auteurs latins - Notes du mont Royal

ni en lieu déterminé, mais au gré di caprice qui
les emporte! Car il est incontestable que leur volonté
, à tous f est le principe du mouvement, et
la source dont il jaillit pour se répndre dans les
organes. Ne remarques-tu pas f quand on ouvre
tout à coup la barrière, que fimpatient coursier
ne peut s f élancer aussi vite que le voudrait son '
âme ardenteî II faut d'ahuri que l'abondante matière
du corps entier s f ébranle au fond de chaque
membre et s'y ramasse, afin de suivre le penchant
du cœur. Ainsi le mouvement se forme dans les
âmes, et il part de la volonté, qui le transmet
aux membres et au reste du corps.
Il n'en est pas de même lorsque nous avançons
pusses par un choc extérieur, et que de grandes
forces 'nous impriment une vaste secousse : car
alors il est clair que toute notre substance se meut et
s'emporte malgré nous, jusqu'à ce que la volonté
saisissant les membres arrête sa course. Tu le
wois donc : quoique des forces étrangères nous
entraînent, nous précipitent, il y a pourtant au
fond de notre cœur une puissance qui lutte, qui
fait obstacle, qui ébranle souvent à son caprice la
masse du corps en agitant les articulations et les
membres, qui la pousse, la retient ensuite, et
la rejette dans son inertie.
Ainsi, tu es encore obligé de reconnaître
qu f il y a chez les atomes, outre la pesanteur et
le choc, un autre principe de mouvement qui
leur donne cette puissance, puisque nous avons
déjà vu que rien ne put naître de rien. Car la
Unie est hœc 9 inquam f fatis avolsa voluntas f
Per quam progredimur, quo daeit qnemque ïoluptms;
ûediBamiis item motus, nec tempore certo 9
f ce regione loci certa, sed ubi Ipsa tulit mens ? 2§o
Hun dtibio procul lieis rébus sua quoique volunta»
prineipium dat ; et bine motus per membre rïgatilur.
Nonne vides etiam, patefactis tempore ptmoto
Carceribus, non posse tomeaprorumpre equorttm
Vim cupidam tam de subito» quam meus avet ipsa ? 2QS
Ôiiîiiis eoim totem pr corpus materiai
Copia conquiri débet, conclta per artus
ûmneis, ut studîuon mentis conoexa sequafur :
Ul videas initum motus a corde crearl ,
Ei anïmique volualate id procédera prlmum ; 270
Inde dari porro per tolum corpus et artus.
Mec simile est, ut quom Impulsai procedlmus ktu t
Viribus aliénas magnîs magnoquecoaclu;
Sam tam materiem folios corporis omnem
Penpicuum est iiobis invitis ire repique f
DE Là NATU1E DES CHOSES, UV. II. lî
27è
Donec mm refrenavit per membre volnntas.
Janine f ides igiturt quamquam fis extera multos
Pelât» et iawitas cogat procéder© saepe ,
Praclpitesque rapi ; tamen esse In peetore nostro
Quiddam» quod contre pugnare obstareque passif : 280
Qoojus ad arbitriom quoque copia materiai
Cogitur interdum fleetl per membre» per artus;
p projecta rtfreitattir, retroque residitF
pesanteur empêche sans doute que tout ne proviennedu
choc et des impulsions étrangères ; mais
pour que les âmes ne soient pas soumises, quand
elles agissent^ à une nécessité intérieure qui les
dompte en quelque sorte et les réduit à une
obéissance passive, il faut un léger écart des
atomes, et non pas à temps fixe ni dans un espet
déterminé.
Les éléments ne forent jamais plus compets
ou plus écartés que de nos jours, pree que la
matière ne subit ni accroissement ni prte. Les
atomes se meuvent donc aujourd'hui comme
dans les siècles passés, et le même mouvement
les emprtera dans les siècles à venir; et, par
suite, les corps qui. avaient coutume de naître
naîtront encore suivant les mêmes lois, et ils
pourront vivre, croître, prendre des forces, autant
que les lois de sa nature le permettent à
chacun. Aucune force ne put changer le monde;
car il n'est aiicun endroit qui offre un refuge
aux atomes échappés de la masse, ou un siège à
des forces nouvelles qui puissent envahir la nature,
la bouleverser, et détourner le cours du
mouvement universel.
Quoique tous les éléments se meuvent, on ne
doit pas être surpris de ce que la masse semble
demeurer immobile, sauf les corps qui ont un
mouvement propre. Car la nature des éléments
est enfouie dans les ténèbres, hors" de la portée
des sens; et, si leur essence échapp à ta vue,
il faut bien qu'ils te dérobent aussi leurs agitations,
Quare in semînibus quoque idem fateare necesse est;
Esse aliam praeter plagas et pondéra causant 285
Motibusf unde liaec estollto innata potestas;
De nibilo quoniam ierl nil posse videmus.
Pondus eiîîro proliibety ne plagfs omnia iant9
Externa quasi ?i : sed ne mens ipsa necessum
Inlestinum habeat ctinctis in rébus agundis, 2S0
Et, devicta quasi, cogaturferre patique;
Id facit eiiguum clinamen principiorum,
Nec regione loci certa, nec tempore certo.
Mec sUpata magis fuit unquam materiai
Copia, nec porro majoribus intervaliis : 295
Namneque adaugescitquidqtiam9 nequedeperitinde.
Quapropter, quo nunc in motu principiorum
Corpora sunt f in eodem ante acta aetate faere,
Et posthac semper simili ratione ferentur :
Et quae consuerunt gigoi, gignentur eadem 300
Conditions; et erunt, et crescent, inque valebunt,
Quantum quoique datum est per fœdera naturel :
Nec rerum sumftoam commutare ulla potest vis.
Nam nequef quo possit genus ullum materiai
Effugere ex omni » quidquam est; neque rureus, in onnie
Uode coorta queat nova vis irrampre, et omnem 300
Naturam rerum mutare, et vortere motus.
Ulud in hb rebas non est mirabile9 quare»
Omnia quom rerum prïmordia sint in motu,
Suuima taipen summa videatur stare quiète ; 3§§