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Guide pratique - Holcim

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3.8<br />

86<br />

Causes et prévention des altérations du béton<br />

Réaction alcali-silice<br />

Réaction alcali-silice<br />

La réaction alcali-silice est une réaction chimique à évolution<br />

lente entre certains granulats dits « potentiellement<br />

réactifs» et les alcalins solubles (ions sodium<br />

Na + et potassium K + ) normalement présents dans les<br />

constituants du béton (le ciment pour la plus grande<br />

part, soit environ 80 %), ou provenant du milieu environnant<br />

(eaux souterraines, sels de déverglaçage, eau de<br />

mer). Certains minéraux siliceux (quartz microcristallins,<br />

opales, calcédoines) ou silicates (feldspaths, micas)<br />

deviennent en effet «réactifs », c’est-à-dire instables,<br />

lorsqu’ils sont placés dans un milieu alcalin comme le<br />

béton (pH > 12,5). De plus, pour que la réaction puisse se<br />

développer, une humidité élevée (HR > 80%), ou la présence<br />

d’eau, constitue une condition indispensable.<br />

La réaction alcali-silice conduit à la formation d’un gel<br />

de composition silico-calco-alcaline, à caractère hydrophile<br />

et expansif. Il est établi que le calcium joue également<br />

un rôle important dans cette réaction. Dans les<br />

bétons de ciment CEM I, la source de calcium est constituée<br />

par les cristaux de portlandite ou d’hydroxyde de<br />

calcium, abondamment présents à l’interface pâte-granulats.<br />

Le processus de formation de ce gel peut générer<br />

des pressions internes au béton, qui se traduisent<br />

par un phénomène de gonflement et l’apparition de<br />

Fig. 3.8.1<br />

Gel de réaction alcali-<br />

silice (coloré en rouge)<br />

autour d’un granulat<br />

réactif dans un béton<br />

(photo au microscope<br />

optique)<br />

fissures souvent accompagnées d’exsudation de gel<br />

gris sombre (à ne pas confondre avec les efflorescences<br />

de chaux !). D’autres mécanismes, telle que l’expansion<br />

volumique des minéraux siliceux des granulats soumis<br />

à l’attaque alcaline du milieu béton, peuvent entraîner<br />

le gonflement du béton. Ces fissures peuvent entraîner<br />

la destruction progressive du matériau par décohésion<br />

interne et éclatement du béton de surface, de manière<br />

un peu semblable aux effets du gel.<br />

L’altération du béton résultant de la réaction alcali-silice<br />

est bien connue depuis les années ’40 aux Etats-Unis et<br />

au Canada. Cependant depuis les années ‘80, plusieurs<br />

cas ont été observés en Belgique. Ce phénomène a donc<br />

été pris en considération, au même titre que n’importe<br />

quel autre risque, afin d’orienter judicieusement, d’une<br />

part, le choix de la conception de l’ouvrage et, d’autre<br />

part, le choix des constituants du béton. L’ apport en<br />

alcalins de chacun des constituants (ciment, granulats,<br />

adjuvants, ajouts et eau de gâchage, en particulier s’il<br />

s’agit d’eau recyclée) est exprimé sous forme de pourcentage<br />

de Na2O équivalent.<br />

L’influence du rapport E/C sur la réaction alcali-silice<br />

semble par contre très controversée; il n’est en fait pas<br />

du tout prouvé que de faibles valeurs soient bénéfiques.

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