auteurs latins - Notes du mont Royal

DE Là NATU1E DES C10SES, UV. II.
nent ni être qui seit? Est-ce parée que les
pierres, le bois et la terre , quoique mêlés ensemble,
sont incapables de produire le sentiment et
1m Yteî Mais ici rappelle-toi nos arrangements :
Je ne feux pas dire que tous les eorps générateurs
feûfantent au hasard et sur-le-champ des êtres
organisés pour sentir. Il importe , je-le répète f
que les éléments de ces êtres aient telle grandeur^
telle forme, tels mouiements, tel ordre, telle
position ; et ees qualités manquent au bois 9 aux
mottes de terre. Néanmoins ces corps, quand ils
•ont gâtés par les pluies, engendrent des vermisseaux,
parce que leurs atomes, bouleversés alors
par une circonstance nouvelle, forment un assemblage
de telle sorte que des animaux doivent en
naître.
Lorsque f sur la foi de quelques hommes, on
donne pour élément à la sensibilité des atomes
sensibles, on rend aussi les atomes mous ; car le
sentiment ftit partie des entrailles, des nerfs, des
veines, toutes choses molles et que nous voyons
formées de substance périssable.
Supposons, pourtant» que ces atouts puissent
éternellement durer. Toujours est-il que-tu dois
les croire sensibles, ou comme partie desêtws,
m comme tout pareil aux êtres entiers. Or, les
prties sont incapables de sentir : I le faut bient
puisque chacune repousse les impressions des
autres, puisque la main détachée du corps et tous
les membres à part ne conservent aucune sensibilité,
leste donc à faire des atomes autant de
petits êtres- Mais alors peut-on les appeler élé-
Mimiram lapides et ligna et terra quod uaa
Mixta tamen nequeimt ?liaient reddere saisira. §90
Illud in bis igitur fœdus ntemiuisse decebit 9
Non ex omnibus ontniao 9 quœquomque créant res 9
Sensite , et extemplo me gigot dicere seiisus :
Sed ntagoi referre, eaprimom quaittulaconstant,
SeosUe quae facitmt 9 et qua sial prœdita forma ; DSô
Mottbus, ordiiitms, positons denique quœ sint;
Quaram ni rerum in lignis, glebisque ?idemus :
El lamen hœc, quota suai quasi putrefacta par imbreis »
Yermiculiis pariant ; quia corpoca inaterial,
Aatiquia ei ordinilius permota no?a re y
900
ConciliaMur itay ut debent anîntalia glpî.
Beinde ex sensilîbus quom sensile pusse crearl
Constituant 9 porro , ei idiis sentira suetei 9
Mollia cemiciunt : nam sensus jtingitur omnis
Yisceribus, nerveis, veneis, quaequomque videmus 1105
Mollia mcirtali consistera corpore creta.
Sed tanten esto jam t posse liœc œtenta manere :
lerope tamen debent aut sensum partis liabere 9
âut similes toteis aniutaltbns esse pu tari.
ât| nequcant per se partes sentira f necesse est ; uio
Mniiqiie alios sensus membrorum respuil outnb :
lee maiius i nobls potis est sécréta, leque ullê
Corporîs oraniito sensum pars sola teuère.
Unqtdbur». ut toteis animalibus adsimilentur;
menti des choses? Éviteront-ils les rentiers de la.
mort, eux qui sont des êtres contenus dans un
être mortel, et qui ressemblent à la masse?
Fût-ce même possible, leur concours, leur
assemblage produira seulement un amas et uni
multitude de corps animés : comme les hommes f
les troupeaux et les bêtes sauvages, dans leurs
unions, ne peuvent engendrer que leur espèce. De
cette façon, tout devrait être sensible comme
nous.
Si les atomes se dépouillent de leur sensibilité
propre, mais que les assemblages acquièrent
une sensibilité 'nouvelle, pourquoi leur avoir
donné ce que tu leur êtes! D'ailleurs, et cet
exemple nous a déjà servi de refuge, puisque
nous voyons les œufs se changer en oiseaux vivants,
ks vers éclore du sol qui fermente, gâté
par des pluies intempestives, II est clair que le
sentiment peut naître de corps insensibles.
Peut-être dira-t-on que les atomes engendrent
la sensibilité qui leur manque pr un changement
produit avant de se manifester, comme les êtres
qui naissent Mais il me suffira de faire voir et
de prouver que toute naissance vient après un
assemblage, que rien ne change sans un assemblage
nouveau. Le sentiment ne se forme
donc pas avant le corps sensible : car les atomes
jusque-là demeurent épars dans les airs, dans
l'eau, dans le sol, ou dans ce que le sol enfante;
du moins, si la matière se rassemble, les
mouvements harmonieux de la masse, nécessaires
à la vie, ne sont pas encore réglés, et eux seuls
Vital ut possint conseolire undtque seusu. 9i&
Qui potentat igitur reruai prlmordia dici 9
Et leti vltare vias9 animalia quom skt 9
Atqne, auimalibus in mortalibus, uua eademque?
Quod tamen ut possint! ab coetu coneilioque
Mil facient preter folgum turbamque animante» ; §M
Sdlieet, ut nequeaut homtoes » arment!, ferœque
Iiîter sese ullam rem gîgsere coo?eniundo.
Sic itidem , qua seaUotus 9 seatire necesse est.
Quod si forte su uni dimittont corpore sensum $
Àtque «Hum capiunt ; quid opus fuit attribui id f que % 'i.%
DeUahttur? Tum praeterea, quo fbgimus ante,
Quatenus la pulios animale» vorlier ova
Cernimos alituum, vermeisque effer?ère, terrant
lïiîempmtnos quom putor cepit ob imbreis;
Scire licet gigni posse ex non sensibu' sensus. |li
Quod si forte aliquis dicet 9 dumtaiat oriri
Posse ei non sensu sensus mutabilitate
âute y aliquo tauquam parlu 9 quam proditur eiira:
Huic satis illud erit f planum facere atque probai^ y
Mon ieri partum 9 nisi conciUo ante coacto ; %.^
Mec quidquam commutari sine coficiliâla
Pfîfîcipfom ; nequeunt ulius corporis esse
Sensus ante ipsam genitam naturam animantii :
Mimirtim 9 quia maleries dkjecta tenetur
Acre 9 luminibus y terris f terraqut ersatii j
f ^* i
2t§