francophone de l’aide aux personnes <strong>et</strong> de la santé<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

9-3


9.2 Sa structure actuelle.<br />

9.2.1 Les services de la Ligue.<br />

« Le handicap ne connaît pas de frontières <strong>et</strong> les personnes<br />

handicapées, <strong>à</strong> travers le monde entier, se heurtent partout<br />

aux mêmes barrières dans l’organisation de leur<br />

environnement, ce qui réduit leur indépendance ».<br />

(issu des pistes édictées en 1983 par ICTA, centre suédois d’information).<br />

La libre circulation abolit les frontières, la<br />

communication ouvre des portes.<br />

La Ligue défend ainsi largement :<br />

la circulation des informations ;<br />

la communication des personnes handicapées qui<br />

en sont parfois privées en raison même de la nature<br />

de leurs déficiences ;<br />

<strong>et</strong> la relation entre les familles <strong>et</strong> les professionnels.<br />

Chacun peut ainsi être partenaire d’un proj<strong>et</strong> unique,<br />

celui de la personne IMC qui pourra développer au<br />

maximum ses possibilités d’autonomie <strong>et</strong> s’inscrire <strong>à</strong><br />

part entière dans une dynamique sociale : celle de<br />

l’enseignement, de l’emploi, du logement, des loisirs,<br />

de la santé, de la famille, <strong>et</strong>c...<br />

Les objectifs essentiels de la Ligue consistent<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

9-4


donc :<br />

<strong>à</strong> développer chez la personne handicapée motrice<br />

une autonomie psychique, une capacité de réaliser<br />

des choix <strong>et</strong> d’assumer ses responsabilités<br />

individuelles ;<br />

<strong>à</strong> perm<strong>et</strong>tre la reconnaissance de la personne<br />

(en tant qu’individu singulier) par elle-même <strong>et</strong><br />

par les autres afin qu’elle puisse atteindre une<br />

citoyenn<strong>et</strong>é <strong>à</strong> part entière ;<br />

<strong>à</strong> informer, conseiller <strong>et</strong> accompagner son<br />

entourage familial ;<br />

<strong>à</strong> sensibiliser <strong>et</strong> responsabiliser les professionnels <strong>et</strong><br />

le public afin qu’ils créent une réelle communication<br />

avec la personne handicapée <strong>et</strong> que les uns <strong>et</strong> les<br />

autres soient reconnus dans leurs différences<br />

respectives.<br />

Pour garantir ces objectifs, la Ligue propose<br />

notamment:<br />

un service social ;<br />

le soutien <strong>et</strong> l’accompagnement d’IMC adultes ;<br />

un relais avec les institutions, les professionnels de<br />

la santé, de l’éducation, de la formation... ;<br />

un service d’éducation permanente <strong>et</strong> de formation<br />

continuée des adultes ;<br />

une bibliothèque spécialisée ;<br />

l’animation d’un groupe de réflexion <strong>et</strong> d’échanges<br />

pour adolescents <strong>et</strong> adultes IMC ;<br />

la participation <strong>à</strong> des colloques <strong>et</strong> journées<br />

d’études ;<br />

l’organisation de journées de travail avec des<br />

personnes handicapées, des parents <strong>et</strong>/ou des<br />

professionnels ;<br />

la représentativité des personnes IMC auprès des<br />

pouvoirs publics ;<br />

un partenariat avec des associations belges <strong>et</strong><br />

étrangères ;<br />

l’ édition d’un périodique trimestriel<br />

« Invitation <strong>à</strong> Mieux Communiquer » ;<br />

la publication de cahiers thématiques ;<br />

<strong>et</strong>c...<br />

Lieu de rencontre, de parole <strong>et</strong> d’échanges, la LIGUE<br />

défend, informe, conseille <strong>et</strong> accompagne,<br />

les personnes ayant une infirmité motrice d’origine cérébrale,<br />

ainsi que leur entourage familial <strong>et</strong>/ou professionnel.<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

9-5


9.2.2. Les relais.<br />

La Ligue assure un relais permanent entre la personne IMC <strong>et</strong> son<br />

environnement<br />

Infirmes moteurs cérébraux<br />

<strong>et</strong> handicapés moteurs<br />

apparentés<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX<br />

DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

Médecins, psychologues,<br />

auxiliaires de santé,<br />

thérapeutes...<br />

Classes d’enseignement<br />

traditionnel<br />

ou spécialisé<br />

Services de formation<br />

professionnelle <strong>et</strong> de<br />

réadaptation fonctionnelle<br />

Environnement :<br />

famille<br />

quartier<br />

vie sociale<br />

Services sociaux généraux:<br />

mutuelles,<br />

CPAS, ...<br />

Centres d’aide éducative<br />

précoce, services <strong>à</strong> la<br />

p<strong>et</strong>ite enfance, ONE...<br />

Instituts médico-pédagogiques,<br />

internats,<br />

milieux d’accueil divers...<br />

Entreprises de travail adapté, Foyers résidentiels,<br />

Activités sportives,<br />

récréatives <strong>et</strong> culturelles...<br />

Administrations<br />

communales<br />

régionales<br />

communautaires<br />

fédérales<br />

Centres <strong>et</strong> organisations<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

9-6


9.3 Son périodique :<br />

ADOLESCENTS<br />

Vers l’âge mûr : rencontre d’un autre type<br />

(09.1993)<br />

ADULTES<br />

«INVITATION A MIEUX COMMUNIQUER»<br />

Thèmes développés.<br />

Quels espoirs, quels proj<strong>et</strong>s pour un IMC de<br />

20 ans (04.1985)<br />

Les normes d’encadrement des personnes<br />

adultes handicapées physiques, les<br />

critères de nursing (01.1989)<br />

Les services d’accompagnement (01.1989)<br />

Homes pour adultes : deux questions au<br />

frigo (10.1990)<br />

Demain où vivront-ils ? (02.1991)<br />

Un toit pour eux (06.1993)<br />

La situation des foyers résidentiels pour<br />

adultes (06.1994)<br />

Centres occupationnels (09.1997)<br />

« ADO-ADULTES. OUI ? MAIS QUOI ?»<br />

Groupe de réflexion <strong>à</strong> la Ligue<br />

Nous avons le même handicap, mais nous<br />

sommes différents (06.1995)<br />

L’autonomie <strong>et</strong> la dépendance (12.1995)<br />

La femme handicapée (03.1996)<br />

Est-on travailleur de la même façon en<br />

atelier protégé <strong>et</strong> en milieu ordinaire :<br />

relations avec les collègues <strong>et</strong> la hiérarchie<br />

(06.1996 - 03.1997)<br />

Relations résidents - éducateurs (09.1996 -<br />

03.1997)<br />

Avoir une vie sentimentale (09.1996)<br />

Les déplacements <strong>à</strong> Bruxelles (12.1996)<br />

L’école ordinaire (06.1997)<br />

La vie de couple (12.1997)<br />

Journée Internationale des Personnes<br />

Handicapées (12.1997)<br />

L’autonomie dans sa maison (03.1998)<br />

AIDE PRECOCE<br />

ACCUEIL DU TOUT PETIT<br />

Laxisme ou prudence ? (01.1985)<br />

Le service d’aide précoce de la Ligue<br />

(01.1988)<br />

L’intervention précoce, meilleure garantie<br />

de changement <strong>et</strong> d’évolution (01.1988)<br />

Crèche normale ou crèche spécialisée<br />

(06.1994)<br />

APPRENTISSAGE SCOLAIRE<br />

Les pré - requis de la lecture (01.1988)<br />

Enseignement des bases du calcul aux<br />

enfants IMC (04.1990)<br />

Je grandis, je crée : le nombre (06.1991)<br />

On ne peut conduire droit sur une route qui<br />

serpente (06.1995)<br />

L’élève IMC dans l’enseignement ordinaire<br />

(03.1996 - 06.1996)<br />

ATELIERS PROTEGES - ETA<br />

Entreprises de travail adapté<br />

Salaires des ouvriers (7.1987 - 07.1988 -<br />

04.1990 - 03.1995)<br />

Chômage (07.1987 - 10.1989)<br />

Travail en atelier protégé <strong>et</strong> hébergement<br />

en home agréé (07.1987)<br />

Quel avenir pour l’atelier protégé ?<br />

(06.1993)<br />

Le revenu mensuel minimum garanti<br />

(06.1996)<br />

Ateliers protégés en région wallonne<br />

(09.1997)<br />

Salaire en ETA <strong>et</strong> allocations aux<br />

handicapés (03.1998)<br />

DEPLACEMENTS - TRANSPORTS<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

9-7


Voyager : transports collectifs <strong>et</strong> individuels<br />

(07.1986)<br />

La conduite automobile (01.1988)<br />

Aménager votre voiture (07.1988)<br />

Conducteur handicapé (04.1989)<br />

Comment entrer dans la voiture de ses<br />

parents ? (01.1990)<br />

Le train <strong>et</strong> vous (07.1990)<br />

Partir quand même (10.1990)<br />

En voiture (12.1994)<br />

Ca roule en région wallonne (06.1996)<br />

EMPLOI<br />

Informations relatives <strong>à</strong> tous les secteurs<br />

(01.1986)<br />

L’emploi en circuit traditionnel (01.1989)<br />

Interventions du FNRSH dans la formation<br />

professionnelle <strong>et</strong> la mise au travail des<br />

personnes handicapées (04.1989)<br />

La formation professionnelle (03.1997)<br />

ENSEIGNEMENT SPECIALISE<br />

Enseignement intégré (01.1986)<br />

Orientation, guidance, transports (10.1986 -<br />

07.1990)<br />

Halte au scandale des transports scolaires<br />

(01.1989)<br />

Chiffre-guide 5 (01.1989)<br />

Parents partenaires du proj<strong>et</strong> éducatif <strong>et</strong><br />

pédagogique de l’école (04.1989)<br />

Majorité <strong>à</strong> 18 ans <strong>et</strong> enseignement spécial<br />

(04.1990)<br />

Passage en secondaire (09.1991)<br />

Transports scolaires (09.1991)<br />

Pour la rentrée (06.1996)<br />

FEMME<br />

Analyse des problèmes de la femme IMC<br />

face <strong>à</strong> son handicap (12.1996)<br />

HABITAT<br />

Handicap physique <strong>et</strong> habitat (01.1985)<br />

Vivre en home ou en habitat individuel<br />

(04.1986)<br />

Aménagement des sanitaires (04.1987)<br />

Elévateurs (04.1987)<br />

Aides au logement en région Wallonne<br />

(10.1987)<br />

Les cellules A.V.J. (01.1989 - 09.1996)<br />

Les services A.V.J. en danger (07.1990)<br />

L’habitat, l’environnement (03.1993)<br />

INFIRMITE MOTRICE CEREBRALE<br />

Un numéro compl<strong>et</strong> reprenant la définition,<br />

les causes, les formes, les méthodes<br />

thérapeutiques (01.1987)<br />

Concrètement que faire pour freiner<br />

les conséquences de l’infirmité motrice<br />

cérébrale (10.1988)<br />

Les causes de l’I.M.C. : le point sur les<br />

recherches en cours (12.1991)<br />

Un handicap physique : L’infirmité<br />

cérébrale : en quoi consiste-t-elle (12.1993 -<br />

09.1994)<br />

JOUER<br />

MALGRE SES DIFFICULTES MOTRICES<br />

Ludothèque spécialisée (07.1987)<br />

Jeux électriques contacteurs (07.1990)<br />

Comment adapter un jou<strong>et</strong> (10.1990)<br />

Des idées de cadeaux (04.1991)<br />

Classification de jeux adaptés (09.1991)<br />

Votre enfant, ses jeux, magie <strong>et</strong> merveilleux<br />

(12.1991)<br />

Jou<strong>et</strong>s sans frontières (06.1993)<br />

Ludothèque <strong>à</strong> Charleroi (12.1993)<br />

JURIDIQUE<br />

Minorité prolongée <strong>et</strong> autres formes de<br />

protection (01.1986)<br />

Numéro compl<strong>et</strong> sur la minorité prolongée,<br />

le testament, le tuteur, les legs de residuo<br />

(10.1989)<br />

La protection des biens (12.1992)<br />

LANGAGE - COMMUNICATION<br />

Méthode P.I.C. <strong>et</strong> Bliss (07.1985 - 01.1987)<br />

Troubles du langage associés <strong>à</strong> l’IMC<br />

(07.1987)<br />

Téléphoner : aides techniques, tarif social<br />

(07.1987)<br />

La symbolique Bliss (06.1993 - 12.1993)<br />

Les aides techniques de communications :<br />

synthèses vocales (03.1994)<br />

LECTURES - VIDEO - FILMS<br />

Mes premières découvertes (04.1990)<br />

Livre parlé (04.1990)<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

9-8


My left foot (film) (04.1990)<br />

Les colères (07.1990)<br />

La p<strong>et</strong>ite fille oubliée (07.1990)<br />

Le livre fou (06.1991)<br />

Un p<strong>et</strong>it frère pas comme les autres<br />

(09.1991)<br />

Le cirque passe (03.1993)<br />

Lire sans le livre (12.1994)<br />

Les Schtroumpfs éclopés (06.1995)<br />

Etre-Handicap-Information (06.1995)<br />

Mon frère Jack (06.1995)<br />

Demain je repartirai (12.1996)<br />

Audio <strong>et</strong> videocass<strong>et</strong>tes disponibles <strong>à</strong> la<br />

Ligue (06.1997)<br />

La fureur de lire (09.1997)<br />

LEGISLATIONS SOCIALES<br />

Nous ne reprenons aucune référence dans<br />

le présent inventaire.<br />

En raison de la Communautarisation<br />

d’abord <strong>et</strong> de la Régionalisation ensuite,<br />

trop de modifications sont intervenues.<br />

LOISIRS - TOURISME - VACANCES<br />

Infirmité motrice cérébrale <strong>et</strong> tourisme<br />

(04.1985)<br />

Organisation d’un séjour <strong>à</strong> l’étranger<br />

(04.1985)<br />

Organisation d’un séjour en Belgique<br />

(04.1985)<br />

Camping car pour paraplégique (04.1985)<br />

Guide touristique de la Communauté<br />

Française (04.1987)<br />

Car de l’évasion (10.1987)<br />

Une escapade <strong>à</strong> Amsterdam (07.1988)<br />

Plaisir du jardinage (07.1989)<br />

Danser en voitur<strong>et</strong>te (07.1989)<br />

Peinture <strong>à</strong> la bouche (07.1989)<br />

Scoutisme (07.1989)<br />

Tourisme en France, aux USA <strong>et</strong> ailleurs<br />

(07.1989)<br />

Diverses solutions (loisirs, sport, vacances,<br />

scoutisme.) (01.1990)<br />

Club de loisirs <strong>à</strong> Rebecq (07.1990)<br />

Guide touristique (10.1990)<br />

Mobility International (06.1991)<br />

Vacances, une dernière place ? (06.1991)<br />

Scoutisme intégré (03.1993)<br />

Voyage en fauteuil roulant (12.1994)<br />

Clin d’œil touristique (06.1995)<br />

L’Amus<strong>et</strong>te (12.1995)<br />

Théâtre (12.1996)<br />

Continents adaptés (09.1997)<br />

Vacances au Québec (12.1997)<br />

MATERIELS DIVERS<br />

Reprendre les informations parues dans les<br />

numéros de : (01.1985 - 10.1985 -<br />

07.1986 - 07.1988 - 04.1990 - 10.1990 -<br />

02.1991)<br />

Enquête consommateurs (10.1987)<br />

Le CEPIATH (09.1991)<br />

Vivre chez soi (03.1994)<br />

Des besoins journaliers (06.1995)<br />

Proj<strong>et</strong> Hermès (voitur<strong>et</strong>te-design) (09.1996)<br />

MODE<br />

Réflexions sur la mode (12.1993)<br />

MUSIQUE<br />

Ecoute un peu (12.1997 - 03.1998)<br />

PREVENTION DU HANDICAP<br />

Fratrie d’un enfant IMC (génétique,<br />

médicaments, protection de la grossesse)<br />

(10.1986)<br />

R E E D U C A T I O N M O T R I C E -<br />

PARAMEDICAL<br />

Education <strong>à</strong> domicile de l’enfant IMC<br />

(04.1985)<br />

Méthode Doman (10.1985)<br />

Méthode Bobath (10.1985)<br />

La hanche, ses déformations <strong>et</strong> leurs<br />

remèdes (07.1988)<br />

Plan incliné : notice de montage (07.1988)<br />

Le droit <strong>et</strong> le besoin (03.1993)<br />

Education thérapeutique - Le Métayer<br />

(03.1994)<br />

Concepts Bobath <strong>et</strong> gestion de la vie<br />

quotidienne (06.1994)<br />

SEXUALITE<br />

Handicap physique <strong>et</strong> sexualité (10.1986)<br />

Contraception (07.1987)<br />

Vie affective <strong>et</strong> sexuelle de l’IMC (04.1990)<br />

SPORT<br />

Pratiquer un sport : un autre choix pour ses<br />

loisirs (04.1985)<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

9-9


Vidéocass<strong>et</strong>te sur le sport (07.1985)<br />

Diverses disciplines (04.1986)<br />

Sport <strong>et</strong> handicap physique (04.1987)<br />

Chaussez vos skis ! (10.1989)<br />

Télécabine pour fauteuil roulant (10.1989)<br />

Sports <strong>et</strong> vacances (06.1994)<br />

Le Boccia (09.1997)<br />

Un guide très éclectique (03.1998)<br />

STRUCTURES ET INSTITUTIONS<br />

La Fondation Arnaud Fraiteur <strong>à</strong> Bruxelles<br />

(07.1985)<br />

Le Centre Arthur Regniers <strong>à</strong> Bienne-lez-<br />

Happart (07.1985)<br />

Dix ans au foyer pour adultes (04.1987)<br />

Carnaval de Bienne-lez-Happart (04.1987)<br />

La vie au centre : témoignage d’une<br />

maman (04.1987)<br />

Un centre de jour <strong>à</strong> Jemeppes (01.1989)<br />

Un nouveau centre de jour <strong>à</strong> Liège<br />

(09.1991)<br />

Les Coccinelles <strong>à</strong> Jemeppes (06.1993)<br />

Les 20 ans de Cothan (09.1993)<br />

La situation des foyers résidentiels pour<br />

adultes (06.1994)<br />

TECHNOLOGIES NOUVELLES<br />

INFORMATIQUE - DOMOTIQUE<br />

Enseignement assisté par ordinateur<br />

(01.1985)<br />

La micro-informatique au service des IMC<br />

(07.1985)<br />

Etude de poste de travail informatisés<br />

(07.1985)<br />

Fondation Suisse pour les Téléthèses<br />

(07.1985)<br />

Activités développées au Centre Arthur<br />

Regniers (10.1985)<br />

Le télémanipulateur (10.1985)<br />

Le Centre PSINHA (10.1986)<br />

Outil informatique pour tétraplégique<br />

(04.1987)<br />

Bloc <strong>à</strong> écrire informatisé portatif (07.1987)<br />

Approches de différentes applications de<br />

l’informatique (07.1987)<br />

Congrès liégeois sur les technologies<br />

nouvelles (10.1987 )<br />

Technologies nouvelles <strong>et</strong> enseignement<br />

(01.1988)<br />

Le Créneau (04.1991)<br />

Informatique <strong>et</strong> handicapés (03.1993)<br />

Informatique <strong>et</strong> handicapés moteurs<br />

(06.1994)<br />

Nouvelles technologies au service des<br />

personnes IMC (12.1994)<br />

Eye access : logiciel adapté (03.1997)<br />

TEMOIGNAGES DE NOS MEMBRES<br />

OU DE PROFESSIONNELS<br />

La foi (01.1985)<br />

Un IMC <strong>à</strong> la recherche de son identité<br />

(07.1985 )<br />

Au fil des rencontres (07.1985)<br />

Témoignage du père de Vincent (10.1985)<br />

Un bien joli cadeau offert par une IMC<br />

(10.1985)<br />

Le rôle de la fratrie dans l’épanouissement<br />

d’un IMC (10.1985)<br />

Remontée dans le temps (une maman fière<br />

de sa fille) (01.1986)<br />

Le rôle des éducateurs (01.1986)<br />

Hommage <strong>à</strong> ma femme (01.1986)<br />

Chers amis, ceci vous concerne aussi<br />

(04.1986)<br />

Notre longue route de 38 ans (04.1986)<br />

A la recherche d’un foyer résidentiel pour<br />

adultes (10.1986)<br />

Détruire en parlant trop, construire en<br />

écoutant bien (10.1986)<br />

Extrait de la préface de Jacques Willequ<strong>et</strong> <strong>à</strong><br />

propos de la déclaration des droit de<br />

l’homme <strong>et</strong> du citoyen (04.1987)<br />

De la difficulté d’être parents lorsqu’on est<br />

IMC (07.1987)<br />

Le rôle des parents dans le développement<br />

de la personnalité <strong>et</strong> dans l’acquisition de<br />

l’autonomie de l’enfant (07.1987)<br />

Un poète parmi nous (10.1987)<br />

Comment ai-je vécu ma première<br />

grossesse ? (01.1988)<br />

L<strong>et</strong>tre ouverte <strong>à</strong> tous (07.1988)<br />

Il était poète (07.1988)<br />

Le droit de cité de la personne handicapée<br />

(07.1988)<br />

Un IMC dans la vie (07.1988)<br />

Mon expérience de vie autonome (07.1988)<br />

Deuxième symposium européen sur l’aide<br />

précoce (07.1990)<br />

Murielle nous raconte (07.1990)<br />

Hospitalisation en vue (10.1990)<br />

Bill<strong>et</strong> d’humeur (10.1990)<br />

Les vieux mariés (10.1990)<br />

Quel équilibre entre échanges relationnels<br />

entre famille, handicapé <strong>et</strong> professionnels<br />

(04.1991)<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

9-10


Jacky <strong>et</strong> la voiture d’Arthur (04.1991)<br />

Aptitude - incapacité. A prendre ou <strong>à</strong><br />

refuser (06.1991)<br />

Ma vie quotidienne (06.1991)<br />

Adolescence : le point de vue d’une<br />

maman (09.1991)<br />

Comment se comporter avec une personne<br />

valide (09.1991)<br />

Entre parents <strong>et</strong> médecins : une relation <strong>à</strong><br />

recréer (12.1991)<br />

Quels moyens financiers pour une politique<br />

en faveur des handicapés? (12.1991)<br />

L’enfant IMC <strong>et</strong> la fratrie (12.1992)<br />

Le parcours du combattant (06.1993)<br />

Vie de famille... Rêve ou réalité (12.1993)<br />

A la découverte du Québec (03.1992)<br />

L’enfant IMC <strong>et</strong> la fratrie (12.1993)<br />

Paperasse, paperasse, quand tu nous tiens<br />

(06.1994)<br />

Le droit au ras-le-bol (12.1994)<br />

Enrichissement mutuel (09.1996)<br />

Témoignage de Joëlle (06.1997)<br />

Une vie <strong>à</strong> deux (12.1997)<br />

TROISIEME AGE<br />

1993 année internationale des personnes<br />

âgées (03.1993)<br />

Le vieillissement de la personne atteinte<br />

d’ I.M.C. (03.1995 - 09.1995)<br />

Et si nous vieillissions ensemble (12.1995)<br />

URBANISME ET ACCESSIBILITE<br />

Accessibilité des bâtiments publics<br />

(07.1985)<br />

Législation en région wallonne (07.1986)<br />

L’accessibilité (01.1989 - 09.1995)<br />

Guide liégeois (06.1991)<br />

Liégeois a mobilité réduite (09.1993)<br />

Le combat des associations (06.1997)<br />

Une ville ouverte <strong>à</strong> tous (06.1997)<br />

DIVERS<br />

Une garderie <strong>à</strong> Bruxelles (06.1991)<br />

Goûter - rencontre <strong>à</strong> la Ligue (12.1991)<br />

Samedi rencontre Charleroi <strong>et</strong> Liège<br />

(06.1993)<br />

Francophones en région flamande<br />

(09.1993)<br />

Questions aux gynécologues <strong>et</strong> aux<br />

services d’obstétrique : la dolantine<br />

(06.1994)<br />

Numéro spécial : 40 ans de la Ligue<br />

(09.1994)<br />

Le tout Bruxelles des IMC francophones<br />

(03.1995)<br />

Des caméras dans les institutions de soins<br />

(12.1995)<br />

Assurer les risques (03.1997)<br />

Le Livre blanc des desiderata de la<br />

personne IMC (12.1997)<br />

<br />

Toute personne intéressée<br />

peut obtenir une photocopie d’article<br />

en appelant la Ligue<br />

ou lors d’une consultation<br />

en bibliothèque<br />

Téléphone : 02 343 91 05.<br />

Télécopieur : 02 346 37 73<br />

e mail : limc.cfb@swing.be<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

9-11


9.4 Y adhérer.<br />

9.4.1 Comment s’affilier ?<br />

9.4.2 Autre manière d’aider la Ligue.<br />

C’est soutenir l’action menée par « votre »<br />

association depuis le 23 octobre 1954 !<br />

Il suffit de verser une cotisation annuelle au compte<br />

000-0260712-73 de la Ligue d’Aide aux IMC .<br />

C<strong>et</strong>te affiliation s’élève <strong>à</strong> : 15 Euro pour les membres<br />

effectifs : parents <strong>et</strong> personnes IMC.<br />

Elle perm<strong>et</strong> de bénéficier des services décrits dans les<br />

pages précédentes <strong>et</strong> de recevoir chaque trimestre le<br />

périodique<br />

« Invitation <strong>à</strong> Mieux Communiquer »<br />

Faire un don<br />

Pour tout don égal ou supérieur <strong>à</strong> 30 Euro, une<br />

attestation d’immunisation fiscale sera délivrée<br />

Organiser dans votre région un concert, une fête,<br />

une soirée... au bénéfice de la ligue<br />

Donner un ordre permanent, remplacer les fleurs,<br />

les télégrammes lors d’un événement par la<br />

suggestion de verser la somme équivalente <strong>à</strong> la<br />

Ligue<br />

Rédiger un testament, une donation<br />

LIGUE D’AIDE AUX INFIRMES MOTEURS CEREBRAUX DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE DE BELGIQUE<br />

9-12


(section « personnes handicapées »).<br />

INDEX ALPHABETIQUE<br />

THEMES RUBRIQUES<br />

A<br />

accessibilité - bâtiments publics 5.3.4<br />

accessibilité - habitat privé 3.4.1<br />

accompagnement 1.2.2 - 1.8 - 2.3 - 6.4<br />

activités artistiques 4.3<br />

administrateur provisoire 6.2<br />

adolescence 1.5<br />

adoption 1.7.3<br />

adulte 1.6<br />

affectivité 1.6<br />

âge adulte 1.6<br />

aide précoce 1.2.2 - 2.3<br />

aides techniques : celles-ci peuvent apparaître <strong>à</strong> l’école, dans les besoins journaliers,<br />

dans les loisirs, <strong>et</strong>c ... Nous invitons le lecteur <strong>à</strong> choisir un thème<br />

plus spécifique.<br />

aides <strong>à</strong> la vie journalière (AVJ) 3.5<br />

alimentation 3.3.1 <strong>à</strong> 3.3.5<br />

allocations 7.1<br />

aménagements du logement 3.4.2<br />

amis 4.5<br />

amour 1.6<br />

animaux (aides) 3.5<br />

annonce du handicap 1.1<br />

appareillages orthopédiques 2.2.4<br />

appartements supervisés 3.6<br />

argent de poche 4.6<br />

assi<strong>et</strong>tes 3.3.2<br />

assistants sociaux 2.2.4<br />

assurances 5.3.2.3 - 6.5<br />

ataxie 1.1.1<br />

athétose 1.1.1<br />

attention (troubles de l’) 2.1 - 2.4.4<br />

audition (troubles de l’) 2.1 - 2.2.4 - 2.4.4<br />

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Ind.1


automobile 5.3.2.2 - 5.3.2.3<br />

autonomie 6.4<br />

avion 5.3.3<br />

Il n’y a pas d’autres rubriques consacrées exclusivement <strong>à</strong> l’autonomie.<br />

Toutefois, celle-ci se veut présente dans chaque thème développé.<br />

En eff<strong>et</strong>, quel que soit le niveau de dépendance physique, l’ autonomie<br />

psychique optimale n’est-elle pas le but essentiel de la prise en charge<br />

éducative, thérapeutique <strong>et</strong> sociale ?<br />

B<br />

bain 3.1.1<br />

bateau 5.3.3<br />

bénévolat 2.7 - 3.5<br />

bilan neuromoteur 2.1<br />

biotélévigilance 3.5<br />

Bliss (méthode) 5.2.1<br />

bus 5.3.3<br />

C<br />

calcul 2.4.4<br />

C.A.P. (méthode) 5.2.1<br />

C.A.R.A. 5.3.2.3<br />

cass<strong>et</strong>tes audio 4.3<br />

causes (du handicap) 1.1.1<br />

célibataire 1.7<br />

centre occupationnel, centre de jour 2.7<br />

chirurgie 2.2.4<br />

choréo-athétose 1.1.1<br />

circuler en ville 5.3.4<br />

clavier 5.2.2<br />

clinique (voir hôpital) 2.2.4<br />

Coghamo (méthode) 5.2.1<br />

communication (moyens de) 5.3<br />

communication du diagnostic 1.1<br />

communication écrite 5.2 - 5.2.1 - 5.2.2<br />

communication orale 5.2 - 5.2.1 - 5.3.1<br />

communication (relation aux autres) 5.1<br />

conduite automobile 5.3.2.3<br />

contraception 1.7.2<br />

coordination (troubles de) 1.7.2 - 2.4.4 - 4.2 -<br />

5.2.2.<br />

coordination - partenariat : que ce soit dans le domaine médical, scolaire,<br />

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Ind.2


professionnel ou autre, un partenariat entre les divers<br />

intervenants est indispensable : personnes IMC, parents,<br />

professionnels. Nous le rappelons d’ailleurs en maints<br />

endroits !<br />

couverts 3.3.2<br />

crayon 5.2.2<br />

crèche 2.3<br />

cuisine 3.3.1 <strong>à</strong> 3.3.5<br />

culture 4.3<br />

D<br />

danse 4.5<br />

découverte du handicap 1.1 - 1.1.2<br />

déficiences motrices 1.1.1<br />

déglutir, déglutition 2.2.2 - 3.3.1<br />

dépannage 6.5<br />

déplacements (voir moyens de communication) 5.3.2 - 5.3.3 - 5.3.4<br />

dessin 4.3<br />

déterminants affectifs 2.4.4<br />

développement psychomoteur 2.2<br />

développement sensorimoteur 2.4.4<br />

domotique 3.5<br />

douche 3.1<br />

E<br />

école spécialisée 2.4.2<br />

école traditionnelle 2.4.1<br />

écriture 5.2.2 - 2.4.5<br />

éducateurs 2.2.4<br />

éducation thérapeutique 2.2<br />

emploi 2.6<br />

emploi en circuit adapté 2.6.2<br />

emploi en circuit traditionnel 2.6.1<br />

enfants 1.3 - 1.7<br />

enseignement 2.4 - 2.4.1 - 2.4.2 -<br />

5.2.2.<br />

environnement : il peut s’agir de l’environnement architectural, mais aussi de<br />

l’encadrement professionnel <strong>et</strong> de l’entourage affectif. Ce concept<br />

d’environnement est donc présent tout au long du vade-mecum.<br />

épilepsie 1.1.1 - 1.7.2 - 2.2.4<br />

équitation 2.2.4<br />

ergothérapie 2.2.3 - 2.3<br />

espace (organisation de l’) 2.4.4 - 5.2.2<br />

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Ind.3


F<br />

exonérations 7.1<br />

fac-similé 5.3.1<br />

famille 1.2.1 - 1.2.2 -<br />

1.3.1 <strong>à</strong> 1.3.5 - 1.4.1 -<br />

1.4.2 - 1.7.1 - 4.5<br />

fatigabilité : peut-être aurions-nous dû consacrer une rubrique <strong>à</strong> part entière pour la<br />

fatigabilité. Celle-ci est très présente chez les personnes IMC.<br />

Ne fournissent-elle pas tant d’efforts pour réaliser la même chose qu’un<br />

valide ? Il y a donc lieu de la prendre en compte dans toutes les étapes<br />

décrites dans c<strong>et</strong>te brochure.<br />

fiscalité (impôts) 7.1<br />

formation professionnelle (voir aussi enseignement) 2.5<br />

foyers pour adultes 1.8 - 3.6<br />

frères <strong>et</strong> soeurs 1.3.1 <strong>à</strong> 1.3.5<br />

G<br />

génétique 1.3.2 - 1.7.1<br />

gérer ses biens 4.6 - 6.2 - 6.3<br />

gobel<strong>et</strong>s 3.3.2<br />

gouverner sa personne 6.3<br />

g r a n d s parents 1.4.1 - 1.4.2<br />

H<br />

habillage 3.2<br />

habitat communautaire (foyers) 3.6<br />

habitat privé 3.4<br />

handyn<strong>et</strong> 7.2<br />

hippothérapie 2.2.4<br />

homes 3.6<br />

hôpital 2.2.4<br />

hydrothérapie 2.2.4<br />

hygiène, propr<strong>et</strong>é 3.1<br />

I<br />

incontinence 3.1.2<br />

infirmières 2.2.4<br />

infirmité motrice cérébrale 1.1.1<br />

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Ind.4


informatique 5.2.2<br />

intégration : veuillez considérer que c’est, en filigrane de tous les chapitres, l’objectif<br />

<strong>et</strong> la condition sine qua non d’une vie offrant l’égalité des chances <strong>à</strong><br />

tous !<br />

J<br />

jardinage 4.5<br />

jeu - jou<strong>et</strong> 4.1<br />

justice de paix 6.2<br />

K - L<br />

kinésithérapie 2.2.1 - 2.3<br />

langage 2.2.2 - 2.3 - 5.2 - 5.2.1<br />

lecture 2.4.5 - 4.3 - 5.2.1<br />

législation 7<br />

legs de residuo 6.3<br />

lieu de vie 3.4 - 3.6<br />

livres 4.3<br />

logement 3.4 - 3.6<br />

logopédie 2.2.2 - 2.3<br />

ludothèque 4.1<br />

M<br />

machine <strong>à</strong> écrire 5.2.2<br />

maison, habitat privé 3.4<br />

maison de repos 1.8 - 3.6<br />

manutention 3.5<br />

mémoire (troubles de la) 2.4.4 - 3.3.5<br />

métro 5.3.3<br />

minorité prolongée 6.3<br />

mouvements de jeunesse 4.5<br />

musicothérapie 2.2.4<br />

musique 4.3<br />

N<br />

natation 4.2<br />

neurologue 2.2.4<br />

neuromoteur (bilan) 2.1<br />

neuropédiatre 2.2.4<br />

nourriture 3.3.1 <strong>à</strong> 3.3.5<br />

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Ind.5


O<br />

nutrition 2.2.2<br />

occupations valorisantes 2.7<br />

oncles <strong>et</strong> tantes 1.4.1 - 1.4.2<br />

ophtalmologue 2.2.4<br />

ordinateur 3.5 - 4.3 - 5.2.1 - 5.2.2<br />

5.3.1<br />

organisation de l’espace <strong>et</strong> du temps 2.4.4 - 5.2.2<br />

orientation vers l’enseignement spécial 2.4.3<br />

orientation du lit 3.4<br />

orthographe 2.4.4<br />

oto-rhino-laryngologiste 2.2.4<br />

P<br />

parenté chez les personnes IMC 1.7.1<br />

parents d’enfants IMC : 1.2.1 - 1.2.2.<br />

La prise en charge éducative <strong>et</strong> le rôle affectif des parents<br />

sont déterminants tout au long de la vie d’un enfant IMC.<br />

Des parents, il en est tout très souvent question dans<br />

l’ensemble des rubriques.<br />

parler <strong>à</strong> l’enfant de son handicap, du handicap aux enfants de 1.4.2 <strong>à</strong> 1.5<br />

partenariat : voir coordination<br />

peinture 4.3.<br />

période périnatale 1.1.1<br />

place de l’enfant IMC dans la fratrie 1.3.1. <strong>à</strong> 1.3.4.<br />

plan-incliné 3.4.1 - 5.3.2.2.<br />

plate-forme élévatrice 5.3.2.2 - 5.3.3.<br />

PMS (centre psycho-médico-social) 2.4.1 - 2.4.3.<br />

polyhandicapés 1.1.1 - 2.4.3.<br />

propr<strong>et</strong>é 3.1<br />

protection 6.2 <strong>à</strong> 6.5<br />

prothèse (appareillages orthopédiques) 2.2.4<br />

prothèses de communication 5.2.1<br />

psychiatre 2.2.4<br />

psychoaffectif 1.6 (*)<br />

psychologue 2.2.4 (*)<br />

psychomotricité 1.1.2 - 2.2.4 (*)<br />

psychopédagogie 2.4 (*)<br />

(*) également abordés par ailleurs de manière moins explicite, mais toujours utile.<br />

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Ind.6


Q - R<br />

quotient intellectuel : nous avons préféré parler d’aptitude intellectuelle <strong>et</strong> de niveau<br />

d’intelligence.<br />

réductions 7.1<br />

relation aux autres 5.1<br />

relation première <strong>à</strong> l’enfant 1.2.2<br />

repas 2.2.2 - 3.3.1 <strong>à</strong> 3.3.5 -<br />

3.5 - 6.4<br />

répit : temps de loisirs, de vacances... mais aussi quelque moment pour souffler !<br />

Vous en avez besoin, vous en avez envie, vous y avez droit.<br />

respiration 2.2.2<br />

S<br />

salivaires (troubles) 2.2.2<br />

sanitaire (hygiène) 3.1<br />

santé au quotidien 2.2.5<br />

schéma corporel 2.4.4<br />

scolarisables (non-) 2.4.3<br />

scoutisme 4.5<br />

sécurité 3.3.5<br />

services AVJ 3.5<br />

services d’accompagnement 6.4<br />

Sésame (méthode) 5.2.1<br />

sexualité 1.6<br />

signes (gestuels) 5.2.1<br />

soeurs (<strong>et</strong> frères) 1.3.1 <strong>à</strong> 1.3.5<br />

soins <strong>à</strong> domicile 3.5<br />

soulève-personne 3.1 - 3.4.2<br />

soupçons,signes,symptômes 1.1.2<br />

spasticité 1.1.1<br />

sport 4.2<br />

synthèse vocale 5.2.1 - 5.2.2<br />

T<br />

tantes <strong>et</strong> oncles 1.4.1 - 1.4.2<br />

téléphone 5.3.1<br />

télévigilance 3.5<br />

télévision 4.5<br />

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Ind.7


témoignages : tout le chapitre 8 y est consacré. Il n’est pas encore très étoffé.<br />

A chacun de le compléter au gré de ses diverses lectures <strong>et</strong><br />

rencontres.<br />

temps (organisation du) 2.4.4 - 5.2.2<br />

théâtre 4.3<br />

thérapies (diverses interventions) 2.2 <strong>à</strong> 2.2.4<br />

thérapie du développement 2.2<br />

toil<strong>et</strong>te 3.1<br />

tonus 1.1.1 - 2.2<br />

tourisme 4.4<br />

transport privé 5.3.2.2 - 5.3.2.3<br />

transports en commun 5.3.3<br />

travail 2.6<br />

tribunal (de première instance) 6.3<br />

troisième âge 1.8<br />

troubles associés 1.1.1<br />

troubles surajoutés 1.1.1<br />

U - V<br />

unique (enfant) 1.3.5<br />

vacances 4.4<br />

vaisselle 3.3.2 - 3.3.3<br />

verres 3.3.2<br />

vêtements 3.2<br />

vieillissement 1.8<br />

ville (y circuler) 5.3.4<br />

vision 2.1 - 2.2.4 - 2.4.4<br />

vocabulaire 2.4.4 - 5.2<br />

voiture 5.3.2.2 - 5.3.2.3<br />

voitur<strong>et</strong>te 5.3.2.1<br />

W X Y Z<br />

W.C. 3.1.2<br />

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Ind.8

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