auteurs latins - Notes du mont Royal

DE LA NATURE DES CHOSES, LIY. H. S3.
les engendrent et les accroissent ne peuvent nommée la mère puissante des dieux, la mère
prolonger éternellement leur dorée. Les atomes des animaux et la mère des hommes.
se livrent Jjataîlle, depuis le commencement des Les anciens et sages poètes des Grecs, quand
âges, avec un succès égal. Les éléments de la vie ils chantent la terre, la peignent assise sur un
triomphent tantôt çà et là, et tantôt ils succom­ char, et guidant la course de deux lions sous le
bent ; des voix expirantes se mêlent aux cris que joug. Ils enseignent ainsi que ce corp Immense
les nouveau-nés poussent en ouvrant les yeux à la flotte suspendu dans le ciel., et que la terre ne
lumière ; jamais la nuit ne chasse le jour, jamais le peut reposer sur une terre ; les monstres attelés
Jour ne remplace la nuit, sans entendre des signifient que les bienfaits des pères doivent
vagissements plaintifs, entrecoupés de sanglots amollir et dompter le cœur des enfants les plus
qui accompagnent la mort et les sombres ago­ farouches. Ils lui ceignent aussi le front de la
nies.
couronne murale, parce que le sol est couvert de
Un autre fait mérite que tu le graves dans remparts élevés et porte des villes : cetemblème
ton esprit et que tu le fixes dans ta mémoire. dont la Mère des dieux est encore revêtue la
Bans tout ce-que la Nature met à la portée de rend formidable, quand on promène son image
nos sens f on ne voit rien qui soit formé par un dans le monde. Les solennités antiques du mont
seul genre de principes, rien qui ne provienne du Ida la font appeler Idéenne chez tous les peuples
mélange des atomes ; et plus un corps possède de divers; ils lui donnent une bande de Phrygiens
qualités, de puissances distinctes, plus il indi­ pour escorte, parce que ce fut, dit-on, de la
que que les espèces sont nombreuses et les fi­ Phrygîe que les moissons naissantes commencègures
variées.
rent à se répandre dans toutes les campagnes :
D'abord f la terre contient les éléments des ils lui assignent des prêtres mutilés, afin de nous
sources qui roulent la fraîcheur avec leurs eaux, avertir que ceux qui ne respectent pas la sainteté
et qui renouvellent sans cesse la mer immense. La de leurs mères, et ceux en qui leurs pères trouvent
terre contient des atomes de feu, puisque souvent le des ingrats, doivent être jugés indignes de créer
feu dévore les campagnes embrasées, puisque FEt- eux-mêmes une race vivante. La peau tendue des
na vomit dans sa colère des flammes plus terribles tambours tonne sous la main de ces prêtres; les
encore. Les moissons florissantes et les arbres cymbales creuses et les trompes mêlent leurs
fertiles, qui croissent pour la race des hommes, sons menaçants et rauques à la flûte phrygienne,
y trouvent leurs germes, comme la tendre feuille dont les accords irritent les âmes. Ils portent
des bois et les gras herbages que la terre fournit devant la statue des javelots, comme la marquo
aux bêtes errantes des montagnes : aussi est-elle d'une violente fureur, pourque les cœurs ingrats,
Moins prpetuo possuot sertare creala.
Sic aequo gcritar certainîne prindpiorum
Il infinito contractent tempore bellum. 575
Noue lîicf aitnc illic supermt viialla rcrom ;
Et&uperâatiir item : raiscetur funerefagor,
Quem puerd toltuDtt visenles lurainisoras :
Nec mm. alla diem , neque noctcm aurora sequuta est »
Quae non auclierit » mixtes vagîtibus œgris 510
Ptoratos, Mortis comités et Funerîs atri.
Mnd In his olisignatum quoque rébus liabere
•Convenu, et mainori roandalum mente tenere;
11 esse» in prorata quorum iiatura videtur,
Quod génère ex uno consistât principiorum ; 5i5
Itec qnidquaui f qnod non permtxlo semine constat
Et qmmqmmqnt magis vis multas possidet in se,
Atqtie potestales » ita pluriina principiorum
In sese gênera, ac varias docel esse figuras.
Principlo, tellus liabet in se corpora prima » ô§0
Ufide mare immensum ?olf entes frîgora fontes
assidue rénovent; liabet, ignés uode oriantur :
Ram multis succensa lotis ardent sola terra;
Etirais veit> forît iguibus impetus Mlmm,
Tum porro nitidas frages, arbostaque la* ta , 595
Gcotibiis liumaneis liabet unde eitollere possit :
Vide etiam fluidas frundeis $ et pabula laeta»
LUCRÈCE.
Montivago generi possit praebere feraram ;
Quare magna Deum Mater, materque ferararo,
Et nostri genetrix haec dicta est corporis una.
Haie veteres Graium doctd cecinere poète
Sedibus in corru bijugos agifare leones ;
âerls in spatio magnam pendere docentes
Tellurem f neque posse in terra sistere terrain.
Adjunxere feras ; qood, quamvîs effera, proies
Ofliciis débet molliri ricta parente m :
Muraliqae capnt summum clnxere corona t
Exinilis muoita locis qnod sustinef urbeis :
Qtio nunc iosigiii per magnas prœdîta terras
Horrifiée fertur dîf înae Matris imago.
Hanc ?ariae gentes, antiquo more sacroram,
Jdaeam todtant Matrem ; phrygiasque catenras
Dant comités, quia primum ei illis finibusedunt
Per terrarum orbeis frnges cupîsse creari.
Gallos attribuant; quia, numen qnd liolarint
Matris»et ingrate! genftorfbtis intente! aiot,
Signiicare volnnt indignos esse pulandosf
Vi?am progeniem quel in oras liimînis edant.
Tympana tenta tonanl palmîs; et cymbala drenm
Conca?a, raucisonoque mînantur cornua canin,
Et Phrygio stimulât numéro ca?a tibia mentes :
Telaqûe praeprtant, Tkdeuti signa furoria;
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C.Ûâ
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SIS
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