auteurs latins - Notes du mont Royal

il
et les frimas glacés la pressent ai toutes parts f
et lui tracent une double limite.
Be ces arguments ressort une vérité nouvelle
que je vais y rattacher. Les atomes ie même
forme sont innombrables. En effet, comme la
diversité des Igures a des bornes, il .faut bien
que le nombre des éléments semblables soit infini
: sans quoi la matière même serait bornée,
ce qui ne peut être, comme nous en avons
fourni des preuves.
Ces vérités une fois établies, allons plus loin f
et montrons par quelques vers harmonieux que
les atomes entretiennent la nature depuis des
temps éternels, par leurs chocs éternellement
répétés dans toutes les parties du vide.
Si tu vois des espèces plus pauvres, des natures
moins féconde? que les autres, tu peui croire
que ces races abondent en pays étrangers, et
dans des terres lointaines où leur nombre se
complète. Parmi les animaux de ce genre, nous
remarquons surtout les éléphants à la trompe
qui serpente: les Indes en sont couvertes, et
un rempart d f ivoïre les protège, les rend impénétrables,
tant elles renferment de ces bêtes
sauvages que nous connaissons à peine. Mais je
suppose même, si tu veux, que tel ou tel être
soit unique dans son espèce, que la nature le
forme seul, et que son semblable ne se trouve
pas dans le reste du monde. Si les atomes qui
servent à le concevoir et à le produire ne sont
pas innombrables, cet être même ne peut naître,
LUCRÈCE.
ne put croître f ne peut se nourrir. En effet, que
tes yeux se représentent les éléments bornés in
corps unique lottant épars dans la masse : de
quel côté, en quel lieuf comment, par quelle
force veux-tu que ces éléments se rencontrent et
se joignent au milieu de cet océan immense de
matière, de cette foule d'atomes étrangers? 11
leur est impossible, je pense, de former aucun assemblage.
Souvent, après de nombreux et vastes
naufrages, la mer écumante disperse les bancs
de rameurs, les carènes, les antennes, les
proues, les rames, et les mâts qui surnagent»
ain que leurs banderoles flottantes attirent les
yeux sur tous les rivages, et que ces leçons terribles
apprennent aux mortels à fuir les embûches
de la mer, sa rage puissante, MS trompeuses
amorces, et à se déler même lorsque sa
peridîe se cache sous un aspect riant et calme.
De même, si tu bornes le nombre des atomes,
ils demeureront, à jamais épars, éternellement
battus par les lots de matière qui se croisent f
incapables de se rassembler, incapables de maintenir
leur assemblage, de le nourrir, et de l'accroître.
Les yeux attestent pourtant et que des
corps se forment, et que des corps croissent
quand ils sont formés : il existe donc pour toutes
les espèces des éléments innombrables qui les
alimentent.
Aussi les mouvements qui tuent ne peuventils
venir à bout des êtres f et les ensevelir à jamais
dans la mort ; comme les mouvements qui
Mac flammis, illinc rigldis insessa proinis.
Mon poterit : neque» quod soprest, procrescere alique. -
Quod qooniam docuî, pargaw connectera rem, quac Quippe etenim sumant oculef, inita per omné*
Ei hoc apta fidem ducit : primordia rerura Corpora jactari unius genitalia rei;
f
Inter se simili qnœ sont perfecta igura,
Unde', ubi f qua fi f et quo peto , congressa coibunt 550
Infinita cluere : etenim distantia quom sit 525 Materiae tanto in pclago tnrbaqne aliéna?
Formaram Imita, necesse est» qiiœ similes slot,
Non » ut opinor, habent rationem conciliandi :
Esse infinita® ; aut siimmam materiai
Sed quasi» naufragiis magnis multisque coortls,
Finitam constare : id quod non esse probati.
Disjectare solet magnum mare transtra, cannas,
Quod quoniam docul» nonc suaviloquis, âge, pauris AiteiiiQâs 9 proram y malos 9 tonsasque natanteii ; 555
Vereibus ostendam, corpuscula materiai 530 Per terrarum omneis oras fluitantia aplustra
Ex inlioitci summam reniai usque tenere,
Ut videantur, et indicîum mortalibus edantf
Undique proteto plagarum continuai!).
lafidi maris insidias ?îreisque dolumque
Mam quod rara vicies magis esse anlmalkquœdam, Ut fitare felint, neve uUo tempre credant,
Feciiiïdaïîiqiie magis naturam cernis in oîlls;
Subdola quom ridet plâcîdi pilacïa pntï : 5i0
àt région© » locoque alio, terrisqiie reraotis, 535 Sic tibi , si Inita semel primordia quaedam
Milita licet génère esse In eo, numeruroque repleri :
Sic uti quadrapediim cum priiriîs esse videmiis
In génère angnimanos elephantos; India quorum
Millbus e mullls fallo mnnitur eburao f
Ut penitus nequeat penetrari : tanfa feraruet 540
Vis est; quarum nos prpuca exempla vlderaus!
Sed tamen , id qnoque uti coneedaro t quam lubet esta
Umica res quœdam natifo corpore sola,
Quoi similis toto terrarum non sit in orfai ;
Infinita tamen nisi erit fis materiai,
Unde ea progigni possit concepta, ereaii
545
%
Constitues 9 œvom debebunt sprsa pr omnem
,Disjectare œstus divorsei materiai :
Hunquam in concilium ut pssint compulsa cuira;
Mec remorari in concilîo, nec crescere adaucta : 565
Quorum ntrumque plam Ëerî manifesta docet res,
Et res progigni, et genitas procrescere psse.
Esse igitur génère in quof is primordia rsmm
Infinita plam est, unde oronia suppeditantur.
Mec suprare queunt motus itaque exitiales £70
Perptuo y neque in aeternum sepelire saltitem :
Mec prro verum génitales auctiiceique