auteurs latins - Notes du mont Royal

MMs 9 au contraire 9 si toutes ees forées ue sont
que des jouets ridicules; si les craintes et les in*
quiétudes qui poursuivent sans cesse les hommes
ne 8 9 émenYent ni du retentissement des armes,
ni des traits cruels ; si elles habitent audacieusement
parmi les rois et les plissants de la terre ;
si elles ne sont pas éblouies par le rayonnement
de for ou la splendeur étincelante des vêtements
de pourpre, pourquoi douter encore que la raison
seule soit assez puissante pour les chasser ?
surtout puisque nos angoisses viennent des ténèbres
où la vie se passe. Car, de même que les
enfants, aveuglés par la nuit, tremblent et ont
peur de tout ; de même nous sommes assiégés au
grand jour de mille terreurs aussi vaines que
celles que les enfants se forgent au sein des ombres.
Or, pour dissiper ces ténèbres et cet effroi
des âmes, il ne suffit pas des rayons du soleil ni
des traits enflammés du jour : il faut la raison,
et un examen lumineux de la nature.
Je vais donc expliquer par quels mouvements
les atomes forment les corps divers pour les briser
ensuite f quelle forée les pousse à le fMre, et
avec quelle vitesse ils se meuvent au sein du
vide immense. Écoute, Memmïus, et sois tout
à mes paroles.
La matière ne peut être compacte et immobile
, puisque nous voyons chaque substance diminuer
à la longue, s'épuiser par ses pertes, et
se dérober à nos yeux quand arrive la vieillesse.
Mais la masse ne souffre pas de ce dépérissement;
car si les atomes appauvrissent les corps dont
f QUI vactium lempiis linqunnt, curaque Minium. 45
Quod si ridicula hase ludibrîaque esse videmua,
fie veraque metus hominum euweque sequaets
Nec metaunt aonitus armorum y nec fera tela;
Andacterque inter reges reraïuque patentas
Vorsantur, neque fulgorem reverentur ab auro , §0
Mec claniiîî vestis splendorem purpureai :
Quid dubitas 1 , quia omn? sit toc rationi' poteslas?
Omnit quom in tenebris prœsertira vita lib#ret.
Nam vdiiti puerei trépidant 9 ^ique opinia caecis
in tenebris metuunt; sic nos m kice ttmemus bô
•Interdum, nthilo qtiae suiil metuenda magis» quan
Qmm puerei in tenebrk paillant» finguntqiie futur».
liane igilnr terrorem animi f leiiebrasque necesse est
Mon radiel solis, neque lucida iela diei
Discutant ; sed Nature species y Ratioque. 60
Nuic âge , quo motu genitalia materiai .
Corpora res varias gignant , genltasque resolvant 9
Et qua vi facere id cogantur, quaeqoe sit olleis
Reddifa raobiltas magnum per iaane meandi,
Expediam. : tu te dieteis prsbere mémento. 65
Nam carte non Inter sa stipata coliseret
Mateiies; quoniam minui rem quamqoe fidemu69
El qm$i longinquo fluere ciiniîîa ceriiimusœvo»
El ocfitiscpe vetustatem mhêuœm nostris ;
Quom tamen ipeolumis f ideator summa jnanere ; 70
DE Là NâTUBl DES C10SES, LIV. IL
ils se détachent» Us accroissent oeu aniqoels ils
s'ajoutent, et la décrépïtide des uns fait éclore
la jeunesse des antres, limais les atomes ne se
fixent, et c f est ainsi que la nature se renouvelle
sans cesse, que les générations humaines se font
place tour à tour : celles-ci croissent, celles-là
dépérissent; et bientôt les races changent, et le
lambeau de la vie passe de main en main, comme
la torche des coureurs*
• Situ crois que les éléments se reposent, et
que leur repos enfante de nouveaux mouvements,
tu vas te perdre bien loin de la vérité. Car, puisque
les atomes errent au sein du vide, ils doivent
être ou emportés par leur propre poids,
ou poissés par des corps extérieurs : souvent,
en effet, les atomes se rencontrent dans leur
chute, se choquent, et rejaillissent ainsi dans
une direction opposée. Quoi de plus simple,
puisque ce sont des corps durs, pesants, solides,
et que rien ne leur fait obstacle par derrière.l
Pour te convaincre mieux encore du mouvement
, universel des atomes, souviens-toi que le monde
n'a pas de fond, que les atomes ne trouvent à
se ixer nulle-part, parce que le vide ne finit pas,
et qu'il leur ouvre de tous côtés un espace sans
mesure ni limite, comme tout le démontret
comme nous en avons donné des preuves irrécusables.
Ainsi donc les corps élémentaires s'agitent
sans repos dans les profondeurs du vide. Livrés
à ce mouvement perpétuel et dont la direction
; varie, les uns en m choquant se rejettent à de
Propterea, quia, quœ décédant corpora quoique»
Unde abeunt, minuonï; quo vcicre, augroine donant :
011a senescere f at base contra iorescere cognit.
Née remorantur ïbï ; sic reram summa novatur
Semper, et inter se mortales mutua vivant : 7 s
ângescunt ali» gentesf alte minuuntcir ;
Incpie brevi spatio mutant tir secla animantum 9
Et, quasi cursoros f vitai lampada tradutit
Si cessare putas refera primordk posse,
Cessandoque novos reruraproglgnere motus; 80
Avius a vera longe ratîone vagarîs.
Nam, quoniam per iiane vagantur, emeta necesse est
Aut gravîtate sua ferri primordia reram,
Aut ictu forte alterius : nam coneita, sippe»
Obvia quom iitere, fit, ut divorsa repente , 85
Dissiliant : neque enim mirum 9 durissima qnae mmi 9
Ponderibus solidiâ> neque qtiidquam a tergo ibus obstet.
Et quo jactari œagis omnia materiai
€orpora pr?ideas9 remiuiscere} totius imuni
Nil mm in summa ; neque habere, ubi corpora prima 90
Consistant : quoniam spatium sine fin® modoque est 9
Immensumque ptere in mmcîm undique parteis
Pluribu? ostendtt ; certaet raUone probatum est.
Quod quoniam constat, nimirum nulla quiesest
Reddila corporibus prïmeis per inane pfoftandmit ; m
Scd inagis» assiduo varioque eiaftâta rootuf