journal de bord de la 12ème étape - Le Tour du monde du Taranis
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disparaissant près <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte) - <strong>bord</strong>s presque carrés : rançon <strong>du</strong> dériveur intégral lour<strong>de</strong>ment<br />
chargé par vent fort ! La moyenne <strong>de</strong>s 3 premiers jours avait été plus que correcte, puisque<br />
nous avions abattu 380 miles. Pour <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l'<strong>étape</strong>, nous abandonnâmes les relèvements <strong>de</strong><br />
distance <strong>journal</strong>iers, trop démoralisants !<br />
Une accalmie le 6 octobre au petit matin nous permit <strong>de</strong> <strong>la</strong>rguer les ris, pour en reprendre<br />
quelques heures plus tard, mais toujours avec <strong>du</strong> sud-sud-est. <strong>Le</strong>s prévisions <strong>de</strong>s gribs nous<br />
sapaient le moral, car l'arrivée <strong>du</strong> nord-est tant atten<strong>du</strong> recu<strong>la</strong>it <strong>de</strong> 24 heures tous les jours !<br />
<strong>Le</strong> len<strong>de</strong>main, et pendant 2 jours, nouveau cran dans <strong>la</strong> montée <strong>du</strong> vent, 30 nœuds au près<br />
serré, 3 ris dans <strong>la</strong> grand-voile, un petit bout <strong>de</strong> génois, le bateau sur <strong>la</strong> tranche faisant un cap<br />
dégueu…, et un équipage qui commençait à <strong>la</strong>sser, d'autant plus que, dès que çà mollissait à<br />
20 nœuds, les ris étaient <strong>la</strong>rgués,… pour être repris 2 heures plus tard ! Nos copains <strong>de</strong> Fi<strong>de</strong>lio<br />
partis 2 jours après nous, nous annoncèrent par mail, avoir (temporairement) jeté l'éponge et<br />
passé une nuit à <strong>la</strong> cape. La seule bonne nouvelle était que le vent tournait un peu plus su<strong>de</strong>st.<br />
Dans l'après-midi <strong>du</strong> 8 le vent se mit enfin à<br />
baisser <strong>de</strong> façon <strong>du</strong>rable (mais toujours <strong>de</strong><br />
sud-est !) pour se calmer complètement le<br />
len<strong>de</strong>main. Après 3 nuits d'enfer, nous<br />
passâmes une nuit presque tranquille où <strong>la</strong><br />
veille fut légère… Nous remîmes en route au<br />
moteur sur <strong>la</strong> route directe, ayant décidé <strong>de</strong><br />
faire escale <strong>de</strong>rrière l'île d'Inhaca à l'entrée <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> baie <strong>de</strong> Maputo (ex-Lorenço Marques,<br />
capitale <strong>du</strong> Mozambique, et, paraît-il, très<br />
belle ville), pour attendre le créneau <strong>de</strong> beau<br />
Une belle dora<strong>de</strong> coryphène<br />
temps qui nous permettrait d'atteindre<br />
Richard's Bay. En effet, à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Maputo, l'influence <strong>du</strong> passage <strong>de</strong>s fronts<br />
froids se fait sentir. Ces fronts très violents ba<strong>la</strong>ient tous les 2 à 3 jours cette zone avec <strong>de</strong>s<br />
vents <strong>de</strong> sud-ouest <strong>de</strong> 30 à 40 nœuds, et donnent naissance à ces fameuses vagues scélérates<br />
monstrueuses, <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> fort courant <strong>de</strong>scendant (courant <strong>de</strong>s Aiguilles).<br />
<strong>Le</strong> surlen<strong>de</strong>main, nous avions enfin <strong>du</strong> nord-est ! et c'est avec un p<strong>la</strong>isir non dissimulé que<br />
nous remîmes à <strong>la</strong> voile vent arrière, d'a<strong>bord</strong> avec le génois seul, puis toute <strong>la</strong> voilure quand<br />
nous commençâmes, grand <strong>la</strong>rgue, à abor<strong>de</strong>r le virage vers <strong>la</strong> baie <strong>de</strong> Maputo.<br />
Enfin, le lundi 11 octobre, le vent s'évanouit à nouveau au petit matin, nous <strong>la</strong>issant à penser<br />
que nous arriverions le soir à Inhaca, tranquillement … C'était sans compter avec ces<br />
brusques changements <strong>de</strong> temps qui font <strong>la</strong> réputation <strong>de</strong> ce sale coin ! Pendant l'heure <strong>du</strong><br />
déjeuner, le vent passa <strong>de</strong> 0 à 20 nœuds en 10 minutes, puis à 30 noeuds, ½ h plus tard, au<br />
sud-est. Heureusement, nous pouvions faire route directe sur Inhaca ! Nous avions décidé <strong>de</strong><br />
mouiller <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> petite pointe nord <strong>de</strong> l'île qui est réputée pour être un bon abri en cas <strong>de</strong><br />
vents forts <strong>de</strong> sud-ouest. Mais en s'approchant à moins d'un mile, nous nous rendîmes compte<br />
qu'avec <strong>du</strong> sud-est, l'abri ne serait pas fameux, les vagues tournant <strong>la</strong> pointe sans vergogne.<br />
Nous repartîmes <strong>de</strong>rechef pour aller chercher refuge <strong>de</strong>rrière l'île elle-même, mais en raison<br />
<strong>de</strong> bancs <strong>de</strong> sable, le détour balisé était <strong>de</strong> presque 15 miles. Ayant vu que les cartes étaient<br />
justes, nous décidâmes <strong>de</strong> couper à travers les bancs par un chenal non balisé, <strong>la</strong> mer étant<br />
ap<strong>la</strong>nie par ces mêmes bancs. Avec l'œil rivé sur le son<strong>de</strong>ur et un stress au top niveau, nous<br />
gagnâmes ainsi presque 2 heures, ce qui nous permit d'arriver juste à <strong>la</strong> tombée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit à<br />
notre mouil<strong>la</strong>ge. Même si celui-ci n'était pas super abrité et si le bateau sautait comme un<br />
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