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1<br />

LE LIVRE DES SOLEILS<br />

Atelier d’écriture <strong>du</strong> 26 août au 1 er septembre 2012<br />

à Kergallic Belle-Ile en mer<br />

O<strong>la</strong>fur Eliasson, The Weather project, Londres, 2003<br />

Après le sable, l’air et l’eau, c’est donc le feu so<strong>la</strong>ire, avec sa force et sa vitalité, sa présence<br />

dans l’île et sur l’océan, qui nous invite à l’écriture. Il s’agit d’écrire sur un thème commun, à<br />

partir de propositions diverses, dans un esprit d’échange et de confiance. Pour bénéficier de<br />

<strong>la</strong> présence <strong>des</strong> éléments et de <strong>la</strong> beauté de l’île, <strong>des</strong> sorties sur le littoral sont proposées.<br />

Avec<br />

Michel Baranger<br />

Évelyne Chapon<br />

Agnès Gueuret<br />

Elyane Kaiser<br />

Marie Médète<br />

C<strong>la</strong>udie Osso<strong>la</strong><br />

Marie-C<strong>la</strong>ude Peyvieux<br />

Louise de Ravinel<br />

Danielle Réal<br />

et Bernadette Onfroy<br />

et <strong>la</strong> participation de C<strong>la</strong>ra Achour Guillemette de Grissac


2<br />

J1 Lundi 27 août 2012 Van Gogh …<br />

Ecriture spontanée à partir d’une repro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> tableau de Van Gogh : MOISSON AVEC<br />

FAUCHEUR, 1889 (Essen, Museum Folkwang)<br />

Regarder simplement, sans analyse, sans réflexion, pour soi-même, y repérer un ou <strong>des</strong><br />

éléments qui s’adressent à vous …<br />

Dans les vagues colorées et ensoleillées <strong>du</strong> tableau, j’observe une petite maison gris-bleu …<br />

aussitôt un souvenir d’adolescence émerge … Elyane<br />

Le cercle so<strong>la</strong>ire<br />

le bleu <strong>des</strong> montagnes<br />

les vagues tourbillonnantes <strong>des</strong> blés<br />

l'arbre solitaire comme l'homme au travail<br />

le ciel strié d'ombres<br />

le mas au creux de <strong>la</strong> colline<br />

est-ce une eau, un chemin entre l'habitation et le champ ? Agnès<br />

« Quel dieu, quel moissonneur de l’éternel été […]<br />

cette faucille d’or dans le champ <strong>des</strong> étoiles », rêvait Booz endormi.<br />

Il peut toujours rêver, celui-là… et moi, je sue sous le soleil <strong>des</strong>cen<strong>du</strong> sur ma peau, au bout<br />

de ma faucille brû<strong>la</strong>nte, si petite, si mince pour couper cet immense horizon de blé, indéfini,<br />

trop vaste pour mon écrasante journée de <strong>la</strong>beur qui ne finira qu’à <strong>la</strong> nuit. … Michel<br />

« Les cyprès me préoccupent toujours, je voudrais en faire <strong>des</strong> choses comme les<br />

toiles <strong>des</strong> tournesols, parce que ce<strong>la</strong> m’étonne qu’on ne les ait pas encore faits<br />

comme je les vois… c’est <strong>la</strong> tache noire dans le paysage ensoleillé, mais elle est une<br />

<strong>des</strong> notes noires les plus intéressantes, les plus difficiles à taper juste… il faut les<br />

voir ici, contre le bleu, dans le bleu pour mieux dire ». Van Gogh, Lettre à Théo.


3<br />

2° étape Écrire un récit à partir d’éléments <strong>du</strong> texte précédent.<br />

La boule jaune<br />

Elle a quatre ans, elle est belle, elle est vive, elle est noire. Jupette rose dans le vent, elle<br />

court dans <strong>la</strong> prairie, virevolte avec le chien, s’arrête sous le prunier et croque une prune<br />

tombée. Elle m’aperçoit : « Tu viens me pousser à <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nçoire? Encore encore, jusqu’à<br />

60 ! » Son grand-père sort devant <strong>la</strong> maison…Oh ! Assez de ba<strong>la</strong>nçoire ! Encore un tour dans<br />

<strong>la</strong> prairie, elle cueille trois fleurs qu’elle me tend « Tiens, c’est pour toi »<br />

Elle rejoint son grand-père et rentre à <strong>la</strong> maison, furette dans le porte-parapluie d’où elle<br />

tire comme elle peut un bâton plus grand qu’elle et va dans <strong>la</strong> salle à manger. Elle s’allonge<br />

par terre, bâton à <strong>la</strong> main et le glisse sous le monumental buffet cherchant à en ramener<br />

quelque chose… en vain. Elle appelle à l’aide son grand-père qui l’a suivie et <strong>la</strong> regarde.<br />

Quelques poussières, de vieux patins, et puis enfin une toute petite boule jaune roule sur le<br />

parquet : ah ! <strong>la</strong> voilà <strong>la</strong> petite boule jaune que Manou m’avait donné. La petite se relève,<br />

pensive et immobile passe <strong>la</strong> boule d’une main dans l’autre. Elle regarde son grand-père :<br />

c’est Manou qui me l’avait donnée, eh bien Manou, elle est morte maintenant.<br />

Marie<br />

[…]<br />

Labeur<br />

…Et puis un jour de grande détresse, elle rencontra le soleil qui ne <strong>la</strong> quittera plus.<br />

Depuis ce jour là, aucune sensation d’oppression, d’étouffement, de solitude ne l’a plus<br />

jamais vaincue <strong>complète</strong>ment .Elle vit tranquille, sans craindre <strong>la</strong> mort, heureuse d’exister et<br />

de respirer à son rythme.<br />

Sa vie n’est pas seulement faite de <strong>la</strong>beur ; elle est en marche.<br />

Un soleil mystérieux l’accompagne et rend magnifique cette marche <strong>la</strong>borieuse, aussi belle<br />

qu’une peinture de Van Gogh.<br />

Danielle<br />

Lecture en harmonie avec le thème : Une robe so<strong>la</strong>ire, d'Ananda Devi<br />

J 2 SOLEIL ET LUMIERE pour un « pas de deux »<br />

De nombreux mythes célèbrent le soleil. Comme <strong>la</strong> cosmogonie <strong>des</strong> Incas par exemple où il<br />

est question de « cinq <strong>soleils</strong> ». Même si les scientifiques d’aujourd’hui ont modifié notre<br />

perception <strong>du</strong> soleil – <strong>des</strong> « <strong>soleils</strong> » et de l’univers. Pour autant l’art n'a pas fini de<br />

s'emparer à sa manière <strong>du</strong> thème so<strong>la</strong>ire. (Cf document) Il ne s’agit pas d’un cours de<br />

littérature mais de « mettre en appétit », d’inciter à l’écriture et de proposer <strong>des</strong> références<br />

(cf « Documents »en annexe)


4<br />

Les déclencheurs d’écriture sont empruntés à <strong>des</strong> poètes (contemporains) et à un écrivain<br />

« so<strong>la</strong>ire »Albert Camus, dans L’été. Deux personnes écrivent à partie d’un même début :<br />

Autour c’est le silence ; Tu appuies ton front contre <strong>la</strong> vitre ; Si nous devons vivre en exil ;<br />

J’ai le goût de <strong>la</strong> lumière ; Il est midi, le jour lui-même ; Au milieu de <strong>la</strong> journée ; Au milieu<br />

de l’hiver, j’apprenais …<br />

J’ai le goût de <strong>la</strong> lumière.<br />

J’aime me lever à l’aube pour <strong>la</strong> voir émerger de <strong>la</strong> nuit.<br />

Pointer d’abord délicatement comme une jeune fille qui rentre <strong>du</strong> bal dans sa robe de<br />

mousseline b<strong>la</strong>nche, les boucles en désordre.<br />

La lumière d’aube ferme en silence le rideau d’une vie secrète et s’enveloppe dans le<br />

manteau <strong>des</strong> nuages et grandit.<br />

Mais alors on n’y prend plus garde.<br />

Pourtant j’ai le goût quand même de <strong>la</strong> lumière de plein jour, celle qui fait <strong>des</strong> taches c<strong>la</strong>ires<br />

l’été entre les feuilles <strong>des</strong> arbres <strong>des</strong> squares : petits éc<strong>la</strong>ts, petits clins d’œil.<br />

Et celle qui rutile sur les eaux de <strong>la</strong> mer et celle qui triomphe sur les pics <strong>des</strong> montagnes.<br />

Là où j’habite il faut que le soleil entre, comme l’héliotrope à l’ombre je m’étiole.<br />

J’ai le goût <strong>des</strong> lumières faibles, celle de <strong>la</strong> bougie, un halo ré<strong>du</strong>it qui tremble sur l’intimité<br />

d’un petit espace.<br />

Celle <strong>du</strong> crépuscule quand on se trouve avec quelqu’un dans un jardin et que l’on ne se voit<br />

presque plus, j’ai le goût de <strong>la</strong> lumière à peine.<br />

J’ai le goût de <strong>la</strong> lumière <strong>des</strong> mots qu’on chuchote dans l’ombre : petits vers luisants, féérie<br />

<strong>du</strong> silence.<br />

J’ai le goût de leur lumière quand elle doit couler en cascade et en torrent pour écraser<br />

maint piteux mensonge.<br />

La lumière, je <strong>la</strong> goûte au présent, je l’ai comme un goût sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et si jamais elle venait<br />

à me faire défaut j’aurais, il me semble, comme on a le goût <strong>du</strong> sel sur <strong>la</strong> peau, une<br />

empreinte de <strong>la</strong> lumière aimée.<br />

Marie-C<strong>la</strong>ude<br />

J'ai le goût de <strong>la</strong> lumière. Me tourner vers elle, tourner mon visage vers <strong>la</strong> beauté de <strong>la</strong><br />

lumière. C'est pour ça que <strong>la</strong> cuisine est mon lieu préféré. Je choisirai toujours ma cuisine,<br />

pas <strong>la</strong> bibliothèque, pour travailler. Je choisirai toujours ma cuisine, pas ma chambre, pour<br />

écrire. La chambre est sombre, mais ma cuisine a le degré parfait d'ensoleillement.<br />

J'ai le goût de <strong>la</strong> lumière, de <strong>la</strong> gaieté, de <strong>la</strong> beauté. En Ir<strong>la</strong>nde, j'ai choisi de regarder les<br />

montagnes et les <strong>la</strong>cs à travers <strong>la</strong> lumière qui transperce les gouttes de pluie. Dans les pubs,<br />

J'ai choisi de regarder les musiciens sous les spots qui éblouissent le bois sombre.<br />

Mais à Dublin, <strong>la</strong> nuit m'a rattrapée. C'est <strong>la</strong> fin <strong>du</strong> voyage, en marchant dans les rues très<br />

propres de <strong>la</strong> ville ensoleillée, le sac au dos, l'appareil photo à <strong>la</strong> main, c'est l'homme à terre<br />

que je vois, roulé dans son <strong>du</strong>vet comme un escargot. Il s'est installé dans un renfoncement,


5<br />

sous un immeuble, il s'est vraiment installé parce que, dans ses cartons autour de lui, je vois<br />

qu'il y a une volonté d'agencement, je vois bien que <strong>la</strong> petite boite à gauche est une table de<br />

nuit. Il a dû avoir très froid, le <strong>du</strong>vet est remonté jusqu'à son nez. Mais ses deux yeux<br />

dépassent, ils s'ouvrent et se referment sous les rayons <strong>du</strong> soleil, je vois bien que ses yeux<br />

les cherchent, qu'il tend le cou vers <strong>la</strong> lumière. Il a dû être comme moi autrefois, il a dû avoir<br />

une pièce préférée dans son appartement, il a dû un jour, lui aussi, choisir une <strong>des</strong>tination<br />

pour ses vacances. Louise<br />

« Au milieu de l’hiver, j’apprenais qu’il y avait en moi un été invincible »<br />

(Camus Retour à Tipasa)<br />

J’ai le goût de <strong>la</strong> lumière.<br />

Qu’elle s’appuie sur un objet même quelconque.<br />

Sur une p<strong>la</strong>nte en graines ron<strong>des</strong>, une contremarche d’escalier ou un pied de chaise.<br />

Le <strong>du</strong>vet d’une femme. Ou. Et.<br />

J’ai le goût de <strong>la</strong> lumière depuis l’enfance.<br />

Souvent, j’étais seul avec elle et sa fidélité consolide ma maison de plein air. Ma vision. Mes<br />

yeux.<br />

Joël Bastard<br />

Van Gogh Coucher de soleil sur les blés


6<br />

Il est midi<br />

Il est midi, le jour lui-même, le soleil au zénith, tout indique qu’il est midi. La roche de granit<br />

scintille sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge <strong>du</strong> Poul<strong>du</strong> à l’ouest <strong>du</strong> Morbihan, cet été 70.<br />

Aujourd’hui maman prépare une purée pour l’enfant qu’elle portait l’an dernier dans une<br />

robe pourtant ajustée. Elle maudissait alors les rondeurs nouvellement arrivées. Aussi quelle<br />

idée, cette robe courte aux motifs bananes sur fond marron qu’elle avait osée !<br />

Evelyne<br />

2° Consigne : l’écriture en miroir. Il s’agit de réagir au texte de l’autre.<br />

. L'incendie<br />

Autour, c'est le silence, elle est arrivée à <strong>la</strong> fin ou au commencement. Autour, c'est le silence<br />

non pas un silence gris nuageux mais un vrai silence, parfumé <strong>des</strong> senteurs <strong>des</strong> garrigues,<br />

bercé par les mouvements <strong>du</strong> soir. Bientôt les grillons vont chanter. Elle attend le vrai<br />

silence, celui qui se fait présence, <strong>la</strong>isse couler les <strong>la</strong>rmes, emplit le cœur de tendresse, élève<br />

au <strong>des</strong>sus <strong>des</strong> peurs, <strong>des</strong> colères, <strong>la</strong>isse surgir les passions.<br />

Du haut de <strong>la</strong> colline devant le mas <strong>des</strong> Alpilles, elle contemple; elle s'enveloppe de<br />

crépuscule. Stri<strong>du</strong><strong>la</strong>tion discrète dans les herbes. Juste pour elle un insecte frotte ses élytres.<br />

C'est le joueur de violon. Risée, les arbres bruissent sous le vent. « N'aie pas peur »<br />

chuchotent-ils, « nous sommes là avec toi ». Une mouche <strong>la</strong> frôle. Vrombissement<br />

Elle est assise sur une roche encore tiède <strong>du</strong> soleil de <strong>la</strong> journée.<br />

Plus bas, au loin, aux abords <strong>du</strong> maquis les incendies sont circonscrits. A peine quelques<br />

nuages de fumée montent vers le ciel.<br />

C'est toujours pareil dans <strong>la</strong> région, les fous de feu, ivres de soleil embrasent <strong>la</strong> forêt. Elle ne<br />

comprend pas.<br />

Les arbres suffoquent, <strong>la</strong> faune fuit, jusqu'au dernier moment les gens s'accrochent à leur<br />

maison condamnée. Ils l'ont construite avec amour rêve par rêve, pierre par pierre. Tout est<br />

calciné.<br />

Il faudra tout recommencer. Ici ou ailleurs. Rep<strong>la</strong>nter, reconstruire, revivre, remourir<br />

toujours et encore.<br />

Autour, c'est le silence. Les senteurs d'écorce tiède <strong>la</strong> rassurent. Toujours le silence parle<br />

plus fort que les paroles. Toujours les senteurs s'exhalent à cette heure. Un papillon se pose<br />

sur une fleur mauve ; fragilité de <strong>la</strong> beauté. Un lézard vient <strong>la</strong> rejoindre sur <strong>la</strong> pierre chaude.<br />

Ce coquin <strong>la</strong> regarde rêver.<br />

Cette décision qu'elle croit devoir prendre pour l'avenir a-t-elle vraiment lieu d'être ?<br />

S'en remettre au silence autour, le vrai bon silence <strong>du</strong> soir, celui dont nait <strong>la</strong> confiance.<br />

C<strong>la</strong>udie


7<br />

Incendie – écho<br />

Le silence s’est installé dans une vacuité fertile.<br />

Elle ressent soudain tout ce qui l’a construite jusqu’à ce jour,<br />

tout ce qui <strong>la</strong> fabrique et <strong>la</strong> remplit.<br />

Une mouche bourdonne, une cigale en sourdine essaie un son de violon.<br />

Un arbre <strong>la</strong> salue, frottement de deux sèves qui se comprennent.<br />

Tous ici l’accueillent. Tous lui disent ces mots qui l’enrobent.<br />

Pourtant elle se dérobe.<br />

Car tous aussi disent le désastre qui suit <strong>la</strong> vision d’enfer.<br />

Alors, s’entêter à scruter le ciel, très haut, pour ne plus voir cette fumée diffuse qui bientôt<br />

se mêlera au nuage.<br />

Souhaiter que vite, vite. Vite, une pluie salvatrice vienne <strong>la</strong>ver ce cratère.<br />

Que <strong>la</strong> nuit reste à <strong>la</strong> porte et que <strong>du</strong> fond noir <strong>du</strong> ciel se reconstruisent les astres.<br />

Que seuls lui suffisent le bleu de l’azur et le rêve d’une touffe de <strong>la</strong>van<strong>des</strong> en fleurs.<br />

Elyane<br />

Lectures à haute voix <strong>des</strong> textes à <strong>la</strong> librairie Liber and co, à Pa<strong>la</strong>is.<br />

J3 POESIE ET FORMES<br />

A partir <strong>du</strong> poème d’Octavio Paz in Liberté sur parole<br />

MAJUSCULE<br />

Crête-cri de l'aube qui f<strong>la</strong>mbe. Premier œuf, premier coup de bec, cou coupé,<br />

allégresse! Des plumes volent, <strong>des</strong> ailes se déplient, <strong>des</strong> voiles se gonflent, <strong>des</strong><br />

rames plongent dans le matin. Lumière sans rênes, lumière cabrée, <strong>la</strong> première ?<br />

Écroulements de cristaux qui dévalent <strong>la</strong> montagne, temples de g<strong>la</strong>ce à rompre les<br />

tympans.<br />

Elle n'a pas de saveur, elle n'a pas d'odeur, l'aube, l'enfant sans nom, encore sans<br />

visage. Elle arrive, elle avance, elle titube, elle s'éloigne. Elle <strong>la</strong>isse une traîne de


8<br />

rumeurs qui ouvrent les yeux. Elle se perd en elle-même. Et le jour en colère écrase<br />

de son pied une petite étoile.<br />

Proposition: choisir un élément <strong>du</strong> poème puis tirer au sort une forme : journal<br />

intime, lettre, récit, conte, recette, dialogue, mémoires, monologue ...»<br />

Bonjour Alexis,<br />

Kergallic le 29 Aout 2012<br />

Je suis à Kergallic, le soleil sur mon visage, soleil de fin d’été entrecoupé d’averses.<br />

Soleil instable.<br />

Soleil cou coupé disait Guil<strong>la</strong>ume Apollinaire à propos <strong>du</strong> soleil couchant, trivialement<br />

arraché à son aura romantique, un soleil de sang.<br />

Dans les temps anciens, en Crète, chez les Aztèques, le Dieu Soleil vou<strong>la</strong>it <strong>du</strong> sang, dans <strong>des</strong><br />

rites f<strong>la</strong>mboyants avec plumes et cymbales, le sang <strong>du</strong> roi ou <strong>des</strong> jeunes hommes, un sang<br />

glorieux, on n’offre pas en sacrifice ce qui est exténué. […]<br />

Extrait lettre de Marie C<strong>la</strong>ude<br />

Allégresse<br />

… Ensuite, être précis et exigeant sur les pro<strong>du</strong>its, ne choisir que ce qui renverse les sens. Se<br />

<strong>la</strong>isser surprendre aussi. Laisser venir à soi l'amertume, les <strong>la</strong>rmes. Leur faire rendre toute<br />

leur eau. Battre <strong>la</strong> colère avec vigueur, jusqu'à l'apaisement. Ensuite, mé<strong>la</strong>nger directement<br />

avec le reste, l'amour fou et le rire.<br />

Se rendre au repos, dormir. Se réveiller enfin, choisir l'endroit, choisir quelqu'un ou<br />

personne.<br />

Déguster tous les possibles. Extrait « Recette » de Louise<br />

J4 Camus et le soleil zénithal<br />

Dans toute l’ œuvre de Camus, on trouve <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> soleil zénithal. Cf L'été où sont<br />

évoqués <strong>des</strong> mythes : Prométhée, le Minotaure, etc. Il y évoque les terres de l'innocence :<br />

« Il est midi le jour lui-même est en ba<strong>la</strong>nce … moment d'équilibre où le monde n'est pas<br />

plus lourd à porter qu'une petite pierre. »<br />

« Avec tant de soleil dans <strong>la</strong> mémoire, comment ai-je pu parier sur le non-sens ? On s’en<br />

étonne autour de moi ; je m’en étonne aussi parfois. Je pourrais répondre, et me répondre,<br />

que le soleil justement m’y aidait et que sa lumière, à force d’épaisseur, coagule l’univers et<br />

ses formes dans un éblouissement obscur. » Albert Camus L’énigme p 85, in L’été.<br />

Proposition : s’affronter au soleil zénithal, avec <strong>la</strong> présence <strong>du</strong> soleil comme acteur, et avec<br />

<strong>la</strong> contrainte suivante : écrire à <strong>la</strong> deuxième personne : « tu » ou « vous ». Le choix de <strong>la</strong><br />

forme est libre.


9<br />

Mère so<strong>la</strong>ire – années 60<br />

Mère so<strong>la</strong>ire, aux cheveux blonds, à Carrefour, <strong>du</strong> haut de tes talons, tu pèses les fruits et tu<br />

maudis cette robe marron au motif bananes ten<strong>du</strong>e sur ton ventre rond.<br />

Chez Gardet, rue Royal, dans cette grande librairie d’Annecy aux fenêtres hautes, construite<br />

en étages et demi-étages, le p<strong>la</strong>ncher craque sous le pas alerte <strong>du</strong> vendeur plus jeune que<br />

toi, qui <strong>des</strong>cend les escaliers, devant toi. Pendant que tu passes commande, tu m’autorises à<br />

rester entre les rayonnages <strong>du</strong> secteur enfants et à regarder les livres de <strong>la</strong> bibliothèque rose<br />

ou de <strong>la</strong> bibliothèque verte. Quelquefois tu achètes Alice ou Fantômette.<br />

Dans <strong>la</strong> rue ensoleillée tu t’arrêtes, avec p<strong>la</strong>isir tu discutes de <strong>la</strong> pédagogie Freinet, avec un<br />

instituteur rencontré lors <strong>du</strong> dernier stage de recyc<strong>la</strong>ge. Il p<strong>la</strong>isante, tu ris. Puis comme en<br />

aparté, tu t’exc<strong>la</strong>mes : « Intéressant cet homme. Il rayonne ! »<br />

A midi tu rentres chez Mamie, je te suis, c’est jeudi ! Evelyne<br />

Midi, le juste<br />

Soleil,<br />

ami de l'océan,<br />

de ses vagues secrètes :<br />

abîmes que tu guettes<br />

comme si au zénith<br />

ta seule occupation<br />

soit d'y semer de l'or ! […] Agnès<br />

Autan d’août<br />

Te souviens-tu de cette matinée d’août sur <strong>la</strong> Garonne ?<br />

Au terme de cet été grisonnant <strong>du</strong> Morbihan, tu es venu saluer cette nouvelle petite<br />

fille. Alma ne s’était pas trop pressée à remonter <strong>des</strong> eaux chaleureuses de <strong>la</strong> piscine<br />

maternelle ; elle avait choisi les premières heures de l’Assomption pour pointer son petit<br />

nez et sa tignasse brune sous le pâle soleil nocturne de <strong>la</strong> salle de travail.<br />

Depuis trois jours, tu es là, à l’hôtel <strong>des</strong> Beaux-Arts, découvrant à ton lever les eaux<br />

miroitantes <strong>du</strong> fleuve. Mais rien qu’à franchir le Pont Neuf pour te rendre à l’appartement<br />

de <strong>la</strong> rue <strong>du</strong> Pont Vieux, il y a déjà de quoi tomber en chemin sous le poids de <strong>la</strong> canicule<br />

débutante. Tu t’es un peu attardé dans <strong>la</strong> belle cave voûtée de l’hôtel où on sert le petit<br />

déjeuner et tu as négligé <strong>la</strong> cour voisine de l’hôtel d’Assézat et le grand porche de <strong>la</strong><br />

Daurade, te décidant enfin à rejoindre l’immeuble de ta fille.<br />

Dès <strong>la</strong> sortie de l’hôtel, le couperet <strong>du</strong> soleil montant s’est abattu sur tes épaules.<br />

Pourtant le spectacle de <strong>la</strong> courbe <strong>du</strong> fleuve au pied <strong>du</strong> Château-d’eau et de l’Hôtel-Dieu<br />

s’étale, grandiose, sous ton regard fatigué. Les friselis <strong>du</strong> vent d’autan agitent les orif<strong>la</strong>mmes<br />

occitans et les frondaisons de <strong>la</strong> Prairie <strong>des</strong> filtres. Et il te faut tenir ton panama d’une main<br />

pour le retenir de s’embarquer vers le Nord-Ouest.<br />

À pas comptés, tu as marché vers l’autre rive, atteignant enfin les ombres <strong>des</strong><br />

anciennes ruelles. Mais quand tu as sonné au bas de <strong>la</strong> maison, aucune voix n’a répon<strong>du</strong> ; le<br />

gardien t’a ouvert et tu as gravi les trois étages sans ascenseur. Porte close ! Cécile et


10<br />

Chantal ont dû emmener les petits jusqu’aux jeux de Toulouse P<strong>la</strong>ges. Tu déci<strong>des</strong> de les y<br />

rejoindre, affrontant les degrés croissants. Les p<strong>la</strong>tanes <strong>du</strong> cours Dillon t’ont d’abord protégé<br />

et le miroitement de <strong>la</strong> Garonne t’a un instant fasciné. Mais <strong>la</strong> réverbération <strong>du</strong> sable b<strong>la</strong>nc<br />

et chaud t’a bientôt sauté à <strong>la</strong> figure. Des enfants très dénudés s’y ébattent pourtant, se<br />

disputant seaux et pelles sous le regard a<strong>la</strong>ngui de leurs mères. Tu as bien vite cherché un<br />

banc à l’ombre <strong>des</strong> peupliers et <strong>des</strong> saules, près de <strong>la</strong> rive. De petites f<strong>la</strong>ques de soleil<br />

dansent sur l’eau, fen<strong>du</strong>e par les avirons <strong>des</strong> champions.<br />

Toi, tu n’es plus un champion, le dos vaincu par ta lombalgie, les épaules écrasées par<br />

<strong>la</strong> température tropicale. Tu t’es pourtant traîné un peu dans les allées à <strong>la</strong> recherche de <strong>la</strong><br />

femme et <strong>des</strong> enfants. En vain ! Et le soleil monte dans l’azur, même tamisé par <strong>la</strong> ramure<br />

<strong>des</strong> arbres et <strong>la</strong> brise <strong>du</strong> fleuve. Tu t’es écroulé sur un banc de bois <strong>du</strong>r, dépité, abandonné<br />

de ceux que tu cherchais ; de toute façon, tu n’aurais pas eu <strong>la</strong> force de jouer avec Abel, de<br />

faire risette au bébé sous son ombrelle.<br />

Tu te sens plus bas que Sisyphe, incapable de rouler ce rocher de feu qui te menace<br />

et t’entraîne<br />

Michel<br />

Bientôt le soleil<br />

Imaginez une toile b<strong>la</strong>nche ten<strong>du</strong>e à l’horizontale, fixée par <strong>des</strong> liens entre deux arbres d’un<br />

côté, et <strong>la</strong> façade d’une vieille maison de vil<strong>la</strong>ge de l’autre.<br />

Vous êtes arrivé jusque-là. Vous avez gravi une petite rue en pente grossièrement pavée.<br />

Vous avez aimé traverser <strong>la</strong> vieille ville. Il fait frais à cette heure matinale et vous vous<br />

surprenez à craindre le soleil de midi.<br />

Vous êtes installé sous cet auvent léger, dans une chaise longue. Devant vous une petite<br />

estrade, un homme y règle un micro. Vous l’observez.<br />

Dans un moment ici, un poète chilien viendra lire ses poèmes. C’est lui que vous avez choisi<br />

d’écouter ce matin.<br />

Un peu plus loin, un texte inscrit sur une grande banderole on<strong>du</strong>le entre deux maisons. De<br />

votre p<strong>la</strong>ce, vous pouvez lire :<br />

« J’irai encore dans <strong>des</strong> endroits cachés qui m’ont appartenu.. » (1)<br />

Voix Vives de <strong>la</strong> Méditerranée.<br />

Voix venues <strong>du</strong> soleil. Voix parfois chau<strong>des</strong>, parfois terriblement écorchées,<br />

brû<strong>la</strong>ntes de l’actualité de leur pays. […]<br />

Il fait doux ce matin. Bientôt le soleil inondera <strong>la</strong> ville et vous chercherez encore ces endroits<br />

aérés, abrités, émouvants.<br />

« On le sait pour qu’un son résonne, il faut <strong>du</strong> silence et de l’espace tout autour.. » Elyane


11<br />

J5 GALAXIES !<br />

À <strong>la</strong> fin <strong>du</strong> XVI° siècle Giordano. Bruno avait eu l'intuition que l’univers était plus vaste que ce<br />

que l’on enseignait. L'intolérance de ses contemporains face à ses idées l'ont con<strong>du</strong>it au<br />

bûcher.<br />

A chaque époque, dans chaque civilisation, on s’interroge devant l'immensité <strong>des</strong> espaces<br />

inter sidéraux. Et cette interrogation, cette émotion aussi, nous pouvons en faire au<br />

quotidien l’expérience. Il suffit de lever <strong>la</strong> tête vers les étoiles qui sont autant de <strong>soleils</strong> et<br />

nous <strong>la</strong>issent entrevoir et imaginer les ga<strong>la</strong>xies.<br />

La nuit étoilée de Vincent van Gogh (1889)<br />

GALAXIES, telle est l’unique consigne et <strong>la</strong> grande liberté de cette dernière<br />

étape.<br />

Contemp<strong>la</strong>tion<br />

Elle est seule devant le mas dans le silence <strong>du</strong> soir. D'une <strong>des</strong> fenêtres ouvertes <strong>du</strong> vil<strong>la</strong>ge<br />

monte un air de flute Ir<strong>la</strong>ndaise. C'est un enfant qui joue «My heart will go on». Il hésite,<br />

recommence, ne va pas jusqu'au bout de <strong>la</strong> mélodie.<br />

La lune nappe le vil<strong>la</strong>ge de paix. Les étoiles une a une s'allument. Elle n'ose pas bouger, n'ose<br />

plus respirer. Ne pas déranger l'immensité. Elle voudrait reconnaître Vega, Altaïre…. elle<br />

voudrait leur dire qu'elle les aime. Elles sont trop loin, trop haut, trop belles, comment leur<br />

faire savoir ?<br />

Peut- être que si les humains regardaient les étoiles tous les soirs, ils ne se battraient plus.<br />

A qui veut- elle envoyer ce message ?<br />

Elle commence par ses enfants, ses amis, cet homme qu'elle a rencontré, <strong>la</strong> France, les<br />

continents, <strong>la</strong> terre entière …


12<br />

La voute céleste s'agrandit, s'agrandit encore. Sa respiration à elle se fait ample. Myria<strong>des</strong> de<br />

terres et de soleil, espaces intersidéraux. Elle se remémore <strong>la</strong> dernière phrase d'un roman<br />

d'Andreï Makine, « il n'avait jamais vu, d'un seul regard tant de ciel ».<br />

Ses pieds se collent à <strong>la</strong> terre. Je suis C<strong>la</strong>udie se dit elle.<br />

Elle fait quelques pas. Le vaste est en elle. Elle est le tout, elle est unie aux souffles <strong>des</strong><br />

mon<strong>des</strong>.<br />

L'enfant, l'air de flute, les brins d'herbe, l'infiniment petit et l'infiniment grand se<br />

rencontrent à cet instant.<br />

Enfin, l'enfant réussit à jouer l'air jusqu'au bout sans fausse note, <strong>la</strong> mélodie est c<strong>la</strong>ire, elle se<br />

dit que l'étoile juste au <strong>des</strong>sus doit s'appeler C<strong>la</strong>ra. Elle sourit, il commence à faire frais.<br />

Elle pousse <strong>la</strong> porte <strong>du</strong> mas qui grince un peu. Elle pensera à y mettre de l'huile.<br />

Vertige<br />

C<strong>la</strong>udie<br />

Ga<strong>la</strong>xie NGC 4911, photo site de <strong>la</strong> NASA<br />

Qui suis-je moi, femme de 69 ans dans l’immensité de l’univers ? Un grain de sable qui a<br />

pourtant sa p<strong>la</strong>ce et participe sans le savoir au mouvement perpétuel <strong>des</strong> astres. Car tout<br />

bouge sans cesse avec <strong>la</strong> nuit, le jour, les saisons, les années. Tout se tient dans un équilibre<br />

mouvant.<br />

Il y a pourtant <strong>des</strong> tsunamis, <strong>des</strong> tempêtes, <strong>des</strong> volcans qui crachent le feu sans prévenir.<br />

L’univers est toujours en expansion.<br />

Ce<strong>la</strong> donne le vertige.<br />

Mais l’homme avance dans cet inconnu ; il marche sur <strong>la</strong> lune, il envisage d’aller sur Mars,<br />

pourtant si lointaine.<br />

L’exploration <strong>des</strong> étoiles dans notre ga<strong>la</strong>xie progresse de jour en jour.


13<br />

Mystère que ces ga<strong>la</strong>xies qui nous dépassent et qui ont, sans nul doute, une influence sur<br />

nous.<br />

Je pense à Vincent, un ancien élève dont <strong>la</strong> douceur et <strong>la</strong> profondeur <strong>du</strong> regard m’émouvait<br />

et m’échappait toujours ; j’ai parfois <strong>des</strong> nouvelles par ses parents, très fiers de lui : il est<br />

devenu astronome.<br />

Univers<br />

Étoiles et comètes<br />

au <strong>des</strong>sus de nos têtes<br />

se rient de nos efforts à étendre vers elles<br />

nos désirs de connaître.<br />

Sur le Pic <strong>du</strong> Midi quand s'ouvre <strong>la</strong> coupole<br />

c'est de nuit qu'il s'agit, seule porte d'entrée<br />

sur l'univers immense. Et <strong>la</strong> question demeure :<br />

« ténèbres » n'est pas nuit, soleil n'est point « lumière » ;<br />

quelle obscure alchimie dans le creuset <strong>du</strong> ciel<br />

dép<strong>la</strong>ce entre les astres<br />

le tracé <strong>des</strong> frontières ?<br />

Est-ce le télescope ou une autre lunette<br />

Inventée pour aller pénétrer les espaces<br />

qui nous renseignera ?<br />

Le mathématicien sur son ardoise écrit<br />

équations et calculs. L'astronome reprend,<br />

<strong>la</strong> Nasa fait le reste. Mythologie absente,<br />

Ariane tend son fil au moindre satellite.<br />

Hé<strong>la</strong>s ! Trois fois hé<strong>la</strong>s ! Au milieu <strong>des</strong> étoiles<br />

désormais nos engins tournent sans foi ni loi !<br />

Poète, que fais-tu ?<br />

Mais <strong>la</strong>ve donc ! Récure étoile après étoile,<br />

soleil après soleil, pour nous rendre à nous-mêmes !<br />

Depuis toujours tu sais : <strong>la</strong> profondeur <strong>des</strong> cieux<br />

ne se mesure pas à ses « super nova »<br />

mais à ce don précieux de miroir qu'elle tend<br />

à nos sens aiguisés. Ga<strong>la</strong>xie est en moi<br />

autant de points d'argent intimement tissés<br />

au gré <strong>des</strong> voies, <strong>la</strong>ctées ou noires,<br />

côtoyées, traversées au long de mes années.<br />

Peu importe leurs noms : Saturne, Orion, Vénus,<br />

chariot, losange ou croix, comète ou météore !<br />

Danielle


14<br />

LIRE et/ou relire les auteurs cités :<br />

Du magma de <strong>la</strong> terre à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté <strong>des</strong> astres,<br />

l'univers est en moi. Ga<strong>la</strong>xie, je m'appelle<br />

et rien jamais ne m'ôtera<br />

<strong>la</strong> musique infinie que tout être me livre<br />

quand, en fermant les yeux,<br />

j'accueille en moi ses on<strong>des</strong>.<br />

Agnès<br />

CAMUS Albert L’été 1954 ? Gallimard, Folio et édition électronique<br />

CAMUS Albert, L’étranger, Folio et édition électronique<br />

CORTAZAR Julio Les Armes secrètes 1951, Folio<br />

DEVI Ananda Jaune : Une robe so<strong>la</strong>ire, nouvelle parue dans « le Monde » <strong>du</strong> 06/08/2010.<br />

FUENTES Carlos, Terra Nostra, 1977, Folio<br />

NERUDA Pablo, J’avoue que j’ai vécu, 1975 Folio<br />

PAZ Octavio Pierre de Soleil ; L’arc et <strong>la</strong> lyre ; Liberté sur parole, Poésie Gallimard.<br />

Le texte de Joël BASTARD (né en 1955) est tiré de Au dire <strong>des</strong> pas, Dé bleu. Vous trouverez Joël Bastard sur le<br />

net (Blog, Printemps <strong>des</strong> poètes, « Voix Vives » etc.)

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