auteurs latins - Notes du mont Royal

13 LUCEECE.
peront la nuit épaisse qui empêche ta vue de
pénétrerai fond de la nature, tant elles jetteront
de lumière les unes sur les autres.
L1Y1E II.
Il est doux, lorsque la mer est grosse, lorsque
le vent agite les ondes, de contempler du rivage
la détresse des autres ; non que leurs tourments
soient une jouissance pour nous, mais parce que
nous aimons à voir de quels maux nous sommes
exempts. Les grandes batailles engagées dans la
plaine réjouissent aussi la vue, quand on les voit
sans péril ; mais rien n'est plus doux que de se
placer aux cimes de la science, dans les sanctuaires
inviolables que bâtit la paisible sagesse, et
du haut desquels on découvre le reste des hommes
qui errent çà et là dans la vie, cherchant
un chemin à suivre; qui luttent de génie, qui
disputent de noblesse, et qui nuit et jour se consument
en efforts admirables pour atteindre le
faîte des richesses ou de la puissance.
Misérables humains! coeurs aveugles!... dans
quelles ténèbres et dans quels périls se passe ce
peu de vie que nous avons 1 fous êtes donc sourds
tu cri de la nature, qui ne veut pas seulement
que vous écartiez la douleur du corp, mais aussi
que les âmes1 libres de soucis et de terreurs,
aient leurs jouissances, leur bien-être?
Le corps a peu de besoins ; il faut pu de
chose pur le garantir de la souffrance, pour lui
Constitues, hsec rébus erit pars janua leti :
Mac se turba foras dabit omnis matertai.
Haec si pernosces, parti perduclus opclla,
Panique atid ei alio elarescet, nec tibi caeca
Noi iler eripict, quin ultima naturai
Pervideas : lia res accendent lumiiia rébus.
L1BEB II.
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1(10
Suavo mari magno f turbantibus aequora ventis,.
E terra magnum allerius spectare laborem ;
Non 9 quia vexari quemquam est jocunda voluptas,
Sed quibus ipse mais careas, quia ceroere sua?e wt.
Per campos iustruela f lua sine parte perleM » !
Suave eliam belli certamina magna tueri :
Sed nil dulcius est» bene quam munita tenere
Edita doctrina sapientum terapla sereoa;
Despicere unde queas alios, passimque tidere
Errare, alqne ?iam palanleis quœrere vilae, 10
Certare îngenio, conlendere nobilitate,
Kocteis atqiie dies nili praestante labore,
Ad summas émergera opes, rerumque poUri.
O miseras liominum meoteis 1 o pectora cœca !
Qtialibus in tenebris ?ite, quautlsque periclis, 1 ô
Degitur hoc ?evi f quoilquomque est! Nonne videre est,
Nil allucl sibi naturam latrare, nisi ut y quoi
procurer mille délices; et sou¥ent la nature n©
demande pas dà?antage. Si les hommes ne possèdent
pas de ces riches statues qui tiennent à
leur main droite des lampes étinceianteS) et jettent
des lots de lumière sur la débauche des nuits; si
l'argent et For ne brillent pas dans leurs demeures;
si les lyres harmonieuses ne retentissent
point sous les voûtes et les lambris dorés, ils
peuvent du moins, étendus ensemble sur des
herbes molles, au bord des frais ruisseaux et
sous le feuillage des grands arbres, ils peuvent
goûter à peu de frais toutes les jouissances du
corps, surtout lorsque la saison est riante, lorsque
le printemps émail le de leurs les vertes
prairies.
La fièvre brûlante quitte-t-elle plus vite tes
membres, quand ils se tordent sur des étoffes
brodées et éclatantes de pourpre, que quand il
faut dormir sur la couche grossière du peuple?
Ainsi donc, puisque ni les trésors, ni là noblesse,
ni la gloire du diadème, ne profitent au
corps, il faut croire que ces biens superflus ne
sont pas moins inutiles à l'Ame. Lorsque tu vois
bouillonner dans la plaine tes légions innombrables,
qui offrent un simulacre de bataille ; lorsque
tu vois la mer écumer sois tes flottes qui se développent
et manœuvrent an sein des ondes, penses-tu
que la superstition timide fuit épouvanté©
par cet appareil ; que les terreurs de la mort se
dissipent, et te laissent à jamais la paix àm
cœurî
Corpore sejunctasdolorâbsit» mente fraatur
Jocuodo sensu y cura semota metuqueP
Ergo'corpoream ad uaturam pauca ?idemus 20
Esse opus omnioo f quai* déniant quomque doloreni ;
Delicias quoque uti multas substernere pusslnt :
Gratins interdum neque natura ipsa requiril :
Si non aureasuntjufenumsimulacra pera*deis,
lampadas igniferas manibus reinentk èmim t 2^
Lumina nocturneis epuleis ut auppedltentur ; ,
Nec domus argento fulget, auroque renidet »
Neccltbarae roboait laqueata aurataquetempla;
Quom tamen inter sey prostratei gramlae molli,
Propter aquac m mm , sub ramis arburis ai te, 30
Non iiiagfiis opibus jocunde corpora curant :
Prœsertim quom tempestas arridet » et anni
Tempra conspergunt viridanteis Ëoribus herbas :
Nec calidae citius decedunt corpore febres»
TextiKibus si in picturis ostroque rubenti 35
Jaetaris, quam si plebeia in festecubandum est
Quapropter, quoniam nil nostro in corpore ganfc
Profleiunt, neque nobilitas,necgloriaregiu;
Quod superest, animo quoque nil prodesse putandum :
Si non forte , tuas legiones per loca campi* 40
Fervere quom videas9 belli simulacra cienteis,
Fervere quom ?Ideas classera » lateque fapri ;
HIs tibi tum rebtis tiinebcte Beligiones
Efff giuat animo pa?idae, mortisque timûres;