Guide pratique - Holcim
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3.9<br />
Fig. 3.9.1<br />
Armatures<br />
mises à nu suite<br />
à l’éclatement du<br />
béton d’enrobage<br />
lors d’un incendie,<br />
sans influence<br />
significative sur la<br />
capacité portante<br />
de la structure<br />
Fig. 3.9.2<br />
Un bâtiment<br />
a été sauvé<br />
grâce au mur<br />
de béton<br />
88<br />
Causes et prévention des altérations du béton<br />
Résistance au feu<br />
Le béton face au feu<br />
Lorsqu’il est soumis à des températures très élevées, le<br />
béton ne brûle pas, il ne dégage ni fumée ni gaz toxique.<br />
Au contraire, il s’oppose à la propagation du feu et,<br />
lorsqu’il y est exposé, sa température ne s’élève que très<br />
lentement. Le béton constitue donc une excellente barrière<br />
anti-feu sans qu’il soit besoin de le revêtir d’une<br />
protection supplémentaire. Seule une exposition intense<br />
et de longue durée permet d’observer des éclats de<br />
surface au droit des armatures (fig 3.9.1).<br />
Le dimensionnement au feu des structures en béton est<br />
lié à leur robustesse, à la continuité et à l’enrobage des<br />
armatures et la bonne conception des assemblages.<br />
Température critique<br />
Avec ou sans armatures, le béton peut supporter sans<br />
dommage des températures jusqu’à 300°C. Cette température<br />
dite «critique» n’est atteinte que très lentement<br />
au contact du feu. Des essais ont montré que,<br />
lorsque la surface du béton est soumise à une flamme<br />
de 1000°C (ce qui correspond approximativement à un<br />
feu de bois intense ou à un brûleur à gaz), il faut attendre<br />
une heure pour que la température critique atteigne<br />
une profondeur de 2 cm dans le béton, et une heure<br />
de plus pour qu’elle atteigne 5 cm.<br />
Mesures de protection supplémentaires<br />
pour des cas particuliers<br />
Le béton constitue par lui-même une excellente protection<br />
contre le feu et les températures élevées. Au<br />
besoin, on peut encore améliorer cette protection en<br />
augmentant l’enrobage des armatures.<br />
Dans les cas où le risque d’incendie, la charge thermique<br />
ou la température de service sont particulièrement élevés,<br />
des mesures supplémentaires permettent d’améliorer<br />
encore considérablement la résistance thermique<br />
du béton. Parmi ces mesures, on peut mentionner :<br />
n L’ exclusion de tout granulat carbonaté ou siliceux (le<br />
calcaire et le grès, par exemple) au profit de granulats<br />
résistant au feu, comme le basalte, l’argile expansée,<br />
la terre cuite, etc.<br />
n L’ajout d’un stabilisateur céramique (par exemple de<br />
la poudre de tuile) dans le cas de températures de<br />
service très élevées.<br />
n L’introduction dans le béton de fibres organiques qui<br />
seront volatilisées par les hautes températures et<br />
laisseront des micro canaux par où l’eau des pores<br />
pourra s’évaporer sans créer de surpression, évitant<br />
ainsi l’éclatement du béton d’enrobage.<br />
Après l’incendie<br />
Le contrôle des ouvrages touchés par le feu consiste en<br />
une inspection visuelle et une comparaison avec des<br />
cas similaires. Tout béton exposé à des températures<br />
dépassant 300°C doit être ausculté afin d’envisager le<br />
remplacement des couches dégradées.<br />
Pour les bétons exposés à des températures inférieures<br />
à 300°c, souvent un simple nettoyage suffit.<br />
La rapidité des réparations est un facteur important<br />
pour limiter au maximum les pertes d’activité qui suivent<br />
un incendie important.<br />
La réparation est préférable à la démolition et la reconstruction,<br />
pour des raisons d’économie.